19 Nov

Les avocats albigeois s’estiment trahis par le député (et avocat) En Marche, Jean Terlier

Les avocats d’Albi se sentent « trahis » par le député (En Marche) du Tarn. Le parlementaire revendique une concertation avec le barreau albigeois. Une concertation qui, selon les avocats, n’a jamais (véritablement) existé.

Jean Terlier, député du Tarn; Photo : MaxPPP/Isorel

Le torchon (ou plutôt l’épitoge) brûle entre le Barreau d’Albi et un avocat, le député Jean Terlier. L’objet du litige est une interview dans les colonnes de la presse régionale. Dans un « papier » en date du 16 novembre, le parlementaire évoque la réforme de la Justice. Jean Terlier, avocat de profession et de formation, mentionne l’audition d’avocats albigeois et du Barreau de Castres. Une audition visiblement utile et productive puisque le député de la majorité précise avoir déposé un amendement suite à la consultation de ses confrères.

Problème. Les avocats albigeois n’ont pas du tout la même lecture des événements.

« Jean Terlier veut associer les avocats albigeois qu’il aurait « auditionnés »…En tout et pour tout, la concertation avec le Barreau d’Albi s’est limitée à une réunion de 2 heures avec le député. Pire encore : le député n’a pas été jusqu’au bout d’une prétendue démarche de concertation en annulant , à la dernière minute, la seconde réunion prévue le 16 novembre dernier  » déclarent les avocats d’Albi, dans un texte adopté à l’unanimité.

Au delà d’une polémique sur la méthode, c’est un problème de fond qui suscite la colère du Barreau : « lors de (la) réunion de très nombreuses critiques du texte (ndlr projet de loi réformant la justice) ont été formulées auxquelles le député a répondu par des éléments de langage fournis par le ministère de la Justice ».

Pour les avocats albigeois Jean Terlier « n’a rien entendu des critiques portées par les avocats de terrain » et ils se retrouvent associés (par voie de presse) à un projet de loi qu’ils contestent.

Contacté par France 3 Occitanie, Jean Terlier prend acte « du ton très politique du communiqué (Ndlr : du Barreau d’Albi) et de la violence des propos tenus par certains de (ses) confrères albigeois ». Le député tarnais « regrette fortement les nombreuses insultes proférées à son égard ». Mais le parlementaire défend surtout son indépendance de jugement : « En tant que député, je me dois de ne pas raisonner en tant qu’avocat et défendre une profession ou une corporation, je dois privilégier l’intérêt général, l’intérêt du justiciable, ce que j’estime faire en soutenant » le projet de loi réformant la Justice.

Jean Terlier souligne toutefois que, malgré « des divergences de point de vue », la consultation des avocats albigeois a permis « des avancées sur certains points notamment la réduction du délai pour divorcer par rupture de la vie conjugale ». Le député attribue cette « proposition (à) une avocate du Barreau d’Albi ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

[Edito] Gilets jaunes : combien de divisions ?

Manifestation des gilets jaunes au péage de Muret, en Haute-Garonne. Photo MaxPPP Frédéric Charmeux

« Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants » a reconnu Emmanuel Macron avant même le 1er jour d’action des gilets jaunes ce samedi. Mais la question après ce 17 novembre où près de 300 000 personnes ont manifesté est désormais : comment le peuple français va-t-il se réconcilier avec lui-même ?

Je ne parle pas ici de division entre classes sociales ou entre ruraux et urbains, bobos et prolos, écolos et consuméristes… Je parle par exemple d’une jeune femme insultée et moquée par ceux qui se réclament du « peuple » pour être  partie gagner, samedi dernier malgré les blocages, ses 1200 euros mensuels dans un supermarché de l’agglomération toulousaine

Mais qui est ce « peuple » d’ailleurs ? Que signifie encore ce mot dans notre société si individualiste, morcelée, corporatiste ou tout simplement « libérale » comme la qualifient certains ? Je n’aurais pas la prétention de répondre ici à cette question si vaste voire insoluble.

« Un cri d’injustice ». Voilà comment plusieurs de mes confrères qualifient le mouvement des Gilets Jaunes. Mais là encore, de quelle injustice parle-t-on ? De celle qui fait que de plus en plus de personnes ne peuvent plus habiter près de leur travail et sont obligées d’utiliser chaque jour leur voiture pendant des heures (et des litres) souvent au milieu des embouteillages.

Mais à qui la faute ? Aux maires qui ne tiennent plus les loyers de leurs villes et en donnent les clés aux promoteurs ? Aux Français qui veulent à tout prix leur maison, le carré de jardin qui va avec et le calme alentour ? Aux chefs d’entreprise qui ne font pas le pari de s’installer trop loin de la métropole ou de la ville préfecture ? A l’Etat enfin, qui voit (qui fait ?) s’envoler les prix du carburant et le coût de la vie, sans rien faire, ou pire en disant : « c’est pas moi » ?

Le prix de l’essence n’est pas la seule raison de la colère des gilets jaunes. Mais la voiture individuelle, après avoir longtemps été un symbole de liberté mais aussi un marqueur social, devient aujourd’hui plus que jamais clivante, entre ceux qui peuvent s’en passer et les autres. Clivante aussi entre ceux qui pourraient s’en passer et ceux qui leur font la morale à ce sujet. Perdre sa voiture ou la possibilité de l’utiliser quand on le souhaite, au mieux inquiète, au pire peut faire sortir de ses gonds.

Ce qui semble aussi irriter les gilets jaunes, et cela revient souvent dans les discussions, c’est ce sentiment, ou cette impression, que « tout le monde n’est pas logé à la même enseigne ». Une fois de plus « les pauvres paieraient pour les riches » c’est-à-dire pour ceux qui peuvent se payer une « hybride » ou encore ceux qui ne regardent jamais les prix à la pompe. Mais là encore qu’est-ce qu’un »pauvre » et qu’est-ce qu’un « riche » ? D’ailleurs les gilets jaunes ne se réclament-ils pas, pour beaucoup d’entre eux, de « la classe moyenne », là encore un terme de plus en plus flou par les temps qui courent.

Face à autant de questions et de manques de repères fiables, comment ne pas générer affrontements et rancœurs ? « Il ne faudrait pas se tromper de cible » vitupèrent ceux qui ont laissé leurs gilets jaunes dans la boite à gants. Ceux qui les ont sur les épaules leur répondent : « Si vous n’êtes pas avec nous, alors vous êtes contre nous ». Un réservoir de protestations qui pourrait bien faire le plein de divisions.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

Elus locaux à l’Elysée : le maire d’Eauze appelle au boycott par solidarité aux « gilets jaunes »

Emmanuel Macron invite les élus locaux à l’Elysée. Cette invitation remplace le traditionnel déplacement présidentiel au congrès des maires. Le maire d’Eauze appelle au boycott de cette rencontre.

Michel Gabas. Maire d’Eauze. Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne participera pas au prochain congrès des maires, porte de Versailles. Le chef de l’Etat s’est engagé à revenir tous les ans. Mais l’édition 2018 va se réduire, côté Elysée, à une invitation rue du Faubourg Saint-Honoré. 1000 élus sont conviés. Mais le maire d’Eauze, dans le Gers, décline l’invitation et « invite tous (ses) collègues à en faire de même ».

Michel Gabas estime qu’Emmanuel Macron « n’écoute pas le peuple ». Il « doit s’exprimer devant (ndlr les maires invités). C’est à notre tour de rester sourd à ses déclarations ». Le maire d’Eauze pointe l’absence de dialogue s’agissant de la taxation de l’essence et du diesel. Michel Gabas se fait le porte-parole des départements ruraux et considère que « l’augmentation du carburant est vécu comme une punition et la colère gronde ».

Pour Michel Gabas, « les automobilistes ne ne sont pas des pollueurs et des irresponsables. Il n’ont pas le choix et avoir une voiture est une nécessité vitale. Ils n’ont pas le choix ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article, le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon, annonce qu’il ne participera pas à la rencontre organisée par l’Elysée.

 

Gilets Jaunes : deux députées En Marche dénoncent une « manipulation » de La Dépêche du Midi

La Dépêche du Midi met à la Une « le coup de force des gilets jaunes » et, sur la même page, les actions du conseil régional en faveur de la mobilité. Les députées En Marche de la Haute-Garonne et du Tarn estiment que le quotidien régional surfe sur la vague des « gilets jaunes » pour faire la promotion du conseil régional.

Monique Iborra. Photo : Facebook

Ce dimanche 18 novembre, la Dépêche du Midi a titré sur « le coup de force des gilets jaunes ». Un jour après la mobilisation de quasiment 300 000 manifestants dans toute la France, rien de surprenant. Mais, sur la même page, le quotidien régional a inséré un encart, en rouge et jaune, intitulé « La région agit pour les mobilités et le pouvoir d’achat !« .  Un bandeau « 2,5 millions de billets de train à petits prix » et le logo du conseil régional d’Occitanie complètent le « visuel ».

Cette Une (mixant « actu chaude » et publicité) n’est pas passée inaperçue. Elle est même restée en travers de la gorge de deux députés En Marche. La proximité politique entre le quotidien et le conseil régional socialiste est évidente. La Dépêche du Midi est la propriété d’une famille Baylet encartée chez les Radicaux depuis les années 30 et les Radicaux appartiennent à la majorité de Carole Delga. Les rapports commerciaux entre le conseil régional et le quotidien sont également réels. Comme de nombreuses autres collectivités, la Région achète des espaces publicitaires dans les colonnes du quotidien et fait imprimer son journal sur les rotatives de l’entreprise Baylet.

Tous ces faits sont parfaitement connus et appartiennent au domaine public.

Les députés En Marche auraient pu jouer l’indifférence. Mais Monique Iborra et Marie-Christine Verdier-Jouclas ont décidé de marquer le coup et réagir publiquement.

La députée de la Haute-Garonne a choisi comme « angle d’attaque » Carole Delga. Monique Iborra estime que la présidente de Région « se fait payer » une « page de pub » dans les colonnes du quotidien régional. Une page payée « grâce à la taxe sur les produits pétroliers que lui verse le gouvernement ».

 

Marie-Christine Verdier-Jouclas reprend les arguments de sa collègue toulousaine. Mais elle les reformule différemment.

 

Dans l’entourage de Carole Delga, un seul commentaire, en forme de question : « les députées sont-elles contre des tarifs réduits sur le TER ? ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Nov

Municipales à Toulouse : « pas forcément une liste France Insoumise pure » pour Manuel Bompard

La France Insoumise (LFI) aura une liste pour les prochaines élections municipales. L’affiche pourrait intégrer des personnalités extérieures au parti de Jean-Luc Mélenchon.

Manuel Bompard. France Inoumise. Photo : MaxPPP

La France Insoumise a réalisé un score important aux dernières élections législatives. Mais, pour Manuel Bompard, le vrai test sera les prochaines Européennes. « Le résultat des Européennes aura un impact direct sur les municipales à Toulouse. Plus le score sera important et plus notre ambition municipale sera grande » estime le proche de Jean-Luc Mélenchon.

Pour le moment, la France Insoumise planche sur un programme pour Toulouse. « S’agissant de l’incarnation (ndlr la tête de liste), ce n’est pas la question du moment » précise Manuel Bompard. La future tête de liste aux Européennes reconnait qu’il existe « une hypothèse Claire Dujardin mais c’est une hypothèse. Il peut en exister d’autre ».

« Il n’y aura pas forcément de liste LFI pure » selon Manuel Bompard. Mais une chose est certaine. « LFI aura un rôle moteur et il y aura une liste autour de LFI », annonce Manuel Bompard. L’homme de confiance de Jean-Luc Mélenchon dresse un constat : « la clé n’est pas un cartel » de partis politiques.

Manuel Bompard a plutôt en tête des personnalités syndicales ou associatives, des citoyens. Des personnalités politiques ? « Pourquoi pas » répond Manuel Bompard. Le responsable de LFI pose une seule condition : « elle devra également nous soutenir au moment des Européennes ».

L’hypothèse d’un contact et de rencontres avec Nadia Pellefigue circule. Manuel Bompard ne confirme pas et ne commente pas. Il se contente de préciser que la socialiste pourrait (éventuellement) être une des « personnalités politiques » sur la liste autour de LFI.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Gilets jaunes : le maire (LR) de Lavaur appelle au blocage

Le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon, appelle à rejoindre le mouvement des Gilets jaunes et à rejoindre le mouvement de blocage de routes.

Bernard Carayon, maire de Lavaur.

Ce mercredi 14 novembre, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français. Un peu plus de 48 heures avant la manifestation du 17 novembre, le chef de l’Etat a essayé de désamorcer la colère des automobilistes. Cette séquence fait suite à l’annonce de mesures par le gouvernement. Pour le maire (LR) de Lavaur, rien n’y fait. « Les Français en gilets jaunes ne sont pas entendus par Macron ».

Pour Bernard Carayon « sur tout le quinquennat, ce sont 15 milliards…qui vont ponctionner le pouvoir d’achat des automobilistes ». L’élu tarnais considère qu’Emmanuel Macron « que l’on appelait jusqu’à présent le « Président des riches » est devenu de surcroît « le Président des taxes ».

L’élu, proche de Laurent Wauquiez, estime « qu’il n’y a pas d’autre choix que de manifester, samedi, dans la paix, mais dans la détermination ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Gilets jaunes : les écolos favorable au blocage et pour…la hausse des carburants

Les Écologistes d’Occitanie comprennent la colère des « gilets jaunes » et des automobilistes. Mais le conseiller régional, Gérard Onesta, et l’élu toulousain, Antoine Maurice, sont favorables à une augmentation de la fiscalité des carburants.

Photo : MaxPPP

« Pour éviter la catastrophe de l’augmentation de deux degrés de la température, il faut bien augmenter de deux centimes et même plus, le prix des carburants qui détruisent le climat et font, via la pollution, des dizaines de milliers de victimes chaque année ». L’argumentaire pourrait émaner d’Edouard Philippe ou d’Emmanuel Macron, mais il émane du chef de file régional des écologistes, Gérard Onesta.

Le président du Bureau de l’Assemblée du conseil régional est sur la même ligne que le gouvernement : la hausse de la fiscalité des carburants est nécessaire. Gérard Onesta est d’accord sur le fond avec l’Elysée et Matignon, mais il condamne la méthode :

Cela se fait dans une improvisation pathétique sans remise à plat complète de la fiscalité, équilibrée, négociée donc acceptable. C’est une faute lourde du gouvernement qui, s’il se souciait vraiment du climat, n’aurait pas octroyé « en même temps » à Total le droit de forage au large de la Guyane.

Gérard Onesta ne va pas revêtir un gilet jaune et il n’appelle pas au blocage des routes. L’élu dénonce « celles et ceux qui se contentent d’instrumentaliser les aigreurs et les détresses ». Mais l’élu écologiste demande des « mesures d’accompagnement pour aider les populations les plus faibles dans cette indispensable transition » écologique.

L’élu (EELV) toulousain, Antoine Maurice, est sur la même ligne : « la fiscalité carbone est utile et nécessaire à condition d’être juste. Il n’y a pas d’écologie sans justice sociale ». Le conseiller municipal à la mairie de Toulouse, « refuse d’opposer la menace de la fin du monde et la crainte de la fin du mois ».

Pour Antoine Maurice, « les colères sont légitimes donc (il) comprend la mobilisation du 17 novembre ». Un soutien et une compréhension mais une nuance : « il ne faut pas que ce mouvement ne reste qu’une coalition de rejet ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Nov

Municipales à Toulouse : rappel à l’ordre au PS

Le « patron » des socialistes la Haute-Garonne rappelle à l’ordre ses camarades. Sébastien Vincini dénonce des « initiatives à l’extérieur du parti » au sujet des Municipales à Toulouse.

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Le 1er Fédéral de la Haute-Garonne tape du poing sur la table. Il a adressé, ce lundi 12 novembre, une lettre aux militants et cadres de son parti. Et, Sébastien Vincini, n’apprécie pas du tout « des initiatives qui fleurissent à l’extérieur (du) parti ». Le patron du PS31 ne donne pas de nom mais dresse une liste de ces « initiatives » : « organisation d’un rendez-vous public ouvert aux toulousains et toulousaines invitation faite à des représentants d’autres forces politiques ».

Sébastien Vincini ne donne pas de nom et ne personnalise pas le recadrage. Mais l’allusion est transparente. « Le rendez-vous ouvert aux toulousains et aux toulousaines » correspond parfaitement à un évènement organisé par Romain Cujives, à l’occasion de la parution de son livre-programme.

Sébastien Vincini estime que le débat doit être interne et que la seule échéance est la prochaine investiture d’un candidat par les militants socialistes. « La désignation de la/du premier-e des socialistes pour Toulouse n’est pas une primaire ouverte à l’ensemble des toulousain-e-s. Nous connaissons tous les limites d’une telle primaire, la précédente, à l’échelle nationale, a démontré les risques et les dégâts pour notre formation politique » écrit Sébastien Vincini.

Pour le 1er Fédéral, les échappées extérieures au PS « ne (lui) paraissent pas garantir la qualité d’un débat interne serein mais surtout elles lui paraissent en totale contradiction avec la volonté de porter un message commun ».

Un socialiste a sa propre lecture du rappel à l’ordre du patron du PS31 : « Traduction évidente. Raynal (NDLR : qui bénéficie du soutien affiché du président PS du conseil départemental) est largué par ses petits camarades engagés dans la compétition. Tout particulièrement Cujives, de plus en plus l’homme à abattre ! L’allusion est à peine voilée ».

Ambiance

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Nov

Gilets jaunes : récupération politique ou « populisme » pour les députés En Marche !

Les appels au blocage se multiplient. Pour les députés En Marche de la Haute-Garonne, du Gers et des Hautes-Garonne, le mouvement est politique.

Photo : MaxPPP/Charmeux

Les gilets jaunes occupent massivement les réseaux sociaux. Mais la vraie étape et l’heure de vérité, c’est ce samedi 17 novembre. Les chiffres diront si la grogne contre la hausse des carburants est une vague de fond. En attendant, pour plusieurs députés En Marche ! de notre région, le mouvement révèle d’abord d’une récupération politique. Pour la députée de la Haute-Garonne, Corinne Vignon, il s’agit d’une « initiative de la société civile (qui) pourrait être compréhensible si elle n’avait pas été reprise par les partis politiques nationalistes qui font de ce mécontentement une manifestation anti-Macron ».

Le député « macroniste » des Hautes-Pyrénées, Jean-Bernard Sempastous, est sur la même ligne que sa collègue toulousaine : « normal qu’il y ait de la grogne !!! les oppositions jouent seulement sur les restrictions (ndlr : les hausses de taxe) et non pas les compensations qui sont proposées, sans parler des avancées environnementales ».

Pour le député du Gers, « de plus en plus le mouvement apparaît comme « populiste » : RN et LFI en soutien ». Jean-René Cazeneuve reconnaît toutefois que que des gilets jaunes viennent d’horizons « très partagés ». Sur l’éventuel succès du mouvement, le parlementaire gersois estime qu’on « va avoir du mal à mesurer car peu de voitures suffisent à bloquer » Jean-René Cazeneuve s’interroge sur la méthode « bloquer un pays est-ce un succès ? ». Mais le député En Marche est certain du résultat. Cela ne changera « nos objectifs, ni notre trajectoire » même si « le gouvernement va faire quelques annonces ».

Laurent Dubois (laurentdub)

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