La suspicion monte et la polémique enfle. Depuis le vendredi 10 juin, la consultation sur le (nouveau) nom de la (nouvelle) Grande Région est close. Mais, depuis cette date, aucune communication de l’hôtel de Région.
Quelques heures avant la fin du vote, un communiqué de presse a simplement indiqué que les résultats seront communiqués aux élus régionaux le 24 juin. Le Partit Occitan demande la publication de la consultation citoyenne et exprime publiquement son incompréhension face au mutisme de l’Hôtel de Région. Un autre mouvement occitaniste, Païs Nostre, appelle à descendre dans la rue.
Le Partit Occitan interpelle Carole Delga : « Quatre jours après la clôture du scrutin, le résultat n’a pas été encore publié. C’est incompréhensible pour un vote électronique dont le résultat est connu depuis vendredi 10 juin à minuit ! Des derniers bulletins papiers peuvent arriver jusqu’au 15 juin, mais un résultat partiel devrait être communiqué comme cela se fait habituellement pour les votes dans une démocratie« .
Le message est clair. Le Partit Occitan veut connaître le verdit des urnes ou plutôt le verdict des clics et des envois postaux. Cette demande est loin d’être neutre. Ce n’est pas une simple interpellation publique. Le Partit Occitan appartient à la majorité régionale de Carole Delga. C’est une composante du groupe Nouveau Monde en Commun de Gérard Onesta.
Le 24 juin prochain, lors d’une Assemblée Plénière, les conseillers régionaux vont devoir voter. Un vote qui d’ailleurs peut (parfaitement) ignorer le résultat de la consultation populaire. Le Partit Occitan va participer au scrutin. Cette participation est plus que modeste. Elle se réduit à un seul représentant (inclu dans la délégation écologiste) sur les 158 conseillers régionaux. Ce n’est pas une voix « occitane » qui peut faire bouger les lignes. Mais la prise de position (pour ne pas dire d’opposition) publique du Partit Occitan est symbolique.
Derrière les interrogations et la demande du Partit Occitan se trouve plus que des interrogations et une demande. Il existe un véritable climat de suspicion. Le black-out de l’Hôtel de Région entretient des soupçons sur une manipulation : la volonté d’écarter le nom Occitanie.
Ces soupçons et cette suspicion est alimentée par des rumeurs ou des faits. La semaine dernière, lors d’une réunion de l’Association des Régions de France, un collaborateur de Carole Delga a « claironné » que le choix de la présidente de région est fait et qu’il s’agit de Languedoc-Pyrénées. Dans le Comminges (terre d’élection de la députée-maire Delga), des élus locaux rapportent et colportent le même son de cloche.
Tout cela reste du second degré. Mais le bruit de fond autour de Languedoc-Pyrénées et d’une préférence prêtée à Carole Delga est remontée aux oreilles des occitanistes.
Encore une fois, il s’agit uniquement de rumeurs ou de faits épars. Mais cela suffit pour motiver une déclaration du Partit Occitan. Selon nos informations, d’autres mouvements occitans vont embrayer et rejoindre la danse dans les prochaines heures. Cette agrégation de doléances autour d’une publication des résultats de la consultation populaire peut faire masse et contraindre l’Hôtel de Région a revoir son calendrier.
En attendant, toute cette agitation ternit l’image d’une consultation que Carole Delga veut « inédite, innovante et transparente« .
Seule consolation, l’autre mouvement régionaliste de la Grande Région, les catalans, ne bouge pas…encore.
Selon nos informations, il pourrait toutefois organiser une manifestation publique samedi 18 juin. Mais, du côté des Catalans, ce n’est pas la communication de la consultation populaire qui mobilise. C’est le résultat lui même et la référence au pays Catalan. Pas question qu’il passe à la trappe.
Laurent Dubois (@laurentdub)