16 Nov

Candidature Macron : Monique Iborra « Il faut une autre gauche ! »

Emmanuel Macron et la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra à Lyon

Emmanuel Macron et la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra à Lyon

Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, exclue du PS pour avoir appelé à voter Philippe Saurel aux Régionales, la députée Divers Gauche Monique Iborra nous explique pourquoi elle croit dans l’ancien Ministre l’Economie aujourd’hui candidat à la Présidentielle.

Le Blog Politique : Pourquoi le choix de soutenir Emmanuel Macron ?

Monique Iborra : D’abord ce choix ne date pas d’aujourd’hui puisque dès qu’il a démissionné du gouvernement fin août, il m’a sollicitée ainsi que d’autres députés. J’ai réfléchi et en me déplaçant pour aller l’écouter, entendre ce qu’il avait à dire, j’ai décidé en effet que c’était lui que j’allais suivre.

C’est l’anti-conservateur

Le Blog Politique : Pourquoi est-ce le meilleur candidat pour la gauche selon vous ?

Monique Iborra : C’est le meilleur candidat parce que quand on regarde déjà l’offre politique aujourd’hui malheureusement on y voit quoi ? On y voit une droite qui est de plus en plus conservatrice et classique qui promet surtout du sang et des larmes, il faut bien le dire. D’ailleurs avec brutalité et un certain mépris puisqu’ils sont déjà sûrs de leur victoire, ce en quoi, selon moi, ils ont tort. On a également une extrême droite qui est une menace évidente qui produira d’abord beaucoup de désillusion et surtout qui débouchera sur une guerre civile

Le Blog Politique : Et pour revenir à la gauche…

Monique Iborra : Quand on regarde la gauche, et évidemment c’est ma famille la gauche, je n’entends pas la renier, elle est complètement fragmentée et elle a explosé à l’épreuve du pouvoir comme à chaque fois. Et ensuite on a du mal à faire entendre les réformes que l’on veut faire alors que les partis de gauche et les socialistes en particulier devraient être des partis réformateurs.

Emmanuel Macron est le meilleur candidat de la gauche aujourd’hui. Il est courageux, il est déterminé et il est audacieux. Vous savez, le courage,  c’est pas ce qui caractérise le plus le personnel politique. Donc avoir quelqu’un de courageux qui s’engage mais en dehors de l’offre politique que l’on nous fait aujourd’hui. L’offre d’Emmanuel macron qui est un réformateur, un progressiste, donc qui s’inscrit dans la tradition de gauche. C’est l’anti-conservateur et c’est la raison pour laquelle je le suis parce que c’est lui de mon point de vue qui peut donner un nouvel espoir et qui quand même devrait interroger les citoyens par l’audace qu’il développe.

Il faut la troisième voie

Le Blog Politique : François Hollande appelle à l’union de la gauche. Est-elle possible selon vous cette union, notamment derrière Emmanuel Macron ?

Monique Iborra : Je pense que l’union de la gauche telle que la décrit François Hollande pour lequel j’ai beaucoup de respect, à mon avis, elle n’est plus possible, parce que c’est l’union de la social-démocratie. C’est la gauche qui est dépassée dans tous les pays européens. C’est la gauche qui ne correspond plus à la réalité de ce qu’attendent nos concitoyens aujourd’hui. Et donc c’est une gauche telle qu’il la prévoit qui me parait impossible à rassembler tel qu’il veut le faire. On ne peut pas appeler au rassemblement de la gauche pour gagner les élections et ensuite assister à une certaine passivité. Parce que c’est quand même ce qui s’est passé au gouvernement, je sais quand même de quoi je parle et ce qu’on a vécu pendant quatre ans à l’assemblée. On ne peut pas accepter avec une certaine passivité ou tolérance que la gauche explose sous les yeux de nos concitoyens. On ne peut plus prononcer ce rassemblement là au nom de la gauche. Ce n’est plus possible. Il faut une autre gauche. Il faut la troisième voie que les gauches gouvernementales, même celle de Jospin, avaient déjà évoqué sans arriver à la mettre en place. Moi, je souhaite qu’avec Emmanuel Macron nous puissions la mettre en place.

Il faut avoir le courage de ses opinions

Le Blog Politique : Vous parliez du gouvernement à l’instant. L’ancienne ministre et actuelle patronne du PRG Sylvia Pinel dit que Macron candidat, c’est l’élimination de la gauche pour le second tour. Qu’est-ce que vous lui répondez ?

Monique Iborra : Je lui réponds que je ne sais pas qui lui a soufflé ce qu’elle a dit mais ça me paraît non seulement contre-productif mais également à côté des réalités. Aujourd’hui, je ne sais pas si Sylvia Pinel ira ou pas à la Primaire mais ce que je sais, c’est qu’à l’assemblée, je rencontre beaucoup de députés PRG qui sont convaincus du contraire.

Le Blog Politique : Commet va s’organiser la campagne ici en Occitanie, terre de gauche socialiste ?

Monique Iborra : C’est un peu tôt pour le dire. On va travailler. Vous savez, moi, j’ai l’habitude d’être minoritaire dans la fédération de la Haute-Garonne puisque j’ai soutenu Ségolène Royal très minoritaire au moment des primaires, j’étais la seule députée de Haute-Garonne à soutenir Hollande et là encore très minoritaire et il a gagné. Donc j’ai l’habitude et c’est pas une stratégie me concernant, c’est parce que j’adhère. Et je pense que quand on adhère, il faut avoir le courage de ses opinions. Je fais confiance à Emmanuel Macron. C’est un homme qui est très déterminé, mais sans brutalité, il sera très organisé et méthodique. Et donc on organisera les choses en fonction de ce qu’il nous demandera.

Propos recueillis par Patrick Noviello

09 Nov

Election de Donald Trump : les réactions politiques en Occitanie

©Bryan R. Smith / AFP

©Bryan R. Smith / AFP

L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite une avalanche de réactions politiques en région Occitanie. Elles oscillent entre consternation et satisfaction.

Louis Aliot, numéro 2 du Front National et député européen

Félicité le nouveau président qui a été élu sur un programme de rupture. C’est un pied de nez au système politico-médiatique qui se moque et dénigre. Le système devrait être modeste et se remettre en question. De l’humilité ce sont les peuples qui votent encore. Hier le Brexit, aujourd’hui Trump et peut être demain la France. Rien n’est jamais impossible en démocratie. Cette élection a une portée mondiale. Trump a compris qu’il faut parler directement au peuple et parfois contre son propre camp puisque Bush n’a pas voté pour lui.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie


Réaction de Carole Delga après l’élection de Donald Trump

Philippe Saurel, maire divers gauche de Montpellier

Cette élection nous rappelle que la parole du peuple est souveraine face à tous les sondages et les enquêtes d’opinion.

A l’aune de cette élection, les pays européens doivent se remettre en question, changer leur logiciel et repenser les bases de leur contrat social.
L’extrémisme guette. Pour y faire face, une nouvelle façon de faire de la politique est nécessaire.

écrit, le maire de Montpellier dans un communiqué.

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse

Sylvia Pinel, présidente du PRG

Il est temps de tirer les conclusions qui s’imposent : la peur, les amalgames, les instabilités mondiales et la démagogie prennent désormais le pas sur les idées progressistes que défendait avec détermination Hillary Clinton, première femme candidate à l’élection présidentielle américaine.

08 Nov

Macron candidat : pour Sylvia Pinel, c’est fini pour la gauche en 2017

Sylvia Pinel ©MaxPPP

Sylvia Pinel
©MaxPPP

Emmanuel Macron doit officialiser sa candidature avant le 10 décembre. L’hypothèse planait dans l’air. C’est désormais une information véhiculée par l’entourage de l’ancien ministre de l’Economie et reprise par l’Agence France Presse (AFP). Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, ont immédiatement réagi. La présidente des radicaux de gauche est certaine que la présidentielle est perdue pour la gauche. Sylvia Pinel estime que le second tour se réduira à un duel entre le candidat de la droite et le Front National.

« La candidature désormais certaine d’Emmanuel Macron, ajoutée à celle déjà déclarée de Jean-Luc Mélenchon sonne le glas de la présence de la gauche au second tour de l’élection présidentielle ». Sylvia Pinel n’est pas simplement pessimiste. La présidente du PRG est ouvertement défaitiste. Quel que soit le candidat de la gauche, il est éliminé par la candidature d’Emmanuel Macron. François Hollande ou l’éventuel vainqueur de la primaire organisée par le PS sont battus d’avance.

Le (sombre) pronostic de Sylvia Pinel s’applique au président sortant mais aussi à Arnaud Montebourg et (en cas d’abandon de François Hollande) à Manuel Valls. Le 26 novembre prochain, les radicaux de gauche doivent arrêter leur position sur la présidentielle de 2017. Une partie du parti est hostile à toute participation à une primaire qu’ils considèrent comme une primaire…socialiste. Le bras droit de Sylvia Pinel, Guillaume Lacroix, et l’ancien président du PRG, Jean-Michel Baylet, sont au contraire favorables à l’initiative lancée par Jean-Christophe Cambadélis et validée par François Hollande.

A ces divergences stratégiques s’ajoute un vrai clivage. Un clivage qui peut se transformer en (véritable) schisme. En effet, de nombreux radicaux de gauche rejoignent Emmanuel Macron. Dans ce contexte tendu, la déclaration (alarmiste) de Sylvia Pinel brouille la ligne du parti et ne va pas (forcément) calmer les esprits.

Si c’est perdu d’avance, pourquoi se lancer dans une primaire aventureuse ?

C’est pourtant la ligne que va défendre, fin novembre, la présidente du parti.

Néanmoins, il ne faut pas (forcément) chercher de rationalité politique dans les propos de Sylvia Pinel. Associer la candidature d’Emmanuel Macron a un cataclysme peut simplement traduire un fait connu de tous au sein du PRG : l’inimitié de Sylvia Pinel envers l’ancien ministre des Finances. Diaboliser l’adversaire est une technique aussi vieille que la rancoeur.

Une rancoeur qui fait parfois confondre vitesse et précipitation.

Quelques heures après l’officialisation de la candidature Macron par son entourage, ce même entourage a…démenti.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Nov

Analyse : Ce bien curieux Monsieur Macron

Emmanuel Macron en visite à Toulouse vendredi 4 novembre. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron en visite à Toulouse vendredi 4 novembre.
Photo MaxPPP

Accueilli vendredi 4 novembre à Toulouse à Futurapolis mais aussi dans une entreprise de Colomiers et par des étudiants  dans un tourbillon de nouvelles technologies et de débats, un peu sa marque de fabrique, Emmanuel Macron poursuit sa tournée française. Signe des temps, sa visite occulte totalement dans la ville rose celle, le même jour, d’un « vrai » candidat celui-là, mais à la Primaire de la Droite et du Centre, Jean-François Copé et celle dans le Tarn et Garonne de Marie-Noëlle Lienemann candidate elle aussi mais à la primaire de la Gauche.

Candidat inédit ?

Coïncidence de calendriers et d’agendas, l’ancien Ministre de l’Economie fait d’une pierre, deux coups, en rencontrant toujours sur Futurapolis, les deux maires des métropoles d’Occitanie Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc. Ce dernier se fend même d’un communiqué pour indiquer à la presse qu’elle est la bienvenue dans le salon rouge du Capitole pour venir immortaliser sa rencontre avec celui que désormais tout le monde s’arrache.

Pourquoi donc cette Macron-mania ? Sans aucun doute parce que le personnage attire la curiosité. « Il fait bouger les lignes » disent certains. « Ça nous change des politiques classiques » rétorquent d’autres. Beaucoup le voient déjà au sommet, y compris des électeurs qui ont envie d’espoir et de nouveauté. Un livre-programme et/ou synthèse de sa tournée nationale est en préparation. De quoi aiguiller un peu plus ces incorrigibles optimistes assoiffés d’inédit.

Les impératifs de la présidentielle

Mais la politique permet-elle vraiment l’inédit ? Quel que soit le candidat à la Présidentielle, populaire ou pas, connu ou pas, ancien ministre ou pas, il devra rassembler les fameuses 500 signatures d’élus. Dans le cas de Macron, un mouvement « En Marche » peut-il être aussi influent qu’un parti traditionnel ? Des comités de soutien tous neufs valent-ils des fédérations bien installées ? Rencontrer celui qui prétend être « en marche » pour le pays, comme le font de nombreux élus, n’est pas forcément lui donner un blanc-seing… Et puis, revenons pragmatiquement sur terre, une campagne présidentielle coûte cher, il faut donc aussi réunir les fonds.

Enfin n’oublions pas un détail de taille : Emmanuel Macron n’est toujours pas déclaré. Est-ce donc cela la politique nouvelle, évoquer la chose, une candidature, sans jamais l’embrasser ? Dans ce cas-là, cela fait longtemps que la méthode est pratiquée. Macron dans sa stratégique  fausse-vraie hésitation ne serait-il pas finalement comme tous les autres ?

Patrick Noviello

25 Oct

L’appel désespéré de Bernard Carayon aux candidats de la primaire Les Républicains

Bernard Carayon ©MaxPPP

Bernard Carayon
©MaxPPP

François Fillon est à Toulouse ce mardi 25 octobre. Ce n’est pas le premier candidat de la Primaire de la Droite qui foule le sol de la Haute-Garonne. Bruno Le Maire est venu le 21 octobre. Ce succès de la ville Rose et de ses environs ne plait pas au président tarnais de Les Républicains. Bernard Carayon a l’impression que son département est « snobé ».

Pour attirer Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé ou NKM, Bernard Carayon met en avant les infrastructures de transport mais aussi les atouts gastronomiques du Tarn :

Même si ce gouvernement n’a pas poursuivi le projet autoroutier Toulouse/Castres nous disposons de routes souvent carrossables, d’un vrai aéroport et de nombreux produits du terroir qui régalent les palais les plus avertis

Pour se montrer convaincant, Bernard Carayon ne lésine pas sur les moyens. Il offre une assistante technique.

Je joins à cet appel une carte qui vous permettra de trouver votre chemin

Le président des Les Républicains tarnais dégaine même l’arme absolue

Je suis disposé à offrir à celle ou celui qui viendra, un exemplaire dédicacé de mon dernier livre !

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé ou NKM ont moins de 4 semaines pour entendre l’appel de Bernard Carayon. Le temps presse et les agendas sont bouclés. Ultime chance pour Bernard Carayon : la campagne présidentielle. Une campagne qui débutera après…la primaire de fin novembre.

Ce sera plus simple. Il restera un seul candidat à convaincre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Oct

Migrants en Hautes-Pyrénées : La Préfecture et le Procureur recadrent le FN

En début de semaine, le FN 65 envoyait aux médias un communiqué que nous avions choisi de ne pas relayer. Son titre : « Mépris du peuple : les autorités camouflent les 250 clandestins installés à Lourdes ». Fait rare, aujourd’hui c’est la Préfecture et le Procureur de Tarbes qui y répondent dans un communiqué commun en parlant de « campagne de désinformation ». Les représentants locaux de l’Etat et de la Justice se réservent également le droit de donner des « suites judiciaires » à cette affaire. Explications.

Polémique autour des demandeurs d'asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Polémique autour des demandeurs d’asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Dans un communiqué daté du 17 octobre et signé de son secrétaire départemental Olivier Monteil, le Front National des Hautes-Pyrénées entendait dénoncer je cite « un black-out total » sur l’information de la population de Lourdes concernant le logement de « 250 migrants réfugiés douteux mais authentiques clandestins ». Réponse de la Préfecture, il ne s’agit pas de clandestins mais de « demandeurs d’asile autorisés au séjour ». Préfecture qui précise également qu’il n’est pas question ici de 250 mais de 108 personnes.

Des suites judiciaires possibles

Mais ce qui a sans doute du irriter au plus haut point la Préfète Béatrice Lagarde c’est que soient citées par le Front National les adresses des lieux d’hébergement de ces réfugiés. Ainsi selon elle et le procureur Eric Serfass, « il a été porté atteinte grave à la vie privée des personnes concernées ». « Ils sera donné toutes suites judiciaires et, le cas échéant, disciplinaires, à ces faits intolérables » précisent-ils.

Autre polémique qu’avait souhaité mettre en exergue le FN 65 « une note d’information destinée aux agents de police » où « il est demandé aux policiers, en cas d’intervention sur un site d’hébergement de « migrants » à Lourdes, de se contenter de rédiger une simple « main courante d’évènement ». Autrement dit pour Olivier Monteil « même en cas de « délit grave que le demandeur d’asile soit auteur ou victime » l’administration n’enjoint aux policiers que d’appeler la directrice du CADA (Centre d’Accueil de demandeurs d’Asile) ».

Interprétation malveillante

« Interprétation malveillante » selon les autorités. « Cette note vise tout au contraire à sensibiliser les policiers aux interventions sur les lieux d’hébergement de ces personnes et, au surplus, pour les faits graves, à informer le responsable de la structure ». « Les services de l’Etat travaillent dans le respect du droit et des procédures pénales » rétorquent la Préfète et le Procureur. « Le détournement à des fins polémiques de leur action est profondément regrettable. Et en particulier, il nuit à l’image des policiers qui effectuent leur tâche dans des conditions difficiles et dont l’implication et la probité ne sauraient être remises en cause » concluent les deux représentants de l’Etat et de la Justice.

Patrick Noviello

19 Oct

La montalbanaise Olympe de Gouges première femme « statufiée » à l’Assemblée Nationale

Le buste d'Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l'Assemblée Nationale (Photo AFP)

Le buste d’Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée Nationale (Photo AFP)

Elle trônera en vis-à-vis de la sculpture de Jean Jaurès. Tout un symbole… Féministe née à Montauban en 1748 et recalée il y a deux ans pour une entrée au Panthéon, Olympe de Gouges sera donc le premier personnage historique féminin à faire son entrée dans la salle des Quatre-Colonnes. « Un clin d’œil à l’histoire en cette année du 225ème anniversaire de la déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne » souligne la députée socialiste du Tarn et Garonne Valérie Rabault.

Entre ici Olympe de Gouges

Clin d’œil toujours… « Entre ici Olympe de Gouges » a lancé la socialiste Catherine Coutelle. La présidente de la délégation de l’Assemblée aux droits des femmes faisait ainsi référence à la formule d’André Malraux pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon.

La révolutionnaire Olympe de Gouge incarna aussi à son époque une forme certaine de résistance. D’origine modeste, autodidacte, veuve à 18 ans ayant refusé de se marier pour garder sa liberté, elle fut une femme de lettre et un personnage politique engagé. Ses combats : l’instauration du divorce, de droits pour les ouvriers au chômage ou encore l’abolition de l’esclavage. Certains de ses écrits figurent d’ailleurs dans le fond de la bibliothèque de l’Assemblée Nationale.

La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune 

Sur le piédestal de son buste : la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne où elle explique que « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».

Parmi ses déclarations restées dans l’Histoire : « la femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Une phrase plus que jamais marquante quand on sait qu’elle est morte guillotinée en 1793 pour avoir défié Robespierre et dénoncé l’arrestation des députés girondins.

Patrick Noviello (avec AFP)

18 Oct

Edito : l’urbanisme à Toulouse, façon « densité modérée »

Construire entre 6500 et 7500 logements par an dans la Métropole, dont la moitié sur Toulouse… Le chiffre est vertigineux. Et pourtant si l’on veut répondre à l’arrivée des néo-toulousains ce défi doit être relevé. Voici ce qu’a annoncé la municipalité lundi 17 octobre. Alors comment faire plus dense mais modérément ?

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

En se baladant aujourd’hui dans les faubourgs de la ville, chacun peut se rendre compte que dès qu’un pavillon n’est pas racheté par un particulier, c’est un immeuble qui pousse à la place. Chacun s’interrogera aussi (mais pas longtemps) quand il aura constaté qu’il y a plus de voitures dans son quartier le soir et les week-ends que dans la journée. Et ce même heureux propriétaire d’une maison de se demander si son environnement immédiat ne va pas ressembler, un jour, à un arrondissement parisien.

Tout l’enjeu urbanistique est là : caser tout le monde mais dans un environnement qui reste agréable. Difficile de convaincre un riverain habitué à un cadre pavillonnaire de se retrouver entouré de R+2 au mieux. La mairie continue donc de mettre en avant une politique de protection du patrimoine ainsi que la création d’espaces boisés, histoire de montrer qu’elle ne fait pas qu’accorder des permis de construire aux promoteurs.

Seulement il ne suffit pas d’ériger des logements, même avec bon sens, pour y loger les nouveaux-arrivants. Il faut les transports, la voierie, les écoles, les crèches, les commerces qui vont avec… Certes, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Toulouse a une superficie supérieure à celle de Paris intra-muros (118 km² contre 105). Donc nous avions une certaine marge liée à l’étalement urbain. Mais à un moment donné, il faut interconnecter le tout, autrement dit rendre la circulation praticable.

Déjà que le périphérique devient de plus en plus lent au quotidien, et pas seulement aux heures de pointe, s’il faut rajouter du temps de trajet pour s’extraire de son domicile avant d’atteindre la ceinture bitumée, la tension risque de s’accroitre. Voilà déjà plusieurs années que les Transports sont devenus un élément programmatique central des élections municipales. Ils devraient le rester dans les années qui viennent.

Patrick Noviello

17 Oct

Retraites modestes : le coup de pouce des amendements Rabault

Demain débute à l’Assemblée Nationale, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. La rapporteure générale du Budget, députée socialiste de Tarn et Garonne a réuni une soixantaine de députés autour de deux amendements. L’objectif : donner un coup de pouce d’environ cinquante euros par mois aux retraités modestes en annulant ou en faisant baisser leur CSG.

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

L’exemple posé sur l’amendement est clair. Un retraité célibataire de plus de 65 ans dont le revenu mensuel serait inférieur à 1255 euros économiserait 41 euros par mois s’il ne payait pas de CSG. Plus largement, la proposition pourrait concerner 480 000 ménages de retraités.

Version large et version limitée

430 000 ménages de retraités supplémentaires pourraient également bénéficier d’un gain annuel moyen de 41 euros par mois mais cette fois-ci avec un allègement du taux de CSG. Et ceci dans la version « large » de l’amendement signée par 64 députés (dont une dizaine d’Occitanie). Ils sont treize de moins à avoir opté pour la version « limitée » qui ne comprends pas l’option baisse du taux de CSG.

Cette version est un amendement dit « de repli ». Pour éventuellement finir de convaincre le gouvernement ? Il faut dire que le manque à gagner pour la Sécurité Sociale serait de 470 millions d’euros dans la version large et 260 millions dans la version limitée. Mais Valérie Rabault a évidemment son idée pour la financer : « Ce n’est pas un chèque sans provision que nous proposons. Les crédits ont été débloqués en commission.»

Un rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises

Il faut, selon elle, modifier le régime social applicable aux attributions d’actions gratuites (AGA), un système mis en place il y a un an par Emmanuel Macron. «  Il faut voir à qui profitent ces actions gratuites. Si c’est à des PME ok, si c’est pour amener plus rémunérations à un cadre du CAC 40, non » argumente Valérie Rabault. 250 à 300 millions d’euros pourraient ainsi être récupérés et donc financer l’allègement ou la suppression de CSG pour les retraités les plus modestes.

« Ce que nous proposons est une forme de rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises. Rappelons que les retraités ont subi ces dernières années deux mesures fiscales : la suppression de la demi-part « vieux parents » par Nicolas Sarkozy en 2008 et la fiscalisation de la majoration de pension pour charges de familles en 2013. Le tout sans que les revenus perçus par les retraités n’évoluent forcément» conclut la rapporteure générale du budget.

Le oui, mais du gouvernement

Ce matin, le gouvernement, à travers son secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, s’est dit « ouvert » à une baisse de la CSG pour les retraités modestes. Et la garantie qu’il demande semble compatible avec les amendements portés par Valérie Rabault : trouver des compensations à hauteur de 300 millions d’euros. Ces amendements devraient être débattus à l’Assemblée Nationale en fin de semaine. Mais le gouvernement devrait donner une première piste quant à sa position définitive en commission des finances mercredi ou jeudi.

Patrick Noviello

 

 

07 Oct

Départements : Jean-Michel Baylet n’est pas « alarmiste »

Jean-Michel Baylet, Ministre chargé des collectivités territoriales à la tribune du Congrès de l'assemblée des départements de France. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT

Jean-Michel Baylet, Ministre chargé des collectivités territoriales à la tribune du Congrès de l’assemblée des départements de France. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT

Après la campagne d’affichage lancée par l’Assemblée des Départements de France annonçant leur future impossibilité de verser le RSA sur certains territoires, le ministre chargé des collectivités territoriales a nuancé la situation. Présent aujourd’hui à Poitiers au congrès de l’ADF, il a également annoncé les gestes que l’Etat comptait faire en direction des départements.

« Sur ces questions financières, je ne partage pas, autant vous le dire d’entrée de jeu, les visions alarmistes trop souvent propagées ». A la tribune, face aux Présidents de Département, le ministre, ancien Président du Conseil Général de Tarn et Garonne, préfère mettre les points sur les « i ». D’autant qu’il n’est pas venu les mains vides. Jean-Michel Baylet annonce dans la foulée un fond d’aide porté de 50 à 200 millions d’euros pour fin 2016.

Seulement, hier, l’ADF avait adopté à l’unanimité une motion exigeant que ce fond soit porté à 400 millions. Cinquante millions d’euros seront également débloqués par l’Etat pour soutenir les départements dans leurs politiques d’insertion. Mais pour le Président de l’ADF, Dominique Bussereau (LR), le compte n’y est pas. L’ADF estime que 20 à 40 départements n’auront pas les moyens de payer le RSA en fin d’année.

Quoi qu’il en soit les nouvelles baisses de dotations aux départements sont inscrites dans le projet de loi de finances 2017. Jean-Michel Baylet a renvoyé au débat parlementaire, espérant « qu’il puisse aboutir à un compromis équilibré ».

Patrick Noviello (avec AFP)