04 Mai

Le double de Jean-Luc Moudenc sévit sur Facebook

Une bonne dose de dérision et un ton franchement décalé. « Jean-Luc GrandMou » se glisse dans les habits virtuels de Jean-Luc Moudenc et s’invite sur le Facebook des toulousains. Ce n’est pas une première sur les réseaux sociaux de la ville Rose. Pendant la campagne des municipales, un blog dédié à la vie politique locale a dézingué tous azimuts.

« Dans la Ville Rose » et ses Blagues de Raoul (référence au Raoul Volfoni du film les Tontons Flingueurs) a fait sourire et rire avec son poil à gratter mais aussi avec une  bonne dose d’impertinence. Une impertinence souvent pertinente.

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Le nouveau né est différent de son prédécesseur. Pas de blog mais une page Facebook ,à la place d’interviews imaginaires des billets courts, « Jean-Luc GrandMou » est entièrement dédié à l’unique objet de son affection : le maire de Toulouse. Un maire dont le portrait sert de photo de profil. Dans la dernière publication, Jean-Luc Moudenc intervient d’ailleurs sur la page de son fan. « Jean Luc GrandMou » annonce fièrement qu’il dispose de places pour la fête de la musique. Un vrai miracle et même une victoire sur un bug informatique. Le post de Jean-Luc GrandMou  tombe en pleine saturation du site de réservation mis en place par le Capitole. C’est probablement cet exploit qui conduit Jean-Luc Moudenc a félicité son double et a lui proposé, en récompense, des invitations pour le carré VIP.

Des mocassins usagés ou un ancien pardessus rappé aurait pu suffire à « Jean-Luc Grand Mou« . Mais Jean-Luc Moudenc fait plus fort : un tapis rouge pour la fête de la musique.

Malheureusement, tout cela est faux. Le vrai Jean-Luc Moudenc ne s’est pas fendu du moindre message. C’est un fake, comme celui de l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen ou de l’adjoint à la sécurité au Capitole, Olivier Arsac.

La farce est totale. Mais attention n’allez pas dire que c’est la blague d’un potache. Encore moins d’un potache pochtron  qui passe ses nuits à faire la fiesta place Saint-Pierre. Contacté par message privé (forcément) sur Facebook, « Jean-Luc GrandMou » met les points sur les I et le poing dans la face des politiques : « je fais remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ait commencé. La politique est trop sérieuse pour être laissée aux mains des politiques. On regarde avec amusement et dépit la gestion de la droite-cassoulet ».

« Jean Luc GrandMou » n’est pas encore viral. Il lui reste des marges de progression pour se faire connaître et reconnaître. Mais il est déjà contentieux. Du moins s’agissant de son sens de l’humour.

« Jean-Luc GrandMou » a réussi à dérider l’austère monsieur sécurité du Capitole.

En apprenant que son nom et sa photo ont été piratés, Olivier Arsac est parti d’un grand rire puis a lâché : « pas de commentaire, il faut laisser la satire s’exprimer ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

03 Mai

Aveyron : Loi sur le non-cumul des mandats, Luche passe la main

C’est suffisamment rare pour le souligner. Un président de département en exercice annonce qu’il va démissionner de son mandat, loi sur le non-cumul oblige. Il s’agit de Jean-Claude Luche en Aveyron. Il nous explique pourquoi.

 

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l'Aveyron et Sénateur. Photo Max PPP

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l’Aveyron et Sénateur.
Photo Max PPP

Le Blog Politique : Pourquoi cette décision ?

Jean-Claude Luche : Elle a été difficile. J’avais déjà été obligé de le faire pour mon mandat de maire de Saint Geniez d’Olt. Or là, si je n’avais pas décidé, au 1er octobre 2017, c’est mon mandat le plus ancien qui sautait, autrement dit celui de sénateur.

 

LBP : Vous n’avez jamais été favorable à cette loi sur le non-cumul. Pourquoi ?

J-C L : Parce qu’avoir un mandat local rapproche du terrain. J’aime être au contact, construire. En Aveyron, je suis plus un animateur de territoire qu’un politique. D’ailleurs avec cette loi, j’ai peur que les parlementaires ne soient plus que des politiques purs et durs. Regardez par exemple sur la Loi Travail, plutôt bonne au départ, comme elle a été remaniée par des apparatchiks de parti.

 

LBP : Mais pourquoi avoir choisi le Sénat plutôt que le Département alors ?

J-C L : Une décision pas si facile que ça…. J’y réfléchis depuis 2015. Je suis élu local depuis 33 ans donc je peux amener ces compétences au Sénat. Et puis, à 64 ans, c’est un juste retour des choses. Après 9 ans de présidence, le département a aussi besoin de sang neuf.

 

LBP : Quand et comment avez-vous annoncé cette décision à vos collaborateurs ?

J-C L : Je l’ai annoncée d’abord à mes collègues puis à l’ensemble des 1700 agents. J’ai fait des réunions de personnel pour cela.

 

LBP : Ont-ils été surpris ?

J-C L : Oui et non…

Vous savez la victoire de mars 2015 n’avait pas été si simple que cela. Mais j’ai été une tête de pont pour améliorer la majorité malgré le redécoupage électoral. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mon slogan avait été « En marche avec Jean-Claude Luche ». Si vous enlevez mon nom…

 

LBP : Justement, vous qui êtes assez indépendant, quel regard portez-vous sur Emmanuel Macron et son initiative ?

J-C L : Il est brillant, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. Les français n’ont plus confiance dans les syndicats ou les partis politiques. Ils se retrouvent sur des identités qui leur ressemblent. Macron s’éloigne du PS. Regardez le Président de la République, il gouverne avec ne coalition. Je ne prends pas tout dans ce que dit et fait Macron mais il y a des choses qui me plaisent. Peut-être une sorte de socialisme libéral…

 

LBP : Comment va se mettre en place votre succession à la tête de l’Aveyron ?

J-C L : Dans mon hémicycle, beaucoup sont capables de me succéder. Pour l’heure, personne ne se détache. On va voir s’il y aura des Primaires. Je suis moi-même d’ailleurs passé par là. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai laissé un bon bilan et une situation financière saine.

 

LBP : Votre démission officielle c’est pour quand ?

J-C L : Entre le 1er janvier 2017 et juillet. J’ai ma petite idée personnelle…

Propos recueillis par Patrick Noviello

29 Avr

Loi El-Khomri – Monique Iborra (députée PS) : « les frondeurs ne sont pas décidés à voter »

Le scénario tourne en boucle. Depuis le début mars, des manifestants battent le pavé pour « abattre » la loi El-Khomri. La quatrième manifestation, jeudi 28 avril, a moins mobilisé que les précédentes. Mais la résistance persiste et se déroule sur fond de violentes échauffourées avec les forces de l’ordre. Pendant ce temps, la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée termine son travail d’amendement. A partir du lundi 3 mai, c’est une autre  séquence qui s’ouvre.

La réforme du code du travail va arriver en séance publique. Quelles sont les modifications apportées par rapport au projet gouvernemental ? Les retouches des député(e)s peuvent-elles calmer la rue et les organisations syndicales ? Réponse avec la coordonnatrice du groupe PS sur la loi El-Khomri, Monique Iborra. La députée de Haute-Garonne évoque les points durs qui coincent encore entre l’Assemblée et Matignon et annonce un assouplissement de la taxation des CDD. Interview.

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne et coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Monique Iborra, députée Haute-Garonne-coordinatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Le Blog Politique. La contestation contre le projet de loi El-Khomri marque le pas mais elle ne s’éteint pas. Le texte que votre commission a examiné et retouché arrive en séance publique lundi. Quels sont les points qui peuvent rassurer les opposants à la réforme ? Que reste-il du projet gouvernemental après son passage devant votre commission ? 

Monique Iborra. Le texte a été examiné par la commission des affaires sociales sur le fond mais également par la commission des affaires économiques pour avis. Plus de 1 000 amendements ont été examinés et des points ont été modifiés. L’architecture générale n’a pas bougé. On maintient la possibilité que des accords d’entreprise dérogent à des accords de branche. Les organisations syndicales prétendent que le fait d’introduire ce nouveau dispositif conduit à la fin de la protection des salariés. Mais ce sont 44 000 accords d’entreprise qui sont déjà signés. Y compris par la CGT. Les accords d’entreprise n’ont rien de nouveau. Ils existent depuis 2012. On entend dire que le patron va décider tout seul et imposer un accord. Ce n’est pas vrai. La commission des affaires sociales a apporté une modification au projet gouvernemental. L’accord doit être majoritaire et adopté par au moins 50% des salariés. En dessous, c’est la loi qui s’applique. De plus, dans le cadre des négociations, un salarié sera mandaté par un syndicat. Dans les petites entreprises, le taux de syndicalisation est très faible et un salarié pourra être mandaté par un syndicat pour négocier. Evidemment, il s’agit d’un salarié de l’entreprise et non d’une personne syndiquée qui viendrait de l’extérieur.

Le Blog Politique. Des accords d’entreprises peuvent-ils servir à contourner les 35 heures ?

Monique Iborra. Un accord d’entreprise est focalisé sur l’organisation du travail.Les 35 heures ne sont pas concernées. Elles relèvent de la loi.

Le Blog Politique. Un autre point de crispation concerne les conditions de licenciement. Quelle est désormais, après le passage en commission, la situation ?

Monique Iborra. On détaille ce qui permet de justifier un licenciement économique. Et on le fait en s’appuyant sur la jurisprudence. C’est un vrai progrès pour les petites entreprises. Pour les entreprises de moins de 11 salariés, c’est un trimestre de baisse de chiffre d’affaire ou de commandes. Entre 11 et 49 salariés, ce sont 2 trimestres consécutifs. De 50 à 299 salariés, ce sont 3 trimestres consécutifs. A l’heure actuelle, le juge ne dispose pas de référence. Autre évolution, le projet du gouvernement prévoyait que le salarié qui refuse un accord majoritaire d’entreprise était licencié pour cause personnelle. Dans le texte issu de la commission, ce n’est plus le cas. Le salarié qui ne veut pas se soumettre à un accord d’entreprise est suivi par Pôle Emploi et fait l’objet d’un reclassement. Enfin, s’agissant des licenciement abusifs, les entreprises s’en remettaient autrefois aux juges et aux avocats, sans aucune lisibilité sur les indemnités. Nous donnons des échelles pour que le salarié, comme les entreprises, puisse se projeter. On permet la création d’un fonds de prévention qui permet aux petites entreprises de faire face et on crée un service public d’accès au droit, toujours pour les petites entreprises.

Le Blog Politique. A l’issu du passage du texte en commission, quels sont les points qui continuent à bloquer entre les députés de la majorité et la commission ? 

Monique Iborra. Il reste deux points durs. Le premier concerne les licenciements dans les grandes entreprises. Dans le projet de loi, seule la situation nationale de l’entreprise est évaluée, sans tenir compte de ses filiales à l’étranger et de ses résultats dans les autres pays. Plusieurs députés ne trouvent pas cela normal. Il faut aller au-delà du contexte strictement national. Le second point concerne la taxation des CDD. Le Premier ministre a annoncé un peu rapidement que tous les CDD doivent être taxés. On peut le regretter. Mais c’est la réalité. Les recrutements se font très largement sur la base de CDD. Dans l’esprit des gens il vaut mieux un CDD que rien du tout. L’essentiel c’est l’emploi et pas de faire gagner de l’argent à l’Unedic. Le gouvernement revient un peu là dessus sur la taxation uniforme des CDD. Une modulation est possible. Une modulation en fonction de la durée des CDD. Les plus courts, les CDD d’un mois par exemple, pourraient être taxés alors que des CDD plus longs, six    mois ou davantage, échapperaient à la taxation.

Le Blog Politique. Après le passage en commission, après le débat en séance publique et la navette avec le Sénat, ce sera, en juin prochain, le moment de vérité : le vote. Pensez-vous que le projet de loi sera voté ?

Monique Iborra. On n’est pas assuré du vote. Les frondeurs ne sont pas décidés à  voter et la droite ne veut pas voter non plus en prétextant que le texte a été démoli, ce qui est totalement faux

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

25 Avr

Montauban : Brigitte Barèges secourue par l’armée après une chute dans un escalier

Brigitte Barèges après sa chute

Brigitte Barèges après sa chute

Brigitte Barèges, la maire LR de Montauban, s’est blessée à la cheville en faisant une chute dans un escalier ce lundi matin, a-t-elle révélée elle-même sur sa page facebook. Elle souffre d’une « entorse et fracture arrachement du scaphoïde tarsien de la cheville…droite ( ça ne s’invente pas ! ) » a-t-elle indiqué (les points de suspension avant « droite » et la parenthèse sont signés Brigitte Barèges). 

La maire de Montauban a bénéficié après sa chute de l’assistance de… l’armée. Il faut dire que c’est dans les locaux de l’armée où elles remettait des prix aux sportifs militaires que son accident s’est produit.

On ignorait ce lundi combien de temps la maire de Montauban serait ainsi « au repos forcé ».

FV (@fabvalery)

12 Avr

LGV Toulouse-Paris : Carole Delga ne veut pas de partenariat public-privé

C’est ce qu’a réaffirmé la présidente de la Région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées à François Hollande qui la recevait aujourd’hui.

Carole Delga, reçue ce jour par François Hollande à l'Elysée.

Carole Delga, reçue ce jour par François Hollande à l’Elysée.

Elle l’avait annoncé depuis quelques semaines déjà Carole Delga souhaitait rencontrer le Président de la République pour évoquer avec lui le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse. Un financement loin d’être bouclé en atteste la sortie d’Alain Rousset ce lundi.

Bordeaux ne peut être un cul de sac

Alors qu’il dévoilait les nouveautés à venir pour le TGV Sud Europe Atlantique, Bordeaux à 2h de Paris à l’été 2017 notamment, le Président d’Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes a mis les points sur les i. Il a exhorté à « ne pas s’arrêter en chemin car Bordeaux ne peut être un cul de sac ». Sous-entendu, il faut mener à bien les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

Une maîtrise d’ouvrage publique

Voilà de quoi amener de l’eau au moulin de Carole Delga qui ne se facilite pas la tâche en excluant d’emblée tout partenariat public-privé. « J’ai défendu auprès du Président de la République une maîtrise d’ouvrage publique (…) Le Président m’a indiqué qu’une réunion sur le financement serait tenue prochainement avec toutes parties prenantes autour de la table ».

Une prise de position ferme mais qui ne fait pas avancer le bouclage financier du programme LGV Toulouse-Bordeaux, à l’heure où l’Etat a de plus en plus de mal à lancer ses grands chantiers.

Patrick Noviello

08 Avr

« Gros mensonges et petite ambition » : le PS toulousain à l’offensive contre Jean-Luc Moudenc

Deux ans après sa défaite aux élections municipales en mars 2014, le Parti socialiste de Toulouse a décidé de passer à l’offensive contre la politique de Jean-Luc Moudenc.

Jean-Luc Moudenc (Crédit : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc (Crédit : MaxPPP)

Les militants socialistes distribuent depuis ce vendredi matin un tract de 4 pages où ils étrillent les deux années de gestion de la droite au Capitole : « Gros mensonges et petites ambitions » (c’est son titre) dénonce les « impôts et tarifs en hausse, l’abandon du prolongement de la ligne B et les transports à l’arrêt, les projets urbains revus à la baisse et la culture en berne ».

Les socialistes reprochent à Jean-Luc Moudenc et à son équipe à la fois ses « mensonges« , son « inaction » et son « injustice« . Un tract distribué à… 100 000 exemplaires ! Une sorte de réponse au tract distribué il y a quelques semaines par la majorité municipale.

« Ce qui nous a chauffé à blanc, explique Alexandre Borderies, l’un des animateurs de la cellule « riposte » du PS toulousain, c’est l’abandon du prolongement du métro B à Labège. Après deux ans d’observation, il fallait que le PS de Toulouse, qui vient de se réorganiser avec une nouvelle équipe, et qui ne s’était pas encore mobilisé sur des questions locales, donne sa version de la politique de la droite aux Toulousains« .

Concernant la hausse des impôts, « elle a débuté en 2014, continue Alexandre Borderies, mais la promesse de ne pas augmenter les impôts restera trahie jusqu’à la fin du mandat ». Quant aux accusations « d’immobilisme », le militant PS prend l’exemple du projet de 3ème ligne de métro : « Jean-Luc Moudenc lance des idées, des mots, au mieux des études mais pour un projet de 20 ans. Il n’y aura pas de travaux avant la fin du mandat ». 

« Faux, répond Sacha Briand pour la majorité municipale. La 3ème ligne de métro avance plus vite qu’aucun autre dossier de transports auparavant. Entre la ville, la métropole et ses satellites, nous allons investir 4 milliards d’euros sur le mandat quand partout ailleurs en France les investissements des villes diminuent ». L’adjoint aux finances de Jean-Luc Moudenc reconnaît cependant que « l’opposition est dans son rôle : une posture de critique, elle ne fait que ça. Notre rôle c’est de piloter l’action pour l’avenir de Toulouse ».

Deux ans après les municipales et à un tiers du mandat de Jean-Luc Moudenc au Capitole, on sent que les rapports se tendent entre majorité et opposition. Le PS s’organise. La droite réplique. Le temps des élections est pourtant encore loin.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

06 Avr

Grande Région : un « comité du nom » sous influence et anti-régionaliste ?

La fumée blanche est sortie des tuyaux le lundi 4 avril. Le comité du nom, animé par l’ancien président de Midi-Pyrénées Martin Malvy, a rendu sa copie. Une proposition de 8 appellations a été transmise au Conseil Régional. Le 15 avril prochain, les élus régionaux valideront ou retoucheront la liste proposée. La sélection du Comité Malvy a-t-elle été libre et indépendante ? Le choix d’un nom peut se révéler sensible. Susceptibilités régionalistes et poids des lobbies planent. Les 30 personnalités du Comité ont-elles subi une influence ou (pire) reçu des consignes ? Réponse.

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Selon nos informations, Paris a demandé au préfet de Région, Pascal Mailhos, de faire remonter ses propres suggestions. C’est la procédure. En cas de défaillance régionale, c’est le « national » qui prend la main. Au-delà des aspects pratiques (une nouvelle région ne peut rester sans un nom), des considérations beaucoup moins avouables expliqueraient cette « nationalisation » du choix du nom. Selon une source proche de Carole Delga, le gouvernement veut éviter des noms avec des relents identitaires et régionalistes. Basques et Catalans, Corses et Bretons sont priés de ne pas confondre nouveau découpage régional et marche vers l’indépendance.

Cette ligne « jacobine » a-t-elle débordée en dehors du cadre de la préfecture de Région et de la place Beauvau ? La crainte d’alimenter l’indépendantisme catalan ou occitan a-t-elle influencé les choix du comité du nom ? Un membre du Comité est catégorique : « Tout le monde a proposé ce qu’il voulait. Au départ nous pensions seulement faire 6 propositions. Nous en avons formulé finalement 8. Mais pour chaque nom chacun a voté de manière très libre. J’ai lu des articles dans lesquels on disait que Manuel Valls a fait passer des consignes, c’est totalement faux ».

Dans les Pyrénées-Orientales, l’absence de la moindre référence au pays catalan suscite la grogne. S’agit-il d’un oubli volontaire ou le résultat de votes sans a priori ? Une personnalité ayant siégé au Comité récuse le moindre soupçon : « C’est simplement le résultat du vote et c’est tout « . Pas évident que cette profession de bonne foi calme l’aigreur et la rancœur du côté de Perpignan. En définitive, la seule « anicroche » confessée est purement formelle. « Je ne sais pourquoi la presse régionale prétend que nos propositions ont été classées par ordre de préférence. Nous avons bien convenu, au contraire, que l’ordre de la liste est purement alphabétique« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nom de la région : « Un premier pas positif » selon le Partit Occitan

Sur les 8 noms qui seront proposés à la validation des élus régionaux le 15 avril prochain, 6 évoquent le terme « Occitan ». Autant dire que le parti du même nom n’avait vraiment pas de quoi s’énerver.

C’est donc « un premier pas positif » selon Guilhem Latrubesse. Le Secrétaire Fédéral du Partit Occitan regrette toutefois « qu’aucune proposition ne reprenne l’identité catalane ». Solidarité entre les langues régionales quand tu nous tiens…

Se basant sur « une cohérence entre le territoire et le nom », le Partit Occitan ne manque pas d’arguments : « Imaginerait-on l’Andalousie se nommer Grand-Sud pour être plus vendeur à l’international ? Ou bien la Bavière, se transformer en Sud-Est d’Allemagne, la Ligurie en Alpes-Méditerranée ? »

L'affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

L’affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

 

Et de manière plus humoristique, mais se basant sur le cas nordiste, le Parti de produire une affiche scandant « Serèm pas Bas de France », comprenez « nous ne serons pas le « bas de France ». Mais les occitanistes sont loin de pousser un cri de victoire mettant en garde contre le risque de censure du Conseil d’Etat. Ce dernier a bien saisi le message de mise en garde du gouvernement  contre les noms à connotation trop régionaliste (un comble)  et identitaire notamment en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

Les citoyens auront-ils vraiment le dernier mot en votant pour ce nom de région ? Réponse fin juin.

 

Patrick Noviello

 

30 Mar

Haute-Garonne-Présidentielles 2017 : les Primaires de la droite et du centre, c’est parti

Les Primaires de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 sont prévues les 20 et 27 novembre. Les préparatifs avancent. Hier au soir, mardi 29 mars, un bureau politique national LR s’est penché sur le dossier et a notamment décidé que les candidats ne pourront pas s’appuyer  sur le parrainage des parlementaires de gauche. Ce qui, d’ailleurs, a déclenché la colère de Nathalie Kosciusko-Morizet.

En Haute-Garonne, la fédération des Républicains va organiser, en avril prochain, deux réunions dédiées aux Primaires. Le patron national des opérations, le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère va rencontrer les cadres et les militants le 18 avril à 19 heures 30. Cette rencontre se déroulera salle Osète. Comme le précise les instances de la Fédération LR31, « cette réunion publique sera précédée le 15 avril de la première réunion de la commission départementale d’organisation de la Primaire présidée par Laurence Arribagé (ndlr : présidente de la Fédération départementale) à laquelle elle a souhaité convier le Bureau politique des Républicains 31 et les représentant(e) des candidat(e)s déclaré(e)s« .

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

S’agissant justement des candidats, les agendas s’organisent également. François Fillon viendra à Toulouse le 12 mai. Selon nos informations, ce déplacement passera par une rencontre avec des élus et un meeting. Quelques semaines après, ce sera au tour de Bruno Le Maire. Le représentant haut-garonnais de l’ancien ministre de l’agriculture, Damien Laborde, annonce une visite avant la fin juin. Le programme de cette journée toulousaine reste à définir. Mais ce tour d’horizon pourrait passer par les (incontournables) chaînes de montage d’Airbus.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

25 Mar

Grande Région : la revanche des Languedociens

Une affaire pour initiés. Mais une affaire qui met du sel sur les plaies. Selon nos informations, la résidence administrative du nouveau Directeur Général des Services, Simon Munch, est à Montpellier. En soi, c’est une donnée purement formelle. Mais, dans un contexte de tension entre montpelliérains et toulousains, c’est une goutte de plus dans une potion amère.

La nouvelle présidente de Région, Carole Delga, a promis que la Fusion préserverait les équilibres entre les deux anciennes régions. Mais côté ex-midi-pyrénées, les fonctionnaires et les élus font les comptes et pointent un net avantage pour Montpellier et les ex-languedociens.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

La notion de résidence administrative est une notion technique. Elle concerne le lieu d’exercice des fonctions. Sur le papier, Toulouse est le siège des services régionaux. En bonne logique, le patron de ces mêmes services devrait donc être administrativement domicilié dans la ville Rose. Mais, visiblement, ce n’est pas le choix retenu.

Les conséquences concrètes sont limitées. La notion de résidence administrative concerne les déplacements, les ordres de mission, les remboursements de frais. C’est d’ailleurs probablement ce dernier point qui explique l’option montpelliéraine. Le nouveau Directeur Général des Services, Simon Munsch, habite toulouse et le fait d’être domicilié à Montpellier permet le défraiement des déplacements. Même s’il dispose d’une voiture fonction et donc ne règle pas de sa poche les péages et peut profiter d’une cantine (créée par Georges Frêche) à l’Hôtel de Région.

Malgré tout, une résidence administrative montpelliéraine passe mal à Toulouse. Simon Munsch n’est pas en cause. Dans les couloirs de l’hôtel de Région ex-midi-pyrénéen, le personnage passe plutôt bien. Des agents et des élus régionaux  parlent d’électricité dans l’air entre le cabinet de la présidente de Région et les services. Mais, du côté du DGS, l’acclimatation est décrite comme positive.

En revanche, le simple fait que le DGS soit domicilié (administrativement) à Montpellier ravive l’impression que les ex-languedociens ont mis la main sur la Grande Région. Sur les bords de Garonne, agents et élus tiennent la comptabilité des services gérés par Montpellier : service des assemblées, environnement, développement durable, formation professionnelle, l’éducation, le sport, le personnel, l’informatique, les transports.

Toulouse conserve : le développement économique, l’agriculture, l’enseignement supérieur, la logistique, les services juridiques, les crédits européens. Lors du précédent mandat, celui de Martin Malvy, le transport, l’éducation et la formation professionnelle représentaient 75% du budget régional. Depuis la Fusion, ces services sont tombés dans l’escarcelle ex-languedocienne.

Un fin connaisseur des arcanes régionales chiffre le « ratio » Toulouse/Montpellier à 80-20. 80% des services et des enveloppes budgétaires  sont dans le giron des ex-languedociens. 20% des services et des budgets sont rattachés aux ex-midi-pyrénéens.

C’est une belle compensation.

Les languedociens ont été farouchement hostiles à la réforme territoriale et à la création d’une Grande Région. Ils ont du plier suite au vote de la loi redécoupant les régions françaises. Apparemment, les anciens « frondeurs » bénéficient d’une jolie revanche. Il la doive à une midi-pyrénéenne absolument pas rancunière : Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)