Deux représentants de la CFDT Cheminots ont rencontré, en plein mouvement de gréve des députés de la majorité. Une rencontre qui devait rester secrète.
Vendredi 13 avril les cheminots sont en grève. Les trains restent au dépôt et une manifestation est organisée devant l’hôtel de Région toulousain. Mais, pendant ce temps, une réunion se déroule en toute discrétion. Deux membres de la CFDT Cheminots, Joël Rausa et Johann Bedel, rencontrent pendant plus d’une 1 heure 30, 4 députés de la majorité.
Les deux syndicalistes discutent avec Corinne Vignon, Jean-François Portarrieu, Michaël Nogal, et Monique Iborra. Le référent départemental d’En Marche, Pierre Castéras, est également dans la salle.
La CFDT est membre de l’intersyndicale qui mène la mobilisation contre la réforme de la SNCF. Mais les autres syndicats ne sont pas informés de cette initiative. Un syndicaliste de la CGT n’est toutefois pas surpris : « la CFDT est coutumière du fait. Au moment du vote de la loi travail, ils ont mené des rencontres en catimini. Ils essayent toujours de trouver une porte de sortie même si elle est petite et même si cela ne réussit pas aux salariés ».
Contacté par France 3 Occitanie, un des membres de la délégation CFDT précise qu’il ne « souhaite pas communiquer sur le sujet ». Pour Joël Rausa, « c’est quelque chose d’informel » et il ne « souhaite pas forcément que ce soit public ». Le syndicaliste donne toutefois un détail : « la CFDT fait du lobbying et défend des amendements ».
Un membre de l’Intersyndicale n’est pas convaincu : « Ce n’est pas la CFDT Occitanie qui peut négocier quoi que ce soit. Ce n’est pas au niveau local mais au niveau national que cela se joue. Je n’exclus pas qu’il s’agisse uniquement d’initiatives personnelles ».
Pour un des deux « négociateurs » de la CFDT, la rencontre avec les députés de la Haute-Garonne est une initiative commune : « c’est à la fois à leur demande et à la notre et en raison de réseau commun ». Selon un participant, les syndicalistes se sont présentés comme des anciens militants socialistes. 3 des 4 parlementaires ayant participé à la réunion sont issus des rangs du PS. Le référent départemental d’En Marche est également un ancien élu socialiste. Le « réseau commun » évoqué par l’un des syndicalistes passe, de manière évidente, par le PS. A moins qu’il ne s’agisse d’un réseau « associatif », « fraternel » ou simplement amical.
Une source pointe, plus précisément, Pierre Castéras. C’est, en effet, le référent d’En Marche, qui a lancé l’invitation par SMS aux députés.
Peu importe le canal, la réunion n’a plus de caractère « secret ». Les « camarades » de lutte de la CFDT apprécient modérément.
Laurent Dubois (@laurentdub)