02 Mar

Jean-Michel Baylet et la piste du Dragon Tatoué

Une chaîne de télévision offre une récréation au milieu du Penelope Gate et des déboires judiciaires de Marine Le Pen. Selon C8, Jean-Michel Baylet s’est fait tatouer un dragon chinois par un tatoueur réputé, Tin-tin.

Jean-Michel Baylet ministre de l'Aménagement du Territoire Photo MaxPPP

Jean-Michel Baylet ministre de l’Aménagement du Territoire Photo MaxPPP

L’actualité politique de ces dernières semaines est particulièrement lourde et pesante. Mais la Nouvelle Edition de C8 livre une information souriante et décalée au sujet d’un ministre de la République. Nos confrères sont catégoriques. Jean-Michel Baylet s’est fait tatouer sur l’épaule gauche un énorme dragon chinois. Cette information (non démentie par l’intéressé) résulte d’une enquête et d’une série de déductions.

Le tatoueur a livré des indices : entre 2 heures et demi et 3 heures de travail et l’opération s’est déroulée le mardi 28 février.

Tin-tin (c’est le nom du tatoueur) a accepté de dire quels ministres ne sont pas ses clients. Et, après vérification de l’agenda de Jean-Michel Baylet, c’est le ministre de l’aménagement du Territoire qui « décroche » le tatouage. Le 28 février, après une matinée au salon de l’Agriculture, Jean-Michel Baylet est passé (selon C8) sous l’aiguille de Tin-Tin.

Jean-Michel Baylet a posé, pour la Une de Libération, sur sa Harley Davidson avec un blouson de cuir. Ce n’est pas une preuve (supplémentaire) de tatouage.

Mais cela montre que, sous son costume de ministre, Jean-Michel Baylet n’hésite pas à afficher son côté Rock N’Roll.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Le PS tarnais se cherche un nouveau « 1er fédéral »

Le PS Tarnais va renouveler, ce jeudi 2 mars, ses instances fédérales. Cette élection fait suite à la démission de Patrick Vieu. Deux candidats sont en compétition.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le scrutin est relativement court. Il va se dérouler de 17 heures à 22 heures. Mais, surtout, l’élection est valable uniquement pour les 6 prochains mois. La désignation d’un nouveau 1er fédéral et d’un nouveau secrétaire de section permet d’assurer un intérim et d’attendre le Congrès national de septembre prochain. Cette élection (intermédiaire) est liée à un accident de parcours : la démission brutale et imprévue de l’ancien patron du PS 31.

Selon nos informations, Patrick Vieu n’a pas abandonné la politique. L’ex 1er fédéral serait tenté par le mouvement d’Emmanuel Macron, En Marche ! Mais l’ancien cadre PS a quitté son poste après sa défaite lors des investitures internes pour les prochaines législatives. C’est pour combler cette « vacance » du pouvoir fédéral que les militants tarnais sont appelés aux urnes.

Deux compétiteurs sont en piste : Vincent Recoules et Nathanaël Suaud.

Ancien membre du comité de soutien à François Hollande lors de la présidentielle de 2012, Vincent Recoules est un cheminot. Le militant a un parcours syndical à la CGT.

Nathanaël Suaud s’est engagé au moment des Primaires aux côtés de Manuel Valls. Le jeune militant a été candidat aux élections départementales de 2015.

Une « confrontation » interne a été organisée pour permettre aux militants d’évaluer la candidature des deux concurrents. Le débat s’est focalisé sur l’épineuse question de la « 3ème circonscription ». Les instances nationales du PS veulent revenir sur le vote des socialistes tarnais et imposer la députée sortante, Linda Gourjade.

Vincent Recoules a affirmé sa détermination à faire valoir le vote militant. Mais c’est Nathanaël Suaud qui est allé le plus loin. Il n’a pas hésité à mettre dans la balance sa démission en cas de « diktat » de Solférino.

Le scrutin (interne) de ce 2 mars ne permettra pas seulement de donner un nouveau visage au PS Tarnais. Un secrétaire va être désigné. Pas de suspens.

Patrice Kalfa est le seul candidat. Cet ancien infirmier psychiatrique et syndicaliste (CFDT, UMT) doit obtenir le poste.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

01 Mar

Alliance Centriste remet en cause son soutien à François Fillon

Ce 1er mars, l‘UDI suspend sa participation à la campagne de François Fillon. Cette décision fait suite à l’annonce, par le candidat de la droite, de sa prochaine convocation par la justice. Au terme d’une folle journée les défections se sont multipliées. Et ce n’est pas fini. Alliance Centriste, présidée par le député du Tarn, Philippe Folliot  remet en cause son soutien à François Fillon.

François Fillon, ancien premier ministre et député de Paris

François Fillon, ancien premier ministre et député de Paris

L’onde de choc se propage rapidement. Après une série de démissions dans les rangs Les Républicains, c’est le Centre qui montre des signes de fissure. L’UDI présidée par Jean-Christophe Lagarde se retire de la campagne de François Fillon. C’est une décision provisoire. Mais elle peut devenir définitive.

Quelques heures après l’UDI, c’est au tour d’un autre parti centriste d’exprimer publiquement et ouvertement son trouble. Le président d’Alliance Centriste, Philippe Folliot déclare :

Les événements de ces dernières heures sont un séisme d’autant plus que dès le début de l’affaire François Fillon a publiquement affirmé que mis en examen, il ne serait plus en mesure d’être candidat.

Alliance Centriste et son président sont sur la ligne Bruno Le Maire. L’ancien ministre a démissionné de l’équipe de campagne de François Fillon en invoquant le volte-face du candidat de la droite. Fin janvier, François Fillon a affirmé qu’une mise en examen conduirait à son retrait. François Fillon annonce lui même sa prochaine mise en examen et, en même temps, il affirme qu’il se maintiendra.

Phillippe Folliot ne tire pas les mêmes conséquences que Bruno Le Maire. Le président d’Alliance Centriste n’annonce pas que son parti claque la porte. Mais il pose ouvertement la question d’un divorce avec François Fillon :

La question du maintien de notre soutien à sa candidature mérite d’être posée pour des raisons autant d’ordre moral que politique.

Concrètement, Philippe Folliot va réunir les fédérations d’Alliance Centriste pour débattre du soutien à François Fillon. La convocation comporte une précision essentielle. Le député du Tarn évoque explicitement la possibilité de rallier un autre candidat. Aucun nom. Mais un profil se dessine. Celui d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Fillon candidat malgré tout : réactions.

François Fillon lors de sa déclaration ce matin à Paris. Photo MaxPPP

François Fillon lors de sa déclaration ce matin à Paris. Photo MaxPPP

Il sera convoqué le 15 mars (deux jours avant la clôture des candidatures) par les juges en vue de sa mise en examen dans l’affaire des emplois présumé fictifs. Mais il ne renoncera pas. Le candidat Les Républicains appelle ceux qui le suivent à « résister ». Alors ces soutiens locaux ont-ils entendus le message ?

Il y a évidemment les inconditionnels à l’image de Jean-Marie Belin, président du comité de soutien Fillon bien avant le premier tour de la Primaire. Ceux-là sont confortés dans leur choix et plus que jamais convaincus de la pugnacité et du bon droit de leur candidat. Et quand on demande à ces partisans de la première heure si la campagne ne va pas être encore plus difficile sur le terrain, ils contestent.

«Je crois que les gens en ont marre, sur le terrain on le voit bien. Ils ont changé d’avis. Il y a deux semaines, ils étaient réticents. Là, ils sont revenus vers François Fillon et ils disent trop c’est trop, c’est de l’acharnement» explique Jean-Marie Belin. Malgré tout, nombreux sont ceux chez Les Républicains à estimer qu’il sera difficile d’aller chercher des électeurs au-delà de leurs sympathisants habituels.

Trop tard pour changer de toute façon

Qu’est-devenue l’hypothèse d’un autre candidat ou le fameux plan B ? « Trop tard à 15 jours du dépôt de candidature » et puis « rien n’était prévu dans les statuts » s’accordent à dire des élus LR. Y compris ceux qui étaient pro-Juppé comme Pierre Esplugas, porte-parole de LR31 : «Les juges n’ont pas laissé à François Fillon d’autres choix que de se maintenir. Soit il se retire et c’est déjà trop tard puisque la période des parrainages a déjà commencé, la clôture des candidatures c’est le 17 mars, on voit mal comment se retourner, et l’essentiel est que les français aient un véritable choix, soit il continue et ça permet justement ce véritable choix ».

Bref élus et militants LR devront faire avec, qu’ils le veuillent ou pas. C’est le cas de Damien Laborde candidat LR sur la 6ème circonscription de Haute-Garonne pour les Législatives. « Pour ce scrutin, je me suis engagé auprès de mes militants, et sur le plan financier, et puis je ne suis pas tenté par Macron».

Pas de commentaires sur le départ de Le Maire

Damien Laborde avait soutenu Bruno le Maire lors de la Primaire de la droite. « Je prends acte de sa démission. Il avait dit qu’en cas de mise en examen il se retirerait, il l’a fait ». L’élu columérin n’ira pas plus loin dans le commentaire reconnaissant toutefois ironiquement que « nous avons une justice extrêmement rapide ».

A noter que les investitures pour les Législatives ne sont pas totalement bouclées, toutes les paroles ne sont donc pas libérées. Et puis autre élément de calendrier électoral, c’est demain qu’Emmanuel Macron communiquera son programme. Militants et élus de la droite traditionnelle y verront donc plus clair quant à savoir s’ils sont macron-compatibles et suivront avec attention le détail du projet de l’ancien Ministre de l’Economie…

Ce devrait également être le cas des centristes de l’UDI. Jean-Christophe Lagarde a décidé de suspendre leur participation à la campagne de François Fillon. Le président de l’UDI 31, lui, reste diplomate. A l’origine soutien d’Alain Juppé, une fois Fillon sorti de la Primaire, il reconnaît avoir plutôt soutenu un programme plus qu’un homme. Et Pierre Médevielle de parler d’une Présidentielle de plus en plus compliquée…

Patrick Noviello (@patnoviello)

Un militant LR du Lot lance une pétition pour demander le retrait de François Fillon

Un militant LR du Lot lance une pétition nationale pour demander le retrait de François Fillon. Mise en ligne le 20 février dernier sur le site mes opinions.com, cette pétition prend une autre dimension ce 1er mars.

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

La pétition est en ligne depuis plus d’une semaine. Mais elle prend une nouvelle dimension après la déclaration, ce 1er mars, de François Fillon. Le candidat de la droite annonce sa prochaine convocation par les juges. Une mise en examen est probable. François Fillon a déclaré qu’une mise en examen le conduirait à renoncer. Mais il a changé d’avis. Le couperet se rapproche et le candidat de la droite affirme qu’il ira au bout de sa candidature.

Face à ce revirement et aux derniers développements du Pénelope Gate, Bruno Le Maire démissionne de l’équipe de campagne de François Fillon. C’est dans ce contexte que la pétition lotoise continue à tourner. Elle affiche seulement 85 signataires au compteur. Mais, alors que les doutes et les défections se multiplient autour de François Fillon, la démarche devient plus que symbolique.

Dans une interview dans les colonnes de la Vie Quercynoise, l’auteur de la pétition explique son initiative.

Jacques Gailhard met en avant l’impossibilité de faire campagne et la désertion des militants de son département. Mais il lance surtout un appel aux instances nationales de son parti. Le membre des Les Républicains (encarté depuis 1983 au RPR puis à l’UMP) estime que le maintien de François Fillon présente un risque « mortel » pour la droite : disparaître dès le 1er tour de la présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le PS de la Haute-Garonne « grogne » mais soutient l’accord « Hamon-Jadot »

Lundi 27 février, le bureau fédéral de la plus importante fédération d’Occitanie s’est prononcé sur l’accord « Hamon-Jadot ». Les socialistes de la Haute-Garonne saluent l’entente entre le PS et Europe Ecologie. Mais une motion (votée à l’unanimité) regrette une absence de concertation avec les instances locales.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Au niveau national, l’attribution par le PS de circonscriptions aux écologistes soulève un vent de fronde. Des socialistes sont mécontents et dénoncent un accord trop favorable à Europe Ecologie. Mais la grogne ne se limite pas aux élus et cadre du PS. Le partenaire PRG gronde également. Selon nos informations, la présidente des Radicaux de Gauche, Sylvia Pinel, estime que Benoît Hamon cède tout aux écologistes et néglige superbement son allié radical.

En Haute-Garonne, la critique existe. Mais elle est circonscrite. Les instances fédérales ne contestent pas le principe d’un accord. Elles soutiennent l’idée d’un entente entre socialistes et écologistes  :

Le bureau fédéral rappelle son attachement à l’union de la gauche et des écologistes et tient à saluer l’accord pour la présidentielle entre Benoît Hamon et Yannick Jadot.

Les socialistes de la Haute-Garonne ne critiquent pas (sur le fond) la réservation d’une circonscription au profit des écologistes. La motion adoptée à l’unanimité (moins 3 abstentions) ne conteste pas l’attribution de la « 5ème ». Une circonscription qui, d’ailleurs, était fléchée « partenaire ». Le bureau fédéral du PS31 limite ses réserves à un simple problème de forme :

Le bureau fédéral regrette que cette proposition n’ai fait aucun moment l’objet d’une concertation et d’une discussion préalable avec les candidats investis par le parti socialiste, ainsi qu’avec les instances locales.

Ce regret d’une décision « verticale », venue de Paris et imposée à Toulouse, est surprenante.

Le PS 31 compte parmi ses rangs un député qui est au coeur des tractations électorales. Christophe Borgel est le numéro 3 du PS en charge des élections. L’Homme clé des accords avec Europe-Ecologie croise toutes les semaines, de retour de Paris, ses camarades de la Haute-Garonne.

Le 1er fédéral de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini aurait pu aller à la source et connaître (avant sa signature) les détours et les contours de l’accord « Hamon-Jadot ».  Selon une source proche des négociations, la motion du PS 31 est tactique :

C’est un jeu d’acteur pour ménager la chèvre et le chou et ménager les candidats socialistes qui font les frais de l’accord.

Dans la dernière partie de la motion, les socialistes de la Haute-Garonne demande une compensation : une réciprocité.

Le PS 31 demande que les écologistes (suite à la réservation de la « 5ème » en sa faveur) retirent ses candidats sur toutes les circonscriptions. Selon nos informations, Europe-Ecologie exclut totalement cette hypothèse.

Mais, selon un socialiste, ce n’est pas grave. Là encore, la revendication serait un simple « baroud d’honneur ». Un écran de fumée destiné à une seule chose : montrer que le PS 31 ne rend pas les armes sans résister.

Laurent Dubois (@laurentdub).

Jean-Luc Mélenchon veut revenir sur la privatisation de l’aéroport de Blagnac

Mardi 28 février, l’économiste de la France Insoumise a donné une conférence dans les locaux de l’Université Jean-Jaurès à Toulouse. Face à plus de 300 étudiants et sympathisants, Liêm Hoang Ngoc a annoncé qu’en cas de victoire de Jean-Luc Mélenchon la privatisation de l’aéroport de Blagnac sera remise en cause.

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

La privatisation de l’aéroport de Blagnac s’invite dans la campagne présidentielle. Vendredi 24 février, lors d’un déplacement dans le Lot, Emmanuel Macron a défendu la vente d’action et la cession des parts de l’Etat à des investisseurs chinois. Moins d’une semaine après cette déclaration, Liêm Hoang Ngoc

Professeur à la Sorbonne, ancien député européen et conseil régional d’Occitanie, l’économiste a pris la parole à l’occasion de la présentation de son dernier livre : Un Insoumis devrait dire ça… Interrogé par la salle (ou plutôt l’amphithéâtre) sur la privatisation de Blagnac, l’auteur du programme économique de La France Insoumise a répondu :

On ira voir messieurs les chinois. On ne va pas les spolier. Mais on transformera leurs actions en obligations. Les intérêts seront moins importants que les dividendes. Mais ils continueront à percevoir des revenus. Et s’ils ne veulent plus de leurs actions, on les prendra.

Le consortium chinois, Casil Europe s’est porté acquéreur de 49,9% du capital de la société Toulouse-Blagnac-Aéroport pour un montant de 308 millions d’euros. Pour le professeur à la Toulouse School of Economics (TSE), Marc Ivaldi, la proposition du lieutenant de Jean-Luc Mélenchon va coûter cher :

Il est toujours possible de racheter des actions mais ce sera quasiment le double du montant de départ. En plus, il peut y avoir un contentieux et une action devant les tribunaux ce qui risque de prendre du temps.

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc ne sont pas les seuls à plaider pour une révision de la privatisation de Blagnac. Avant son élimination de la course à la présidentielle, Arnaud Montebourg a rappelé son hostilité à la vente d’une partie du capital de l’aéroport de Blagnac. Cette déclaration a suscité un tweet ironique du maire de Toulouse.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

27 Fév

Soutien d’Emmanuel Macron, la sénatrice Françoise Laborde n’est plus membre du PRG

La sénatrice PRG, Françoise Laborde, soutient Emmanuel Macron. Cette décision lui a coûté la présidence de la fédération (radicale de gauche) de la Haute-Garonne. Les instances nationales de son parti ne l’ont pas exclu. Mais elles considèrent que la parlementaire n’est plus membre du PRG.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

Emmanuel Macron bénéficie de nombreux soutiens au sein du PRG. Même le patron des sénateurs radicaux, Jacques Mézard a basculé. En Occitanie, la fédération de l’Aude bruisse des rumeurs d’un prochain ralliement et sa figure emblématique, Didier Cordoniou, est présenté comme un soutien d’Emmanuel Macron.

Mais tous les ralliements ne se terminent pas de la même manière. Certains radicaux de gauche sont  formellement exclus. Mais, s’agissant de la sénatrice Laborde, c’est une exclusion qui n’est pas une exclusion tout en ressemblant à une exclusion. Le responsable national du PRG, Paul Dhaille, précise :

Il ne s’agit pas d’une sanction mais de l’application de l’article 10.5 de nos statuts. L’adhésion au PRG est exclusive de toute autre inscription à un autre parti ou groupement politique ou une association dont l’activité consisterait dans l’investiture de candidat(e)s aux élections. La situation est claire et sans ambiguité. En adhérant à « En Marche », François Laborde ne peut plus être membre du PRG.

Françoise Lasborde a (dans une certaine mesure) anticipé la décision des instances nationales du PRG. La parlementaire a annoncé qu’elle se met en retrait de la présidence de la fédération de la Haute-Garonne. Une co-présidence qu’elle partageait avec Pierre-Nicolas Bapt. Désormais, c’est ce dernier qui préside le PRG 31 et la parlementaire n’appartient plus au parti de Sylvia Pinel.

En revanche, la sénatrice de la Haute-Garonne appartient toujours au groupe parlementaire (RDSE) présidé par le très « macroniste » (et toujours membre du PRG), Jacques Mézard.

Laurent Dubois (@laurentdub).

 

Présidentielle : Insoumission, mode d’emploi

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS et auteur de "Un insoumis devrait dire ça..." Photo Max PPP

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS et auteur de « Un insoumis devrait dire ça… » Photo Max PPP

« Un bréviaire clé en main », c’est ainsi que Liêm Hoang Ngoc, conseiller régional Nouvel Gauche Socialiste en Occitanie, décrit son ouvrage. Mais l’économiste de formation au-delà de livrer des éléments de langage souvent imparables, porte un regard acéré sur les finances publiques et les choix politiques qui les ont régies ces dernières années.

A l’heure où la rupture semble être consommée entre Mélenchon, dont l’auteur est le conseiller économique, et Hamon, le constat est sans appel : « l’horizon de la plupart d’entre eux n’est plus le socialisme, c’est-à-dire le contrôle de la production et de la répartition des richesses par les salariés, pour les salariés. La recomposition politique du pays a commencé ».

Le revenu universel coulé

Un peu plus loin dans le livre, Liêm Hoang Ngoc explique aussi comment la réforme de l’impôt façon Hollande n’a pas eu lieu et appelle au « grand soir fiscal ». Une fois Hollande essoré, le manuel de l’insoumission économique n’épargne pas non plus Benoît Hamon. Son cheval de bataille de « revenu universel » est descendu en flamme. « Allouer à chaque citoyen (qu’il soit riche ou pauvre) un revenu universel de 750 euros (…) en supprimant la protection sociale obligatoire permettrait même de supprimer une fois pour toute la cotisation sociale considérée comme une « charge », d’augmenter substantiellement les profits et de concéder des miettes aux pauvres ».

Je vous laisse découvrir également le chapitre sur « le salaire à vie et la sécurité sociale intégrale » où l’on apprend au passage que 68% des ayants droits au RSA n’y ont pas recours… Un chapitre où l’auteur formule en revanche des options très claires notamment sur « l’Etat employeur en dernier ressort » ou la réorientation du CICE.

La France n’a plus de politique industrielle

Autre phrase définitive mais qui fait réfléchir : « la vérité est que la France n’a plus de politique industrielle » et qu’elle a renoncé à aménager le territoire. « Les Pôles de compétitivité régionaux ont pris le relais, dans une logique purement girondine où l’interaction entre PME innovantes et universités rendues « autonome » devait accoucher de régions en concurrence les unes avec les autres. Las, les flux financiers consacrés aux pôles de compétitivité sont constamment restés faibles et le financement des universités autonomes n’intéresse aucune entreprise privée. »

Comment créer de l’emploi alors ? Le temps de travail reste encore trop élevé selon le conseiller régional NGS. Les 35h façon Aubry auraient créés 350 000 emplois. Mais aujourd’hui, « la France reste bloquée au-dessus de 40 heures. Cela est dû au recours aux heures supplémentaires.» « Pour enclencher une dynamique de créations d’emplois, seule une baisse substantielle de la durée effective est de nature à libérer les plages horaires nécessaires pour l’embauche massive de travailleurs supplémentaires ». Et le « plein-emploi » de surgir dans la conclusion.

Utopies ou solutions ?

Je rassure ceux qui auraient peur de tomber sur une retranscription du programme économique de Jean-Luc Mélenchon, même si quelques concepts pourront fleurer bon l’utopie pour « certains éditorialistes ou économistes non hétérodoxes », cet ouvrage ouvre des perspectives et les idées développées le sont suffisamment clairement pour faire réfléchir. Bref ce petit livre peut largement éclairer tout un chacun sur les politiques économiques publiques en général. Mais « un insoumis devrait dire ça » au format très pratique va surtout rapidement être dans toutes les poches des militants pro-Mélenchon en campagne. C’était le but.

 

Patrick Noviello (@patnoviello)

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