Les avocats d’Albi se sentent « trahis » par le député (En Marche) du Tarn. Le parlementaire revendique une concertation avec le barreau albigeois. Une concertation qui, selon les avocats, n’a jamais (véritablement) existé.
Le torchon (ou plutôt l’épitoge) brûle entre le Barreau d’Albi et un avocat, le député Jean Terlier. L’objet du litige est une interview dans les colonnes de la presse régionale. Dans un « papier » en date du 16 novembre, le parlementaire évoque la réforme de la Justice. Jean Terlier, avocat de profession et de formation, mentionne l’audition d’avocats albigeois et du Barreau de Castres. Une audition visiblement utile et productive puisque le député de la majorité précise avoir déposé un amendement suite à la consultation de ses confrères.
Problème. Les avocats albigeois n’ont pas du tout la même lecture des événements.
« Jean Terlier veut associer les avocats albigeois qu’il aurait « auditionnés »…En tout et pour tout, la concertation avec le Barreau d’Albi s’est limitée à une réunion de 2 heures avec le député. Pire encore : le député n’a pas été jusqu’au bout d’une prétendue démarche de concertation en annulant , à la dernière minute, la seconde réunion prévue le 16 novembre dernier » déclarent les avocats d’Albi, dans un texte adopté à l’unanimité.
Au delà d’une polémique sur la méthode, c’est un problème de fond qui suscite la colère du Barreau : « lors de (la) réunion de très nombreuses critiques du texte (ndlr projet de loi réformant la justice) ont été formulées auxquelles le député a répondu par des éléments de langage fournis par le ministère de la Justice ».
Pour les avocats albigeois Jean Terlier « n’a rien entendu des critiques portées par les avocats de terrain » et ils se retrouvent associés (par voie de presse) à un projet de loi qu’ils contestent.
Contacté par France 3 Occitanie, Jean Terlier prend acte « du ton très politique du communiqué (Ndlr : du Barreau d’Albi) et de la violence des propos tenus par certains de (ses) confrères albigeois ». Le député tarnais « regrette fortement les nombreuses insultes proférées à son égard ». Mais le parlementaire défend surtout son indépendance de jugement : « En tant que député, je me dois de ne pas raisonner en tant qu’avocat et défendre une profession ou une corporation, je dois privilégier l’intérêt général, l’intérêt du justiciable, ce que j’estime faire en soutenant » le projet de loi réformant la Justice.
Jean Terlier souligne toutefois que, malgré « des divergences de point de vue », la consultation des avocats albigeois a permis « des avancées sur certains points notamment la réduction du délai pour divorcer par rupture de la vie conjugale ». Le député attribue cette « proposition (à) une avocate du Barreau d’Albi ».
Laurent Dubois (@laurentdub)