28 Nov

Gilets jaunes : des « cahiers de doléances » dans les Hautes-Pyrénées

Des « cahiers des doléances  » pour faire remonter les propositions. C’est la méthode des gilets jaunes dans les Hautes-Pyrénées. L’expérience pourrait être transposée en Haute-Garonne et dans le Tarn.

Manifestation des gilets jaunes au péage de Muret, en Haute-Garonne. Photo MaxPPP Frédéric Charmeux

Les gilets jaunes continuent leurs opérations de blocage ou de péage gratuit. Mais, dans les Hautes-Pyrénées, une initiative d’un genre nouveau émerge. Ce mercredi 28 novembre, à 20 heures, une délégation doit se réunir à la halle Brauhauban. Il s’agit de réfléchir à l’instauration de « cahiers de doléances ». Des cahiers ouverts aux gilets jaunes mais aussi à tous les citoyens.

Education, justice, social, santé. Des « boîtes à idées » vont balayer les thèmes principaux qui traversent la société française. Elles seront placées sur les zones de regroupement des gilets jaunes : ronds points et péage d’autoroutes. Mais une plateforme internet doit également être mise en ligne. Un des initiateurs du projet, Philippe Rouby, estime qu’il est nécessaire de dépasser la question des porte-paroles. « Ce n’est pas qui parle mais ce que l’on à dire » qui est essentiel pour ce formateur de profession.

Philippe Rouby estime que les « cahiers de doléance » permettent de répondre à la problématique du moment : « une base informelle et hétéroclite et un sommet de l’Etat qui n’entend rien ».

Que vont devenir les cahiers de doléance ? Une simple remise au préfet des Hautes-Pyrénées n’est pas la piste privilégiée. Philippe Rouby estime que cela risque d’être « un dossier parmi d’être un dossier ». Une médiatisation et une synthèse publique sont privilégiées. Une autre motivation anime les gilets jaunes des Hautes-Pyrénées : faire école et exporter le concept de « boîtes à idées » dans d’autres départements.

Des contacts existent déjà en Haute-Garonne et dans le Tarn.

Laurent Dubois (@laurentdub)

22 Nov

Toulouse : création d’un groupe local de l’association anti-corruption, ANTICOR

L’association, spécialisée dans la lutte contre la corruption, ANTICOR va installer une antenne locale en Haute-Garonne.

ANTICOR est implantée dans 10 des 13 départements de l’Occitanie. A partir du 5 décembre prochain, seuls le Lot et l’Ariège ne disposeront pas d’un groupe local. L’association va ouvrir une antenne en Haute-Garonne. Elle sera animée par deux référents, dont une élue de Labarthe-sur-Lèze, Christine Roussel. Des référents qui sont déjà des adhérents d’ANTICOR.

Le groupe haut-garonnais a ouvert une page Facebook. Il va disposer d’une salle et ouvrir un site internet. S’agissant du mode de fonctionnement, il est conforme à la charte nationale d’ANTICOR. Créée en juin 2002 par le juge Halphen, l’association « lutte contre la corruption » et le rétablissement « de l’éthique en politique ». ANTICOR « regroupe des citoyens et des élus de toutes tendances politiques engagés pour faire respecter les exigences démocratiques non partisanes ».

ANTICOR est à l’origine de plusieurs affaires judiciaires retentissantes. Notamment le dépôt d’une plainte « pour prise illégale d’intérêt » visant le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

 

Le groupe de la Haute-Garonne a, selon nos informations, plusieurs dossiers en « stock ». Mais, comme pour toutes les autres antennes locales, c’est le « national » qui décide des éventuelles suites judiciaires à donner. Entre Toulouse et Paris, les échanges d’informations passeront par un « va-et-vient ». La nouvelle référente, Christine Roussel, est convaincue que l’ouverture d’une « vitrine » toulousaine permettra des « remontées » d’information(s).

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Nov

[Edito] Gilets jaunes : combien de divisions ?

Manifestation des gilets jaunes au péage de Muret, en Haute-Garonne. Photo MaxPPP Frédéric Charmeux

« Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants » a reconnu Emmanuel Macron avant même le 1er jour d’action des gilets jaunes ce samedi. Mais la question après ce 17 novembre où près de 300 000 personnes ont manifesté est désormais : comment le peuple français va-t-il se réconcilier avec lui-même ?

Je ne parle pas ici de division entre classes sociales ou entre ruraux et urbains, bobos et prolos, écolos et consuméristes… Je parle par exemple d’une jeune femme insultée et moquée par ceux qui se réclament du « peuple » pour être  partie gagner, samedi dernier malgré les blocages, ses 1200 euros mensuels dans un supermarché de l’agglomération toulousaine

Mais qui est ce « peuple » d’ailleurs ? Que signifie encore ce mot dans notre société si individualiste, morcelée, corporatiste ou tout simplement « libérale » comme la qualifient certains ? Je n’aurais pas la prétention de répondre ici à cette question si vaste voire insoluble.

« Un cri d’injustice ». Voilà comment plusieurs de mes confrères qualifient le mouvement des Gilets Jaunes. Mais là encore, de quelle injustice parle-t-on ? De celle qui fait que de plus en plus de personnes ne peuvent plus habiter près de leur travail et sont obligées d’utiliser chaque jour leur voiture pendant des heures (et des litres) souvent au milieu des embouteillages.

Mais à qui la faute ? Aux maires qui ne tiennent plus les loyers de leurs villes et en donnent les clés aux promoteurs ? Aux Français qui veulent à tout prix leur maison, le carré de jardin qui va avec et le calme alentour ? Aux chefs d’entreprise qui ne font pas le pari de s’installer trop loin de la métropole ou de la ville préfecture ? A l’Etat enfin, qui voit (qui fait ?) s’envoler les prix du carburant et le coût de la vie, sans rien faire, ou pire en disant : « c’est pas moi » ?

Le prix de l’essence n’est pas la seule raison de la colère des gilets jaunes. Mais la voiture individuelle, après avoir longtemps été un symbole de liberté mais aussi un marqueur social, devient aujourd’hui plus que jamais clivante, entre ceux qui peuvent s’en passer et les autres. Clivante aussi entre ceux qui pourraient s’en passer et ceux qui leur font la morale à ce sujet. Perdre sa voiture ou la possibilité de l’utiliser quand on le souhaite, au mieux inquiète, au pire peut faire sortir de ses gonds.

Ce qui semble aussi irriter les gilets jaunes, et cela revient souvent dans les discussions, c’est ce sentiment, ou cette impression, que « tout le monde n’est pas logé à la même enseigne ». Une fois de plus « les pauvres paieraient pour les riches » c’est-à-dire pour ceux qui peuvent se payer une « hybride » ou encore ceux qui ne regardent jamais les prix à la pompe. Mais là encore qu’est-ce qu’un »pauvre » et qu’est-ce qu’un « riche » ? D’ailleurs les gilets jaunes ne se réclament-ils pas, pour beaucoup d’entre eux, de « la classe moyenne », là encore un terme de plus en plus flou par les temps qui courent.

Face à autant de questions et de manques de repères fiables, comment ne pas générer affrontements et rancœurs ? « Il ne faudrait pas se tromper de cible » vitupèrent ceux qui ont laissé leurs gilets jaunes dans la boite à gants. Ceux qui les ont sur les épaules leur répondent : « Si vous n’êtes pas avec nous, alors vous êtes contre nous ». Un réservoir de protestations qui pourrait bien faire le plein de divisions.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

Elus locaux à l’Elysée : le maire d’Eauze appelle au boycott par solidarité aux « gilets jaunes »

Emmanuel Macron invite les élus locaux à l’Elysée. Cette invitation remplace le traditionnel déplacement présidentiel au congrès des maires. Le maire d’Eauze appelle au boycott de cette rencontre.

Michel Gabas. Maire d’Eauze. Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne participera pas au prochain congrès des maires, porte de Versailles. Le chef de l’Etat s’est engagé à revenir tous les ans. Mais l’édition 2018 va se réduire, côté Elysée, à une invitation rue du Faubourg Saint-Honoré. 1000 élus sont conviés. Mais le maire d’Eauze, dans le Gers, décline l’invitation et « invite tous (ses) collègues à en faire de même ».

Michel Gabas estime qu’Emmanuel Macron « n’écoute pas le peuple ». Il « doit s’exprimer devant (ndlr les maires invités). C’est à notre tour de rester sourd à ses déclarations ». Le maire d’Eauze pointe l’absence de dialogue s’agissant de la taxation de l’essence et du diesel. Michel Gabas se fait le porte-parole des départements ruraux et considère que « l’augmentation du carburant est vécu comme une punition et la colère gronde ».

Pour Michel Gabas, « les automobilistes ne ne sont pas des pollueurs et des irresponsables. Il n’ont pas le choix et avoir une voiture est une nécessité vitale. Ils n’ont pas le choix ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article, le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon, annonce qu’il ne participera pas à la rencontre organisée par l’Elysée.

 

15 Nov

Municipales à Toulouse : « pas forcément une liste France Insoumise pure » pour Manuel Bompard

La France Insoumise (LFI) aura une liste pour les prochaines élections municipales. L’affiche pourrait intégrer des personnalités extérieures au parti de Jean-Luc Mélenchon.

Manuel Bompard. France Inoumise. Photo : MaxPPP

La France Insoumise a réalisé un score important aux dernières élections législatives. Mais, pour Manuel Bompard, le vrai test sera les prochaines Européennes. « Le résultat des Européennes aura un impact direct sur les municipales à Toulouse. Plus le score sera important et plus notre ambition municipale sera grande » estime le proche de Jean-Luc Mélenchon.

Pour le moment, la France Insoumise planche sur un programme pour Toulouse. « S’agissant de l’incarnation (ndlr la tête de liste), ce n’est pas la question du moment » précise Manuel Bompard. La future tête de liste aux Européennes reconnait qu’il existe « une hypothèse Claire Dujardin mais c’est une hypothèse. Il peut en exister d’autre ».

« Il n’y aura pas forcément de liste LFI pure » selon Manuel Bompard. Mais une chose est certaine. « LFI aura un rôle moteur et il y aura une liste autour de LFI », annonce Manuel Bompard. L’homme de confiance de Jean-Luc Mélenchon dresse un constat : « la clé n’est pas un cartel » de partis politiques.

Manuel Bompard a plutôt en tête des personnalités syndicales ou associatives, des citoyens. Des personnalités politiques ? « Pourquoi pas » répond Manuel Bompard. Le responsable de LFI pose une seule condition : « elle devra également nous soutenir au moment des Européennes ».

L’hypothèse d’un contact et de rencontres avec Nadia Pellefigue circule. Manuel Bompard ne confirme pas et ne commente pas. Il se contente de préciser que la socialiste pourrait (éventuellement) être une des « personnalités politiques » sur la liste autour de LFI.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Gilets jaunes : le maire (LR) de Lavaur appelle au blocage

Le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon, appelle à rejoindre le mouvement des Gilets jaunes et à rejoindre le mouvement de blocage de routes.

Bernard Carayon, maire de Lavaur.

Ce mercredi 14 novembre, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français. Un peu plus de 48 heures avant la manifestation du 17 novembre, le chef de l’Etat a essayé de désamorcer la colère des automobilistes. Cette séquence fait suite à l’annonce de mesures par le gouvernement. Pour le maire (LR) de Lavaur, rien n’y fait. « Les Français en gilets jaunes ne sont pas entendus par Macron ».

Pour Bernard Carayon « sur tout le quinquennat, ce sont 15 milliards…qui vont ponctionner le pouvoir d’achat des automobilistes ». L’élu tarnais considère qu’Emmanuel Macron « que l’on appelait jusqu’à présent le « Président des riches » est devenu de surcroît « le Président des taxes ».

L’élu, proche de Laurent Wauquiez, estime « qu’il n’y a pas d’autre choix que de manifester, samedi, dans la paix, mais dans la détermination ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Gilets jaunes : les écolos favorable au blocage et pour…la hausse des carburants

Les Écologistes d’Occitanie comprennent la colère des « gilets jaunes » et des automobilistes. Mais le conseiller régional, Gérard Onesta, et l’élu toulousain, Antoine Maurice, sont favorables à une augmentation de la fiscalité des carburants.

Photo : MaxPPP

« Pour éviter la catastrophe de l’augmentation de deux degrés de la température, il faut bien augmenter de deux centimes et même plus, le prix des carburants qui détruisent le climat et font, via la pollution, des dizaines de milliers de victimes chaque année ». L’argumentaire pourrait émaner d’Edouard Philippe ou d’Emmanuel Macron, mais il émane du chef de file régional des écologistes, Gérard Onesta.

Le président du Bureau de l’Assemblée du conseil régional est sur la même ligne que le gouvernement : la hausse de la fiscalité des carburants est nécessaire. Gérard Onesta est d’accord sur le fond avec l’Elysée et Matignon, mais il condamne la méthode :

Cela se fait dans une improvisation pathétique sans remise à plat complète de la fiscalité, équilibrée, négociée donc acceptable. C’est une faute lourde du gouvernement qui, s’il se souciait vraiment du climat, n’aurait pas octroyé « en même temps » à Total le droit de forage au large de la Guyane.

Gérard Onesta ne va pas revêtir un gilet jaune et il n’appelle pas au blocage des routes. L’élu dénonce « celles et ceux qui se contentent d’instrumentaliser les aigreurs et les détresses ». Mais l’élu écologiste demande des « mesures d’accompagnement pour aider les populations les plus faibles dans cette indispensable transition » écologique.

L’élu (EELV) toulousain, Antoine Maurice, est sur la même ligne : « la fiscalité carbone est utile et nécessaire à condition d’être juste. Il n’y a pas d’écologie sans justice sociale ». Le conseiller municipal à la mairie de Toulouse, « refuse d’opposer la menace de la fin du monde et la crainte de la fin du mois ».

Pour Antoine Maurice, « les colères sont légitimes donc (il) comprend la mobilisation du 17 novembre ». Un soutien et une compréhension mais une nuance : « il ne faut pas que ce mouvement ne reste qu’une coalition de rejet ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Nov

Gilets jaunes : récupération politique ou « populisme » pour les députés En Marche !

Les appels au blocage se multiplient. Pour les députés En Marche de la Haute-Garonne, du Gers et des Hautes-Garonne, le mouvement est politique.

Photo : MaxPPP/Charmeux

Les gilets jaunes occupent massivement les réseaux sociaux. Mais la vraie étape et l’heure de vérité, c’est ce samedi 17 novembre. Les chiffres diront si la grogne contre la hausse des carburants est une vague de fond. En attendant, pour plusieurs députés En Marche ! de notre région, le mouvement révèle d’abord d’une récupération politique. Pour la députée de la Haute-Garonne, Corinne Vignon, il s’agit d’une « initiative de la société civile (qui) pourrait être compréhensible si elle n’avait pas été reprise par les partis politiques nationalistes qui font de ce mécontentement une manifestation anti-Macron ».

Le député « macroniste » des Hautes-Pyrénées, Jean-Bernard Sempastous, est sur la même ligne que sa collègue toulousaine : « normal qu’il y ait de la grogne !!! les oppositions jouent seulement sur les restrictions (ndlr : les hausses de taxe) et non pas les compensations qui sont proposées, sans parler des avancées environnementales ».

Pour le député du Gers, « de plus en plus le mouvement apparaît comme « populiste » : RN et LFI en soutien ». Jean-René Cazeneuve reconnaît toutefois que que des gilets jaunes viennent d’horizons « très partagés ». Sur l’éventuel succès du mouvement, le parlementaire gersois estime qu’on « va avoir du mal à mesurer car peu de voitures suffisent à bloquer » Jean-René Cazeneuve s’interroge sur la méthode « bloquer un pays est-ce un succès ? ». Mais le député En Marche est certain du résultat. Cela ne changera « nos objectifs, ni notre trajectoire » même si « le gouvernement va faire quelques annonces ».

Laurent Dubois (laurentdub)

09 Nov

Toulouse Métropole : le putsch qui fait « pschitt » d’En Marche !

De élus En Marche qui boycottent une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. C’est le scénario qui a manqué se produire à Toulouse Métropole. Il a fallu une intervention de Matignon et du secrétariat d’Etat en charge des Relations avec le Parlement pour remettre de l’ordre dans les rangs.

Photo : MaxPPP/Tanguy

Jean-Luc Moudenc a organisé un vote sur la fusion entre Toulouse Métropole et le conseil départemental. Le président de la collectivité toulousaine est favorable au projet. Un projet issu d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron et défendu par le gouvernement. La délibération a été adoptée avec une large majorité : 75 « Pour » sur les 79 votants.

Le vote s’est déroulé à « bulletin secret ». Mais les 75 « Pour » intègrent les 7 voix Modem et LaRem. Ce n’était pas gagné.

La veille du scrutin le référent départemental d’En Marche ! a appelé à un boycott du vote. Dans la presse régionale, Pierre Castéras a annoncé que les élus « macronistes » ne participeront pas au scrutin. Une déclaration surprenante. En Marche ne soutenant pas une réforme directement portée par…Emmanuel Macron, ce n’est pas banal

La manœuvre était bien « jouée » localement. Une fissure dans la majorité métropolitaine aurait affaibl Jean-Luc Moudenc. Visiblement, le maire de Toulouse ne s’attendait pas à ce coup de Trafalgar. Mais le président de Toulouse Métropole a pu compter sur l’aide involontaire du référent En Marche. La sortie médiatique de Pierre Castéras a permis de préparer une contre-attaque.

Matignon et le secrétariat en charge des relations avec le Parlement sont intervenus. Les 7 « Frondeurs » ont été contactés les uns après les autres. Le conseiller politique d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, a également été mis dans la boucle.

Les coups de téléphone ont pris la forme d’un recadrage. Ce mercredi, en fin d’après midi, Pierre Castéras a du rentre les armes. Selon une source, quelques heures avant le vote, il contacte les élus métropolitains pour leur demander de voter le vœux présenté par Jean-Luc Moudenc. Une heure avant le vote, élus En Marche et Modem rentrent dans le rang. Le président de Toulouse Métropole est passé très près d’un sérieux accident politique.

L’incident n’est pas clos. Jean-Luc Moudenc a fait un geste en direction du Modem, en amendant la délibération adoptée. Mais, du côté d’En Marche, il reste un goût amer. Le référent départemental ressort affaibli de l’épisode. Désavoué par Paris, Pierre Castéras a du corriger le tir sous la contrainte. La (fausse) manœuvre de l’ex élu PS est perçue comme une alliance objective avec le conseil départemental présidé par le socialiste, Georges Méric.

Pierre Castéras était déjà contesté en interne, s’agissant notamment de sa gestion de la législative (partielle) dans le Comminges. Selon nos informations, il y a plusieurs mois, sa tête a été demandée auprès du nouveau ministre de l’Intérieur et ancien patron d’En Marche, Christophe Castaner.

La mésaventure à Toulouse Métropole ne va pas arranger la situation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

08 Nov

Absence d’investissement, distribution « effrénée » de dividendes : La députée (PS) Valérie Rabault épingle la gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac

La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, épingle, dans un rapport parlementaire, la gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac par un consortium chinois.

La députée PS Valérie Rabault (Photo : MaxPPP)

L’Assemblée Nationale vient de rendre un rapport sur les participations financières de l’Etat. Un rapport « porté » par le député Joël Giraud mais dont Valérie Rabault est la rapporteure  spéciale. La parlementaire consacre plusieurs pages sont consacré à la gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Le bilan est largement négatif.

Depuis le 17 avril 2015, un consortium chinois contrôle la société exploitant l’Aéroport de Toulouse Blagnac (ATB). Valérie Rabault estime que « cette privatisation n’est pas un franc succès ». La rapporteure pointe une absence de politique d’investissement.  » Les seuls investissements ont consisté à accroître le nombre de commerces dans l’aéroport » déplore la députée du Tarn-et-Garonne.

La principale critique porte « sur le niveau de dividendes versés par ATB aux actionnaires ». Valérie Rabault s’appuie sur les exercices 2014 à 2016 et estime « que le montant des dividendes a été multiplié par 8 par rapport au titre de l’exercice 2014 ». A l’époque l’Etat détenait encore 49,9% des parts de la société d’exploitation.

Pour Valérie Rabault, cette augmentation des dividendes « est sans commune mesure avec l’évolution des résultats » et cela a conduit « la société a ponctionner les réserves ».  La rapporteure chiffre cette ponction, sur les deux dernières années, à 16,5 millions d’euros.

Valérie Rabault dénonce un jeu d’écriture qui permet de gonfler les dividendes. « En 2017, le bénéfice de la société a pu être doublé grâce à un changement de méthode comptable des dotations aux amortissements ! Ceci a augmenté le bénéfice de 12 millions d’euros. Et comme on sait que le bénéfice a vocation à être intégralement distribué en dividendes ».

Laurent Dubois (@laurentdub)