28 Nov

Clôture des comptes bancaires : le FN d’Occitanie réplique à la Société Générale et lance le Hastag #JeQuitteLaSG

Le Front National de la Haute-Garonne dénonce la clôture des comptes du FN par la Société Générale. Une manifestation a été organisée devant une agence bancaire de Muret.

Photo : LBonaventure/AFP

Photo : LBonaventure/AFP

C’est une initiative départementale. Le Front National de la Haute-Garonne a organisé une manifestation devant une agence bancaire de la Société Générale. Le responsable haut-garonnais du parti de Marine Le Pen dénonce une « oppression scandaleuse que la Société Générale impose au Front National, premier parti d’opposition ». Julien Léonardelli est à l’origine de cette action symbolique. Une action qui fait suite à la fermeture des comptes bancaires du Front National par la Société Générale.

Marine Le Pen a annoncé, ce mardi 28 novembre, qu’elle va porter plainte contre l’ancienne banque de son parti. Le Front National de la Haute-Garonne a choisi un autre terrain : la rue et les banderoles. Après Muret, d’autre actions sont prévues dans le département. Notamment à Revel, Saint-Gaudens et Toulouse. La semaine dernière des manifestations se sont également déroulées dans le Tarn-et-Garonne, à Moissac et Montauban.

Cette mobilisation n’est pas simplement symbolique. Le Front National de la Haute-Garonne lance le hastag #JeQuitteLaSG. Cette réplique sur Twitter apparaît comme un appel au boycott de la Société Générale.

A noter que le Front National et le ministère des Finances ont saisi la Banque de France (BDF). La réponse est tombée, ce 28 novembre, pendant que le FN 31 battait le pavé. Pour la BDF, la décision de la Société Générale ne viole pas la réglementation bancaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le président d’Alliance Centriste, Philippe Folliot « Macroniste » mais pas trop

Le président d’Alliance Centriste, Philippe Folliot, réaffirme son appartenance à la majorité présidentielle et…son indépendance.

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : Padillat/MaxPPP

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : Padillat/MaxPPP

Alliance Centriste se présente comme « Le Centre En Marche ! ». Cette référence à la marque déposée d’Emmanuel Macron est explicite. Le micro-parti présidé par Philippe Folliot revendique son appartenance à la majorité présidentielle. Le député du Tarn souligne un  fait : Alliance Centriste est « la seule formation ayant clairement soutenu Emmanuel Macron bien avant le premier tour ». Pour l’avenir, Philippe Folliot et son parti veulent être  « forces de propositions et d’initiatives visant à enrichir et à valoriser la pensée de la majorité présidentielle ».

Cette profession de foi « macroniste » s’accompagne toutefois d’une précision. Philippe Folliot souligne : « nous soutenons et adhérons à (Alliance Centriste) notamment financièrement, et ce dans le cadre de la double appartenance à LREM, pour en assurer la survie et l’indépendance ».

Les deux dernières affirmations (« survie et l’indépendance ») sont essentielles. Le rappel de la « Macron-compatibilité » d’Alliance Centriste est un simple gage pour insister ce point. Le choix de l’expression « survie » peut surprendre. Il s’agit d’un aveu de faiblesse ou du moins de fragilité. Survivre politiquement est un objectif pas vraiment ambitieux et traduit un trou d’air. Mais la déclaration de Philippe Folliot est positive. Elle rappelle la persistance d’une tradition centriste : ménager des positions qui peuvent paraître difficilement conciliables. Etre « Macroniste » sans se dissoudre dans le « Macronisme ».

Mais, surtout, Philippe Folliot démontre un vrai sens de l’observation. Le président d’Alliance a vu que le paysage politique se recomposer Ce dimanche 26 novembre, deux ministres et un député exclus de LR ont adhéré au parti d’Emmanuel Macron. Au même moment, un nouveau parti pro-Macron, « Agir, la droite constructive » est né. Dans ce contexte de « Décomposition-Recomposition », Philippe Folliot  a de bonnes raisons pour rappeler que son parti existe mais surtout qu’Alliance Centriste ne veut pas disparaître.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Nov

Sylvia Pinel victime d’un « putsch » au sein du comité directeur du PRG

Une motion de défiance a été votée contre la présidente des radicaux de gauche, Sylvia Pinel.

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : MaxPPP

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : MaxPPP

Officiellement, tout va bien. Le 15 novembre dernier, le PRG s’est réuni en comité directeur. Sur le site du parti, le compte rendu n’évoque absolument pas l’incident. Mais il est de taille. Une motion visant la présidente du PRG a été présentée par le numéro 2 du Parti, Guillaume Lacroix. Selon nos informations, elle a recueilli plus de 80 voix. Son but était de proposer un changement à la tête du PRG. L’ordre du jour était la fusion des radicaux. Le cas de Sylvia Pinel est venu se greffer sur cette actualité brûlante puisque dans 3 semaines un congrès doit sceller la réunification de la famille radicale.

Selon une source, le texte de la motion anti-Pinel peut se résumer à une idée : « Sylvia Pinel n’est pas à la hauteur ». Pour un cadre du parti, les auteurs de la motion ont avancé un argument de circonstance : les « Valoisiens » viennent de réélire leur président, Laurent Hénart. Le PRG pourrait en faire autant et remettre le mandat de Sylvia Pinel en jeu. La fusion des Radicaux est l’occasion de rebattre les cartes.

Un participant du comité directeur parle d’un « mini-putsch ». Pour aboutir, la motion devait réunir 2/3 des voix. Selon nos informations, le match s’est soldé par un quasi équilibre entre pro et anti-Pinel.

Un acteur de l’épisode évoque une réunion très « chaude ». Mais rien n’a transpiré en dehors du cénacle du PRG. Tout a été soigneusement calfeutré. En apparence, le calme est revenu et les « putschistes » n’ont pas obtenu la tête de Sylvia Pinel.

Néanmoins, la confrontation va laisser des traces. Dans plusieurs fédérations PRG, la fusion des radicaux fait grincer des dents. Ainsi, en Haute-Garonne, malgré une forte majorité en faveur de la réunification, des cartes n’ont pas été reprises ou ont été rendues. D’autres ont été acquises uniquement pour dire « non » au processus de fusion. Même chose dans le département de Sylvia Pinel, le Tarn-et-Garonne.

Dans ce contexte, une motion de défiance envers la présidente du PRG rajoute du trouble à un malaise de fond.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Conseil Départemental 31 : pour un syndicat, les frais de réception explosent et sont payés par les œuvres sociales des agents

Le syndicat Sud dénonce une augmentation des frais de cocktails au conseil départemental de la Haute-Garonne. Des frais imputés au…budget social du personnel.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Un syndicat du conseil départemental de la Haute-Garonne  parle d’un « scandale ». L’Union Syndicale Solidaires (Sud) « découvre une augmentation de 70% des frais de réception ». Mais c’est surtout le mode de financement qui déclenche la colère du syndicat :

(Les) dépenses sont rattachées au service social du personnel, alors que les participations en faveur des agents, elles stagnent.

Comme les agents des autres collectivités, les fonctionnaires et contractuels du conseil départemental 31 bénéficient d’aides pour le paiement d’une mutuelle ou de chèques vacances. Ces prestations sont gérées par le Comité d’Action Sociale (CODAS). A priori, les cocktails et réceptions autour du festival Jazz31 ou de la Fête de la Musique ne doivent pas être financés sur le budget du CODAS. C’est plutôt la ligne budgétaire « communication » qui semble concernée. Mais, selon un syndicaliste, l’hôtel du département justifie cette « bizarrerie » par une raison pratique. Les buffets et cocktails sont réalisés par le restaurant administratif du conseil départemental. Une « cantine » qui relève du CODAS même si elle est gérée par un prestataire privé.

En toute hypothèse, un financement sur les œuvres sociales du personnel assure un certain « confort ». Il permet de faire « sortir » les frais de réception du budget de la communication. Le conseil départemental mène une politique très active en matière d’événementiels. Ce mardi 12 décembre, dans le cadre des Chemins de la République, l’Hôtel du Département va accueillir une soirée débat. C’est une des nombreuses  manifestations organisées par le président de la Haute-Garonne, Georges Méric. Toutes ces opérations ont un coût et une inscription dans le budget « com » peut être politiquement sensible. L’opposition peut dénoncer des dépenses inutiles ou du moins superfétatoires.

Une imputation au budget du service social du personnel permet de « brouiller » les pistes et de désamorcer les éventuelles critiques.

Contacté par France 3 Occitanie, le conseil départemental confirme une augmentation des frais de réceptions : « le budget alloué aux cocktails fournis par le prestataire s’élève à 69 386 euros en 2016, sur un budget global de restauration collective de 1 196 540 euros. Depuis 2015, ce budget « réception » a augmenté de 28 407 euros en raison de l’augmentation des événements organisés par le conseil départemental pour renforcer la proximité de l’institution avec les forces vives de son territoire ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Haute-Garonne, un maire soupçonné de revendre du matériel communal sur le « Bon Coin »

Le maire de Ponlat-Taillebourg (31) doit comparaître, en mars prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Gaudens. Motif : du matériel revendu sur le « Bon Coin » sous le pseudonyme Doudou31.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

L’affaire n’est pas banale. Dans le jargon juridique, l’histoire se résume à des poursuites pour « soustraction, détournement ou destruction de biens d’un dépôt public et usage de faux en écriture publique« .

Cette qualification pénale traduit des faits bien plus « cocasses ». Le maire, toujours en exercice, de Ponlat-Taillebourg est soupçonné d’avoir revendu sur le « Bon Coin » du matériel communal. Sous le pseudonyme de « Doudou 31 », le premier magistrat se livrait à un commerce lucratif. Dans une commune rurale, les services municipaux doivent disposer d’une débroussailleuse ou de matériel de chantier. Le maire achetait cet équipement avec l’argent public. Mais il le déclarait « volé » et le revendait sur un site de petites annonces gratuites.

Selon une source proche du dossier, le pot aux roses a été découvert par un agent municipal. Après avoir constaté la disparition d’un matériel (il s’agirait d’une épareuse c’est-à-dire d’un micro-tracteur), il alerte la mairie. Par hasard, un habitant de la commune croise le matériel qui s’est volatilisé sur « Le Bon Coin ». C’est exactement le modèle « volé ». Poussée par la curiosité, la personne contacte le vendeur et, au bout du fil, il tombe sur…le maire de la commune.

Evidemment, le maire de Ponlat-Taillebourg est présumé innocent. La justice devra se prononcer sur la réalité des faits et l’étendue des éventuels préjudices.Un point va probablement peser dans la balance. Patrick Doucède est un ancien policier. En cas de condamnation, le fait d’avoir appartenu à la police nationale peut renforcer la sévérité de la sentence.

Ce jeudi 23 novembre, le maire de Ponlat-Taillebourg était convoqué devant le tribunal correctionnel de Saint-Gaudens. L’avocat de Patrick Doucède n’a pu être présent à l’audience. Le procès est reporté au 1er mars 2018. Il va falloir attendre 4 mois avant de connaître l’épilogue judiciaire

Contacté par France 3 Occitanie, Patrick Doucède n’a pas souhaité s’exprimer. Son avocat n’a pas donné suite à une sollicitation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

24 Nov

LGV Toulouse-Paris : toujours pas sur les rails et 360 millions d’euros déjà dépensés

Le gouvernement pousse le projet de LGV Toulouse-Paris vers une voie de garage. Mais les collectivités ont déjà dépensé 360 millions d’euros.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Ce mercredi 15 novembre le Conseil Régional d’Occitanie  a annoncé le déblocage de 5 millions d’euros pour le projet de LGV Montpellier-Perpignan. Cette somme va permettre le financement d’études et d’acquisitions foncières. Ce n’est pas la première fois que la collectivité régionale engage une dépense pour la LGV. Selon les chiffres fournis par l’hôtel de Région, ce sont 171 millions qui ont été engagés sur les projets « Toulouse-Paris » et « Montpellier-Perpignan » ces dernières années.

Le conseil régional n’est pas le seul à avoir dépensés de l’argent sur ce qui reste encore un projet. Un projet qui est remis en cause par le gouvernement.

Pourtant des sommes substantielles ont été engagées. S’agissant du tronçon Tours-Bordeaux, une convention de financement et de réalisation a été signée en 2011.

  • 102,14 M€  à la charge de la Région Occitanie. Sur ce montant, 66,01 M€ courants versés à ce jour. La différence provient essentiellement de la retenue de garantie de 30-40% pour la réalisation du tronçon Bordeaux-Toulouse et des annuités restantes.
  • 178,43 M€ à la charge des autres collectivités territoriales d’Occitanie. Montant versé à ce jour non connu.

Dans une convention de 2012 et concernant la ligne LGV et l‘Aménagement Ferroviaire du Nord de Toulouse (AFNT), des études préalables à l’enquête publique ont été budgétées :

  • 19,5 M€ dont 50% engagés par la Région Occitanie.
  • 16.5 M€ pour des réserves foncières en 4 parts égales CG, CR, Etat, SNCF

Enfin une convention datant de 2016 (et incluant le débat public de 2005) porte sur des études et des actions foncières :

  • 18.71 M€ courants engagés par la Région Occitanie.
  • 23,71 M€ courants engagés par les autres collectivités territoriales d’Occitanie.

Au total cela fait presque 360M€ engagés par les collectivités d’Occitanie.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Nov

Gers : des fidèles à Macron toujours En Marche mais en ordre dispersé     

Christophe Castaner élu à la tête de LREM ce samedi à Lyon. Et après ? PHOTO AFP JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Christophe Castaner élu à la tête de LREM ce samedi à Chassieu, près de Lyon. Et après ? PHOTO AFP JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

A l’image de la contestation qui est montée dans les rangs du mouvement à la veille du congrès national, certains marcheurs gersois n’hésitent pas à faire part de leur déception. Mais côté état-major, on nuance en parlant de « fronde » menée par des « déçus qui voulaient des postes et ne les ont pas eus ». Alors LREM, un mouvement toujours En Marche ? Les avis divergent.

Sylvie Theye ne s’est pas « désinscrite » d’En Marche Gers mais elle considère qu’elle n’y est plus. L’ancienne référente du mouvement dans le département n’a toujours pas digéré d’avoir été démise de ses fonctions en octobre dernier. « On m’a juste dit qu’il y avait des problèmes à régler avec certains adhérents et que quelqu’un d’autre s’en chargerait mieux que moi. Mais vu qu’on n’a pas de pouvoir, même en temps que référent, je ne vois pas comment ils vont faire ».

Rien ne fonctionne réellement. On est toujours dans le bluff ».

Jean-Luc Davezac, toujours En Marche, fait sans doute partie de ces adhérents qui posent problèmes. Il ne se cache d’ailleurs pas d’avoir contribué au départ de Sylvie Theye et confirme une gestion flottante du mouvement. « Rien ne fonctionne réellement. On est toujours dans le bluff ». Et ce rocardien socio-démocrate revendiqué de dénoncer une structure verticale qui l’a poussée à se présenter lors des Législatives face à Christopher Soccio pourtant investi sur la deuxième circonscription. « On a écrit des lettres recommandées notamment à Richard Ferran (NDLR : alors secrétaire général d’En Marche) pour lui dire que nous ne voulions pas de ce candidat. Nous n’avons eu aucune réponse» explique Jean-Luc Davezac.

Le nouveau référent du mouvement dans le Gers évoque des « attaques pas du tout acceptables sur le plan éthique à l’encontre de Christopher Soccio». « A En Marche, nous avons une charte de valeur et il faut qu’ils se conforment à notre ADN » prévient Bertrand Gonthiez. Jean-Luc Davezac estime pourtant représenter la majorité des adhérents, avec ses comités alliés, soit 70% des 400 marcheurs du Gers. « Complètement faux » rétorque son référent départemental préférant parler d’ «une poignée de frondeurs ». « Il  y a forcément des déçus, des personnes qui visaient des postes par ambition personnelle. Je suis prêt à discuter mais maintenant, s’ils veulent partir, qu’ils partent ».

Christopher Soccio, candidat officiel à la députation, battu après le ralliement de Davezac et de ses 5% à la candidate socialiste sortante Gisèle Biémouret, ne comprend pas ceux qui critiquent le mouvement. « Tous ceux qui veulent s’engager aujourd’hui peuvent le faire. Jeudi dernier encore, nous tractions dans les rues d’Auch pour expliquer le projet présidentiel ». Celui qui se décrit comme issu de la société civile et délégué syndical, ne trouve aucune justification au mouvement des Marcheurs en colère. « Ils se servent du congrès de ce week-end pour faire parler d’eux. D’ailleurs leur leader veut monter son propre parti. »

Un stock de main d’œuvre pour distribuer les tracts et coller les affiches »

Pierre Painblanc est unanimement reconnu comme celui qui a lancé le mouvement dans le département en 2016. Ce citoyen belge, installé dans le Gers depuis une dizaine d’années, estime avoir désormais un certain recul sur les choses. « Quand les comités ont commencé à travailler, nous nous réunissions tous les quinze jours pour débattre autour de thèmes définis par la direction nationale. Nous devions ensuite faire remonter les éléments de notre réflexion pour alimenter le programme présidentiel. Mais on s’est aperçu que Paris ne tenait absolument pas compte de nos travaux. L’objectif réel de ces thèmes imposés était simplement de créer un sentiment d’appartenance et d’avoir un stock de main d’œuvre pour distribuer les tracts et coller les affiches ».

Et une question de tarauder d’autres marcheurs : « peut-on émettre des critiques contre le mouvement sans passer pour des pestiférés ? » Cette question, Jean Pierre Laurens se la pose plus que jamais. «Dans la philosophie de LREM, il y a « la bienveillance ». Un mot terrible car si vous êtes critique vous n’êtes plus bienveillant ». « Ce parti est complètement démocratique » répond le référent LREM du Gers. « On peut bien entendu débattre  chez nous. Quant à la verticalité du parti, je ne suis pas du tout d’accord. On fait régulièrement remonter les problématiques de notre territoire au Conseil National dont je fais partie » assure Bertrand Gonthiez.

« On distingue bien Macron et sa politique de son appareil. Du côté de l’appareil, ça ne va plus du tout » alerte Pierre Painblanc. L’initiateur du mouvement dans le Gers n’hésite pas à parler aujourd’hui de « deux clans qui se haïssent » dans ce département. « Gonthiez est le plus petit dénominateur commun. Il est arrivé avec un grand vœu de réconciliation œcuménique mais je lui ai dit que ça ne marcherait pas comme ça» affirme sans détour celui qui dit qu’il suffirait de peu de choses pour qu’il envoie balader son engagement.

On peut bien entendu débattre  chez nous »

Lui n’en est peut-être pas encore là mais Jean-Pierre Laurens s’interroge sur « le fonctionnement démocratique particulier » du mouvement. Pour lui, l’élection à la Présidence du mouvement de Christophe Castaner en est l’illustration. « Mais en même temps c’est logique » sourit-il avant d’enchaîner : « la logique n’empêche pas la critique ». « Nous ne sommes pas obligés de fonctionner comme un parti politique classique » explique Bertrand Gonthiez. « Notre projet collectif est de faire en sorte de placer les citoyens au cœur de l’action. Nous voulons faire émerger des initiatives pour l’amélioration de leur vie quotidienne à l’échelle d’une commune ou d’un quartier ».

Tout en voyant en son nouveau référent «un gars très bien», Jean-Pierre Laurens se permet toutefois d’émettre  des réserves et de revenir aux fondamentaux. « L’objectif d’un parti politique c’est d’avoir un maximum d’élus à chaque scrutin, mais aussi de développer un corpus idéologique. A En Marche, il n’y en a pas. » « LREM est obligé de gagner les Municipales parce que, pour l’instant, le mouvement n’a pas d’assise dans la population » prévient Pierre Painblanc. Vu le climat actuel, pas évident que LREM retrouve, pour les prochaines échéances électorales, sa « main d’œuvre » comme certains se qualifient.

Patrick Noviello (@patnoviello)

La conseillère régionale (ex-LR) Jennifer Courtois-Périssé intègre la direction d’En Marche : et maintenant ?

Jennifer Courtois-Périssé, vient d’être élue au bureau exécutif d’En Marche. La conseillère régionale va-t-elle utiliser ses nouvelles responsabilités comme un tremplin ?

Jennifer Courtois-Périssé. Conseillère régionale d'Occitanie

Jennifer Courtois-Périssé. Conseillère régionale d’Occitanie

 L’entrée de Jennifer Courtois-Périssé dans les instances nationales d’En Marche était acquise d’avance. Le vote, formalisé à Lyon ce samedi 18 novembre, était une simple formalité. La jeune conseillère régionale d’Occitanie figurait sur une liste archi-favorite, concoctée par Christophe Castaner et composée des principales figures de la « macronie ». Le plus dur était d’intégrer la « short list ». Et Jennifer Courtois-Périssé disposait des bonnes clés. La jeune élue dispose de solides entrées et sérieux appuis à Paris. Jennifer Courtois-Périssé a notamment le soutien d’un des hommes forts du gouvernement, le ministre des Comptes Publics, Gérarld Darmanin.

Au niveau départemental, Jennifer Courtois-Périssé a été confrontée à des résistances et même à une franche hostilité. Des responsables d’En Marche n’ont pas apprécié l’arrivée dans leur mouvement de la conseillère régionale. Une « campagne » locale a « tapé » sur  son parcours et son profil. Jennifer Courtois-Périssé est issue des rangs de la droite. Elle a travaillé au ministère de l’Emploi aux côtés de Laurent Wauquiez. Ce pedigree déplaît à des « marcheurs » issus du parti socialiste. Ils l’ont fait savoir et ils ne font pas toujours dans la « dentelle ». Monique Iborra soutient Jennifer Cortois-Périssé. En revanche, certains de ses ex-camarades s’opposent à la conseillère régionale du Comminges.

Ces péripéties n’ont absolument  pas entravé la « marche » de Jennifer Courtois-Périssé. Peu de temps après sa démission de Les Républicains et son adhésion à En Marche, la jeune élue régionale se retrouve dans le cénacle du nouveau parti d’Emmanuel Macron. Cette arrivée « en trombe » alimente toutes les rumeurs. La première concerne une place sur la liste de Jean-Luc Moudenc aux prochaines municipales. L’hypothèse d’une ouverture aux « macronistes » circule et le nom de Jennifer Courtois-Périssé avec.

Contactée par France 3 Occitanie, la conseillère régionalise rejette cette éventualité :

Je suis très à ma mairie de Rieumes. Ce n’est pas dans mon esprit et dans mes projets. Et je pense que ce n’est pas non plus le projet de Jean-Luc Moudenc

Une candidature aux législatives est également évoquée. Dans le Comminges, il existe un risque d’annulation de l’élection de Joël Aviragnet. Le conseil constitutionnel doit se prononcer dans les prochaines semaines. Jennifer Courtois-Périssé candidate ? Des adhérents d’En Marche en parlent. Mais, selon nos informations, le candidat malheureux de juin 2017, Michel Montsarrat reste le candidat naturel.

Dans toutes ces spéculations, il existe au moins une certitude. Jennifer Courtois-Périssé reste au groupe Union des Elus de la Droite et du Centre au conseil régional. La nouvelle responsable d’En Marche a démissionné de son ancien parti, Les Républicains. Suite à cette démission, Jennifer Courtois-Périssé a laissé le choix à ses camarades : stop ou encore. Selon la conseillère régionale, c’est la seconde option qui est ressortie. Jennifer Courtois-Périssé n’a donc pas besoin de basculer chez les « non inscrits ». C’était la seule option possible en l’absence d’un groupe En Marche au conseil régional d’Occitanie.

Dans les prochains jours, l’organisation du nouveau bureau exécutif d’En Marche va se mettre en place. Une réunion avec Christophe Castaner est prévue et des annonces doivent intervenir. Jennifer Courtois-Périssé va pouvoir se consacrer à ses nouvelles responsabilités sans se soucier des formalités pour un changement de groupe au conseil régional.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

17 Nov

Fusion des Radicaux : l’opposition de la députée européenne (PRG), Virginie Rozière

Les radicaux doivent mettre fin à 45 ans de division et fusionner dans une nouveau parti. Une partie du PRG s’oppose à cette réunification.

Virginie Rozière, députée européenne (PRG). Photo : MaxPPP

Virginie Rozière, députée européenne (PRG). Photo : MaxPPP

Ce mercredi 15 novembre, le comité directeur du PRG s’est prononcé sur une ré-union des radicaux de gauche et « valoisiens ». Depuis 1972 et la création, par l’aveyronnais Robert Fabre, du Mouvement des Radicaux des Gauche, la famille radicale est divisée. Un processus de réunification est en cours. Il doit aboutir, le 9 décembre prochain, à la création d’un « grand » parti radical . Mais ce scénario se heurte à des résistances. Ou du moins des réticences. Les deux partis radicaux pratiquent le « centralisme démocratique ». La fusion est « décrétée » par le Haut. L’issue ne fait pas de doute. L’adresse du nouveau siège est même connue d’avance

Les « opposants » ne pourront pas bloquer le processus. Mais ils font entendre leurs voix. Dans le département de la présidente du PRG, Sylvia Pinel, des militants ne cachent pas leur refus de rejoindre leurs anciens frères ennemis du centre droit. Dans les couloirs du conseil régional, une figure radicale de gauche, Dominique Salomon, exprime des réserves. Mais toutes ces expressions restent confiner.Une parlementaire d’Occitanie, Virginie Rozière, s’exprime, quant à elle, sur sa page Facebook.

La députée européenne reconnait qu’une « majorité nette » est favorable au projet de Fusion. Mais Virginie Rozière s’appuie sur la consultation du comité directeur (1/3 des membres ont voté contre une Fusion) pour réaffirmer sa position :

Les orientations politiques divergentes des valoisiens et des radicaux de gauche se manifestent tous les jours dans nos choix politiques respectifs, nationaux – soutien à Nicolas Sarkozy pour les uns, à François Hollande pour les autres – ou européens : CETA et TAFTA, contrôle des émissions polluantes, harmonisation sociale, lutte contre l’évasion fiscale, nos désaccords sont trop nombreux et trop profonds pour être balayés d’un revers de main. La fusion des deux partis dans ces conditions ne peut qu’être source de confusion quant à nos propositions politiques

Le nom de Virginie Rozière circule pour les prochaines municipales à Montpellier. Mais une échéance politique bien plus proche attend la députée européenne du Sud-Ouest. Virginie Rozière va devoir se positionner dans les prochaines semaines, lors de la Fusion des radicaux. La création du nouveau parti radical risque d’entraîner le départ d’une personnalité forte du PRG.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

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