Accueilli vendredi 4 novembre à Toulouse à Futurapolis mais aussi dans une entreprise de Colomiers et par des étudiants dans un tourbillon de nouvelles technologies et de débats, un peu sa marque de fabrique, Emmanuel Macron poursuit sa tournée française. Signe des temps, sa visite occulte totalement dans la ville rose celle, le même jour, d’un « vrai » candidat celui-là, mais à la Primaire de la Droite et du Centre, Jean-François Copé et celle dans le Tarn et Garonne de Marie-Noëlle Lienemann candidate elle aussi mais à la primaire de la Gauche.
Candidat inédit ?
Coïncidence de calendriers et d’agendas, l’ancien Ministre de l’Economie fait d’une pierre, deux coups, en rencontrant toujours sur Futurapolis, les deux maires des métropoles d’Occitanie Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc. Ce dernier se fend même d’un communiqué pour indiquer à la presse qu’elle est la bienvenue dans le salon rouge du Capitole pour venir immortaliser sa rencontre avec celui que désormais tout le monde s’arrache.
Pourquoi donc cette Macron-mania ? Sans aucun doute parce que le personnage attire la curiosité. « Il fait bouger les lignes » disent certains. « Ça nous change des politiques classiques » rétorquent d’autres. Beaucoup le voient déjà au sommet, y compris des électeurs qui ont envie d’espoir et de nouveauté. Un livre-programme et/ou synthèse de sa tournée nationale est en préparation. De quoi aiguiller un peu plus ces incorrigibles optimistes assoiffés d’inédit.
Les impératifs de la présidentielle
Mais la politique permet-elle vraiment l’inédit ? Quel que soit le candidat à la Présidentielle, populaire ou pas, connu ou pas, ancien ministre ou pas, il devra rassembler les fameuses 500 signatures d’élus. Dans le cas de Macron, un mouvement « En Marche » peut-il être aussi influent qu’un parti traditionnel ? Des comités de soutien tous neufs valent-ils des fédérations bien installées ? Rencontrer celui qui prétend être « en marche » pour le pays, comme le font de nombreux élus, n’est pas forcément lui donner un blanc-seing… Et puis, revenons pragmatiquement sur terre, une campagne présidentielle coûte cher, il faut donc aussi réunir les fonds.
Enfin n’oublions pas un détail de taille : Emmanuel Macron n’est toujours pas déclaré. Est-ce donc cela la politique nouvelle, évoquer la chose, une candidature, sans jamais l’embrasser ? Dans ce cas-là, cela fait longtemps que la méthode est pratiquée. Macron dans sa stratégique fausse-vraie hésitation ne serait-il pas finalement comme tous les autres ?
Patrick Noviello