20 Oct

Migrants en Hautes-Pyrénées : La Préfecture et le Procureur recadrent le FN

En début de semaine, le FN 65 envoyait aux médias un communiqué que nous avions choisi de ne pas relayer. Son titre : « Mépris du peuple : les autorités camouflent les 250 clandestins installés à Lourdes ». Fait rare, aujourd’hui c’est la Préfecture et le Procureur de Tarbes qui y répondent dans un communiqué commun en parlant de « campagne de désinformation ». Les représentants locaux de l’Etat et de la Justice se réservent également le droit de donner des « suites judiciaires » à cette affaire. Explications.

Polémique autour des demandeurs d'asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Polémique autour des demandeurs d’asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Dans un communiqué daté du 17 octobre et signé de son secrétaire départemental Olivier Monteil, le Front National des Hautes-Pyrénées entendait dénoncer je cite « un black-out total » sur l’information de la population de Lourdes concernant le logement de « 250 migrants réfugiés douteux mais authentiques clandestins ». Réponse de la Préfecture, il ne s’agit pas de clandestins mais de « demandeurs d’asile autorisés au séjour ». Préfecture qui précise également qu’il n’est pas question ici de 250 mais de 108 personnes.

Des suites judiciaires possibles

Mais ce qui a sans doute du irriter au plus haut point la Préfète Béatrice Lagarde c’est que soient citées par le Front National les adresses des lieux d’hébergement de ces réfugiés. Ainsi selon elle et le procureur Eric Serfass, « il a été porté atteinte grave à la vie privée des personnes concernées ». « Ils sera donné toutes suites judiciaires et, le cas échéant, disciplinaires, à ces faits intolérables » précisent-ils.

Autre polémique qu’avait souhaité mettre en exergue le FN 65 « une note d’information destinée aux agents de police » où « il est demandé aux policiers, en cas d’intervention sur un site d’hébergement de « migrants » à Lourdes, de se contenter de rédiger une simple « main courante d’évènement ». Autrement dit pour Olivier Monteil « même en cas de « délit grave que le demandeur d’asile soit auteur ou victime » l’administration n’enjoint aux policiers que d’appeler la directrice du CADA (Centre d’Accueil de demandeurs d’Asile) ».

Interprétation malveillante

« Interprétation malveillante » selon les autorités. « Cette note vise tout au contraire à sensibiliser les policiers aux interventions sur les lieux d’hébergement de ces personnes et, au surplus, pour les faits graves, à informer le responsable de la structure ». « Les services de l’Etat travaillent dans le respect du droit et des procédures pénales » rétorquent la Préfète et le Procureur. « Le détournement à des fins polémiques de leur action est profondément regrettable. Et en particulier, il nuit à l’image des policiers qui effectuent leur tâche dans des conditions difficiles et dont l’implication et la probité ne sauraient être remises en cause » concluent les deux représentants de l’Etat et de la Justice.

Patrick Noviello