Les Foulards Rouges s’opposent aux gilets jaunes. Le mouvement, né dans le Vaucluse, s’installe dans le Tarn. Un seul animateur est identifiable : un cadre de la fonction publique et ancien responsable d’En Marche.
Le 26 novembre 2018, des habitants du Vaucluse forment les Foulards Rouges. Ils dénoncent l’action des gilets jaunes et brandissent un mot d’ordre : « le rétablissement de l’ordre public et des libertés individuelles et collectivites partout sur le territoire français ».
Ce lundi 10 décembre, une antenne tarnaise a envoyé son premier communiqué de presse. Les Foulards Rouges du Tarn précisent que le « département a eu la chance de ne pas subir les mêmes scènes de guerre » que dans d’autres départements. Mais les anti-gilets jaunes justifient leur création par le fait qu’un « certain nombre de personnes se plaignent d’agressions verbales de la part de porteurs de gilets, de chantage au soutien (devoir klaxonner ou afficher son soutien pour passer plus vite), voire des demandes de dons d’argent pour soutenir le mouvement ».
Les Foulards Rouges pointent l’impact économique des gilets jaunes. Des « points de blocages mettent directement en danger l’existence de 80 commerces et entreprises dans le département (ndlr du Tarn), menaçant des dizaines d’emplois ». Les opposants aux gilets jaunes invitent les citoyens à rejoindre leur mouvement. Une (simple) adresse mail est mise à disposition.
S’agissant des personnes à l’origine des Foulards Rouges, c’est (franchement) flou. Un seul interlocuteur est identifiable. Même s’il n’est pas identifié puisque son nom n’apparaît pas sur le communiqué de presse. Il s’agit d’un cadre de la fonction publique et ancien responsable d’En Marche dans le nord du Tarn. Eric Ehrmann, précise que c’est « une dame d’Aussillon dont le pseudo sur Facebook est Jay Jay qui a créé le mouvement dans le Tarn ».
Contacté par France 3 Occitanie, Eric Ehrmann précise : » je n’ai actuellement aucun engagement ni politique ni syndical. Je suis effectivement un ancien animateur de LREM mais j’ai quitté le parti début septembre soit bien avant le début de la crise des Gilets Jaunes. J’étais alors dans une sorte de réserve politique. J’en suis sorti car je pense que la situation est grave ».
L’animateur des Foulards Rouges précise que « parmi les membres (ndrl du mouvement) et notamment dans le Tarn il y en a un certain nombre qui sont des opposants politiques à Macron et qui le resteront quoi qu’il arrive, mais qui nous ont rejoint car ils souhaitent un retour rapide à l’ordre ». Malgré une demande de précision, il n’a pas été possible d’obtenir plus de détails sur ces Foulard Rouges, anti-Macron ou non.
Cette opacité peut (parfaitement) s’expliquer par un souci de confidentialité et de discrétion. Sur les réseaux sociaux, les menaces et les intimidations sont fréquentes. Mais cela a un coût : un manque de transparence.
Laurent Dubois (@laurentdub)