10 Mai

Comment j’ai (enfin) réussi à voter pour le nom de la région

Exprimer son opinion est parfois un combat. Que ce soit pour voter lors d’une élection politique ou à l’assemblée générale du club de pétanque de son village, il faut se mobiliser, se déplacer, s’impliquer. Cela ne se fait pas tout seul et c’est tant mieux. L’acte citoyen doit être mobilisateur. Se rendre dans les bureaux de vote et donner de la « voix » nécessite de s’impliquer un minimum.

Pour participer à la consultation organisée par la région pour lui donner un nouveau nom, c’est un peu pareil. A quelques différences près.

Capture

Le « scrutin » a été ouvert sur internet lundi 9 mai à 11 heures. Quelques heures plus tard, il était devenu impossible d’y accéder. Officiellement, les serveurs informatiques de la région étaient en surchauffe. Trop de votants au même moment. Ah, combien ?  Des dizaines de milliers ? Plusieurs centaines de milliers ?  Un million ? Non. Environ 6000 personnes avaient réussi à franchir toutes les étapes informatiques avant de se connecter ! Et encore, selon la Région, seuls 2/3 étaient allés jusqu’à l’ultime étape du vote !

Revenez plus tard ! »

Trop de monde en même temps et voilà que je pouvais plus donner mon avis sur la question. J’ai eu beau essayer sur différents ordinateurs, à différents horaires, la réponse était la même : revenez plus tard.

Comme je suis quelqu’un d’assez discipliné, j’ai donc attendu, laissé passer la nuit et retenté ma chance ce mardi matin. Et pas pour rien !

Ce mardi à 8h26 précisément, j’ai donc enfin réussi à répondre à la consultation. C’est une évidence, le parcours, même lorsque les serveurs informatiques de la région répondent, est un peu fastidieux.

J’ai prouvé que je n’étais pas un robot en sélectionnant des images de plats de pâtes ! »

Car avant de pouvoir voter, il faut s’inscrire : nom, prénom, adresse mail valide. Puis prouver que l’on est pas un robot (SIC), en choisissant parmi des photos celles représentant des pelouses, des rivières ou des plats de nouilles (non, je ne plaisante pas !).

Une fois cette étape d’identification franchie, il est impératif d’avoir mon téléphone portable à proximité et de garder une main sur ma boîte aux lettres électronique. Car il me faut alors donner mon numéro de portable pour recevoir par texto un code de validation qu’il faut ensuite rentrer sur le site. Terminé ? Pas encore ! Cette fois, il me faut cliquer sur le lien que le logiciel a envoyé dans ma boîte mail pour valider mon adresse électronique.

Allez je vote !

Je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant ! »

Là, épuisé mais content, je peux enfin saisir avec ma souris les 5 noms proposés dans la colonne de gauche et les faire glisser dans celle de droite dans l’ordre de préférence. Puis je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant !

Terminé ? Ah non, il y a (encore) une étape à franchir : remplir un nouveau questionnaire d’identité, en choisissant mon nom ou pseudo qui va apparaître sur le site (on peut aussi choisir de voter anonymement en cochant une case supplémentaire), la ville où je me trouve et mon département parmi les 13 de la région.

Derrière ces multiples barrières et étapes, un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation ».

Ça y est, c’est fait. D’après le décompte du site, à 8h26 ce mardi, on était 9 000 à l’avoir fait. Avec mes 8999 comparses, on souhaite bon courage aux autres. On peut cependant comprendre les initiateurs du système, qui derrière ces multiples barrières et étapes, ont un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation.

Mais je vous le disais : exprimer son opinion est parfois un combat.

Fabrice Valéry (@fabvalery)