C’est un proche de François Hollande. Avec Jean-Yves Le Drian, Stéphane Le Foll appartient à la garde rapprochée du président de la République. Le ministre de l’Agriculture vient, à Colomiers, ce lundi 29 août pour participer à un meeting de rentrée dont il a eu l’idée. Sa journée est un condensé de son profil. Le matin une visite dans les vignes du Pic-Saint-Loup, dans l’Hérault. Un déjeuner avec le maire de Montpellier puis une fin d’après-midi et un début de soirée pour défendre le bilan du gouvernement. Ministre de l’agriculture et pilier de la Hollandie, c’est Stéphane Le Foll.
Dans une interview accordée à France 3 Midi-Pyrénées, Stéphane Le Foll revient sur l’organisation du meeting de Colomiers. Le ministre de l’Agriculture s’exprime également sur la crise autour du prix du lait et annonce la mise en place de mesures.
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture photo MaxPPP
Le Blog Politique. Colomiers c’est une université d’été de substitution après l’annulation de Nantes ? Une réunion de Hollandais ?
Stéphane Le Foll. Les circonstances ont conduit à annuler les universités d’été du Parti socialiste, pour autant, il a toujours été dit qu’à la place auraient lieux des réunions sur l’ensemble du territoire. Cette réunion à Colomiers est une façon de rassembler les composantes de la majorité qui ont œuvré à l’accomplissement du programme de François Hollande depuis 2012, parce que nous devons rappeler tout ce qui a été fait. Le redressement dans la justice n’est pas qu’un slogan c’est une réalité. Avec le Premier ministre, Marisol Touraine, Jean-Christophe Cambadélis et de nombreux autres nous sommes là à Colomiers pour le rappeler.
Le Blog Politique. C’est la rentrée et une rentrée particulière, la dernière du quinquennat. Dans 9 mois ce sera la présidentielle. Quelle sera votre place dans l’équipe de campagne de François Hollande ?
Stéphane Le Foll. Francois Hollande n’a pas à ce jour pris sa décision concernant sa candidature, il le dira à la fin de l’année. Ma place dans la campagne n’est pas la question qui préoccupe. Ce que je peux vous dire, c’est que je serai là pour soutenir l’action du Président de la République et pour contribuer à la victoire de la gauche.
Le Blog Politique. L’actu chaude de votre ministère, c’est le bras de fer entre les producteurs de lait et Lactalis. Vous declarez n’avoir aucun moyen direct d’action sur Lactalis. Et les moyens indirects ?
Stéphane Le Foll. Expliquons- nous bien, lorsque je dis que je n’ai pas de moyen direct d’action sur Lactalis, je veux dire par là que ce n’est pas moi, dans une économie de marché qui peut fixer un prix. A côté de cela je ne cesse d’agir pour limiter l’effet pour les éleveurs de la baisse du prix du lait. Je présenterai d’ailleurs dès demain comment nous mettrons en place au niveau national les mesures européennes pour la maîtrise de la production laitière. Ces mesures européennes, ce retour vers plus de régulation, je me suis battu pour les obtenir au niveau européen, c’est déjà énorme. Par ailleurs, dans le cadre de la loi Sapin 2 qui devrait être définitivement adoptée à l’automne, j’ai proposé aux parlementaires qui l’ont accepté de renforcer le pouvoir de négociation des producteurs au travers de la mise en place de contrats cadres négociés par les organisations de producteurs, nous exigerons également que les prix payés aux producteurs reflètent la valorisation des produits qui sont fabriqués à partir de leur lait, c’est bien cela que je reproche à Lactalis, d’offrir un prix du lait comme si ce dernier servait juste à faire de la poudre de lait, ce n’est pas le cas. Lactalis commercialise des produits à forte valeur ajoutée, ceci doit être reflété dans le prix du lait. Enfin, grâce à cette loi, il sera désormais fait référence au prix payé au producteur dans les contrats entre industriels et distributeurs afin que chacun prenne ses responsabilités. Ces mesures, elles doivent toutes concourir à améliorer la situation des producteurs laitiers dans un avenir proche.
Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)