16 Nov

Candidature Macron : Monique Iborra « Il faut une autre gauche ! »

Emmanuel Macron et la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra à Lyon

Emmanuel Macron et la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra à Lyon

Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, exclue du PS pour avoir appelé à voter Philippe Saurel aux Régionales, la députée Divers Gauche Monique Iborra nous explique pourquoi elle croit dans l’ancien Ministre l’Economie aujourd’hui candidat à la Présidentielle.

Le Blog Politique : Pourquoi le choix de soutenir Emmanuel Macron ?

Monique Iborra : D’abord ce choix ne date pas d’aujourd’hui puisque dès qu’il a démissionné du gouvernement fin août, il m’a sollicitée ainsi que d’autres députés. J’ai réfléchi et en me déplaçant pour aller l’écouter, entendre ce qu’il avait à dire, j’ai décidé en effet que c’était lui que j’allais suivre.

C’est l’anti-conservateur

Le Blog Politique : Pourquoi est-ce le meilleur candidat pour la gauche selon vous ?

Monique Iborra : C’est le meilleur candidat parce que quand on regarde déjà l’offre politique aujourd’hui malheureusement on y voit quoi ? On y voit une droite qui est de plus en plus conservatrice et classique qui promet surtout du sang et des larmes, il faut bien le dire. D’ailleurs avec brutalité et un certain mépris puisqu’ils sont déjà sûrs de leur victoire, ce en quoi, selon moi, ils ont tort. On a également une extrême droite qui est une menace évidente qui produira d’abord beaucoup de désillusion et surtout qui débouchera sur une guerre civile

Le Blog Politique : Et pour revenir à la gauche…

Monique Iborra : Quand on regarde la gauche, et évidemment c’est ma famille la gauche, je n’entends pas la renier, elle est complètement fragmentée et elle a explosé à l’épreuve du pouvoir comme à chaque fois. Et ensuite on a du mal à faire entendre les réformes que l’on veut faire alors que les partis de gauche et les socialistes en particulier devraient être des partis réformateurs.

Emmanuel Macron est le meilleur candidat de la gauche aujourd’hui. Il est courageux, il est déterminé et il est audacieux. Vous savez, le courage,  c’est pas ce qui caractérise le plus le personnel politique. Donc avoir quelqu’un de courageux qui s’engage mais en dehors de l’offre politique que l’on nous fait aujourd’hui. L’offre d’Emmanuel macron qui est un réformateur, un progressiste, donc qui s’inscrit dans la tradition de gauche. C’est l’anti-conservateur et c’est la raison pour laquelle je le suis parce que c’est lui de mon point de vue qui peut donner un nouvel espoir et qui quand même devrait interroger les citoyens par l’audace qu’il développe.

Il faut la troisième voie

Le Blog Politique : François Hollande appelle à l’union de la gauche. Est-elle possible selon vous cette union, notamment derrière Emmanuel Macron ?

Monique Iborra : Je pense que l’union de la gauche telle que la décrit François Hollande pour lequel j’ai beaucoup de respect, à mon avis, elle n’est plus possible, parce que c’est l’union de la social-démocratie. C’est la gauche qui est dépassée dans tous les pays européens. C’est la gauche qui ne correspond plus à la réalité de ce qu’attendent nos concitoyens aujourd’hui. Et donc c’est une gauche telle qu’il la prévoit qui me parait impossible à rassembler tel qu’il veut le faire. On ne peut pas appeler au rassemblement de la gauche pour gagner les élections et ensuite assister à une certaine passivité. Parce que c’est quand même ce qui s’est passé au gouvernement, je sais quand même de quoi je parle et ce qu’on a vécu pendant quatre ans à l’assemblée. On ne peut pas accepter avec une certaine passivité ou tolérance que la gauche explose sous les yeux de nos concitoyens. On ne peut plus prononcer ce rassemblement là au nom de la gauche. Ce n’est plus possible. Il faut une autre gauche. Il faut la troisième voie que les gauches gouvernementales, même celle de Jospin, avaient déjà évoqué sans arriver à la mettre en place. Moi, je souhaite qu’avec Emmanuel Macron nous puissions la mettre en place.

Il faut avoir le courage de ses opinions

Le Blog Politique : Vous parliez du gouvernement à l’instant. L’ancienne ministre et actuelle patronne du PRG Sylvia Pinel dit que Macron candidat, c’est l’élimination de la gauche pour le second tour. Qu’est-ce que vous lui répondez ?

Monique Iborra : Je lui réponds que je ne sais pas qui lui a soufflé ce qu’elle a dit mais ça me paraît non seulement contre-productif mais également à côté des réalités. Aujourd’hui, je ne sais pas si Sylvia Pinel ira ou pas à la Primaire mais ce que je sais, c’est qu’à l’assemblée, je rencontre beaucoup de députés PRG qui sont convaincus du contraire.

Le Blog Politique : Commet va s’organiser la campagne ici en Occitanie, terre de gauche socialiste ?

Monique Iborra : C’est un peu tôt pour le dire. On va travailler. Vous savez, moi, j’ai l’habitude d’être minoritaire dans la fédération de la Haute-Garonne puisque j’ai soutenu Ségolène Royal très minoritaire au moment des primaires, j’étais la seule députée de Haute-Garonne à soutenir Hollande et là encore très minoritaire et il a gagné. Donc j’ai l’habitude et c’est pas une stratégie me concernant, c’est parce que j’adhère. Et je pense que quand on adhère, il faut avoir le courage de ses opinions. Je fais confiance à Emmanuel Macron. C’est un homme qui est très déterminé, mais sans brutalité, il sera très organisé et méthodique. Et donc on organisera les choses en fonction de ce qu’il nous demandera.

Propos recueillis par Patrick Noviello