27 Mai

Annulation de l’élection de Dominique Reynié : la responsabilité du préfet pointée du doigt par Gérard Onesta et Louis Aliot

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

Le Conseil d’Etat a annulé l’élection de Dominique Reynié qui perd ainsi son (unique) mandat électoral et qui doit abandonner la présidence du groupe de la droite et du centre au conseil régional . Premières réactions.

Gérard Onesta et Louis Aliot pointent la responsabilité du préfet du Région. Un préfet qui a été en charge de la vérification administrative de la candidature de Dominique Reynié et qui a validé ce qui apparaît aujourd’hui (suite à la décision du juge administratif) comme une «  »vraie-fausse » candidature.

Vincent Terail-Novès, conseiller régional (LR) :

Je prends acte de la décision souveraine du Conseil d’Etat. Le groupe d’opposition soudé engagera sereinement dans les prochains jours sa réorganisation. J’apporte à Dominique Reynié en tant qu’homme mon soutien et mon amitié dans la situation personnelle difficile qu’il traverse

Louis Aliot, ex-tête de liste aux Régionales FN et député européen.

Professeur à sciences po Paris, directeur de Fondapol et retoqué pour une question de domiciliation. C’est pas sérieux. Et ces gens donnent des conseils et font la leçon aux autres en permanence. Ce sont des charlots. Reste que le préfet, Valls et Cazeneuve ont été alertés sur cette situation dans les délais d’inscription et n’ont pas réagi. Je trouverai toujours ça suspect

Christian Assaf, président du groupe PS à la Région et député.

Je n’ai pas l’habitude de commenter des décisions de justice. C’est une preuve que la loi s’applique pour tout le monde. C’est la force de l’Etat de Droit.

Gérard Onesta, ex-tête de liste aux Régionales. Président du bureau de l’assemblée régionale

J’avais des relations courtoises avec Dominique Reynié que je tiens pour un vrai démocrate. Son profil atypique a dérangé son propre camp. Mais aujourd’hui je m’interroge : pourquoi la préfecture, sur une question aussi sensible que celle de la tête de liste d’une des plus grandes formations politiques, n’a pas fait, alors que c’est son rôle, une vraie vérification administrative au moment du dépôt de candidature. C’est d’autant plus incompréhensible que la presse détaillait depuis des mois, pièces à l’appui, tous les éléments du dossier. Y a-t-il eu des calculs -et si oui de quelle nature. Quelles auraient été les équilibres politiques si la liste de droite avait été menée par une personne d’autres options. J’ai la désagréable sensation que le résultat a été affecté dans une proportion que plus personne ne peut plus définir. Notre démocratie en sort affaiblie

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

26 Mai

LGV Bordeaux-Toulouse : Feu vert du Conseil d’Etat mais…

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 Les élus et les institutionnels se réjouissent du feu vert donné par le Conseil d’Etat pour la construction de la Ligne Grande Vitesse Bordeaux Toulouse à l’image de Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social régional Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon

 

Par sa décision favorable, le Conseil d’Etat conforte l’engagement des grandes collectivités, des acteurs économiques sociaux et associatifs qui à travers le Conseil Economique Social et Environnemental et l’association Eurosud Transport soutiennent depuis plus de 10 ans l’interconnexion de la liaison à grande vitesse pour les grandes villes du Sud Ouest européen.

C’est un succès pour tous, c’est la réussite aussi de l’union dans la durée de tous les grands acteurs concernés. Les investissements pour les infrastructures créent de l’emploi et de la richesse et conditionnent l’attractivité de demain.

La LGV se fera, elle est attendue par les populations concernées.

 

 

Carole Delga, la présidente socialiste de région pense logiquement déjà à la prochaine étape.

 

Nous devrons tenir rapidement une réunion sur le financement de Bordeaux-Toulouse. J’avais rencontré le président de la République il y a quelques semaines pour défendre sur ce dossier le principe d’une maîtrise d’ouvrage publique.

La réussite de ce projet stratégique suppose une dynamique innovante dans sa conduite et dans ses financements. La Région sera au rendez-vous.

Ma détermination est totale pour que ce projet majeur pour l’aménagement de notre territoire, l’emploi et le dynamisme de Languedoc Roussillon Midi Pyrénées soit réalisé dans les meilleurs délais

 

Une LGV Bordeaux-Toulouse qui va également être déterminante pour la métropole toulousaine comme l’explique son président et maire (LR) de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

 

J’attends du Gouvernement, et je lui renouvelle la demande que j’ai faite en ce sens au mois de novembre dernier, des clarifications sur le plan de financement et le calendrier de décision.
Toulouse et sa métropole sont déterminées à obtenir d’ici 2024 le TGV qui les placera à 3h de Paris et 1h de Bordeaux. Cette réalisation, couplée à la 3ème ligne de métro qui desservira, également en 2024, la gare Matabiau et son quartier d’affaires TESO en cours de réalisation, sera une étape décisive pour l’avenir de nos territoires

 

Le financement, enjeu majeur de ce projet d’infrastructure, Georges Méric, Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne s’en préoccupe aussi.

 

Notre département est l’un des plus dynamiques de France et il est urgent d’accompagner son développement et ses besoins croissants en mobilité. Nous restons mobilisés et attendons la confirmation de l’avis du Conseil d’Etat par le Secrétaire d’Etat chargé des Transports. Il est maintenant plus qu’urgent de réunir l’ensemble des financeurs de la LGV pour définir et consolider un plan de financement crédible et soutenable.

25 Mai

Mobilisation anti Loi Travail : quand le PS devient une cible

Midi Pyrénées : terre de majorité socialiste. Les élus et militants de ce parti actuellement au pouvoir paient un lourd tribut à leur étiquette. Demain, nouvelle journée d’action contre la loi travail, risque de voir encore certains de leurs locaux occupés ou dégradés en signe de protestation.

Le 17 mai dernier, la permanence de la députée socialiste Catherine Lemorton est recouverte d'affiches. Photo MaxPPP

Le 17 mai dernier, la permanence de la députée socialiste Catherine Lemorton est recouverte d’affiches.
Photo MaxPPP

Si à Grenoble, le paroxysme a été atteint avec une fédération PS de l’Isère criblée de douze impacts de 9mm, dans notre région c’est l’effigie de François Hollande brûlée en place publique, celle du Vigan à Albi en l’occurrence, jeudi dernier, qui a fait grand bruit. « On n’a pas vraiment brûlé l’effigie du Président. On a brûlé quatre personnages, c’est pas comme quand on brûle le drapeau français, ce qui est d’ailleurs encore interdit dans notre pays et heureusement » se défend Michel Bélières le secrétaire départemental de la CGT dans le Tarn.

L’image du drapeau Thierry Braillard, le secrétaire d’état au sport la reprend en direct sur le plateau de notre journal de midi, vendredi dernier, provoquant l’ire d’autres représentants syndicaux. « La dernière fois que j’ai vu quelque chose brûler, c’est un drapeau français qui l’était par l’Etat Islamique ». Pour lui, il est clair qu’il y a délit d’outrage. « On ne peut pas s’en prendre à des policiers, on ne peut pas s’en prendre à des permanences parlementaires comme celles du député socialiste de Haute-Garonne Christophe Borgel. On ne peut pas s’en prendre ni au Premier Ministre, ni au Président de la République quel qu’il soit d’ailleurs car ce sont les fondamentaux de notre République, de notre état de droit ».

Le « quel qu’il soit » est important car la majorité à l’image du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a écrit « à tous les partis pour leur demander de réagir ». Invité sur le plateau de « La Voix est Libre » samedi, Vincent Terrail Novès l’a fait, toujours au sujet de cette « effigie » de François Hollande brûlée. Pour le conseiller régional Les Républicains « c’est toujours regrettable et c’est quand même le signe qu’il y a un malaise très profond ».

Demain est annoncée une nouvelle journée d’action contre la loi travail. Les socialistes redoutent-ils d’être pris pour cible une fois encore ? Catherine Lemorton a vu sa permanence parlementaire visée à plusieurs reprises. « C’est honteux qu’une quarantaine de manifestants se ruent sur deux salariés ». Demain ses assistants resteront chez eux. « Hier encore, deux ou trois militants de la CGT tournaient autour de mes locaux. Ils ont même alpagué un voisin pour lui demander si j’étais là » raconte la présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale. « Si ça continue, il va vraiment falloir qu’ils oublient ma permanence, mais pour tout alors ! Quand je vois comment je me suis battue dans le dossier Sanofi et que c’est si ce n’est être remerciée, je ne suis même pas respectée…. » La seule sortie du conflit qu’envisage la députée socialiste passe par la deuxième lecture du texte de la loi travail à l’assemblée. Mais d’ici là, combien de journées de mobilisation ?

 

Patrick Noviello

 

 

 

20 Mai

Sylvia Pinel empêchée par des anti-loi Travail de tenir une réunion du PRG à Toulouse

Facebook permet de se faire des amis et même des amis « indésirables ». Le genre d’amis qui s’invitent sans être inviter et qui, du coup, font annuler la soirée. C’est la mésaventure qui vient d’arriver aux militants de Jean-Michel Baylet. Le PRG 31 a annoncé sur son réseau social une réunion à Toulouse, salle Osète. Un vrai succès. Une centaine de personnes s’est précipitée dans les locaux. Le Parti Radical de Gauche est un parti confidentiel. Malgré ses parlementaires et ses ministres, le plus vieux parti de France ne déplace pas les foules. L’affluence subite et imprévue aurait pu combler de bonheur l’invitée d’honneur de la soirée, l’ancienne ministre et pièce maîtresse du PRG, Sylvia Pinel.

Seul problème. Ce n’est pas un Grand Soir militant. Mais des « activistes » qui sont venus perturber la réunion. A leur tête, une figure du Droit Au Logement (DAL), François Piquemal. Le journaliste Stéphane Thépot était sur place et a posté un reportage sur Facebook et sur son Blog. Le réseau de Mark Zuckerberg ne permet pas seulement de débarquer à l’improviste dans une réunion politique. Il est également un vecteur d’information et permet de connaître des faits.

Selon Stéphane Thépot, l’ambiance était bon enfant. Un peu de Brassens d’un coin de guitare. Une poignée de confettis et une volée d’affichette mêlant message politique et humour potache.

Malgré tout, l’invasion de salle municipale reste une occupation illégale. Les forces de l’ordre n’ont mis personne au violon, même pas le joueur de guitare. Mais policiers municipaux et nationaux ont raccompagné (en tenue anti-émeute) tous les (joyeux) agitateurs vers la sortie. Les militants de Nuit Debout ont trouvé l’entrée grace à la page Facebook du PRG. Mais l’exfiltration n’a rien de virtuelle. Elle s’est déroulée au milieu de casques et de matraques bien réelles.

Évacuation de la salle Osète par la police

Évacuation de la salle Osète par la police. Photo : Stéphane Thépot

Pas d’interpellation ou de violence selon Stéphane Thépot.

En revanche, Sylvia Pinel n’a pas apprécié du tout. La réunion a été annulée et la présidente du PRG a dénoncé sur sa page Facebook une atteient « à la bonne santé de notre République« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Université-Perte Label Idex : le gouvernement fait bouger les lignes

Les lignes bougent. Suite à la perte de l’Idex, la présidente de l’Université de Toulouse a écrit à Manuel Valls. La demande de rendez-vous n’a pas (encore ?) débouchée sur un entretien. Mais le secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon ouvre ses portes et se mobilise. Une réunion s’est déroulée la semaine dernière. Une nouvelle rencontre est prévue dans les prochains jours. Selon une source proche du dossier, « le gouvernement se pose désormais les bonnes questions« .

Université Toulouse Capitole

Université Toulouse Capitole

L’exclusion de Toulouse du label Initiative Excellence (Idex) a secoué la communauté universitaire de la Ville Rose. Un sentiment d’incompréhension teinté de rancœur a suivi l’annonce faite par le gouvernement. Dans le communiqué de presse officialisant la décision du jury international, Matignon évoquait des mesures d’accompagnement pour préparer la suite. Mais les universitaires toulousains ont  surtout retenu une chose : le jury de l’Idex sanctionne Toulouse en raison de son modèle. Un modèle fédéral qui permet d’associer 3 universités et 17 grandes écoles.

Bref, le sentiment général se résume à un ressentiment : le problème c’est le « sectarisme » du jury et pas l’excellence toulousaine.

Visiblement, le secrétaire d’Etat entend et comprend le point de vue des universitaires toulousains.

Selon une source proche du dossier, Thierry Mandon a conscience du vice de l’Idex. Un vice qui se résume à un constat « statistique ». Instauré en 2011 par le gouvernement Fillon, le système devait permettre de « labelliser » 60 sites. Au final, en raison de la vision étroite du jury international, de grands pôles universitaires se retrouvent sur le bord de la route. Toulouse et Paris (ce qui suscite d’ailleurs la fureur de la présidente de Région Île-de-France, Valérie Pécresse) sont exclus alors que Nice est labellisé.

Il reste maintenant l’essentiel. Traduire la prise de conscience gouvernementale en acte.

Ce n’est pas évident. Par définition, le jury de l’Idex est un jury indépendant. Un infléchissement de sa politique de labellisation ne peut pas être dictée (ou simplement insufflée) par le gouvernement.

Le gouvernement pourra toujours mettre des moyens ou de la souplesse sur la table. Si le jury continue à imposer le modèle de la fusion, la même cause produire la même conséquence : Toulouse et Paris resteront aux portes de l’Idex

Autre hypothèse. Une neutralisation (de fait) de l’Idex. Après la présidentielle de 2012, des syndicats ont demandé l’arrêt du projet Initiative Excellence. Quatre ans plus tard, va-t-on arriver implicitement à ce résultat ? Le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon, va-t-il proposer aux pôles universitaires non labellisés de continuer leur route en cultivant leurs particularités et en renforçant leurs modèles locaux ?

Un universitaire toulousain est dans cette optique : « nous sommes parfaitement près à aller plus loin dans le modèle de notre confédération« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

19 Mai

Dominique Reynié : la droite régionale a déjà tourné la page

Le Conseil d’Etat se prononcera, dans les prochains jours, sur l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Pour le moment, seules les conclusions du rapporteur public penchent vers la « mort électorale » de la tête de liste aux régionales 2016. Mais, dans les rangs de l’opposition régionale, le couperet est déjà tombé. La succession est ouverte et de nombreux élus sonnent l’hallali.

Dominique Reynié (AFP)

Dominique Reynié (AFP)

Mercredi 18 mai à 14h07, Dominique Reynié envoie un mail à tous ses conseillers régionaux. Le président du groupe de la droite et du centre informe ses collègues que le rapporteur du Conseil d’Etat demande l’annulation de son élection. Dominique Reynié est au courant depuis 48 heures. Comme tous les justiciables, il dispose d’un accès au logiciel Sagace. Un logiciel qui permet de suivre, en temps réel, l’avancement d’un dossier devant la plus haute juridiction administrative française et qui mentionne le sens des conclusions du rapporteur. Mais Dominique Reynié attend le début de l’audience publique pour livrer l’information aux conseillers régionaux de son groupe.

A priori l’information est capitale. Mais elle n’est pas décisive. En octobre 2014, le rapporteur du Conseil d’Etat demande inéligibilité de la maire de Montauban et…ne l’obtient pas. Le juge administratif donne raison à Brigitte Barèges contre l’avis de son rapporteur.  Ce précédent pourrait inciter les élus régionaux à la prudence ou du moins à une certaine réserve. Mais ce n’est vraiment pas le cas. Comme le déclare un responsable de la droite régionale : « le corps n’est pas refroidi et ils se jettent sur la dépouille« .

Certains « camarades » de Dominique Reynié lui font ouvertement les poches. Les téléphones chauffent et la présidence de groupe n’est pas le seul objet de convoitise. Le fauteuil de Dominique Reynié en Commission Permanente aiguise les appétits. Une place dans ce comité restreint rapporte 200 euros d’indemnités (mensuelles). Mais, au delà d’un supplément d’indemnité, cela permet de gagner du galon et de sortir du bataillon des conseillers régionaux de base. Lors de l’élection de la nouvelle assemblée régionale, Brigitte Barèges a d’ailleurs fortement insisté (sans succès) pour que son lieutenant à la mairie de Montauban, Thierry Deville intègre la CP. De même, Gérard Trémège n’a toujours pas digéré son « exclusion » de la Commission Permanente pour cause de répartition des sièges avec les ex-languedociens. L’intervention du Conseil d’Etat offre aux déçus d’hier une chance de récupérer leur dû.

Evidemment, c’est la présidence de Dominique Reynié qui attise le plus d’ambitions. L’élection du politologue à la tête du groupe a été chaotique. De piètres résultats électoraux (une troisième place derrière le FN) et une campagne brouillonne ont suscité des envies de dissidence (avec la création d’un groupe UDI) et des velléités de sédition. Désormais, après l’audience du Conseil d’Etat, une partie des élus régionaux bascule ouvertement dans la succession.

Le maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol est, selon plusieurs sources, dans les starting-blocks. Toujours du côté des ex-languedociens, Christophe Rivenq (directeur de cabinet du maire de Nîmes et conseiller régional) est cité parmi les candidats potentiels. Bernard Carayon, le maire de Lavaur, pourrait également entrer dans la course. Une candidature de Vincent Terrail-Novès circule également. Mais le principal intéressé dément : «  je n’ai nullement l’intention d’être candidat à une quelconque responsabilité« .

Toutes ces grandes manœuvres et petits calculs peuvent paraître prématurées. Mais, comme le précise un élu régional, « on tourne la page. Il y a 90% de chance que le Conseil d’Etat suive le rapporteur. Nous le savons tous. Pour nous la page est tournée et je pense que pour Dominique Reynié c’est pareil. Le fait qu’il ne participe plus aux séances du conseil régional, c’est une préparation psychologique ». 

Les instances nationales du parti de Dominique Reynié sont sur la même ligne. « Sa vie politique est terminée. S’il souhaitait demander une circonscription pour les législatives ce n’est même pas la peine d’essayer. En même temps, c’était cuit avant l’intervention du Conseil d’Etat  » déclare un responsable des Républicains. D’ailleurs, la « mauvaise » nouvelle venue du Palais Royal (siège du Conseil d’Etat) n’est pas une surprise. Selon nos informations, une semaine avant l’audience au Palais-Royal, Nicolas Sarkozy estimait (ouvertement) que les jours de Dominique Reynié au conseil régional étaient comptés.

La rapidité avec laquelle les instances régionales et nationales des Républicains enterrent Dominique Reynié peut surprendre. Pour comprendre, il faut se rappeler des relations houleuses entre Nicolas Sarkozy et Dominique Reynié. Au niveau régional, Dominique Reynié a lancé lui-même le requiem. L’annonce de son absence lors des prochaines séances du conseil régional résonne comme une anticipation de la décision du Conseil d’Etat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Mai

Motion de censure : la députée PS du Tarn, Linda Gourjade bientôt sanctionnée ?

La Haute Autorité Ethique (HAE) du PS vient d’être saisie. Les 24 parlementaires signataires d’un projet de motion de censure visant Manuel Valls sont sur la sellette. Dans la « charrette » se trouve deux député(e)s de la Grande Région : la tarnaise Linda Gourjade et le gardois Patrice Prat.  Risquent-ils, comme leurs camarades frondeurs, une sanction ou pire une exclusion ? Eléments de réponse.

Linda Gourjade. députée du Tarn

Linda Gourjade. députée du Tarn

Matignon fait pression et demande des têtes. Manuel Valls ne veut pas passer l’éponge. La fronde est allée trop loin. Les « mutins » ne doivent pas simplement rentrer dans le rang. Ils doivent payer le prix de leur acte de sédition. Dans un premier temps, Jean-Christophe Cambadèlis a plutôt joué l’apaisement. Mais, vendredi 13 mai, le ton est monté d’un cran. Le 1er secrétaire du PS a saisi la Haute Autorité Ethique « sur le cas des députés qui ont proposé de renverser le gouvernement via une motion de censure« .

Est-ce le début du commencement d’une procédure menant à des sanctions ? Linda Gourjade et Patrice Prat doivent-ils redouter des foudres disciplinaires ?

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le numéro 3 du PS, le députée de Haute-Garonne Christophe Borgel ne répond pas aux sms et ne décroche pas son téléphone. Invitée sur le plateau de La Voix Est Libre, la coordinatrice de la loi El-Khomri au sein du groupe PS, Monique Iborra botte en touche  : « je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. Je ne vais pas m’exprimer sur le sujet ». 

En revanche, en OFF, un cadre socialiste proche de Jean-Christophe Cambadélis déclare : « Jean-Christophe ne peut pas ne pas entendre les hollandais pur sucre et les proches de Valls qui demandent une réaction. Mais il ne peut pas non plus entrer en conflit avec les aubrystes et la gauche du parti. Ils (ndlr : les frondeurs) ne seront pas exclus car on ne peut pas exclure uniquement sur des intentions. La motion de censure n’a pas été déposée. Ils (ndlr :les frondeurs) risquent uniquement un blâme ou un avertissement ».

Laurent Dubois (@laurentdub) 

 

11 Mai

L’affaire des « gifles » de Montauban classée sans suite

Souvenez-vous, c’était le 7 avril dernier, jour d’élection universitaire. Le vote des étudiants avait pris une tournure particulière à Montauban où deux personnes en étaient venues aux mains.

Une bousculade et une gifle, rien de bien important. Si ce n’est que les deux belligérants n’étaient pas de simples étudiants mais des proches des deux « ennemies intimes » de la politique montalbanaise, Brigitte Barèges, maire Les Républicains, et Valérie Rabault, députée socialiste.

En l’occurence, à ma droite Pascal Ellul, chef de cabinet de Brigitte Barèges et ancien président du syndicat étudiant UNI et à ma gauche Paul Murat-Craïs, secrétaire général du Mouvement des jeunes socialistes du Tarn-et-Garonne.

Que s’est-il vraiment passé ce jour-là ? Les versions des deux camps divergent. Bousculade, gifle… Des plaintes avaient étaient déposées par les deux hommes, accusant l’autre de l’avoir agressé.

Après convocation au commissariat de Montauban et rappel à la loi, les deux bagarreurs ont été renvoyés à leurs chères études. Les deux plaintes ont été classées sans suite. La justice montalbanaise a sans doute autre chose à faire que de juger ce type de chamailleries, même si les mis en cause/plaignants sont des proches de deux (fortes) personnalités politiques.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

10 Mai

Comment j’ai (enfin) réussi à voter pour le nom de la région

Exprimer son opinion est parfois un combat. Que ce soit pour voter lors d’une élection politique ou à l’assemblée générale du club de pétanque de son village, il faut se mobiliser, se déplacer, s’impliquer. Cela ne se fait pas tout seul et c’est tant mieux. L’acte citoyen doit être mobilisateur. Se rendre dans les bureaux de vote et donner de la « voix » nécessite de s’impliquer un minimum.

Pour participer à la consultation organisée par la région pour lui donner un nouveau nom, c’est un peu pareil. A quelques différences près.

Capture

Le « scrutin » a été ouvert sur internet lundi 9 mai à 11 heures. Quelques heures plus tard, il était devenu impossible d’y accéder. Officiellement, les serveurs informatiques de la région étaient en surchauffe. Trop de votants au même moment. Ah, combien ?  Des dizaines de milliers ? Plusieurs centaines de milliers ?  Un million ? Non. Environ 6000 personnes avaient réussi à franchir toutes les étapes informatiques avant de se connecter ! Et encore, selon la Région, seuls 2/3 étaient allés jusqu’à l’ultime étape du vote !

Revenez plus tard ! »

Trop de monde en même temps et voilà que je pouvais plus donner mon avis sur la question. J’ai eu beau essayer sur différents ordinateurs, à différents horaires, la réponse était la même : revenez plus tard.

Comme je suis quelqu’un d’assez discipliné, j’ai donc attendu, laissé passer la nuit et retenté ma chance ce mardi matin. Et pas pour rien !

Ce mardi à 8h26 précisément, j’ai donc enfin réussi à répondre à la consultation. C’est une évidence, le parcours, même lorsque les serveurs informatiques de la région répondent, est un peu fastidieux.

J’ai prouvé que je n’étais pas un robot en sélectionnant des images de plats de pâtes ! »

Car avant de pouvoir voter, il faut s’inscrire : nom, prénom, adresse mail valide. Puis prouver que l’on est pas un robot (SIC), en choisissant parmi des photos celles représentant des pelouses, des rivières ou des plats de nouilles (non, je ne plaisante pas !).

Une fois cette étape d’identification franchie, il est impératif d’avoir mon téléphone portable à proximité et de garder une main sur ma boîte aux lettres électronique. Car il me faut alors donner mon numéro de portable pour recevoir par texto un code de validation qu’il faut ensuite rentrer sur le site. Terminé ? Pas encore ! Cette fois, il me faut cliquer sur le lien que le logiciel a envoyé dans ma boîte mail pour valider mon adresse électronique.

Allez je vote !

Je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant ! »

Là, épuisé mais content, je peux enfin saisir avec ma souris les 5 noms proposés dans la colonne de gauche et les faire glisser dans celle de droite dans l’ordre de préférence. Puis je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant !

Terminé ? Ah non, il y a (encore) une étape à franchir : remplir un nouveau questionnaire d’identité, en choisissant mon nom ou pseudo qui va apparaître sur le site (on peut aussi choisir de voter anonymement en cochant une case supplémentaire), la ville où je me trouve et mon département parmi les 13 de la région.

Derrière ces multiples barrières et étapes, un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation ».

Ça y est, c’est fait. D’après le décompte du site, à 8h26 ce mardi, on était 9 000 à l’avoir fait. Avec mes 8999 comparses, on souhaite bon courage aux autres. On peut cependant comprendre les initiateurs du système, qui derrière ces multiples barrières et étapes, ont un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation.

Mais je vous le disais : exprimer son opinion est parfois un combat.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

06 Mai

Législatives-Gers : Philippe Martin  » je me prononcerai en septembre »

Un texte peut cacher une élection. Derrière le projet de loi El Khomri se trouve une échéance qui se rapproche de plus en plus : les législatives. Les députés le savent parfaitement et agissent en conséquence. Dans une poignée de mois, ils vont se retrouver devant les électeurs.

Dans une circonscription marquée à gauche ou dans une fédération (socialiste) hostile à la réforme gouvernementale, il est dangereux de voler au secours du projet El Khomri. Dans ce contexte, la sortie publique de Philippe Martin (non je ne voterai pas la loi)  peut-elle s’analyser comme une candidature (implicite) pour les législatives ?

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

La fin est programmée. La plus française des spécialités nationales va s’éteindre. Le cumul des mandats doit disparaître en 2017. Le texte a été voté au milieu des grincements des dents et dans la douleur. Mais il a été voté. Le député-président (ou membre) d’un exécutif est une espèce politique en voie de disparition. Député-patron d’un département, d’une ville ou d’une région, il va falloir choisir. Un choix qui s’impose notamment à Philippe Martin. Président du Gers et député de ce même département, l’ancien ministre de l’Ecologie va devoir abandonner une casquette. Et si son choix était le Palais Bourbon et un nouveau mandat parlementaire ?

Dans la perspective des législatives de 2017, une hostilité affichée à la réforme du travail est un bon calcul.

En effet, le positionnement de Philippe Martin est « raccord ». Raccord avec un électorat de gauche qui affirme (à longueur de sondages et de motions dans les « fédés ») son hostilité à la réforme du travail.

Pour Philippe Martin, c’est simple : « j’ai livré ma position car je trouve plus respectueux de dire au gouvernement ce qu’il en ait et sur quelles voix il peut compter. Je n’apprécie pas les gens qui font durer le suspens. J’ai voté 97% des lois du gouvernement. Je ne me transforme pas en frondeur ». Sur les bancs de l’assemblée, Philippe Martin se rapproche d’une figure régionale de la gauche socialiste, le député de l’Hérault Christian Assaf. Néanmoins, le « fabuisien » de souche réfute toute conversion tardive.

S’agissant d’un coup de billard à deux bandes pour préparer les législatives, Philippe Martin est clair : « Je me prononcerai en septembre. Je vais réfléchir et ceux qui disent savoir à ma place et qui le disent se trompent« .

Laurent Dubois (@laurentdub)