16 Mar

Contours et détours de l’accord PS-PRG sur les législatives

C’est signé. Le PRG et le PS se sont mis d’accord pour les législatives de 2017. 40 circonscriptions sont réservées aux radicaux de gauche.

Sylvia Pinel et Benoît Hamon. Photo MaxPPP

Sylvia Pinel et Benoît Hamon. Photo MaxPPP

Le comité directeur du 15 mars devait se prononcer sur la présidentielle. Finalement seul un accord sur les législatives a fait l’objet d’un vote. Le contenu de l’accord a été présenté, à la tribune, par le négociateur du PRG, Guillaume Lacroix. Le n°2 du parti, ancien collaborateur de Manuel Valls à Matignon, a insisté sur les gains obtenus. Lors des précédentes législatives, en 2012, 32 circonscriptions sont tombées dans l’escarcelle des radicaux de gauche.

Cinq ans plus tard, en 2017, le chiffre passe à 40. Entre les Écologistes de Yannick Jadot et les radicaux de gauche de Sylvia Pinel, le PS laisse donc 80 circonscriptions à ses alliés.

S’agissant des radicaux de gauche, certains départements ne sont pas « servis ». Aucune circonscription réservée en Haute-Garonne ou en Bretagne. Mais, en revanche, tous les sortant(e)s sont « préservé(e)s ». Le PRG compte 12 député(e)s sur les bancs de l’Assemblée. Les socialistes ne présenteront pas de candidat(e)s face à ces parlementaires. Les candidat(e)s PRG pourront arborer la double étiquette socialiste et radicale de gauche. Evidemment, cette règle s’applique en Occitanie. Sylvia Pinel, dans le Tarn-et-Garonne, Jeannine Dubié pour les Hautes-Pyrénées et la lotoise, Dominique Orliac n’auront pas de candidat(e) socialiste en face.

Le gain du PRG ne se limite pas à 40 circonscriptions. Les radicaux de gauche pourront présenter (en dehors des circonscriptions réservées) des candidat(e)s face à des socialistes. Dans ce cas, c’est la logique d’une primaire qui joue. Le soir du 1er tour, candidat le moins bien placé doit se désister au profit du candidat arrivé en tête.

En Haute-Garonne, les socialistes refusent d’appliquer ce principe. Le PS 31 a réagi à la signature de l’accord « Jadot-Hamon ». Il demande que les écologistes retirent leurs candidat(e)s en cas de concurrence avec un(e) socialiste. Ce cas de figure se dessine notamment sur la 6ème circonscription. Malgré la réservation (au profit d’EELV) de la 5ème circonscription, l’écologiste Patrick Jimena se prépare à affronter la candidate socialiste.

Le PRG peut imiter, dans toute la France, les écologistes de la Haute-Garonne. Les radicaux de gauche peuvent présenter (y compris face à des socialistes) des candidats dans les 537 circonscriptions (métropolitaines) non couvertes par l’accord Hamon-Pinel.

Evidemment, cette possibilité est conditionnée à une chose : la capacité à présenter des candidat(e)s.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Mar

Sylvia Pinel soutient Hamon mais les radicaux de gauche peuvent librement rallier Macron

Ce mercredi 14 mars, le comité directeur du PRG s’est positionné sur la présidentielle. La présidente du parti s’aligne derrière Benoît Hamon. Mais Sylvia Pinel laisse la liberté de choix à ses cadres et adhérents. Ils peuvent rejoindre Emmanuel Macron.

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

Le PRG réserve souvent des surprises. C’est un vraie spécialité au sein du plus vieux parti de France et c’est un véritable festival s’agissant de la présidentielle de 2017. Les radicaux de gauche ont successivement rejeté la primaire organisée par le PS et mis en orbite une candidature à la présidentielle puis ils ont participé à la primaire en misant sur Manuel Valls et en rejetant l’hypothèse d’une victoire de Benoît Hamon avant de se retrouver dans le sillage de …Benoît Hamon.

Le comité directeur de ce mercredi 14 mars ajoute une nouvelle péripétie (rocambelesque) à ce parcours sinueux. Le PRG annonçait un vote sur la présidentielle. C’était l’objet de la réunion, l’ordre du jour. Le comité directeur a bien voté mais sur…l’accord PS-PRG sur les législative. L »attribution de 40 circonscriptions par l’allié socialiste est validée par le PRG.

S’agissant d’un positionnement sur la présidentielle, le PRG doit se contenter du discours de sa présidente.

Sylvia Pinel estime qu’elle doit respecter la parole donnée. En participant à la primaire, elle s’est engagée à soutenir le vainqueur. Benoît Hamon a gagné. Sylvia Pinel se range derrière lui. Cette attitude légitimiste tranche avec celle de Manuel Valls. Sylvia Pinel est proche politiquement de l’ancien premier ministre. Mais la radicale de gauche ne prend pas, à l’instar de Manuel Valls, ses distances avec Benoît Hamon.

La signature d’un accord électoral avec le PS a (évidemment) pesé dans la balance.

Sylvia Pinel a toutefois fait un pas vers Emmanuel Macron. Jusqu’à présent les « macronistes » du PRG étaient menacés d’exclusion. Pas tous. L’emblématique patron des sénateurs radicaux, Jacques Mézard, est un « macroniste » de la première heure. Son statut et sa stature au sein du parti l’ont toujours protégé de représailles. Mais d’autres parlementaires ont subi les foudres de la direction du PRG.

C’est le cas de la sénatrice de la Haute-Garonne, Françoise Laborde. La parlementaire a perdu la présidence du PRG 31 suite à son ralliement à Emmanuel Macron.

Désormais, tous les radicaux de gauche sont libres de soutenir, à titre individuel, le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron.

Dans les rangs « macroniens », cette ligne convient :

Un soutien PRG d’Emmanuel Macron déclare :

Le but n’était pas d’obtenir un ralliement du PRG à Macron. Ce que d’ailleurs Macron ne souhaitait pas. L’essentiel est le chemin parcouru et désormais la ligne Macron  peut exister et s’affirmer. Pour moi, c’est un résultat extrêmement positif.

Selon nos informations, les membres du comité directeur ne se sont pas battus pour annoncer publiquement la synthèse réalisée entre Hamon et Macron. On peut comprendre. La rédaction du communiqué de presse exigeait un vrai talent d’équilibriste.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Travaux Publics : pas de « clause Molière » et de « préférence nationale » au Conseil régional

Imposer la langue française sur les chantiers de commandes publiques en invoquant des raisons de sécurité mais surtout pour privilégier les entreprises nationales. Le débat fait polémique après que plusieurs collectivités, régions et départements de droite (Ile de France, Rhône-Alpes-Auvergne notamment), ont pris cette option. En Occitanie, pas de « clause Molière » en vue mais plusieurs propositions pour ne pas laisser les entreprises locales au bord de la route.

 

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

 

Du côté de la présidence de région, cette prise de position de collectivités de droite est qualifiée de « très politicienne » en pleine campagne présidentielle.  « Je ne suis pas sûr qu’on ait parlé de ça en assemblée. En plus, je ne crois qu’il y ait une base légale » ajoute Gérard Onesta (EELV). « On ne peut pas favoriser une entreprise par rapport à une autre. La règlementation européenne l’interdit » précise l’ancien vice-président du parlement de Strasbourg.

De l’enfumage selon le FN

« Cette clause « Molière », c’est de l’enfumage » sourit Julien Léonardelli. Pour l’élu régional FN « ceux qui l‘ont voté ne pourront jamais la mettre en application car la loi leur interdit et les régions ne sont pas autonomes ». « En arriver là c’est décevant » soupire Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale LR de Haute-Garonne. « Je ne vois pas comment on peut obliger les personnes à parler français sur un chantier. Pour moi, on ne prend pas le problème à la racine. Le vrai sujet, c’est qu’il y ait une concurrence loyale entre les grands groupes et les sociétés locales et que nos entreprises soient compétitives».

Pour cela, le président du bureau de l’assemblée régionale explique que des critères peuvent être mis en place. « Par exemple, une Région qui a une politique environnementale, peut exiger lors de la passation de marché des clauses d’empreintes environnementales ». Autrement dit si l’entreprise vient de loin avec son personnel et son matériel, elle sera forcément moins compétitive. « Mais l’entreprise étrangère peut aussi avoir une succursale dans la Région» tempère Gérard Onesta.

Choisir le mieux-disant

Du côté de la Présidence de Région, on confirme que des dispositifs spécifiques existent dans le cadre du « plan Marshall ». « Nous avons également décidé d’avoir une commande régionale avec des « petits lots » » explique Carole Delga. Objectif : que les entreprises locales candidatent aux appels d’offre et les emportent. « C’est le cas pour l’entretien des lycées par exemple ». Les marchés publics sont également ouverts à des groupements de PME. Mais l’essentiel pour la Présidente de région est de choisir le « mieux-disant ». « On doit choisir l’entreprise qui a la meilleure offre en termes de qualité et pas systématiquement la moins chère. C’est comme ça qu’on peut aider nos entreprise » .

« Ces garde-fous ne sont pas suffisants pour éviter que les grands groupes prennent le dessus sur les entreprises locales» selon Elisabeth Pouchelon.  « Personnellement, je suis pour la libre circulation des travailleurs mais on n’a pas les moyens légaux d’empêcher la concurrence déloyale. C’est plus au niveau européen que des régions que cela se joue ». « Il faut réinstaurer un état fort pour pouvoir contrer les directives européennes. Ces dernières empêchent de favoriser les entreprises nationales et donc locales » argumente Julien Léonardelli pour le FN.

L’Europe, alliée ou ennemie ?

Pour Gérard Onesta, « si on veut justement lutter contre le dumping social, on a quand même des jugements européens qui ont fait jurisprudence ». L’ancien député européen fait notamment référence à une décision de la cour européenne de justice du 17 novembre 2015 qui reconnaît la compatibilité avec le droit de l’UE de dispositions impératives de protection sociale minimale. « Cela signifie qu’une collectivité peut dans ses appels d’offres prévoir par exemple une clause obligeant les entreprises à respecter la législation sur le Smic »

En Occitanie, toujours dans le cadre du plan Marshall, la Région veut mettre en avant des clauses sociales censées soutenir l’emploi de proximité mais aussi des savoir-faire spécifiques. « Alors pourquoi est-ce une entreprise espagnole qui a construit la nouvelle caserne de pompiers de Perpignan ? » s’interroge Julien Léonardelli.  « Toutes ces mesures du plan Marshall, c’est beaucoup de com’ mais il faut des actes » assène l’élu frontiste.

Autre reproche faite à la majorité, cette fois-ci par Elisabeth Pouchelon : «Le mieux-disant au départ ne l’est pas toujours forcément après un ou deux avenants ». « Il faut reconsidérer la procédure des appels d’offre et ne pas hésiter à déposer des recours en cas de dépassement ou de contrefaçon » explique l’élue Les Républicains. Revoir la législation sur l’attribution des marchés publics : encore une prérogative qui n’est pas du ressort de la Région…

Nos entreprises travaillent aussi à l’étranger

« Fermer notre territoire aux entreprises étrangères est une responsabilité dangereuse économiquement » selon Carole Delga. « Je rappelle que nous avons de nombreuses entreprises françaises de la région qui travaillent à l’étranger dans les filières de ‘aéronautique, du spatial ou encore de l’agro-alimentaire ». Quant à la langue française imposée à tous les ouvriers, le mot de la fin revient à l’architecte de métier : « il se parle de très nombreuses langues sur les chantiers et ce depuis des siècles. Cela n’a pas empêché les cathédrales de s’élever haut » conclue Gérard Onesta.

Patrick Noviello (@patnoviello)

14 Mar

Le député (Vallsiste) de l’Aude, Jean-Claude Perez, soutient Emmanuel Macron

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez est un proche de Manuel Valls. Il annonce son soutien à Emmanuel Macron. Ce ralliement intervient dans un contexte particulier. Ce mardi 14 mars, Manuel Valls a prévenu : il ne parrainera pas Benoit Hamon. L’hypothèse d’un rapprochement entre l’ancien premier ministre et Emmanuel Macron plane.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MAxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MAxPPP

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, ne va pas adhérer au mouvement En Marche ! Mais le parlementaire (démissionnaire du PS) donne son parrainage à Emmanuel Macron. Ce mercredi 14 mars, le conseil constitutionnel doit faire un point sur les (fameuses) 500 signatures indispensables aux candidats à l’élection présidentielle.

Parmi les formulaires, un document a été envoyé de Carcassonne. Le député de l’Aude justifie sa décision par l’état de la gauche et insiste sur le risque d’une victoire de Marine Le Pen :

Ni Benoît Hamon, ni Jean-Luc Mélenchon ne sont en capacité de rassembler la gauche autour d’un programme cohérent…avec une gauche recroquevillée et divisée…la France court un danger majeur avec l’éventuelle élection d’une droite extrême, xénophobe et anti-européenne.

Pour Jean-Claude Perez, le choix d’Emmanuel Macron n’est  pas simplement lié à la menace du FN. Le député de l’Aude est un proche de Manuel Valls. Un Manuel Valls qui a été confronté à l’hostilité des Frondeurs du PS. Des Frondeurs qui sont les  soutiens de…Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.

Jean-Claude Perez rappelle (implicitement) ces relations difficiles entre deux gauches qualifiées d’irréconciliables par Manuel Valls. Le parlementaire établit une filiation entre Manuel Valls et la ligne politique d’Emmanuel Macron.

Il y a dans son programme (ndlr Emmanuel Macron) des mesures progressistes et sociales qui rejoignent les convictions que j’ai toujours prônées. Il y a dans sa vision de la France (ndlr Emmanuel Macron) une même volonté que celle de Manuel Valls, de mobiliser les énergies pour faire face aux défis et aux mutations de demain.

Le ralliement de Jean-Claude Perez à Emmanuel Macron n’est pas isolé dans l’Aude. La figure PRG du département, le maire de Gruissan, est également un « macroniste » convaincu. Didier Cordoniou n’a pas encore exprimé publiquement son soutien. Mais c’est une question de jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

13 Mar

Baylet en marche avec Macron : ça grogne chez les « macronistes » d’Occitanie

Jean-Michel Baylet chez Emmanuel MacronCette perspective suscite une levée de boucliers chez les « macronistes » d’Occitanie.

Emmanuel Macron et Jean-Michel Baylet (photo d'archives : MaxPPP)

Emmanuel Macron et Jean-Michel Baylet (photo d’archives : MaxPPP)

Jean-Michel Baylet n’a jamais caché son intérêt pour Emmanuel Macron. Le 25 avril 1016, lors d’une émission radio, le ministre de l’Aménagement du Territoire déclare :

Ce n’est pas un secret, en ce qui me concerne, la ligne politique d’Emmanuel Macron est assez en harmonie avec la mienne et celle des radicaux.

Depuis cette déclaration, les primaires sont passées par là. La « Macron-compatiblité » de Jean-Michel Baylet est devenue une question hautement stratégique.

La victoire de Benoît Hamon place Jean-Michel Baylet et le PRG face à un dilemme. Respecter la parole donnée et soutenir le vainqueur de la primaire au risque de se retrouver dans le camp du perdant. Etre fidèle à la fibre « macroniste » de Jean-Michel Baylet et de la majorité (écrasante) des radicaux et renier l’engagement de soutenir Benoît Hamon.

Selon nos informations, le choix est fait. C’est Emmanuel Macron. La seule question encore en suspens est un problème de forme. La présidence du PRG souhaite un écrin pour habiller et valoriser le ralliement. En revanche, dans le staff d’Emmanuel Macron, pas question de sortir les tambours et les trompettes.

Les radicaux de gauche et Jean-Michel Baylet sont les bienvenus. Mais c’est tout.

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel ne sont pas François Bayrou ou Jean-Yves Le Drian.

François Bayrou permet à Emmanuel Macron de mordre sur l’électorat centriste. Un électorat charnière dans toutes les élections présidentielles. S’agissant de Jean-Yves Le Drian, c’est un vrai supplément d’âme. Emmanuel Macron souffre d’un déficit d’expérience et de crédibilité sur les questions « régaliennes », Jean-Yves Le Drian compense ce handicap.

Jean-Michel Baylet ne peut se prévaloir d’une telle plus-value.

Un soutien d’Emmanuel Macron est même réservée sur l’arrivée de Jean-Michel Baylet.

On ne peut pas refuser un soutien. Mais franchement en terme d’image de renouvellement et de modernité, Jean-Michel Baylet c’est pas top.

Les réserves exprimées au niveau national se transforment en franche hostilité dans le département de Jean-Michel Baylet, le Tarn-et-Garonne. Un maire prévient :

Si Baylet débarque chez Macron. C’est clair, ce sera sans moi pour Macron.

Un responsable local d’En Marche ! est sur la même ligne :

Nous disposons d’un tchat sur Télégram et la réaction a été immédiate. Dès que l’on a entendu parler d’un rapprochement entre Macron et Baylet, la réaction a été unanime. Macron ne peut pas accepter un parrainage de Baylet. C’est pas possible. On le connaît. Il ne fait jamais rien gratuitement. S’il soutient Macron, c’est pour obtenir quelque chose.

Dans le Tarn-et-Garonne, le mouvement En Marche ! dispose d’une douzaine de comités locaux. Ils sont de tailles variables et leur activité est inégale. Evidemment, ce ne sont pas quelques centaines d’adhérents qui peuvent peser face à des enjeux nationaux. Mais leur crainte ne tombe pas dans le vide.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on rappelle les règles de base. Des règles qui s’appliquent à tous les soutiens, qu’ils viennent de la droite, du centre ou du PRG. Pas d’accord d’appareil et pas de négocations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Mar

Jean-Michel Baylet va rejoindre Emmanuel Macron

Emnanuel Macron engrange les soutiens. Et ce n’est pas fini Jean-Michel Baylet va rejoindre la liste des « macroniens ».

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron (Photo MaxPPP)

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron (Photo MaxPPP)

Après Bertrand Delanoë, Jean-Michel Baylet. Selon nos informations, le ministre de François Hollande va rejoindre Emmanuel Macron. Ce ralliement se déroulera en deux temps. Mercredi 15 mars, le comité directeur du PRG va se prononcer et annoncer son choix pour la candidature Macron. Le PRG, en participant à la primaire, s’est engagé à soutenir le vainqueur. Mais la victoire surprise de Benoît Hamon a bousculé le parti. Au sein du PRG de nombreuses voix se sont élevées pour prendre une distance avec la ligne Hamon. Une ligne jugée « trop à gauche ». la signature de l’accord Hamon-Jadot n’a pas arrangé les choses. De nombreux radicaux de gauche estiment que le socialiste se désintéresse du PRG et est aux petits soins avec les écologistes et ‘la gauche de la gauche ».

Un ralliement à Emmanuel Macron est un reniement vis-à-vis des engagements de la primaire. Mais c’est une clarification prévisible.

S’agissant de Jean-Michel Baylet, le calendrier du ralliement est particulier.

La jurisprudence « Le Drian » s’applique. Le ministre de l’Aménagement du Territoire comme son collègue de la Défense, ne pourra pas afficher son ralliement avec le 20 mars. Date de la publication de la liste des candidats à la présidentielle par le Conseil constitutionnel.

C’est une règle édictée par François Hollande et qui s’applique à l’ensemble des membres du gouvernement.

Selon nos informations, un rapprochement entre Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron est envisagé depuis plusieurs semaines. Au sein du PRG, Emmanuel Macron dispose de fort relais Le patron des sénateurs radicaux, Jacques Mézard, oeuvre depuis plusieurs mois à une « macronisation » du parti. Mais Jean-Michel Baylet a également mené des travaux d’approche. Le ministre de François Hollande a notamment rencontré un fidèle d’Emmanuel Macron, le maire de Lyon, Gérard Collomb.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Opération « transparence » au Conseil régional d’Occitanie : des oublis troublants

Le conseil régional d’Occitanie lance une expérience unique en France. Les élus doivent remplir des déclarations de transparence. Le Blog Politique de France 3 Occitanie s’est procuré une de ces « fameuses » déclarations. Le document comporte des manques. Le résultat n’est pas à la hauteur de l’objectif affiché.

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Le conseil régional d’Occitanie promettait un vrai coup de projecteur. L’attribution des moyens humains, matériels et financiers devait être mis sur la table. Problème. Le document distribué aux élus régionaux est incomplet. La transparence est entachée de zone d’ombre.

Le premier rendez-vous manqué concerne la publicité des déclarations remplies par les conseillers régionaux. Elles devaient être mise en ligne et accessible d’un simple clic.

Désormais, les documents sont uniquement susceptibles d’être publiés. Certaines déclarations seront consultables et pas d’autres ? Toutes les déclarations sont accessibles mais il faut en faire la demande ?

L’opération « transparence  » devait permettre de clarifier la situation des conseillers régionaux. Elle vire à l’usine à gaz. Au lieu de donner des gages de clarté, elle rajoute une couche d’opacité.

Et ce n’est pas tout. Des rubriques qui devaient figurer dans la déclaration de transparence ont disparu. Exit la rémunération perçue au titre de la présence dans les organismes extérieurs. Exit l’utilisation des voitures. Exit la référence à la mise à disposition des ressources humaines du cabinet de la présidente de Région par les vice-présidents et les présidents des commissions sectorielles.

La mise à la « trappe » de ces trois rubriques est loin d’être négligeable. Elles correspondent à des sujets « chauds » : l’argent, les voitures officielles et le cabinet.

L’opinion publique soupçonne les élus de gagner des fortunes ou pire d’être payés sans vraiment travailler. C’est (largement) injuste. Mais ce (res)sentiment existe et il est fort. L’absence des sommes perçues au titre des organismes extérieurs est une vraie occasion manquée. Le conseil régional glisse sous le tapis une question qui méritait d’être mise en lumière. Même constat s’agissant des voitures. L’image des élus roulant carrosse et aux frais de la princesse est tenace. Le conseil régional pouvait apporter un démenti par les faits.

Enfin, s’agissant du cabinet, les habitants d’Occitanie comme l’ensemble des Français associent cette structure à une « boîte noire ». Dans les rues de Toulouse ou de Montpellier, comme de Bordeaux ou Strasbourg, l’expression « membre de cabinet, chef ou directeur de cabinet » est connue. Mais elle reste associée à une zone d’ombre. Le fait d’éclairer son rôle auprès des élus pouvait apporter une information sur une utilité et son travail concret.

Selon nos informations, le conseil régional a parfaitement conscience des lacunes et des ratés de l’opération transparence. Des correctifs et des corrections doivent être apportés. Les oubliés sont présentés comme de simples problèmes d’intendance. Entre le document qui devait être imprimé et celui qui a été véritablement distribué, ce serait des problèmes d’intendance.

C’est possible. Même si cela reste très étonnant. C’est trop tard pour le lancement de l’opération « transparence » et les déclarations versions 2016. 2017 dira si le tir a été corrigé et si les oublis sont de simples couacs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Mar

Législatives : les têtes d’affiches de Jean-Luc Mélenchon en Haute-Garonne

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Vendredi 10 mars, la France Insoumise va présenter ses candidats aux législatives en Haute-Garonne. Parmi les 10 investis, 3 personnalités servent de tête d’affiche et de locomotives.

À 50 jours du 1er tour, Jean-Luc Mélenchon est tourné plus que jamais vers la présidentielle. Mais le leader de la France Insoumise ouvre un autre front. Celui des législatives.

En Haute-Garonne, Jean-Luc Mélenchon souhaite marquer le territoire mais aussi les esprits. Face au numéro 3 du PS et député sortant, Christophe Borgel (9ème circonscription), France Insoumise présente le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

L’auteur du programme économique de la France Insoumise et conseiller régional, Liêm Hoang Ngoc est candidat sur la 4ème circonscription. Une circonscription sur laquelle Jean-Luc Mélenchon a obtenu son meilleur score lors de la présidentielle de 2012.

Enfin, l’avocate de la famille de Rémi Fraisse, tué à Sivens, Claire Dujardin, sera candidate sur la 1ère circonscription. Claire Dujardin sera face à une figure socialiste, la présidente de la commission des affaires sociales , Catherine Lemorton.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Mar

La maire de Montauban, Brigitte Barèges revoit sa position et déclare : Tous derrière Fillon

Le 2 mars, Brigitte Barèges cosigne un appel demandant à François Fillon de se retirer en cas de mise en examen. Six jours plus tard, le 8 mars, la maire de Montauban déclare : Tous derrière Fillon.

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Après le reflux, le flux. Mercredi 1er mars, l’annonce par François Fillon de sa prochaine mise en examen a suscité une vague de défection. Le directeur de campagne et le porte-parole du candidat de la droite ont démissionné. Dans la foulée, plus de 200 élus on retiré leur soutien à François Fillon. Les centristes de l’UDI ont également claqué la porte.

Mais, depuis la manifestation du Trocadéro et la disparition d’un plan B avec Alain Juppé, les anciens « séparatistes » reviennent dans le giron de François Fillon. Thierry Solère a été le plus rapide à effectuer la manœuvre. 72 heures après avoir lâché François Fillon, l’ex porte-parole a renouvellé son soutien au candidat de la droite.

En Occitanie, deux élues LR  se sont éloignées de François Fillon : la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé et la maire de Montauban, Brigitte Barèges.

La parlementaire n’a pas revue sa position. Mais Brigitte Barèges se range derrière François Fillon.

L’heure est maintenant au rassemblement derrière notre candidat François Fillon. J’appelle l’ensemble des élus et des militants de la droite et du centre à faire fi des divisions passées et à se rassembler derrière un homme qui a su montrer son courage et sa résistance devant l’acharnement inouï dont il a été la cible.

Brigitte Barèges a signé un texte dans lequel les déboires judiciaires de François Fillon (et sa possible mise en examen) exigeaient un retrait de sa candidature. Mais, pour la maire de Montauban, ce n’est plus d’actualité.  Même si le 15 mars prochain le candidat de la droite est convoqué devant les juges et risque d’être mis en examen. Brigitte Barèges invoque la situation de la France :

Le projet porté par François Fillon est le seul capable de mener vers le redressement national, loin du miroir aux alouettes que représentent les programmes de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. L’hésitation ne nous est plus permise. Pour l’avenir de la France et son redressement votons Fillon.

Nous sommes à 50 jours du 1er tour de la présidentielle. Ce n’est pas la dernière ligne droite mais presque. Malgré l’étroitesse du calendrier et la proximité du scrutin, la candidature de François Fillon peut connaître de nouveaux rebondissements judiciaires. Les nouveaux ralliements des anciens « dissidents » vont-ils résister ?

A suivre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

RSS