Les échanges épistolaires sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac se poursuivent. Les actionnaires publics de la structure (Région, Département de Haute-Garonne, CCI et Toulouse-Métropole) avaient déjà écrit à Anne-Marie Idrac, Présidente du Conseil de Surveillance pour émettre des réserves sur la redistribution de dividende demandée par l’actionnaire chinois Casil (49,9% des parts). Cette fois-ci c’est Jean-Luc Moudenc qui s’adresse au Ministre de l’Economie.
Une demande qui date d’un an
Le Président de Toulouse-Métropole demande « une réunion de travail » entre Emmanuel Macron et les quatre actionnaires publics locaux. « Il y a un an lors de votre venue à Toulouse pour le sommet franco-chinois, je vous avais déjà exprimé en présence de la Présidente Anne-Marie Idrac, ce souhait » précise l’élu toulousain. Seulement depuis, l’Assemblée Générale de la société Aéroport Toulouse Blagnac a été reportée deux fois.
« Des considérations extérieures pourraient interférer avec les débats » s’était alors justifiée Anne-Marie Idrac lors de la dernière annulation le 28 juin. Au cœur de la polémique : la redistribution de 20 millions d’euros à l’ensemble des actionnaires demandée par le consortium chinois Casil et à laquelle s’oppose la région et le Département. Mais en attendant que cette question soit réglée, les actionnaires, eux, ne se réunissent plus.
L’avenir de la gouvernance
Il est donc temps selon Jean-Luc Moudenc « d’aborder sereinement l’avenir de la gouvernance de l’aéroport ». Mais a priori sans les actionnaires chinois autour de la table… L’objectif : « Echanger sur la vision qu’a l’Etat de l’avenir de la plateforme aéroportuaire et sur les souhaits des acteurs locaux que nous sommes serait de nature à construire une compréhension publique commune de cet outil de développement économique majeur que constitue notre aéroport ».
L’occasion aussi certainement pour les acteurs publics locaux du dossier de demander à Emmanuel Macron certaines garanties. Comme celle que l’Etat, encore détenteur de 10,1% des parts, ne votera pas systématiquement en faveur des chinois lors de futures décisions du CA. Selon nos confrères de Médiapart (voir articles précédents), un pacte secret aurait ainsi pu être conclu entre Bercy et Casil. Bref de nombreux points restent à éclaircir dans la position de chacun dans ce tour de table aéroportuaire. Reste maintenant à savoir si cette intervention du patron de la Métropole toulousaine restera ou pas lettre morte…
Patrick Noviello