Construire entre 6500 et 7500 logements par an dans la Métropole, dont la moitié sur Toulouse… Le chiffre est vertigineux. Et pourtant si l’on veut répondre à l’arrivée des néo-toulousains ce défi doit être relevé. Voici ce qu’a annoncé la municipalité lundi 17 octobre. Alors comment faire plus dense mais modérément ?
En se baladant aujourd’hui dans les faubourgs de la ville, chacun peut se rendre compte que dès qu’un pavillon n’est pas racheté par un particulier, c’est un immeuble qui pousse à la place. Chacun s’interrogera aussi (mais pas longtemps) quand il aura constaté qu’il y a plus de voitures dans son quartier le soir et les week-ends que dans la journée. Et ce même heureux propriétaire d’une maison de se demander si son environnement immédiat ne va pas ressembler, un jour, à un arrondissement parisien.
Tout l’enjeu urbanistique est là : caser tout le monde mais dans un environnement qui reste agréable. Difficile de convaincre un riverain habitué à un cadre pavillonnaire de se retrouver entouré de R+2 au mieux. La mairie continue donc de mettre en avant une politique de protection du patrimoine ainsi que la création d’espaces boisés, histoire de montrer qu’elle ne fait pas qu’accorder des permis de construire aux promoteurs.
Seulement il ne suffit pas d’ériger des logements, même avec bon sens, pour y loger les nouveaux-arrivants. Il faut les transports, la voierie, les écoles, les crèches, les commerces qui vont avec… Certes, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Toulouse a une superficie supérieure à celle de Paris intra-muros (118 km² contre 105). Donc nous avions une certaine marge liée à l’étalement urbain. Mais à un moment donné, il faut interconnecter le tout, autrement dit rendre la circulation praticable.
Déjà que le périphérique devient de plus en plus lent au quotidien, et pas seulement aux heures de pointe, s’il faut rajouter du temps de trajet pour s’extraire de son domicile avant d’atteindre la ceinture bitumée, la tension risque de s’accroitre. Voilà déjà plusieurs années que les Transports sont devenus un élément programmatique central des élections municipales. Ils devraient le rester dans les années qui viennent.
Patrick Noviello