14 Oct

Moins de dépenses ? Quels investissements ? Les candidats répondent

Nouveau signal d’alarme. La Cour des Comptes s’inquiète, une nouvelle fois, de la situation financière des collectivités locales. Des dépenses de fonctionnement trop importantes. Un investissement qui baisse. Les clignotants sont au rouge. Rien de neuf sous le soleil budgétaire. Mais la pente glissante risque de devenir franchement fatale. Les communes et les départements sont principalement concernées. Mais les régions ont devant elles un horizon plutôt sombre. Aucune réforme de la fiscalité régionale (qui reste toujours aussi peu dynamique) malgré le nouveau découpage de nouvelles grandes régions. Une Fusion qui va encore augmenter la charge des dépenses de fonctionnement. Dans ce contexte tendu, quelles sont les réponses des candidats à deux questions fondamentales : la maîtrise des dépenses de fonctionnement et la politique d’investissement.

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Régionales 2015-Vos engagements en matière de réduction des dépenses de fonctionnement ? Si vous jugez, évidemment, que c’est nécessaire.

Gérard Onesta. La moyenne de la situation budgétaire des collectivités territoriales relevée par la Cour des Comptes masque que si notre grande région est en situation dramatique sur le plan du chômage, elle reste en position relativement enviable sur le plan de l’endettement. Or, en période de grave crise, ne pas utiliser chaque marge de manœuvre d’intervention publique pour relancer l’activité sur des bases neuves est une vraie faute politique. Nous refusons par ailleurs d’entrer dans une logique purement comptable en séparant de façon trop technocratique fonctionnement et investissement. Seule la dynamique globale fait sens. Ainsi, aider ponctuellement au « fonctionnement » de l’économie sociale et solidaire est un vrai « investissement » générateur d’emplois rapidement pérennes et autofinancés. Nous serons extrêmement rigoureux dans la gestion budgétaire de l’Assemblée en supprimant toutes les dépenses somptuaires, en réaffectant les budgets inutiles, mais en dé-précarisant en même temps certains statuts de la fonction publique territoriale.

Carole Delga. Il faut faire la différence entre les dépenses de fonctionnement et celles d’investissement. Aujourd’hui, les dépenses de fonctionnement sont maitrisées dans la plupart des régions. Ainsi, en Midi-Pyrénées, elles n’ont augmenté que de 0,2% cette année. Elles servent à financer, entre autres, la formation professionnelle ou les dessertes ferroviaires. J’ai donc l’intention de poursuivre les grandes priorités régionales dans le cadre d’une maîtrise budgétaire constante, tout en réduisant au maximum les dépenses de l’institution, en communication par exemple.

Philippe Saurel. Comme à Montpellier et dans la Métropole : 0% d’augmentation des taux d’imposition (3 villes en France Paris, Nantes, et Montpellier). Il faut donc réduire les dépenses. Quelques exemples : la com, les cabinets pléthoriques les frais de représentation des élus les voyages …

Louis Aliot. On cherchera d’abord à savoir de combien nous disposerons pour fonctionner et à combien vont s’élever les besoins des nouvelles compétences. Qu’est que l’Etat prévoit financièrement pour réussir la fusion ? Sinon non remplacement des fonctionnaires territoriaux qui partent à la retraite et réorganisation des services et des directions.

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Régionales 2015-Votre politique en matière d’investissement ? 

Gérard Onesta. Gouverner c’est faire des choix : en ce qui concerne les investissements, les nôtres seront toujours concertés avec les citoyen(ne)s concerné(e)s (pouvant aller jusqu’à des budgets participatifs) mais également en rupture avec les grands projets inutiles qui remplissent les poches des lobbies privés mais vident, à dizaine de millions d’euros, les finances publiques. Nous amplifierons par ailleurs le mécanisme des « avances remboursables » que nous avons été les premiers à encourager, car contrairement aux subventions classiques, le même euro public peut ainsi être utile à plusieurs porteurs de projets successifs. Enfin, parce qu’on ne gère bien qu’en situation de responsabilité et de proximité, nous exigerons le retour d’une part d’autonomie fiscale régionale, supprimée par la droite et non rétablie par le PS.

Carole Delga.Il sera bien entendu nécessaire de choisir ses priorités. Notre avantage est que la dette consolidée des deux régions demeure inférieure à la moyenne des dettes régionales. Nous avons donc les moyens de financer nos priorités dans dégrader notre budget.

Philippe Saurel. Maintenir un bon niveau d’investissement pour les entreprises de toute la region. Il convient de tout repenser à l’aune d un nouveau territoire pour agir à une échelle pertinente commencer par un diagnostic territorial. C’est possible. Je l’ai fait à Montpellier

Louis Aliot. Investissent massif pour relancer les infrastructures de transports, le logement et le développement durable. Plan Marshall pour la ruralité avec mise en place des circuits courts et préservation des labels locaux. Patriotisme économique et protection des pme-pmi tpe-tpi…

Propos recueillis par Laurent Dubois

PS : Dominique Reynié a été sollicité comme les 4 autres « grands » candidats. Sa réponse sera mise en ligne dès réception.