05 Oct

Primaire de la droite…et du Centre ?

Participer ou ne pas participer à l’organisation de la Primaire de la Droite et du Centre ? Deux leaders centristes de Haute-Garonne s’opposent sur la question mais ouvrent le débat.

Jean-Jacques Bolzan, Président du Parti Radical Valoisien de Haute-Garonne

Jean-Jacques Bolzan, Président du Parti Radical Valoisien de Haute-Garonne

Le titre du communiqué de Jean-Jacques Bolzan est sans ambiguïté : « le Parti Radical de Haute-Garonne ne participera pas à l’organisation de la Primaire de la Droite ». Selon le Président du Parti Radical Valoisien 31 : « C’est une élection qui concerne les Républicains. Les adhérents de l’UDI ont voté lors du dernier congrès une non-participation à ces Primaires. Nous devons garder notre ligne d’indépendance. »

« Après chacun est libre d’aller voter s’il le souhaite » nuance l’élu toulousain. « Mais soutenir un candidat ou faire campagne pour lui, qu’est-ce que ça veut dire ? Autant aller dissoudre l’UDI ! Et puis, quoi, il n’y a personne de capable chez nous ? »

Qu’as-tu donc fait en politique, à part des paellas, pour te permettre de juger ?

Pierre Médevielle

Seul hic, le patron de l’UDI 31, Pierre Médevielle, lui, appelle sur Twitter à « voter massivement ». Réponse de Jean-Jacques Bolzan sur ce même réseau social : « Faute Politique ». Riposte sanglante de Médevielle : « Qu’as-tu donc fait en politique, à part des paellas, pour te permettre de juger ? ». Dernière joute de Bolzan : « Quel niveau ce sénateur ! »

Il faut pour bien remettre les choses dans leur contexte rappeler que Jean-Jacques Bolzan qui s’était présenté face à lui ne reconnaît pas l’élection de Pierre Medevielle comme Président de l’UDI31. Les deux hommes ne sont donc pas près de travailler ensemble sur quoi que ce soit. Mais alors quelle est la position officielle de l’UDI (dont font partie les Radicaux Valoisiens) ?

Pierre Medevielle, Président de l'UDI 31

Pierre Medevielle, Président de l’UDI 31

Le 24 septembre dernier Jean-Christophe Lagarde, Président de l’UDI a incité les centristes à « participer » à la Primaire, tout en critiquant sévèrement Nicolas Sarkozy. Rappelons que l’UDI a décidé au Printemps dernier de ne pas y présenter de candidat, faute d’accord avec Les Républicains. « L.R a fait ça de son côté. Il aurait fallu qu’on puisse participer à la règle du jeu. Après est-ce que ça aurait été une bonne chose d’avoir un candidat UDI à la Primaire ? » s’interroge Jean-Jacques Bolzan. « Le Centre flotte depuis le départ de Jean-Louis Borloo. Nous nous privons d’une tribune de plusieurs mois » regrette Pierre Médevielle.

Quand on est responsable d’un parti, on ne fait pas campagne pour un autre

Jean-Jacques Bolzan

Ce dernier ne s’en est jamais caché. Il soutient Alain Juppé, « le seul capable de ramener un peu de sérénité dans notre pays ».  « Quand on est responsable d’un parti, on ne fait pas campagne pour un autre » assène Jean-Jacques Bolzan. « Que nos Sénateurs planchent plutôt sur un projet » poursuit-il. « Si nous ne participons pas, il ne faudra pas se plaindre ensuite de ne pas avoir choisi » rétorque Pierre Médevielle.

Alors vers qui s’orienteront les militants UDI qui iront voter à cette Primaire ? Vers celui qui est dit le plus centriste, Alain Juppé ? « Pas forcément. On aura un éventail de votes assez varié » selon Jean-Jacques Bolzan. « Vous savez, à l’UDI, nous avons six sous-familles. Chacun a sa sensibilité. Certains sont aussi pour Fillon ou Le Maire, beaucoup moins pour Sarkozy… » analyse Pierre Médevielle.

Une diversité sur laquelle s’accordent au moins les deux élus. Deux élus rassemblés pourtant sous la même bannière, celle des Radicaux Valoisiens. Leur patron national, Laurent Hénart, se prononcera sur la stratégie officielle de leur parti mardi prochain. En attendant, balle au centre…

Patrick Noviello

30 Sep

LGV Bordeaux-Toulouse : toujours sur les rails malgré le rapport sénatorial

98431Il y a des coïncidences d’agenda qui tombent parfois très mal. Hier, le secrétaire d’Etat aux Transports recevait les « présidents des collectivités « chefs de file » » des lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Mais ce même jour, un rapport sénatorial était rendu recommandant de « geler pendant une quinzaine d’années le financement des nouveaux projets de lignes à grande vitesse pour donner la priorité à la modernisation des réseaux existants ».

45 millions à débloquer

Résultat de ce choc des calendriers : une salve de communiqués voulant rassurer à commencer par celui d’Alain Vidalies. Si les traverses de voies ferrées ne sont plus forcément en bois, la langue de cette même matière a de beaux jours devant elle : « Lors de la réunion de ce jour, qui s’est déroulée dans un excellent esprit de travail, chaque partenaire a réaffirmé son plein soutien au projet et à la démarche engagée » déclare le secrétariat d’Etat.

Plus concrètement 45 millions d’euros sont donc toujours prévus pour « poursuivre les études et engager les acquisitions foncières » sur les 2 LGV du sud-ouest ». C’est aussi ce que rappelle Carole Delga et Jean-Luc Moudenc à travers un communiqué commun, c’est suffisamment rare pour être souligné. « L’intégration de la Métropole toulousaine et de sa Région au réseau européen à grande vitesse demeure donc une priorité des pouvoirs publics. Notre détermination à faire avancer ce projet est entière et partagée. »

Quelle participation de l’Etat ?

Mais qui va payer ces 45 millions d’euros ? Bien avant ce qui se veut comme une tentative de rassurer du Ministère des Transports et une réaffirmation du caractère indispensable de la LGV par la région et la mairie de Toulouse, une autre collectivité a mis les pieds dans le plat. Réagissant aux préconisations des sénateurs, le Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne entend mettre les points sur les « i ». « Envisager l’implication financière des collectivités territoriales sans un soutien financier fort de l’Etat n’est pas réaliste » affirme Georges Méric. « Il est urgent de consolider rapidement un plan de financement crédible et soutenable, pour l’ensemble des parties prenantes » rajoute l’élu socialiste.

La Région Occitanie et Toulouse Métropole se sont engagées à inscrire rapidement à l’ordre du jour de leurs prochaines sessions plénières le déblocage des fonds. Mais côté Etat, c’est plus flou, à la fois sur le montant de la participation et sa date de mise à disposition. Et comme il n’a échappé à personne qu’une échéance électorale approche à grands pas, les partisans de la LGV savent qu’ils leur restent encore pas mal d’aiguillages à franchir…

Patrick Noviello

28 Sep

Quelle ville pour demain ? Jean-Luc Moudenc et les élus urbains interpellent les candidats à la Présidentielle

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et Président de "France urbaine" (Crédit : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et Président de « France urbaine » (Crédit : MaxPPP)

Le 22 septembre dernier s’est tenue à Paris, « la conférence des villes ». A son initiative « France Urbaine », l’association qui regroupe désormais l’Association des Maires de Grandes Villes de France et l’Association des Communautés Urbaines de France. Présidée par la maire (LR) de Toulouse Jean-Luc Moudenc, elle produit un manifeste pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle. Tour d’horizon de ses propositions.

Sanctuariser les impôts locaux

On connaît les réprimandes des collectivités territoriales à l’encontre de l’Etat quant à sa baisse régulière des dotations. « France Urbaine » demande donc « l’arrêt de la transformation d’impôts locaux en dotations en posant d’abord le principe de sanctuarisation des impôts locaux existants et le remplacement progressif de dotations par de la fiscalité nationale existante. Pas sûr que les contribuables y gagnent…

Une nouvelle chambre des territoires ?

Après l’autonomie fiscale, et trente-quatre ans après les lois Deferre, le manifeste demande également la création d’une instance de dialogue entre l’Etat et les territoires. Elle serait complémentaire à l’action du Parlement. Objectif : clarifier les compétences de chacun « pour une meilleure efficience des politiques publiques ». De deux choses l’une : ou c’est un machin de plus dans le millefeuille, ou ça marche et un grand pas sera effectivement franchi.

La clé de l’Habitat

Autonomie et décentralisation toujours, les territoires urbains souhaiteraient s’emparer des politiques locales d’habitat, notamment du soutien aux programmes de rénovation urbaine. Les représentants des villes et des communautés de communes voudraient également « gérer les crédits de la politique de la ville pour une meilleure prise en compte des besoins du terrain et des publics prioritaires dans une optique d’inclusion sociale ».

Métropoles plutôt que Départements ?

Et « France Urbaine » ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle demande aussi de prendre la main sur des compétences départementales. Décidément, on y revient. L’association propose le transfert aux métropoles du Fonds de Solidarité Logement, de la prévention spécialisée, de la politique de la jeunesse et de la politique de la ville. Pas sûr que les Présidents de départements se laissent faire surtout lorsqu’on connaît les rapports ici entre le patron de la métropole toulousaine et celui du département de Haute-Garonne…

Ces propositions et ce manifeste vont donc maintenant être soumis aux candidats à l’Elysée. Qu’en ressortira-t-il ? Réponse les 23 et 24 mars prochains pour les prochaines « Journées Nationales de France Urbaine » à Arras.

Patrick Noviello

 

27 Sep

Occitanie : la première charte « ma commune sans migrants » devant le Conseil Municipal de Beaucaire.

Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire

Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire

C’est le groupe Nouveau Monde en Commun du Conseil Régional qui a tiré la sonnette d’alarme à travers un communiqué. « En Occitanie, le maire FN de Beaucaire et conseiller régional, souhaite faire voter cette charte ce matin ». « Nous ne savons pas ce qu’elle vaut juridiquement mais notre réaction est politique. Cette charte est terrible » s’insurge l’élu régional Nouveau Monde en Commun Patrick Cases. « Il s’agit d’un engagement moral des élus de la commune pour ne pas accueillir de migrants » veut tempérer Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire.

Pourquoi accueillerions-nous ces clandestins ?

Les deux élus ne vont pas refaire le débat régional sur l’accueil des migrants puisque il a déjà eu lieu dans l’hémicycle. « Je suis intervenu d’ailleurs pour m’opposer à cette volonté de recevoir ces migrants. Pourquoi accueillerions-nous ces clandestins ? Parce que les amis socialistes de Carole Delga sont allés déclencher des guerres dans leurs pays ? » s’emporte Julien Sanchez. « L’Occitanie est une terre d’asile et doit le rester » rétorque Patrick Cases.

Alors que dit exactement cette charte ? « Que les communes signataires s’engagent à s’opposer par tous les moyens légaux à l’installation de centres d’accueil » (Paragraphe 4). « Que les communes signataires s’engagent à utiliser tous les moyens légaux afin d’obtenir l’évacuation des campas sauvages de migrants ou la cessation de toute emprise irrégulière par des groupes de migrants sur le territoire de la commune (Paragraphe 5). « Adoptée en conseil municipal, cette charte doit être communiquée aux représentants de l’Etat dans l’arrondissement et le département de la commune, au conseil départemental et au conseil régional dans lequel la commune a son siège » (paragraphe 8).

La crainte de l’effet tache d’huile

Initiée par Steeve Briois sur sa commune de Hénin-Beaumont, le Front National souhaite la faire adopter dans un maximum de communes. « Nous redoutons que cela fasse tache d’huile dans notre région mais aussi partout en France » avoue Patrick Cases. « Je ne sais pas où en est Robert Ménard à Béziers. Nous espérons en effet que d’autres communes FN mais aussi des maires Divers Droite adoptent cette charte » confirme Julien Sanchez. Son conseil municipal est prévu ce matin à 10h à Beaucaire dans le Gard. Sur l’ordre du jour, le vote de la charte figure au chapitre « finances » section « Cabinet/politique la ville/commerce ».

Incongru ? Pas tant que cela quand on jette un coup d’œil à la « déclaration liminaire » de la charte. Dans celle-ci, il est indiqué que « l’accueil des migrants génère un coût financier », « engendre des tensions graves avec les administrations de nos communes, nuit à l’ordre public, asphyxie l’économie locale ». Autre argument avancé celui de la sécurité : « des migrants permettent à des djihadistes de pénétrer sur le territoire de la République en vue de commettre des attentats contre nos populations, et qu’il n’est pas exclu que certains soient infiltrés dans les groupes de migrants disséminés dans les centres d’accueil ».

Bataille d’opinion et morale

« Déjà le terme de migrants n’est pas approprié. Nous, nous parlons de réfugiés, de personnes qui ont été contraintes de quitter leur pays » nuance Patrick Cases. Et Nouveau Monde en Commun de vouloir à son tour alerter la population mais d’une autre façon. « Cette charte représente ce qu’il y a de pire dans nos sociétés : le rejet de l’autre, l’absence de compassion et de solidarité, la division des êtres humains ». « A Beaucaire, nous avons déjà deux quartiers prioritaires et un fort taux de chômage. Nous n’avons pas besoin de précarité supplémentaire. Ça risque également d’abaisser le niveau de nos classes à l’école et occasionner des problèmes de sécurité» se justifie Julien Sanchez. Mais tout cela le maire devra aussi l’expliquer à sa population lors d’une réunion publique puisque la charte impose aussi de prévenir les administrés.

C’est donc bel et bien une bataille d’opinion qui s’engage et le FN l’a compris. Le paragraphe 6 de sa charte dit ceci : « les communes (NDLR : signataires) s’engagent à utiliser tous les moyens de communication à leur disposition pour faire connaitre leur opposition à l’accueil des migrants sur leur territoire ». Reste maintenant à l’Etat (les préfectures) et aux collectivités locales (Régions, Départements) qui vont recevoir ces chartes (si elles sont adoptées) à trancher à la fois sur leur caractère légal mais aussi moral.

Patrick Noviello

26 Sep

Communistes Hauts-garonnais et Mélenchon : rupture consommée ?

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PC Haute-Garonne

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PC Haute-Garonne

A travers un communiqué sans concessions, le secrétaire départemental du PCF 31 accuse Jean-Luc Mélenchon de « mépriser » les communistes. Pierre Lacaze appelle aussi à une candidature  de son parti à la Présidentielle portée par Pierre Laurent ou André Chassaigne.

Un si vieil animal politique

« Est-ce que le choix d’insulter les communistes au travers des attaques contre leur secrétaire national, Pierre Laurent, est un moment d’énervement de la part de Jean-Luc Mélenchon ou une stratégie de fond contre le PCF ? Une crise d’adolescent boudeur, qui rejetterait sa nouvelle famille communiste, après avoir rejeté les socialistes ? A près de 70 ans, c’est peu probable pour un si vieil animal politique, qui ne fait que ça depuis 50 ans. Plutôt une crise d’égocentrisme aigu. »

Un fossé a été creusé

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse, août 2014. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse, août 2015. Photo MaxPPP

Les premières phrases du communiqué sont sans appel. Pierre Lacaze n’a notamment pas digéré l’accusation de Mélenchon envers Pierre Laurent de « faire du trotskisme des années 70 ». Mélenchon qui a d’ailleurs répondu à l’Humanité à ce sujet mardi dernier. « Il s’agit ici d’un propos de couloir rapporté contre mon gré (prononcé à la Fête de l’Humanité, devant les micros de BFMTV, France 5, i-Télé, LCP et C8 – NDLR). De leur côté, les porte-parole du PCF me dénigrent sans relâche depuis sept mois. Je n’ai jamais répondu. Un fossé a été creusé. Mais notre divergence est politique. Le PCF a voulu les primaires de toute la gauche, cela n’avait pas de sens. La vie a tranché. La vérité, c’est que la direction communiste a pris sa décision depuis longtemps de ne pas me soutenir. Le 5 novembre (date de la conférence nationale du PCF – NDLR), le PCF ira de son côté. Le seul résultat de sa campagne aura été de me rendre la tâche plus difficile. Mais d’autres communistes m’ont aidé de toutes leurs forces. Le bilan reste positif. »

Mélenchon député du sud-ouest grâce aux communistes de la région

Pour Pierre Lacaze, cette aide, les «autres communistes » la font « contraints et forcés, en quelque sorte les yeux fermés, les oreilles fermées, le nez bouché ». Le secrétaire du PC 31 rappelle aussi que si Mélenchon est aujourd’hui député européen du sud-ouest, c’est « grâce aux voix communistes notamment de notre région, qu’il les respecte ». Et Lacaze d’enfoncer le clou : « Si Mélenchon veut se débarrasser de tout ce passé collectif pour apparaître comme un homme neuf, transformé par son régime au quinoa, qu’il l’assume et ne cherche pas à se présenter comme une victime du PCF, c’est lui qui a fait le choix de la division ».

Alors rupture consommée entre Mélenchon et le PCF ? Et l’avis de la fédération de Haute-Garonne est-il celui globalement partagé dans les autres sections françaises ? Réponse le 5 novembre. Lors de leur conférence nationale, les communistes devraient se positionner sur une candidature ou pas à la Présidentielle.

Patrick Noviello

 

20 Sep

RSA et dépenses sociales : l’Association des Départements de France dramatise-t-elle ?

Affiche de la campagne lancée par l'ADF

Affiche de la campagne lancée par l’ADF

L’Assemblée des Départements de France désormais dirigée par une majorité de droite emmenée par Dominique Bussereau lance une campagne d’affichage pour dénoncer la montée des charges et la baisse des dotations de l’Etat. L’ADF demande 300 millions d’euros pour « sauver » une quarantaine de départements. Sinon quoi ? « Demain, les départements ne pourront plus payer le RSA », « Demain les départements ne pourront plus assurer les aides à domiciles » assène la campagne d’affichage lancée par l’association. Alors info ou intox ? L’avis de quelques Présidents de Département d’Occitanie.

Pour Philippe Martin, Président du Conseil Départemental du Gers et ancien Ministre de François Hollande, « la ficelle est grosse ». « Je n’oublie pas que c’est en 2004 que Raffarin a transféré le RSA aux Départements. Ce qui aurait dû être pris en charge par la solidarité nationale ». Et le député socialiste de ne pas se rappeler qu’entre 2004 et 2012, les élus de droite aient demandé à l’Etat de reprendre la main. « Sous Sarkozy, une réflexion avait pourtant été lancée quant à une péréquation nationale pour les bénéficiaires du RSA et de l’APA » nuance Jean-Claude Luche. Le président UDI de l’Aveyron pense toutefois lui aussi que le RSA devrait « être recentralisé comme l’APA (Allocation Personnalisée Autonomie)».

Pour le Président socialiste de l’Aude André Viola, « il est tout de même un peu curieux de tout mettre sur le dos du gouvernement actuel ». « La campagne de mobilisation de l’ADF, par son calendrier – à la veille du congrès de l’ADF et à l’orée des primaires pour l’élection présidentielle – mais aussi par son ton et son caractère exagérément anxiogène apparaît clairement comme une démarche politicienne » affirme également Georges Méric, Président Socialiste du Conseil Départemental de Haute-Garonne.

Main tendue ou qui étrangle ?

Le groupe de gauche de l’ADF qui réunit 33 départements, et qu’André Viola préside, poursuit dans un communiqué : « Par posture politique, une majorité de départements de droite a refusé tout compromis. Ils ont ainsi fragilisé l’avenir des départements, préférant laisser perdurer l’injustice, quitte à laisser glisser certains territoires vers la faillite ».

« Manuel Valls est premier à avoir tendu la main aux départements pour entamer des discussions. La majorité de droite de l’ADF et Dominique Bussereau ont dit non » affirme Philippe Martin. « Valls fait des propositions qui ne se traduisent pas dans les faits. Il n’y a pas de traitement de fond. Une enveloppe exceptionnelle devrait être dégagée pour les départements en danger. On a l’impression que le gouvernement veut asphyxier les départements pour les supprimer » rétorque Jean-Claude Luche Président UDI de l’Aveyron.

Effet ciseaux et problème historique

De l’avis de tous pourtant, la situation est effectivement grave. « « Il est clair que l’exercice des Conseils départementaux, comme celui des autres collectivités, est rendu difficile en raison de la baisse des dotations de l’Etat, et du fameux effet ciseaux dû à la forte augmentation des  dépenses sociales » analyse Georges Méric. « Un problème historique depuis que l’on a donné une certaine autonomie aux départements » explique Philippe Martin. Chez lui, dans le Gers, le nombre de personnes de plus de 80 ans est supérieur de 20% à la moyenne nationale, le tout sur des bases fiscales plus faibles. Alors pourquoi pas des dotations au cas par cas en fonction des données démographiques de chaque territoire ?

En Aveyron, on reconnaît que la situation n’est pas extraordinaire mais pas aussi grave que dans les départements qui ont un RSA lourd. « Une quarantaine » selon la direction de l’ADF. A noter toutefois que plus de dix départements à majorité de droite ne se sont pas associés à cette campagne d’affichage. « L’Aveyron s’est associé à la démarche par solidarité » explique Jean-Claude Luche. « J’attends que l’Etat arrête de baisser ses dotations. Dans notre département nous dépensons 70 millions par an pour l’Allocation Personnalisée Autonomie sur 360 millions de budget ».

Le gouvernement, de son côté, devrait faire de nouvelles propositions pour aider les collectivités territoriales, lors du congrès de l’Assemblée des Régions de France le 29 septembre prochain à Reims, comme lors de celui de l’ADF du 5 au 7 octobre à Poitiers. Ce dernier congrès s’annonce chaud, la fracture entre droite et gauche au sein de l’association étant consommée.

Patrick Noviello

19 Sep

Reims : un congrès des Régions de France sans Carole Delga

Carole Delga, Présidente PS de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Carole Delga, Présidente PS de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Carole Delga ne se rendra pas à Reims le 29 septembre prochain. Officiellement, elle a prévu d’autres rendez-vous à son agenda ce jour-là. La Présidente Socialiste d’Occitanie va donc rater la première photo de famille. Une famille qui n’est plus aussi unie qu’avant. Terminé en effet le temps où toutes les régions de France sauf une, l’Alsace, étaient détenues par la gauche. C’est d’ailleurs aujourd’hui Philippe Richert qui préside l’Assemblée des Régions de France, tout un symbole. Et pour couronner le tout, le premier congrès nouvelle version se tiendra dans le Grand-est qu’il préside désormais.

Fracture Droite/Gauche

Officiellement, les sujets qui fâchent, migrants et Taxe Spéciale d’Equipement Régionale, ne figurent pas au programme de la plénière et autres ateliers. Mais ils feront sans doute beaucoup parler dans les réunions et discussions informelles du congrès. A travers ces deux dossiers, se révèle la fracture ouverte entre Présidents de Droite et Présidents de Gauche. Les premiers refusent catégoriquement  de participer à l’accueil des migrants de la jungle de Calais, les seconds s’y engagent. Les premiers ont dit non à la nouvelle taxe, les seconds, sans la défendre trop fort, l’attendaient pour renforcer leurs budgets.

Des annonces de Valls

Manuel Valls devrait rencontrer Philippe Richert ce mercredi à Matignon pour reparler de cette taxe mais pas seulement. Le Premier Ministre sera un des deux invités d’honneur du Congrès avec Gérard Larcher, le Président du Sénat. Il devrait y faire des annonces. Carole Delga ne sera pas là pour les entendre. Mais nul doute que l’ancienne secrétaire d’Etat en aura été informée au préalable.

Patrick Noviello

12 Sep

Primaire : Hervé Gaymard à Toulouse ce soir pour soutenir Juppé

L’ancien Ministre et actuel Président du Conseil Départemental de la Savoie est Porte-parole d’Alain Juppé dans la primaire de la droite et du centre. Il est en réunion publique ce soir à 19h, salle Osète cercle Duranti à Toulouse.

©Vincent Isore/IP3 ; Paris, France le 7 Decembre 2015 - Bureau politique du parti Les Republicains suite aux resultats des elections regionales - Herve Gaymard  (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree901201.jpg) [Photo via MaxPPP]

Hervé Gaymard, Porte-Parole d’Alain Juppé dans la primaire (Photo MaxPPP)

Le Blog Politique : La Fédération de Haute-Garonne compte beaucoup de soutiens Sarkozystes, à commencer par sa Présidente, Laurence Arribagé. Y-a-t-il des militants à convaincre malgré tout pour vous ici ?

Hervé Gaymard : Cette Primaire est ouverte à tous les français, membre d’un parti politique ou pas. Je me suis personnellement engagé dans le mouvement gaulliste à l’âge de 14 ans. S’il  y a ceux qui sont déjà convaincus et il y a aussi les autres.

Laisser s’instaurer le débat

Le Blog Politique : Pensez-vous qu’une réunion publique comme celle de ce soir va attirer ces non-convaincus ?

Hervé Gaymard : Je l’espère bien. J’ai commencé les réunions publiques dans mon département et j’ai été surpris par l’affluence. En général je tiens un propos introductif très bref pour ensuite laisser s’instaurer le débat.

Le Blog Politique : Justement, quelles sont les thématiques ou les questions qui intéressent les citoyens lors de ces débats ?

 Hervé Gaymard : L’emploi et le bloc régalien. J’entends par bloc régalien la sécurité, le terrorisme mais aussi les valeurs de la République comme la laïcité. Et puis sur les questions spontanées revient aussi beaucoup l’école pour les parents mais aussi les jeunes. Je pense notamment aux étudiants qui, quoi qu’on en dise, vivent une véritable sélection par l’échec.

Juppé crédible sur un Etat fort

Le Blog Politique : Pour le grand public toujours, comment qualifieriez-vous la candidature et le programme Juppé par rapports aux autres concurrents de la primaire ?

Hervé Gaymard : Le projet se définit par rapport aux français, pas par rapport aux autres candidats. Alain Juppé arpente le pays depuis plus de deux ans. Sur l’Etat fort régalien, tous les sondages le donnent en tête et comme étant le plus crédible. Il a également beaucoup de propositions sur l’emploi et sa priorité porte aussi sur l’école. Sur l’allure générale du programme, nous avons trois mots que nous répétons : « Apaisement » parce que ça ne sert à rien de monter les gens les uns contre les autres, « Rassemblement » parce que c’est indispensable pour gagner et « Réforme » parce que tout le monde le dit, on a trop tardé à réformer.

 Le Blog Politique : Midi-Pyrénées a longtemps été une terre de centristes. Alain Juppé a-t-il une bonne carte à jouer ici selon vous ?

Hervé Gaymard : Alain Juppé est un homme du sud. Il a donc une proximité naturelle avec ce territoire. Un territoire qui est constitué de vieilles terres républicaines avec des valeurs qui se rapprochent des siennes.

 Un dernier meeting à Toulouse

 Le Blog Politique : Que est le calendrier jusqu’à novembre pour votre équipe ?

Hervé Gaymard : Il sera principalement séquencé par les débats télévisés entre les différents candidats. Le premier rendez-vous est le 15 octobre. Il y aura un autre débat à la mi-novembre puis un dernier entre les deux tours. Avant cela nous communiquerons beaucoup sur le fonctionnement de la primaire dès début octobre. Le but étant que le maximum de personnes y participe.

Le Blog Politique : Est-il prévu qu’Alain Juppé vienne en meeting à Toulouse ?

Hervé Gaymard : Ces meetings débuteront demain à Strasbourg puis le 25 septembre à Lyon pour les grandes villes puis il participera aussi à des réunions départementales. Toulouse ce sera en fin de campagne normalement, comme le faisait Mitterrand ici (Rires).

Propos recueillis par Patrick Noviello

08 Sep

Aveyron : Luche veut recruter 1000 personnes et atteindre les 300 000 habitants

Voici un challenge alléchant à l’heure où la courbe du chômage a du mal à s’inverser. Sous l’égide de son Président, le département lance demain une campagne de communication pour recruter un millier de personnes. Des postes qui ont du mal à trouver preneur  sur le territoire de l’Aveyron.

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l'Aveyron et Sénateur. Photo Max PPP

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l’Aveyron et Sénateur.
Photo Max PPP

Le Blog Politique : A l’heure où l’emploi est si difficile à trouver, comment expliquez-vous que 1000 postes soient à pourvoir sur votre territoire ?

Jean-Claude Luche : L’Aveyron est un des départements de France où le taux de chômage est le plus bas : 7,4%. Ce chiffre, même si encore important, n’est pas aussi élevé qu’ailleurs. De plus, notre département a un certain dynamisme économique, malgré la conjoncture actuelle.

Le Blog Politique : Quels types d’emplois sont à pourvoir ?

Jean-Claude Luche : Beaucoup de chefs d’entreprise me sollicitent en direct pour des postes de mécaniciens, de chauffeurs poids-lourds pour le TP ou même des places d’ingénieurs ou de programmeurs. Ces offres ne trouvent pas preneurs chez nous. Quand j’étais maire de Saint-Geniez d’Olt, et alors que la conjoncture économique était florissante, j’avais tenté cette expérience à une autre échelle. Je me souviens d’un couvreur de la commune qui avait embauché deux lillois !

Si on ne trouve pas ici, il faut donc aller chercher à l’extérieur.

Des gens valables que notre cadre de vie peut séduire

Le Blog Politique : Justement, vous lancez un appel à tous les départements de l’Occitanie. Pourquoi cibler la grande Région ?

Jean-Claude Luche : C’est un réflexe humain. Rappelons que notre région a un des taux de chômage les plus élevés de France. On a toujours tendance à chercher pas trop loin de chez soi et puis les déménagements seront moins difficiles. Je suis sûr qu’il y a des toulousains, des gardois ou des montpelliérains, des gens valables, que notre cadre de vie peut séduire. D’autant qu’on va lancer une campagne de publicité pour « faire-savoir » et asseoir la notoriété de notre département.

Le Blog Politique : A travers cette campagne de recrutement, vous visez d’ailleurs à attirer de nouveaux résidents en Aveyron. L’objectif c’est 300 000 habitants. Pourquoi est-ce si important ?

Jean-Claude Luche : Il y va de l’avenir des petits commerces mais aussi des services publics et des collectivités territoriales. Et puis ce sont des actifs qui vont venir avec des enfants pour nos écoles. L’Aveyron, ce n’est pas n’importe où ! Ici, nous avons la sécurité, un taux de réussite exceptionnel au BAC ou encore un cadre de vie remarquable sans pollution par exemple.

La grande région : une machine compliquée

Le Blog Politique : Pour revenir et terminer par l’Occitanie où vous lancez votre appel, comment se sent votre département dans cette nouvelle grande région ?

Jean-Claude Luche : Je ne vais pas me renier. J’étais favorable à cette fusion mais avec des réserves. Aujourd’hui, il y a un problème tant administratif que politique. C’est une machine… C’est compliqué… Avant qu’on soit à 100km/h, il faudra des années. Ce n’est pas un problème de territoire mais de mise en place et de structures. Il fallait aller jusqu’au bout au niveau de la répartition des compétences.

Le Blog Politique : D’ailleurs c’est la région qui est normalement en charge de l’emploi, et dans votre cas de figure, c’est le Département qui s’en charge…

Jean-Claude Luche : Ce qui est important, c’est que le lieu d’action soit au plus près du lieu de décision. Pour être efficace, il faut être proche du citoyen. L’outil économique régional est galère. Il n’y a pas de véritables relais locaux. Alors que paradoxalement, il y a beaucoup de doublons administratifs désormais entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Mais là c’est un autre débat…

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

01 Sep

Nicolas Sarkozy aura aussi un comité de soutien à Toulouse

Nicolas Sarkozy ©MaxPPP

Nicolas Sarkozy
©MaxPPP

Tout juste déclaré officiellement candidat à la primaire des Républicains et du centre, Nicolas Sarkozy aura droit à son comité de soutien toulousain.

Nicolas Sarkozy pourra désormais compter sur des partisans en Haute-Garonne. Il sera lancé officiellement ce lundi 5 septembre et c’est Maxime Boyer, le conseiller municipal délégué à la mairie de Toulouse qui devrait le présider. Fervent sarkozyste, Maxime Boyer rejoint ainsi les partisans déclarés de l’ancien président, Laurence Arribagé, adjointe au maire de Toulouse et Michel Ajoulat, premier adjoint au maire de Cugnaux et premier vice-président de Toulouse Métropole.

Du côté des autres candidats, Alain Juppé peut compter sur Pierre Espuglas-Labatut, adjoint au maire de Toulouse et conseiller métropolitain à Toulouse Métropole et Alain Chatillon, maire de Revel et sénateur de Haute-Garonne. François Fillon a lui aussi des relais en Haute-Garonne et a lancé en juillet son mouvement Force républicaine en Haute-Garonne avec à sa tête, Jean-Marie Belin, ancien journaliste.

Yann Lagarde