Une conseillère régionale d’Occitanie, Jennifer Courtois-Périssé, est sur une liste pour composer le 1er Bureau Exécutif du nouveau parti d’Emmanuel Macron. Particularité, elle vient de quitter le parti Les Républicains.
Le 18 novembre prochain, à Lyon, un vote à main levée va désigner le 1er Bureau Exécutif de La République En Marche (LaReM). Quatre listes sont en compétition et toutes n’ont pas les mêmes chances. Une jeune élue d’Occitanie est sur la liste « favorite ». La conseillère régionale, Jennifer Courtois-Périssé, est sur la liste qui doit, normalement, remporter le scrutin. C’est celle du futur délégué général du parti et actuel secrétaire d’Etat en charge des relations avec le Parlement, Christophe Castaner.
Une liste élue d’avance ?
Les élections internes peuvent toujours réserver des surprises. Mais LaReM est un parti créé par et pour Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a désigné Christophe Castaner. Le porte-parole du gouvernement est le seul candidat au poste de délégué général. Il est élu avant le vote. Mais Christophe Castaner « tire » également une liste pour le Bureau Exécutif et ses candidats sont bien partis pour être désignés. Ce scénario écrit d’avance fait grincer des dents en interne. Selon nos informations, des adhérents demandent un vote à bulletin secret. Ils ont bien compris que le vote à « mains levées » verrouille le scrutin car il est possible de savoir « qui vote pour qui ». Les éventuels dissidents doivent avancer à visage découvert et sont facilement identifiables. La crainte d’éventuelles « représailles » (sous forme, par exemple, de « black-listage ») peut retenir et contenir les « opposants » à la la liste Castaner. Une liste qui a d’ailleurs, sur le papier, 4 concurrentes. Malgré tout, la liste Castaner reste la mieux placée. La seule représentante d’Occitanie est bien partie pour décrocher le sésame.
Une ex-LR au Bureau Exécutif d’En Marche !
La liste Castaner repose sur des équilibres politiques. Elle inclut le président du groupe En Marche ! à l’Assemblée, Richard Ferrand. Mais elle intègre également le patron des sénateurs « macronistes », l’ex-socialiste François Patriat. Au-delà de la représentation des deux chambres, les origines politiques sont également prises en comptes. Des personnalités de droite et de gauche sont présentes. Les têtes d’affiches que sont Richard Ferrand et François Patriat sont issus du parti socialiste. Mais la droite n’est pas absente. C’est le cas de Jennifer Courtois-Périssé. La jeune élue locale a décroché des mandats locaux (conseil départemental, mairie de Rieumes, conseillère régionale) sous la bannière de la droite et du centre. Elle est la suppléante d’un sénateur qui a demandé à rejoindre le groupe LR au Sénat. Mais elle a démissionné des Les Républicains.
Jennifer Courtois-Périssé s’inscrit dans la mouvance de Gérald Darmanin. L’élue d’Occitanie est proche d’un ministre venant, lui aussi, des Les Républicains. C’est, d’ailleurs, cette proximité politique qui a permis à Jennifer Courtois-Périssé de gravir rapidement les échelons au sein de La République En Marche. Mais la conseillère régionale n’a pas souhaité rester dans son parti d’origine et faire jouer une « clause » des statuts d’En Marche : la double appartenance.
Laurent Dubois (@laurentdub)