08 Mar

Un proche de Stéphane Le Foll lâche un commentaire sur Benoît Hamon

Le chef de cabinet de Stéphane Le Foll, le toulousain Rémi Branco est un serial sniper sur Facebook et Twitter. Ses posts et ses tweets font mouche. La dernière mise en ligne cible l’état de la gauche et un duel Hamon-Macron.

Resized_20170308_133248

Le commentaire est court : deux phrases. Mais il est fleuri :

Mon ostéo ce matin : ah…dès qu’on tourne vers la gauche, ça chie dans la colle.

Ces mots sont visiblement liés à des maux de dos. Mais ils sont postés sous un article de presse qui évoque une charge de Benoît Hamon contre Emmanuel Macron.

L’ostéo de Remi Branco n’est pas un commentateur comme on en trouve dans les salles d’attentes, les salons de coiffure ou sur les terrasses de café. Le professionnel de santé s’est contenté de poser un diagnostic. Et c’est le patient qui lui donne une tournure politique. Une tournure qui reflète de manière décalée une opinion exprimée (le plus sérieusement du monde) par un Claude Bartelone et d’autres caciques du PS. Certains socialistes estiment que la campagne de Benoît Hamon penche trop à gauche.

Le patron de Remi Branco n’est pas aussi clair. Stéphane Le Foll n’exclut pas un rapprochement avec Emmanuel Macron.

Mais il plaide la patience avant de prendre (ouvertement) ses distances avec la ligne « gauchière » de Benoît Hamon.

En attendant cette clarification Stéphane Le Foll peut compter sur son chef de cabinet pour poster des commentaires.

Au moment de la primaire, un tweet de Remi Branco a suscité une envie de « baston » chez Julien Dray.

Le commentaire sur Benoît Hamon est scatologique. Mais, l’atmosphère reste pacifique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives en Haute-Garonne : Emmanuel Macron alimente une « intox » dixit les… »macroniens »

En Haute-Garonne, Emmanuel Macron alimente une petite « intox ». L’accord Hamon-Jadot prive une socialiste de son investiture pour les législatives. Sandrine Floureusses doit laisser sa place à une candidate écologiste. Mais, pour convaincre le PS de faire machine arrière, la socialiste brandit la menace d’une candidature sous l’étiquette Macron. Problème. Les instances départementales du mouvement En Marche ! démentent.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Sur le site d’information, Côté Toulouse, Sandrine Floureusses est catégorique. La socialiste affirme qu’elle a été contactée par le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron. Cette déclaration est loin d’être neutre. Elle intervient dans un cadre très particulier :  les investitures législatives. L’évocation d’une relation ou d’un contact avec Emmanuel Macron est une sorte de chantage qui ne dit pas son nom. Ou plutôt une forme de pression qui utilise la marque Macron. Le sous-titre du film pourrait être : « retenez moi, rendez mon investiture ou je vais chez Macron ».

Du côté des instances départementales du Mouvement En Marche ! l’agacement commence à monter.

Les représentants d’Emmanuel Macron démentent tout contact avec Sandrine Floureusses. Les sorties médiatiques de la socialiste irritent passablement.

Contactée par France 3 Occitanie, Sandrine Floureusses n’a pas souhaité s’exprimer et livrer sa version des faits.

Mais une chose est certaine. Le succès d’un candidat se mesure au nombre de soutiens. Sur ce plan, Emmanuel Macron n’est pas mal loti. Ce jeudi 8 mars, le candidat d’En Marche ! a encore enregistré un ralliement et pas des moindres. Celui de l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë. Mais l’autre critère traduisant la vitalité d’un présidentiable est sa capacité à exister sur la scène politique.

Et là pas de doute. En Haute-Garonne, la marque Macron sert même à exister chez les candidats aux législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

06 Mar

Réserve parlementaire des députés : qui finance quoi en Occitanie ?

Depuis 2012, l’Assemblée Nationale publie l’utilisation de la réserve parlementaire. L’enveloppe 2016 a permis aux député(e)s de distribuer 81,6 millions d’euros. Chaque parlementaire est libre de choisir le bénéficiaire et le montant des subventions. Comment les député(s) d’Occitanie ont-ils géré leur pactole ? Existe-t-il des rentes de situation, des anomalies ou de simples bizarreries ? Réponse

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Au niveau national, 52% de la réserve parlementaire a permis de financer des projets locaux et notamment la rénovation de bâtiments. 42% des subventions attribuées par les député(e)s sont allées dans les caisses d’association sportives ou culturelles. En Occitanie, ce ratio n’est pas toujours respecté. Trois député(e)s consacrent l’intégralité de leur réserve parlementaire à des travaux. Un autre consacre 90% de son enveloppe à la « pierre ».

Les « bâtisseurs » : Kléber Mesquida, Jean-Claude Perez, Sylvia Pinel et Philippe Martin

Le député de l’Hérault, Klébert Mesquida, le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, et la députée du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel, ont un point commun. Leurs réserve parlementaire est exclusivement dédiée à la rénovation de bâtiments ou à la réalisation de travaux.

Klébert Mesquida consacre 130 000 euros à une réfection de voirie (12 000 euros), à l’accessibilité de la mairie de Berlou (50 000 euros) ou encore à la création de toilettes publiques accessibles à des personnes à mobilité réduite (12 000 euros).

Sylvia Pinel est moins généreuse que Klébert Mesquida. Le montant des subventions s’élève à 84 217 euros. Mais, comme son collègue de l’Hérault, la députée du Tarn-et-Garonne fait dans l’isolation thermique d’une salle des fêtes (6717 euros), la réhabilitation de vestiaires d’un stade municipal (12 000 euros) et l’installation d’un plateau ralentisseur sur une route départementale (4280 euros).

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, comme Sylvia Pinel, fait travailler les entreprises du bâtiment et les artisans de sa circonscription (réfection de toitures, rénovation de l’éclairage public). Mais il injecte plus d’argent dans l’économie locale que la députée du Tarn-et-Garonne : 110 724 euros.

Enfin sur la dernière marche du podium, catégorie « bâtisseur », on trouve le Gersois Philippe Martin. L’ancien ministre distribue 15 subventions pour un montant global de 129 000 euros. Sur cette somme, 11 000 euros vont à la Fédération du Secours Populaire (8000 euros) du Gers et à une association de retraités agricoles (3000 euros). Deux subventions sont donc dédiées à autre chose que la réfection d’un cimetière (1000 euros) et à la mise aux normes des pédiluves de la piscine municipale de Lombez (30 000 euros).

Philippe Martin n’est pas à 100% sur les travaux et les projets locaux. En revanche si on retient le critère du montant des investissements, le Gersois est quasiment ex-aequo avec Klébert Mesquida (130 000 euros) et devant Jean-Claude Perez (110 724 euros) et Sylvia Pinel (84 217 euros).

Les amis des médias

La réserve parlementaire est souvent perçue comme un moyen d’aider des scouts et des clubs de boule. C’est une réalité. Le député du Gard, Gilbert Collard, finance « la boule joyeuse » (5 000 euros), l’aveyronnaise Marie-Lou Marcel aide le Sport Quille de Naucelle (2000 euros) et son collègue Yves Censi verse 1000 euros aux scouts de France de son département.

Mais des députés sont plus originaux et investissent dans les médias.

Le grand gagnant est le club de la presse de Montpellier. Cette association de professionnels de la presse a perçu, en 2016, 26 000 euros au titre de plusieurs réserves parlementaires de plusieurs députés de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales.

En période électorale et à quelques semaines de la campagne des législatives, le financement de professionnels de la presse est peut-être considéré, par les (généreux) députés, comme un investissement productif.

Le donateur le plus important est le député de l’Hérault, Patrick Vignal : 12 000 euros. Christian Assaf verse 6000 euros dans les caisses du club de le presse de Montpellier. Jean-Luc Roumegas verse 5000 euros pour la protection des Gorilles au Congo. Mais le député de l’Hérault n’oublie pas le faune journalistique locale et donne 2000 euros. La députée Fanny Dombre-Coste donne 5000 euros.

Enfin, dernier donateur, Fernand Sire (député des Pyrénées-Orientales) verse 1000 euros au club de la presse de Montpellier.

Des député(e)s ne financent les professionnels de la presse. Ils se contentent d’aider des radios. Les sommes sont beaucoup plus modestes et les médias en question sont (généralement) de petites structures. Des structures qui fonctionnent sur un modèle associatif.

C’est le cas du député du Tarn, Philippe Folliot (1000 euros, Radio Lacaune), de la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault (1500 euros, Radio Asso), d’Elie Aboud (Hérault, Radio Ciel Bleu, 1000 euros) et  de la députée-présidente de Région, Carole Delga (7000 euros, Radio Présence Pyrénées).

Le reine des fêtes de quartier et des clubs sportifs : Laurence Arribagé

Quasiment tous les député(e)s financent des fêtes de quartiers et des clubs sportifs. En dehors de Kléber Mesquida, Sylvia Pinel et Jean-Claude Perez, tous les parlementaires d’Occitanie font dans le « sportif » et le « festif ».

Catherine Lemorton est une spécialiste de la santé et finance un centre de santé toulousain (La case santé, 60 000 euros) et le comité pour la santé des exilés (10 000 euros). Mais la députée de la Haute-Garonne aide également un club de rugby, le Toulouse Electrogaz Club (TEC, 10 000 euros).

Pour un(e) député(e) difficile de passer à côté d’une fête locale ou d’un festival sur sa circonscription. Deux exemples parmi une demi-douzaine d’autres, la députée de la Haute-Garonne Martine Martinel et le festival « Saison d’Elles » (7000 euros) ou encore Marie-Lou Marcel et le festival « Estat Poulit » (2000 euros).

Il existe une spécialiste des clubs sportifs et des fêtes de quartier. Il s’agit de la députée Haute-Garonnaise, Laurence Arribagé.

La parlementaire détient le record d’Occitanie du nombre de bénéficiaires d’une réserve parlementaire : 56. Et ce sont les associations de commerçants, les fêtes de quartiers et festivals qui se taillent la part du lion. La facture n’est pas mirobolante : 19 500 euros.

C’est la liste qui est longue : Fête des commercants de la rue Croix-Baragon et de la rue des Arts (1500 euros), Fête des Moissons avec les Jeunes Agriculteurs (1500 euros), fête du quartier Saint-Michel (1000 euros), 8ème centenaire de l’ordre des Prêcheurs (2000 euros), fête du centre commercial Firmis (1000 euros), fête des commerçants de Camille Pujol (2000 euros), fête de quartier rue du Languedoc (1000 euros), fête des 30 ans de l’association sportive Hersoise (2000 euros), festival Jerkov (4000 euros), festival des Etoiles et des Ailes (5000 euros).

Laurence Arribagé est députée mais aussi adjointe au sport à la mairie de Toulouse. Cela explique le second axe fort : les clubs sportifs.

La subvention allouée au bridge club de la Côte Pavée (1000 euros) n’entre pas forcément dans cette catégorie. Même si l’organisation de tournois de bridge peut se révéler sportive. Mais aucun doute s’agissant du Balma Sporting Club (2000 euros), du club athlétique Balmanais (2000 euros), de la Ligue Midi-Pyrénéenne de tennis (2000 euros), du club de judo Balma Saint Exupéry 31 (2000 euros), de l’Association sportive et culturelle de Montaudran (1000 euros).

Comme ses collègues d’Occitanie, elle finance aussi de la « pierre ». 2819 euros ont été versés pour améliorer des locaux scolaires à Dremil-Lafage. Mais, dans le catalogue à la Prévert que constituent les réserves parlementaires. C’est bien la reine des subventions sportives et festives.

Laurent Dubois (@laurendub)

05 Mar

L’ex ministre (PS) et soutien de Benoît Hamon, Philippe Martin au Trocadéro avec François Fillon ?

Ce dimanche 5 mars est un dimanche extra-ordinaire. Pour la première fois sous  la Ve République, un candidat à l’élection présidentielle organise une manifestation pour résister aux juges et aux élus de son propre camp. Et le « surréalisme » ne s’arrête pas là. Un ancien ministre socialiste et un proche d’un concurrent de François Fillon se retrouve embrigader malgré lui. Sketch.

Philippe Martin, ancien ministre et président (PS) du Gers. Photo : MaxPPP

Philippe Martin, ancien ministre et président (PS) du Gers. Photo : MaxPPP

L’annonce circule sur Facebook.  L’ancien ministre et président (PS) du Gers, Philippe Martin, affiche son soutien à François Fillon et annonce sa participation à la manifestation du Trocadero.

Les internautes ont de quoi se frotter les yeux. Philippe Martin est une figure socialiste qui déborde d’humour. Les gags ne font pas peur au député-président de département. Mais tout de même. Cette semaine Philippe Martin a labouré les travées du salon de l’agriculture avec Benoit Hamon. Quelques jours après le socialiste passe des bottes en caoutchouc de la porte de Versailles aux lodens et mocassins à glands du Trocadero.

Ce n’est plus du grand-écart mais de la téléportation. Entre le socialiste très à gauche, Benoît Hamon et les organisateurs du Trocadero (le mouvement droitier et anti-mariage pour Tous, Sens Commun), il existe plus qu’un gouffre. Ce sont deux galaxies éloignées de plusieurs années lumières.

Philippe Martin au Trocadéro, c’est impensable et même impossible. L’annonce est un Fake.


Le socialiste ne sera jamais au Trocadéro. C’est une erreur de fichier commise par le staff de François Fillon.

De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump a inventé les « faits alternatifs » : des « infos » totalement fausses sont présentées comme « vraies ».

La France n’a pas encore atteint ce degré de sophistication.

Philippe Martin au Trocadéro, c’est juste totalement bidon.

Enfin presque. Un Philippe Martin sera bien au Trocadéro. Mais il s’agit d’un homonyme du socialiste gersois.

Un homonyme qui est député (LR) de la Marne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

04 Mar

L’UDI de l’Hérault vote en faveur de François Fillon et contredit Jean-Christophe Lagarde

Vendredi 3 mars, l’UDI a retiré son soutien à François Fillon. Son président, Jean-Christophe Lagarde, a demandé aux Républicains de changer de candidat. 24 heures après cette déclaration, la fédération centriste de l’Hérault adopte une position contraire.

Joseph Francis, président de l'UDI 34 et conseiller régional d'Occitanie

Joseph Francis, président de l’UDI 34 et conseiller régional d’Occitanie

Ce samedi 4 mars, l’UDI 34 a voté pour un maintien de la candidature Fillon. Ce vote a été initié par le président de l’UDI 34, Joseph Francis. Un président  départemental qui défend politiquement (et sur le front judiciaire) le candidat de la droite.

Joseph Francis est une figure nationale de l’UDI. Le président des centristes de l’Hérault est un proche du patron des centristes, Jean-Christophe Lagarde. Mais cette proximité n’empêche pas une divergence de fond et profonde. Le président (national) de l’UDI veut un plan B et un « débarquement-remplacement » de François Fillon.

Au contraire, Joseph Francis soutient le vainqueur de la primaire. Le président de l’UDI 34 estime que François Fillon ne doit pas être (politiquement) condamné sur la seule base de ses déboires judiciaires :

François Fillon n’est pas encore condamné, il bénéficie de la présomption d’innocence.

Joseph Francis ne plaide pas (en faveur de François Fillon) uniquement pour des raisons de principe. Le centriste défend également le fond du dossier. Pour Joseph Francis, le scandale du Pénélope Gate est un faux procès :

On lui reproche d’avoir employé des membres de sa famille comme attachés parlementaires, mais ce sont des contrats d’usage, il faudrait poursuivre alors les 250 parlementaires, députés et sénateurs, qui font de même. Faisons une loi si on veut interdire une telle pratique.

Pour Joseph Francis, aucun doute, François Fillon doit rester le candidat de la droite et du centre :

François Fillon est le seul candidat légitime pour la France. Il a un beau projet. Il a une posture d’homme d’Etat.

Le président de l’UDI 34 n’exclut pas un retrait de François Fillon. Mais il est très clair :

François Fillon est le seul à pouvoir dire s’il continu l’aventure contre vents et marées ou s’il se retire. On n’a surtout pas le droit de le faire partir.

Les militants de la fédération de l’Hérault on validé la ligne de leur président. Ils ont majoritairement voté pour un maintien de François Fillon (42%). L’option arrivée en seconde position est le soutien à un autre candidat (38%). Une candidature UDI recueille, quant à elle, 19% des suffrages.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

Manifestation de François Fillon au Trocadero : faible mobilisation en Occitanie.

Ce dimanche 5 mars, François Fillon donne rendez-vous à ses soutiens au Trocadero. La réussite de la manifestation est vitale pour le candidat de la droite. François Fillon a besoin d’une foule nombreuse pour démontrer qu’il est soutenu par le « peuple de droite ». L’Occitanie ne va pas fournir de gros bataillons. Moins de 300 militants et sympathisants doivent participer à l’événement.

François Fillon (Photo : AFP)

François Fillon (Photo : AFP)

La manifestation du Trocadéro répond à une vague de défection. Environ 200 cadres et élus ont quitté la campagne de François Fillon.  Les appels au retrait se multiplient. L’UDI a définitivement quitter la campagne du candidat de la droite. En quelques jours, depuis l’annonce par François Fillon de sa prochaine mise en examen, les événements s’accélèrent.

Pour le candidat de la droite, le succès du Trocadéro est vital. François Fillon doit « opposer » au défaitisme qui ronge sa candidature une foule de sympathisants. Une forte mobilisation serait un « bouclier humain » face à ses déboires judiciaires et à l’hypothèse d’un plan B nommé Alain Juppé.

Le plus proche lieutenant de François Fillon, Bruno Retailleau, espère plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Une chose est certaine. Ce n’est pas l’Occitanie qui va permettre d’atteindre ce seuil.

Les deux principales fédérations LR de la région vont envoyer moins au maximum 180 personnes. En Haute-Garonne, 60 places de train sont réservées. Dans l’Hérault, ce sont entre 100 et 120 militants qui vont faire le déplacement.

En Ariège, 15 personnes se rendront à Paris. Dans le Tarn, la mobilisation est un peu plus forte : 30 militants qui ont, d’ailleurs, choisi le co-voiturage comme moyen de transport. Le Lot fait mieux que le Tarn : 40 personnes. 

Il faut toutefois replacer ces chiffres dans leur contexte.

L’Occitanie n’est pas Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce n’est pas une terre de droite.

La faible mobilisation n’a rien de surprenant.

En revanche, 40 personnes dans un département (ancré à gauche) comme le Lot, c’est n’est pas rien.

Le chiffre est modeste. Mais cela montre que François Fillon a encore des ressources humaines en Occitanie.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le PS tarnais a élu son nouveau secrétaire fédéral.

Le PS tarnais a un nouveau 1er secrétaire fédéral. Vincent Recoules entame un mandat court. Mais il affiche une volonté : travailler à l’unité des socialistes du Tarn. Dans un contexte tendu (nationalement et localement), cette feuille de route risque d’être chaotique.

Vincent Recoules, 1er fédéral du PS Tarnais

Vincent Recoules, 1er fédéral du PS Tarnais

L’élection est une élection intermédiaire. Le nouveau « 1er secrétaire » du PS tarnais entame un mandat de 6 mois. En septembre prochain, un Congrès renouvellera les conseils fédéraux et les « patrons » des fédérations départementales.

Vincent Recoules sait parfaitement que ses jours sont comptés :

En 6 mois je ne vais pas révolutionner la fédération alors que personne ne l’a fait sur un mandat de 3 ans.

Mais le nouveau « 1er fédéral » est déterminé :

Je me refuse d’entendre parler de gauches irréconciliables. Le parti socialiste ne doit pas douter de son identité. Je souhaite mettre en place une équipe fédérale issue de toutes les sensibilités. Je ferme la porte à personne.

Vincent Recoules se présente comme un adepte d’une spécialité socialiste : la synthèse. Le passage des paroles aux actes risque d’être compliqué. Au niveau national, le PS est taraudé par des tensions fortes. La victoire aux primaires de Benoit Hamon suscite des résistances internes. Une partie du parti parie ouvertement sur une défaite cinglante et saignante de Benoît Hamon. Le 1er mars, une pique empoisonnée de Manuel Valls (« il finira en dessous des 10% ») est sortie dans le Canard Enchaîné.

Mais, surtout, dans le Tarn, le conflit entre la gauche socialiste (version Hamon) et les réformateurs (tendance Valls) s’exprime très concrètement au travers des investitures aux législatives. Sur la 3ème circonscription, la députée sortante et Frondeuse a refusé de se soumettre au vote des militants. Une autre candidate a été investie par les socialistes tarnais. Mais les instances nationales du PS veulent (conformément aux statuts du parti) passer sur le vote local et investir la députée sortante.

Linda Gourjade est dans le courant Hamon et appartient à la gauche du PS. Le résultat de la primaire la renforce encore davantage. Cette situation suscite un vrai malaise au sein de la fédération du PS tarnais. Un militant parle même d’une véritable « haine » envers Paris et la rue de Solférino.

La faible participation (47%) à l’élection du nouveau « 1er fédéral » peut, d’ailleurs, s’expliquer par ce climat de fronde.

Le mandat de Vincent Recoules va être court. Mais il s’annonce intense.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

03 Mar

La présidente LR de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, plaide pour un remplacement de François Fillon

François Fillon est au cœur d’une violente tempête. Les défections se multiplient et l’hypothèse d’un remplacement par Alain Juppé est, plus que jamais, d’actualité. Au terme d’une folle semaine, la présidente LR de la Haute-Garonne entre dans la mêlée. Laurence Arribagé demande la tenue d’un congrès extraordinaire de la Droite et du Centre. Cet appel contient (en creux mais très clairement) une autre demande : le débarquement de François Fillon.

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne. Photo AFP/Pascal Pavani

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne. Photo AFP/Pascal Pavani

La déclaration de Laurence Arribagé se présente comme une demande de réunion pour trouver « dans les plus brefs délais une issue responsable et digne ». Mais, derrière cet appel à l’unité et ce souhait d’un congrès extraordinaire, c’est à une véritable remise en cause de la candidature Fillon qui se dessine :

Nous ne gagnerons cette élection qu’en étant unis autour d’un homme et d’un projet. Or ces conditions ne sont plus remplies depuis la dernière conférence de presse de François Fillon. Je refuse que nous offrions, par des abondons individuels ou des entêtements dangereux, une qualification pour le second tour au Front National.

L’expression « entêtements dangereux » est sans équivoque. C’est bien François Fillon qui est visé. Le candidat de la droite continue à affirmer que ses déboires judiciaires ne l’empêcheront pas d’aller jusqu’au bout de sa candidature. Mais la référence au Front National n’est pas non plus innocente. La déclaration de Laurence Arribagé intervient quelques heures après un sondage testant (pour la première fois) un remplacement de François Fillon par Alain Juppé. Le maire de Bordeaux élimine du second tour Marine Le Pen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Brigitte Barèges demande à François Fillon de se retirer en cas de mise en examen

Une vingtaine de maires et d’élus locaux demande à François Fillon de se retirer en cas de mise en examen. La maire (LR) de Montauban, Brigitte Barèges est parmi les signataires de l’appel.

Brigitte Barèges. maire de Montauban. Photo AFP/Remy Gabalda

Brigitte Barèges. maire de Montauban. Photo AFP/Remy Gabalda

« Nous élus de droite et du centre demandons solennellement à François Fillon de se retirer en cas de mise en examen« . Le texte de l’appel est clair. Plusieurs maires rappellent son engagement à François Fillon. Au début du Penelope Gate, après les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat de la droite a été catégorique. Une mise en examen le conduira à se retirer de la course à la présidentielle. Mais, depuis cette déclaration, François Fillon a changé d’avis. Il réaffirme sa volonté d’aller au bout de sa candidature, quelles que soient ses déboires judiciaires.

L’hypothèse mise en examen reste encore virtuelle. Mais elle se rapproche. Lors de sa dernière conférence de presse, ce mercredi 1er mars, François Fillon a ouvertement évoqué une prochaine mise en examen. Le député de Paris a même donné une date : le 15 mars, dans le cadre d’une convocation judiciaire.

Bruno Le Maire a immédiatement tiré les conséquences de la déclaration de François Fillon. Il a démissionné de l’équipe de campagne du candidat.

Les signataires de l’appel des maires laissent visiblement du temps au temps. A la différence de Bruno Le Maire, ils attendent un acte (officiel) de la justice pour en tirer des conséquences politiques.

Mais le ton est très clair. Brigitte Barèges et ses co-signataires déclarent :

Si, hier, la primaire légitimait un homme et son programme, aujourd’hui un pacte moral a été rompu. Nous, élus de la droite et du centre, demandons solennellement à François Fillon de retirer sa candidature en cas de mise en examen.

A noter que Brigitte Barèges a été mise en examen en juin 2015. Une mise en examen que conteste la maire de Montauban. Mais, évidemment, elle n’est pas candidate à l’élection présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

La fille de la députée (DVG) de la Haute-Garonne, Monique Iborra, démissionne de son poste d’assistante parlementaire

Un député sur six emploie un membre de sa famille. 103 parlementaires sur les 577 élus du Palais-Bourbon ont un fils, une fille, une épouse ou un cousin comme collaborateur. Depuis le jeudi 2 mars, le compteur affiche un emploi familial de moins. La fille de la députée (ex PS) de la Haute-Garonne, Monique Iborra, démissionne.

Monique Iborra, député de la Haute-Garonne, et Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Monique Iborra, député de la Haute-Garonne, et Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

En Occitanie, comme ailleurs en France, des député(e)s salarient des membres de leur famille pour les assister au Parlement. Dans le Lot, la radicale de gauche, Dominique Orliac a (notamment) employé ses deux enfants, son fils et sa fille. Une députée de la Haute-Garonne sort de la « catégorie » emploi familial. Monique Iborra emploie sa fille depuis 2012. D’un commun accord l’ex-employeur et l’ancienne collaboratrice ont décidé d’interrompre le contrat de travail qui les liait.

La parlementaire met en avant son engagement aux côtés d’Emmanuel Macron :

La suppression des emplois familiaux est une des préconisations du Mouvement En Marche ! J’ai toujours anticipé l’application de la loi. Avant la loi sur la limitation des mandats, j’ai démissionné, trois mois avant les législatives et au risque de me retrouver sans mandat du conseil régional. J’ai également rendu public l’utilisation de ma réservation parlementaire avant que la loi ne le prévoit. C’est la même chose s’agissant des emplois familiaux.

Sophie Iborra tient le même discours :

J’étais en charge à mi-temps de l’ensemble de la communication depuis 5 ans, j’ai décidé de démissionner pour être en cohérence avec les propositions d’Emmanuel Macron et du mouvement En Marche !

Pour la députée et son ex-assistante parlementaire, ce n’est pas l’affaire Fillon qui explique la fin de la collaboration entre la mère et la fille. Mais c’est tout de même Le Pénélope Gate qui a conduit Emmanuel Macron à se positionner sur une question (les emplois familiaux au Parlement) qui existe depuis des années. Un question brutalement mise sur la place publique et qui aurait pu rester en suspens sans les révélations autour du couple Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

RSS