Le PS tarnais a un nouveau 1er secrétaire fédéral. Vincent Recoules entame un mandat court. Mais il affiche une volonté : travailler à l’unité des socialistes du Tarn. Dans un contexte tendu (nationalement et localement), cette feuille de route risque d’être chaotique.
L’élection est une élection intermédiaire. Le nouveau « 1er secrétaire » du PS tarnais entame un mandat de 6 mois. En septembre prochain, un Congrès renouvellera les conseils fédéraux et les « patrons » des fédérations départementales.
Vincent Recoules sait parfaitement que ses jours sont comptés :
En 6 mois je ne vais pas révolutionner la fédération alors que personne ne l’a fait sur un mandat de 3 ans.
Mais le nouveau « 1er fédéral » est déterminé :
Je me refuse d’entendre parler de gauches irréconciliables. Le parti socialiste ne doit pas douter de son identité. Je souhaite mettre en place une équipe fédérale issue de toutes les sensibilités. Je ferme la porte à personne.
Vincent Recoules se présente comme un adepte d’une spécialité socialiste : la synthèse. Le passage des paroles aux actes risque d’être compliqué. Au niveau national, le PS est taraudé par des tensions fortes. La victoire aux primaires de Benoit Hamon suscite des résistances internes. Une partie du parti parie ouvertement sur une défaite cinglante et saignante de Benoît Hamon. Le 1er mars, une pique empoisonnée de Manuel Valls (« il finira en dessous des 10% ») est sortie dans le Canard Enchaîné.
Mais, surtout, dans le Tarn, le conflit entre la gauche socialiste (version Hamon) et les réformateurs (tendance Valls) s’exprime très concrètement au travers des investitures aux législatives. Sur la 3ème circonscription, la députée sortante et Frondeuse a refusé de se soumettre au vote des militants. Une autre candidate a été investie par les socialistes tarnais. Mais les instances nationales du PS veulent (conformément aux statuts du parti) passer sur le vote local et investir la députée sortante.
Linda Gourjade est dans le courant Hamon et appartient à la gauche du PS. Le résultat de la primaire la renforce encore davantage. Cette situation suscite un vrai malaise au sein de la fédération du PS tarnais. Un militant parle même d’une véritable « haine » envers Paris et la rue de Solférino.
La faible participation (47%) à l’élection du nouveau « 1er fédéral » peut, d’ailleurs, s’expliquer par ce climat de fronde.
Le mandat de Vincent Recoules va être court. Mais il s’annonce intense.
Laurent Dubois (@laurentdub)