Les députés En Marche ! du Tarn ont offert un cocktail à l’Assemblée nationale à une délégation d’élus locaux. Coût : 5000 euros.
Photo : MC.Verdier-Jouclas
Le 23 novembre dernier, les députés du Tarn ont profité du 100ème congrès des Maires pour offrir une visite guidée à des heureux élus. Grace à Marie-Christine Verdier-Jouclas, Jean Terlier et Philippe Folliot, une vingtaine de conseillers municipaux et de maires ont pu profiter des dorures du Palais-Bourbon. La délégation tarnaise a déambulé dans la bibliothèque et les salles de l’Assemblée. Un pot de l’amitié a clôturé l’escapade. Il s’est déroulé à la Questure. La délégation tarnaise a visiblement gardé un excellent souvenir de ce moment d’exception. Un membre de la délégation estime « avoir été très bien reçu. Les petits plats ont été mis dans les grands ». Un autre convive estime est également satisfait et estime que la réception s’est « bien déroulée et a été agréable » .
Il faut dire qu’ils ont été gâtés. Les parlementaires n’ont pas regardé à la dépense.
Côté boisson et amuse-gueules, la facture est salée. Selon une source, les petits fours et les vins ont coûté 5000 euros. A ce tarif, l’apéro est digne d’un bon repas chez un chef très étoilé. Une source évoque une 20aine d’invités. Sur les photos postés par les parlementaires sur les réseaux sociaux, on est plutôt sur une cinquantaine. Selon les services de l’Assemblée ( c’est donc le seul chiffre qui compte) 80 personnes ont participé aux agapes. Selon nos informations, il s’agit d’élus mais aussi de conjoints et de collaborateurs.
Sur son site, une des autorités invitantes, la députée Marie-Christine Verdier-Jouclas précise le « menu » :
Un cocktail avec, bien sûr, des vins de Gaillac
Au regard de l’addition, ce sont les meilleurs crus qui ont été servi. Bien-sûr. Mais la quantité n’a pas été négligé. On peut toucher un « bon » Gaillac pour moins de 20 euros. Avec un tel budget, les trois députés n’ont pas lésiné sur les moyens.
Tous les députés, depuis que la Ve République existe, invitent à l’Assemblée. Mais la réception n’est pas toujours aussi onéreuse. Un ancien député du Tarn précise : « je recevais les élus par petits groupes de 10. J’offrais un verre ou un café à la buvette. L’addition ne dépassait pas les 20 euros ». Un ex-député, toujours du Tarn, évoque également une invitation à la buvette ou les tarifs sont préférentiels. Selon nos informations, Philippe Folliot fonctionnait aussi, jusqu’à présent, à l’économie : quelques bouteilles de Gaillac et un peu de charcuterie des Monts de Lacaune, sa terre d’élection.
Les parlementaires contactés (ayant perdu leur mandat ou encore en activité) insistent tous sur deux points. La réception d’élus locaux à l’Assemblée se déroule généralement à la « bonne franquette » et le Palais Bourbon fournit une liste de traiteur pratiquant des tarifs préférentiels.
Les députés du Tarn ont voulu innover et élever le standing. Ils vont devoir assumer la « douloureuse ».
C’est sur leur frais de représentations que la facture va être acquittée.
Contactés à plusieurs reprises, les parlementaires n’ont pas souhaité communiquer les factures.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Les trois députés du Tarn souhaitent apporter les précisions suivantes. Ils souhaitent notamment préciser le montant du cocktail : 3952 euros.
La réception a été organisée le 23 novembre 2017, et non le 22 novembre. A
l’occasion du congrès des maires et des présidents d’intercommunalité, nous avons souhaité
recevoir la délégation tarnaise pour rencontrer les élus, marquer notre soutien aux élus de nos
circonscriptions et pouvoir échanger avec eux sur les problématiques de nos territoires.
Nous avons reçu 109 élus et personnalités tarnaises, et non 20 personnes comme affirmé dans
l’article. C’est là l’erreur la plus grossière, pour une facture s’élevant à 3 952 euros, boissons
comprises, et non 5000€ comme avancé hasardeusement. La prestation a donc coûté 36,25 euros
par invité, sans aucune mesure avec les 200 euros par personne indiqué par le journaliste. Ce
montant par personne est en dessous des prix en moyenne pratiqués dans le centre de Paris.