20 Fév

Les députés qui ne soutiennent pas Benoît Hamon « exclus » du groupe PS à l’Assemblée

Cette semaine, c’est la fin. Dernière réunion de groupe et clôture de la session parlementaire. Mais, au PS, les député(e)s vont continuer à se réunir. Le président du groupe PS à l’Assemblée, Olivier Faure l’annonce dans une lettre. Mais, attention, l’accès est réservé aux soutiens de Benoît Hamon. Les Réformateurs (proche de Manuel Valls) et les « macronistes » sont priés de rester chez eux.

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Les député(e)s d’Occitanie ne sont pas les plus nombreux. Mais ils sont visés. Le président du groupe PS à l’Assemblée demande aux « non-Hamonistes » d’oublier le traditionnel rendez-vous du mardi après-midi. En Occitanie, deux parlementaires sont expressément concernés : la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra, et le représentant de l’Hérault, Patrick Vignal. Depuis sa démission du PS, un autre parlementaire est également dans le viseur : l’Audois Jean-Marc Perez.

Ces trois parlementaires ne sont pas sur la même ligne. Monique Iborra soutient ouvertement Emmanuel Macron. Patrick Vignal est le signataire d’un appel de 19 député(e)s revendiquant un droit de retrait vis-à-vis de la campagne de Benoît Hamon. Jean-Claude Perez est un électron libre.

Malgré des profils différents, le sort est identique. Ce mardi 21 février est la dernière réunion pour Monique Iborra, Patrick Vignal et Jean-Claude Perez. Le président de leur groupe est catégorique :

La session se termine mais nous continuerons de nous réunir chaque semaine tous les mardis à 15 heures…désormais seuls les parlementaires ne soutenant aucun autre postulant à l’élection présidentielle que le candidat du Parti Socialiste, y assistent.

C’est clair. La porte est fermée. Mais le verrou saute si une session extra-ordinaire est ouverte :

Si notre Assemblée venait à être re-convoquée en session extraordinaire, sur un ordre du jour intéressant l’ensemble des membres du groupe, chacun-e serait évidemment invité à y participer.

Sur le fond, la décision du président du groupe PS à l’Assemblée n’a rien de choquant. Les socialistes du Palais-Bourbon veulent se réunir pour soutenir et accompagner la campagne du candidat du parti. Il est parfaitement normal que seuls les soutiens de Benoît Hamon participent à cette mobilisation. Depuis plusieurs semaines, les député(e)s socialistes ne se bousculent pas au portillon : moins de 50 présents à la réunion du 14 février. Il n’est pas certain que la « task-force » de l’Assemblée soit puissante. Mais, sur le principe, c’est normal que les parlementaires basculent en mode « campagne ».

En revanche, sur la forme, l’annonce du patron des député(e)s PS est franchement surprenante. La fin de la session parlementaire marque la fin du groupe PS à l’Assemblée. Sa vocation n’est pas de mener de campagne. Le groupe PS (comme les autres groupes des autres partis) dispose d’un local, de moyens humains et matériels pour participer à l’action législative : préparation de texte, rédactions d’amendements…Bref, plus de travail législatif  = plus de réunion de groupe.

Le principe (juridique) est clair : les moyens de l’Assemblée ne doivent pas servir à faire campagne. L’utilisation des permanences parlementaires est réglementée. L’organisation d’une réunion politique dans les murs d’une permanence doit donner lieu à une évaluation financière, au prorata du loyer payé ou en fonction du prix du marché s’agissant d’une location de salle. Cette évaluation doit être intégrée dans le compte de campagne.

S’agissant des locaux de l’Assemblée (qu’ils se trouvent dans l’enceinte du Palais-Bourbon ou dans les annexes), c’est la même chose. Les réunions politiques sont encadrées. Le président du groupe PS à l’Assemblée peut difficilement ignorer ce B.a.-ba.

Ce n’est pas évident.

Dans son courrier, Olivier Faure ne précise pas l’adresse des réunions du groupe des « hamonistes ».

Cette absence de précision peut laisser à penser que les « hamonistes » vont se retrouver tous les mardis dans la salle réservée au groupe PS.

C’est peut être un oubli. Pas forcément un détail.

Depuis quelques semaines, les Français sont (particulièrement) sensibles à la gestion des moyens publics.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Fév

Le 1er fédéral du PS 31, Sébastien Vincini, nommé directeur de campagne de Benoît Hamon

Samedi 11 février, Benoît Hamon a dévoilé son équipe (nationale) de campagne. Une semaine après, moins de 70 jours avant le 1er tour, le candidat socialiste à la présidentielle a désigné son directeur de campagne en Haute-Garonne. Il s’agit du 1er fédéral du PS 31, Sébastien Vincini.

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Pendant la campagne des primaires, Sébastien Vincini a soutenu Vincent Peillon. « Montebourgeois » de souche, le patron de la plus importante fédération socialiste d’Occitanie était en charge de l’organisation dans le staff de l’ancien ministre de l’Education.

La victoire (surprise) de Benoît Hamon rebat les cartes. La nomination de Sébastien Vincini ne revêt pas véritablement de sens politique. Par principe, les 1er fédéraux sont en charge (au niveau départemental) de la campagne du candidat du parti.

Sur le fond, cette responsabilité est symbolique. Par définition, une campagne présidentielle est gérée au niveau du candidat, au sein de l’équipe nationale. Néanmoins, l’échelon départemental peut être un relais utile pour organiser un déplacement. Traditionnellement, les présidentiables socialistes clôturent leur campagne dans la Ville Rose. Benoît Hamon respectera probablement ce rite. Et, de toute manière, le vainqueur de la primaire pourra difficilement trapper la 4eme ville de France et le département d’Airbus.

Dans les prochaines semaines, le directeur de campagne haut-garonnais de Benoît Hamon aura l’occasion de justifier son titre. Sur le plan (purement) politique, le bilan sera forcément moins visible et probablement plus « léger ». En dehors de la distribution de tracts et de quelques réunions, l’agenda de Sébastien Vincini ne va pas exploser à cause de Benoît Hamon.

Mais, s’agissant, de créer une dynamique « hamoniste » en Occitanie, le conseiller départemental d’Auterive devra compter avec son influente voisine de Martres-Tolosane. La présidente de Région a soutenu Manuel Valls pendant la campagne des primaires. Mais, depuis la victoire de Benoît Hamon, Carole Delga tente d’unifier les socialistes d’Occitanie derrière le vainqueur de la primaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Fév

La conférence de Pénélope Fillon à Toulouse le 28 février est finalement annulée

L’épouse de François Fillon devait participer à une conférence de l’Université du 3ème âge à la fac de droit de Toulouse. Le thème : « L’éducation tout au long de la vie et la santé« . En pleine « affaire », la prise de parole de Pénélope Fillon n’est cependant pas confirmée. Finalement, la conférence est annulée.

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

L’université du 3ème âge de l’université Toulouse 1 Capitole aurait pû être le mardi 28 février prochain entre 15h30 et 16h30 prise d’assaut par des dizaines de journalistes et de curieux alors que ses conférences s’y déroulent habituellement dans le plus grand calme et la plus grande sérennité.

Car ce jour-là, comme l’avait remarqué Le Canard Enchaîné, devait se dérouler une conférence sur le thème « L’éducation tout au long de la vie et la santé ». Parmi les conférenciers annoncés : Pénélope Fillon.

Rompre le silence ?

Silencieuse depuis la révélation, le 25 janvier, par Le Canard de ses émoluments d’assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant, les doutes sur la réalité du travail effectué et l’ouverture dans la foulée d’une enquête du parquet national financier (PNF) pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux, Pénélope Fillon serait donc venu s’exprimer sur l’éducation et la santé devant des tempes grises dans un amphi toulousain ? En plein #Penélopegate ? Rien n’était moins sûr. Au moment où nous publiions cet article, un cadre des Républicains de Haute-Garonne résumait ainsi la situation : « A sa place… ». Comprenez : « je n’irai pas me mettre dans cette galère ».

Finalement annulée

Mais après la parution de cet article, la direction de l’université Toulouse Capitole, jusqu’alors injoignable et silencieuse, a annoncé dans un tweet que la conférence était finalement annulée.

L’autre conférencière est… la suppléante de François Fillon

Le professeur François Vellas, qui dirige l’université du 3ème âge, n’a pu être joint. On ignore pour quelles raisons il avait été demandé à Pénélope Fillon de venir s’exprimer sur la formation et la santé. Elle devait d’ailleurs pour cette conférence être accompagnée d’une spécialiste : le docteur Dominique Stoppa-Lyonnet dirige le département génétique de l’Institut Curie. C’est une sommité dans son domaine. Mais c’est aussi… la suppléante du député François Fillon dans la 2ème circonscription de Paris !

FV (@fabvalery)

16 Fév

Des assistants « familiaux » au Conseil Régional d’Occitanie ?

Dimanche 12 février, le magazine Dimanche En Politique a posé à ses invités (Gérard Onesta et Myriam Martin du groupe Nouveau Monde, Thierry Viallon du Front National)  une question : existe-il au Conseil Régional des collaborateurs ayant des liens familiaux avec leur employeur, les conseillers régionaux ? Les trois élus ont répondu par la négative. Info ou Intox ?

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Les députés et les sénateurs ne sont pas les seuls à disposer des collaborateurs. L’affaire Fillon jette une lumière crue sur les assistants parlementaires. L’emploi de membres de la famille et un soupçon d’emplois fictifs suscitent un trouble profond dans l’opinion publique. Mais, loin des palais nationaux, il existe des assistants qui, comme leur collègue de l’Assemblée Nationale et du Sénat, travaillent au quotidien aux côtés des groupes politiques et des élus régionaux.

Les assistants régionaux de vrais assistants même si…

Le statut de ces assistants régionaux n’est pas comparable à celui des assistants parlementaires. Il existe deux catégories d’assistants régionaux : auprès des groupes et auprès des vice-présidents. Ils exercent leur fonction sur la base d’un contrat de droit public. Leur rémunération est calquée sur la grille de la fonction publique territoriale et calculée sur la base d’une enveloppe déterminée en fonction d’un seuil (30% des indemnités additionnés de l’ensemble des élus).

De plus, selon nos informations, des contrôles de CV et de diplômes sont effectués. Bref, au Conseil Régional d’Occitanie (comme dans les autres conseils régionaux de France et de Navarre) on est loin du flou artistique qui règne au Palais Bourbon. Cela n’empêche pas les zones d’ombre. A Toulouse, les assistants doivent « bagder ». Pas de « pointeuse » à Montpellier. Mais, pour les toulousains, il existe une « tracabalité » des horaires de travail. Néanmoins, selon nos informations, il existerait un moyen simple pour passer entre les mailles du filet. Des personnes badgent à la place d’autres collègues indélicats. Une source interne au Conseil Régional précise également : « je ne garantirai pas que des assistants ne vont pas chercher des affiches pour les législatives et ne bossent pas pour le parti. Je ne dirai pas qu’il s’agit d’emplois fictifs mais des personnes qui bossent en même temps pour le parti ».

Malgré quelques points noirs, le bilan est globalement positif. Selon les invités de Dimanche En Politique, l’exemplarité des assistants régionaux s’étend également à une absence de « consanguinité ». Interrogés, en plateau, Myriam Martin, Gérard Onesta et Thierry Viallon ont répondu d’une même voix : aucun emploi familial.

Vérification faite, le représentant du Front National a été victime d’une amnésie volontaire. Le secrétaire général du groupe FN est marié avec une élue régionale.

Pas d’assistant « familial » ? Ben si

En mai 2012, Le Monde publie un article intitulé : « Dans l’Hérault, les Jamet, l’autre famille régnante du Front National« . Au détour d’un paragraphe, on peut lire l’expression « la PME Jamet-Vouzellaud« . Le nom de Jamet renvoie à celui de la présidente du groupe FN au conseil régional et celui de Vouzellaud au secrétaire général du groupe FN au…conseil régional. Le tandem politique entre la présidente et son secrétaire général n’est pas un simple tandem politique. Depuis la publication de l’article du Monde, la situation a évolué.

Le secrétaire général du groupe FN est toujours secrétaire général du groupe. Mais sa situation personnelle a changé. Sur le site du Front National, Guillaume Vouzellaud précise : vie maritale. Mais cette mention ne concerne plus la présidente du groupe. Elle renvoie implicitement (sans donner de nom) à une conseillère régionale FN.

En répondant « non » à la question « existe-t-il des assistants « familiaux ? », Thierry Viallon occulte donc un fait indéniable : le secrétaire général du groupe FN a bien une relation familiale avec une conseillère régionale de ce même groupe FN.

En soi ce mensonge par omission est véniel. Guillaume Vouzellaud n’est pas un emploi fictif.  Selon nos informations, il gère les 7 collaborateurs du groupe. Candidat à une vingtaine d’élections, le secrétaire général du groupe FN peut justifier d’une expérience et d’un parcours politique. De plus, le recrutement d’un collaborateur ayant des liens familiaux avec une élue est parfaitement légal.

L’attitude de Thierry Viallon est maladroite. Nier les évidences est toujours improductif. Mais elle traduit le profond malaise suscité par la polémique autour de l’affaire Fillon. Les emplois familiaux ne sont pas simplement devenus suspects. Ils sont condamnables et mêmes condamnés par l’opinion publique.

Dans ce contexte, le représentant du FN a préféré masquer la vérité ; ça pouvait passer. Enfin presque.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Fév

Jacques Mézard, chef de file des sénateurs RDSE, « Macron est le plus proche de valeurs radicales »

Jacques Mézard s’exprime rarement. Le président du groupe RDSE au Sénat est un pilier du PRG et un soutien fort d’Emmanuel Macron. Mais il intervient peu dans les medias. Dans une interview exclusive, Jacques Mézard explique pourquoi il s’est mis En Marche avec Emmanuel Macron. Le patron des sénateurs radicaux de gauche évoque également les réactions de la direction de son parti à son ralliement.

Jacques Mézard, président du groupe RDSE au Sénat et soutien d'E Macron. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, président du groupe RDSE au Sénat et soutien d’E Macron. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Vous êtes ce soir, en Haute-Garonne, pour animer une réunion du mouvement d’Emmanuel Macron, En Marche ! Pourquoi ?

Jacques Mézard. Deux raisons. J’ai été invité par la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra. Mais En Marche m’a également identifié pour venir parler de la question de la ruralité. En tant que sénateur du Cantal, je suis censé pouvoir en parler (rire).

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous rejoint Emmanuel Macron ?

Jacques Mézard. Depuis l’été, je marche aux côté d’Emmanuel Macron. Je souhaite qu’une nouvelle génération prenne les commandes. Et pour ça on peut faire confiance à Emmanuel. Il incarne une révolution du bon sens et chaque jour j’en suis de plus en plus convaincu.

Emmanuel Macron incarne une révolution du bon sens

Le Blog Politique. Une révolution du bon sens ? C’est-à-dire ?

Jacques Mézard. Nous avons besoin de rassembler les sensibilités et de dépasser les fractures qui passent au milieu des deux grands courants que sont la droite et la gauche. Des fractures qui se situent au niveau de la fiscalité, de l’Europe, des questions sociales. Au Sénat, je préside un groupe dans lequel on sait ce que veut dire la liberté de vote. Je suis bien placé pour savoir ce qui se passe quand Les Républicains ou les socialistes refusent de voter ou s’opposent alors qu’ils d’accord sur le fond. Nous avons un besoin impérieux de dépasser les clivages. Le danger c’est le vote des extrêmes ; 40% des français sont prêts à voter pour l’extrême gauche ou l’extrême droite. Nous sommes face à une véritable urgence.

40% des français sont prêts à voter pour les extrêmes. Nous sommes devant une urgence.

Le Blog Politique. Au delà du contexte politique, qu’est ce qui vous a poussé à rejoindre Emmanuel Macron ? Comment êtes vous passé du PRG à Emmanuel Macron ?

Jacques Mézard. Je ne me voyais pas voter pour un socialiste ou un candidat de droite. Emmanuel Macron est le plus proche des valeurs radicales qui sont les miennes depuis toujours. Il faut libérer la société et libérer l’économie. Mais il faut également un Etat protecteur et régulateur. Un Etat qui protège les plus faibles.

Emmanuel Macron est le plus proche des valeurs radicales.

Le Blog Politique. Comment se passe les relations avec votre parti. Un parti qui a participé à une primaire organisée par le PS et qui doit donc soutenir le vainqueur, Benoît Hamon ?

Jacques Mézard. Je n’ai strictement aucune agressivité contre l’exécutif du PRG. D’ailleurs je ne me suis jamais exprimé sur les positions de l’exécutif. Je dis simplement que de très nombreux élus nationaux, locaux et militants PRG ont rejoint le PRG et c’est une bonne chose. Par ailleurs, je précise que personne ne peut mettre en doute ma fibre radicale. Une fibre qui est la mienne depuis ma jeunesse.

Jacques Mézard et Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG dans la cour de l'Elysée. Photo AFP/Bertrand Langlois

Jacques Mézard et Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG dans la cour de l’Elysée. Photo AFP/Bertrand Langlois

Le Blog Politique. Existe-t-il des négociations entre le PRG et Emmanuel Macron ? Travaillez-vous à un rapprochement entre le PRG et le mouvement En Marche ?

Jacques Mézard. J’ai l’habitude d’être clair et Emmanuel l’a dit de manière catégorique. Il n’y aura pas d’accord avec quelque parti que ce soit. Les soutiens se font à titre individuel.

Les soutiens à titre individuel.

Le Blog Politique. Une critique revient en boucle. Emmanuel Macron n’aurait pas de programme. Votre réaction ?

Jacques Mézard. C’est l’argument numéro 1 des adversaires de notre mouvement. Mais il suffit d’aller sur le site En Marche ! ou il suffit de lire les discours de Lyon, Clermont ou Quimper. Emmanuel Macron a des idées et fait des propositions. Nous avons des bases fortes et des éléments programmatiques. Je peux parler pendant des heures de nos propositions. Mais le but n’est pas de faire un catalogue de 50 ou 130 mesures. Les français savent bien que les catalogues tiennent uniquement le temps de la campagne. En réalité, ce qu’il faut, c’est un socle très net, sur le fondamental.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Fév

Le député de l’Hérault, Sébastien Denaja, porte parole de Benoît Hamon

Ce samedi 11 février, Benoît Hamon a dévoilé son équipe de campagne. Un Occitanien intègre le staff des porte-paroles. Le nom du président de l’Aude, André Viola, a circulé. Le gersois Philippe Martin pouvait également figurer dans le casting. Mais, finalement, le député de l’Hérault, Sébastien Denaja, est le seul « régional » a figuré dans l’organigramme.

Sebastien Denaja, député de l'Hérault. Photo : Patrick Kovaric/AFP

Sebastien Denaja, député de l’Hérault. Photo : Patrick Kovaric/AFP

Après sa victoire à la primaire, François Fillon a constitué une équipe de campagne pléthorique. Le candidat de la droite a voulu respecter les équilibres internes de sa famille politique. Cette intention a débouché sur un organigramme impressionnant : 200 personnalités. Benoît Hamon a été confronté au même problème que François Fillon. Le socialiste a dû jongler avec les courants et les écuries du parti. Mais le résultat est moins « massif » que pour son concurrent de droite.

L’équipe de campagne de Benoit Hamon est ramassée. Néanmoins, elle respecte le principe d’une synthèse. L’équilibre est loin d’être parfait. Les proches d’Arnaud Montebourg sont largement représentés. Un seul « Vallsiste ». Il s’agit du sénateur-maire, Luc Carnouvas. Enfin, un soutien de François Hollande.


La large part de « Montebourgeois » et la présence, dans la catégorie société civile, de l’économiste Thomas Piketty, donne une coloration (très nette) à l’équipe de campagne de Benoît Hamon. Thomas Piketty a régulièrement critiqué la politique économique de François Hollande et les amis d’Arnaud Montebourg se sont frontalement opposés au gouvernement Valls. Notamment au sujet de la loi Travail et du « 49-3 ».

Néanmoins, un soutien de François Hollande, « cohabite » avec Aurélie Filipetti dans le groupe des porte-paroles. Sébastien Denaja a soutenu Vincent Peillon lors de la primaire. Le parlementaire de l’Hérault a même été le porte-parole de l’ancien ministre de l’Education Nationale. Néanmoins, ce ralliement était lié à l’abandon (en rase campagne) du président de la République (sortant).

Historiquement, Sebastien Denaja se définit comme un pro-Hollande. Après avoir été proche de Ségolène Royal, le député de l’Hérault a soutenu l’action et même une candidature de François Hollande pour 2017. Désormais, il porte la parole de Benoit Hamon. Il partage au moins une chose avec le candidat de la présidentielle : les coups de griffe de Manuel Valls.

Pendant la campagne de la primaire, Benoît Hamon a subi les critiques acerbes de l’ancien premier ministre. En février 2016, en plein hémicycle, le député de l’Hérault a subi une attaque mordante de la part de Manuel Valls.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

10 Fév

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, ironise sur le ralliement de Carole Delga à Benoît Hamon

Carole Delga appelle à un rassemblement autour du vainqueur de la primaire, Benoît Hamon. Dans l’Aude, un député (ex socialiste) ironise. Jean-Claude Perez rappelle que la présidente de Région a soutenu François Hollande puis Manuel Valls avant de rejoindre le candidat à la présidentielle.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MAxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MaxPPP

Les signatures s’accumulent. 82 parlementaires, présidents de départements et responsables socialistes rejoignent l’appel initié par Carole Delga. Le rassemblement réunit des « vallsistes », des « hamonistes » et des « montebourgeois ». Cette synthèse ne convainc pas le député de l’Aude, Jean-Claude Perez. Le démissionnaire du PS transforme l’appel de Carole Delga en interpellation :

 Main sur le cœur, avec force, détermination et enthousiasme vous venez de signer une tribune…appelant à voter pour Benoît Hamon. Respectant vos convictions, je ne doute pas de la sincérité de votre engagement. Je voudrais simplement savoir si ce dernier est durable ou instantané ?

Jean-Claude Perez doute de la sincérité du ralliement de Carole Delga (et du président de l’Aude, André Viola). Le parlementaire n’utilise pas les mots qui fâchent et les expressions qui font tache. Jean-Claire Perez ne parle pas de rassemblement de façade, de ralliement de circonstance ou de retournement de vestes. Mais derrière l’ironie, c’est très clairement la tonalité générale de ses propos.

Il y a quelques mois vous étiez signataires d’une tribune nous expliquant que le seul a même de sauver la gauche était François Hollande…Vous nous expliquiez alors qu’il fallait absolument qu’il se représente à l’élection présidentielle car personne d’autre n’était digne d’occuper cette fonction…Quelques jours après son renoncement, vous nous avez expliqué que le nouveau sauveur de la gauche n’était autre que son premier ministre, Manuel Valls car il avait les dispositions d’un homme d’état, la compétence et l’autorité nécessaire…et que Benoît Hamon ne pouvait pas, lui, disputer la même division.

Jean-Claude Perez termine son « appel » à Carole Delga (et André Viola) par une demande d’information.

Si vous deviez confirmer votre choix définitif sur Benoît Hamon ou si Emmanuel Macron devait être le « chouchou » de votre cœur, il me serait particulièrement agréable que vous puissiez me l’indiquer rapidement pour que je puisse mener campagne avec celui qui pourrait être en mesure de battre la droite et l’extrême droite en mai prochain.

Il n’est pas évident que la présidente de Région apprécie l’ironie mordante de Jean-Claude Perez. Le téléphone du député de l’Aude risque de sonner. Mais ce ne sera pas forcément pour livrer les informations espérées par Jean-Claude Perez. Sur le fond, Carole Delga a déjà répondu aux interrogations du parlementaire audois. Lors de la réunion (préparatoire) à l’appel de Carcassonne, la présidente d’Occitanie a justifié son ralliement à Benoît Hamon : les électeurs se sont prononcés et les socialistes d’Occitanie doivent soutenir Benoît Hamon parce que c’est le vainqueur de la primaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

09 Fév

Les socialistes d’Occitanie veulent enrichir le programme de Benoît Hamon

Lundi 6 février, les principaux élus et responsables du  PS se sont réunis à Carcassonne. L’idée d’un appel à l’unité (autour de Benoît Hamon) a été lancé. Mais le texte restait à rédiger. Deux jours plus tard, le mercredi 8 février, le document a été finalisé et signé par les 80 premiers signataires.

Benoît Hamon, le 10 janvier à Montpellier (photo : AFP)

Benoît Hamon, le 10 janvier à Montpellier (photo : AFP)

La réunion de Carcassonne avait un objectif et une finalité. L’objectif (implicite mais transparent) était d’affirmé le leadership de Carole Delga sur le PS d’Occitanie. Mais la finalité était beaucoup plus immédiate : lancer un appel à l’unité autour de Benoît Hamon. L’appel est principalement axé sur un leitmotiv : se mobiliser autour du vainqueur de la primaire. Ce leitmotiv est synonyme d’amnistie et d’une certaine amnésie. Il permet aux « Vallistes » de faire oublier qu’ils n’ont pas miser sur le bon candidat. C’est le cas du député de la Haute-Garonne, Gérard Bapt. Le parlementaire est un réformateur convaincu et il n’a jamais caché son hostilité à la ligne « à gauche toute » de Benoît Hamon. Mais c’est aussi le cas de Carole Delga et d’André Viola (président de l’Aude) qui ont fortement soutenu l’ancien premier ministre pendant la primaire.

Désormais, « Vallistes », « Hamonistes » et « Peillonistes » se retrouvent autour d’un appel au rassemblement. Le ciment de l’unité passe par l’apport d’une expérience commune :

Nous voulons lui apporter (ndlr à Benoît Hamon) notre expérience de terrain, nos réussites en matière économique et social, qui permet à des femmes et des hommes de progrès de diriger la très grande majorité de nos départements et de notre région.

Les signataires proposent leur service à Benoît Hamon :

Nous voulons enrichir son programme pour la France, en s’appuyant sur des politiques publiques aux résultats avérés.

Selon nos informations, la ligne entre Benoît Hamon et les socialistes d’Occitanie n’est pas encore ouverte. Le candidat à la présidentielle peut compter sur son représentant régional, le président du Gers,Phillipe Martin pour faire circuler les informations et remonter les propositions. Mais les échanges entre Benoît Hamon et ses soutiens d’Occitanie restent encore au niveau des (bonnes) intentions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Premiers signataires de l’appel à l’unité autour de Benoît Hamon :
Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée,députée de la Haute-Garonne.

ARIEGE :
Jean-Christophe Bonrepaux 1er secrétaire fédéral
Henri Nayrou. Président du Conseil départemental
Alain Fauré. Député
Alain Duran. Sénateur
Robert Meler. Maire de Foix
Kamel Chibli. Vice-président de la Région

AUDE :

Jean Brunel 1er secrétaire fédéral
André Viola. Président du Conseil départemental
Marie-Hélène Fabre. Députée
Jean-Paul Dupré. Député
Roland Courteau. Sénateur
Gisèle Jourda. Sénatrice
Eric Andrieu. Député européen
Régis Banquet. Président de Carcassonne Agglo
Jacques Bascou. Président du Grand Narbonne
Alain Geniès. Candidat aux élections législatives

AVEYRON :

Bertrand Cavalerie. 1er secrétaire fédéral
Marie-Lou Marcel. Députée
Alain Fauconnier. Maire de Saint-Affrique
Sarah Vidal.Candidate aux élections législatives

GARD :

Jean Denat 1er secrétaire fédéral
Denis Bouad. Président du Conseil départemental
William Dumas. Député
Fabrice Verdier. Député
Katy Guyot. Candidate aux élections législatives
Nelly Frontanau. Candidate aux élections législatives
Catherine Eysseric. Candidate aux élections législatives

HAUTE-GARONNE :

Sébastien Vincini 1er secrétaire fédéral
Georges Méric. Président du Conseil départemental
Martine Martinel. Députée
Françoise Imbert. Députée
Catherine Lemorton. Députée
Kader Arif. Député
Gérard Bapt. Député
Christophe Borgel. Député
Patrick Lemasle. Député
Claude Raynal. Sénateur
André Mandement. Président du Muretin Agglo
Jacques Oberti. Président du SICOVAL
Karine Traval-Michelet. Maire de Colomiers
Dominique Fouchier. Maire de Tournefeuille
Nadia Pellefigue. Vice-présidente de la Région
Joël Aviragnet. Candidat aux élections législatives
Sandrine Floureusses. Candidate aux élections législatives
Camille Pouponneau. Candidate aux élections législatives
Marie-Caroline Tempesta. Candidate aux élections législatives
Isabelle Hardy. Candidate aux élections législatives

GERS :

Michaël Aurora 1er secrétaire fédéral
Philippe Martin Président du Conseil départemental,
député
Gisèle Biémouret Députée
Franck Montaugé Sénateur
Jean-Louis Guilhaumon Vice-président de la Région
Francis Dupouey Candidat aux élections législatives

HERAULT :

Hussein Bourgi 1er secrétaire fédéral
Kléber Mesquida. Président du Conseil départemental, député
Christian Assaf. Député
Fanny Dombre-Coste. Députée
Sébastien Denaja. Député
Frédéric Roig. Député
Henri Cabanel.Sénateur
Marie Passieux. Candidate aux élections législatives

LOT :

Laurent Fabre 1er secrétaire fédéral
Martin Malvy. Président du Grand Figeac
Jean-Marc Vayssouze. Maire de Cahors
Vincent Labarthe. Vice-président de la Région, candidat aux élections législatives

LOZERE :

Aurélie Maillols 1ère secrétaire fédérale, vice-présidente de la Région.

HAUTE-PYRENEES :

Philippe Dussert 1er secrétaire fédéral
Viviane Artigalas. Maire d’Arrens-Marsous

PYRENEES-ORIENTALES : 

Ségolène Neuville 1ere secrétaire fédérale, secrétaire d’Etat
Hermeline Malherbe-Laurent. Présidente du Conseil départemental,sénatrice
Robert Olive. Député
Pierre Aylagas. Député
Alexandre Reynal. Candidat aux élections législatives
Marie-Pierre Sadourny. Candidate aux élections législatives

TARN :

Antoine Khademi 1er secrétaire fédéral par intérim
Thierry Carcenac. Président du Conseil départemental,sénateur
Claire Fita. Conseillère régionale. Candidate aux élections législatives.
Jacques Valax. Député.
Linda Gourjade. Députée.

 

TARN-ET-GARONNE :

Valérie Rabault 1ere secrétaire fédérale, députée
Dominique Sardeing-Rodriguez Présidente groupe PS du Conseil départemental

Menaces et insultes envers Carole Delga : les manifestations de soutien se multiplient

Mercredi 8 février, Carole Delga a saisi la justice suite à des menaces et des insultes. Depuis la divulguation de l’information, les manifestations de soutien se multiplient. Elles dépassent largement le cadre de la famille politique de la présidente PS d’Occitanie. Dans le Tarn-et-Garonne, une communauté de communes a voté, à l’unanimité, une motion pour exprimer sa solidarité.

carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

Carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

Gérard Onesta, président du bureau de l’assemblée régionale a été le premier, via Twitter, a exprimé son soutien

C’est un autre écologiste du conseil régional, Guillaume Cros qui a également, quasi instantanément, posté un message. Mais, à la différence de son collègue Gérard Onesta, l’élu EELV a ouvertement associer le FN aux menaces reçues par Carole Delga.

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a très rapidement rendu public un message de soutien.

La représentante d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne, Monique Iborra, a réagit. Une opposition, pour ne pas dire une franche inimitié, existe entre Carole Delga et la députée de la Haute-Garonne. La présidente de Région n’est pas étrangère à l’exclusion du PS de Monique Iborra. Mais un réflexe républicain a pris le dessus.

Evidemment, le PS a également exprimé son soutien. Qu’il s’agisse d’élus, comme la vice-présidente du Conseil Régional, Nadia Pellefigue ou de militants à l’image de François Carbonnel.

La gauche et une personnalité de droite ne sont pas les seules à avoir réagi. Le Front National a condamné les menaces proférées contre Carole Delga. L’auteur des insultes et des menaces invoque, pour se « justifier » un incident entre la présidente d’Occitanie et un conseiller régional FN du Lot. L’élu lotois a exprimé son soutien envers Carole Delga et souhaite la plus grande fermeté dans le traitement judiciaire de l’affaire.

Le numéro 2 du FN, Louis Aliot, ainsi que le groupe Front National au conseil régional ont également se sont également exprimés.

Le mercredi 9 février, les 52 élus de la communauté de communes Terre de Confluence, dans le Tarn-et-Garonne, a voté à l’unanimité une motion :

 Suite aux menaces de mort dont a fait l’objet la Présidente de la région Occitanie, le Conseil Communautaire « Terres des Confluences » entend manifester sa profonde émotion.    De tels comportements sont intolérables en démocratie. Les élus assurent Carole Delga de leur entière solidarité. 

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Fév

Haute-Garonne : une pétition pour interdire les emplois familiaux des parlementaires

Ce 9 février, le feuilleton Filon rebondit (encore) avec de nouvelles révélations du Canard Enchaîné. Le Pénélope Gate déborde en Occitanie. Un élu écologiste de Colomiers, Patrick Jimena, lance une pétition pour interdire les emplois familiaux par les parlementaires.

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Le Canard Enchaîné est bien arrivé dans les kiosques de la Haute-Garonne. À peine livré à Colomiers, il a été lu par une personnalité écolo bien connu des médias. Face à l’affaire Fillon, Patrick Jimena a décidé de lancer une pétition en ligne.

L’ex-conseiller départemental Patrick Jimena explique le sens et la portée de son initiative :

Les dernières révélations autour de l’affaire Fillon m’ont poussé à mettre en ligne la pétition. J’espère qu’elle va fonctionner. Il faut que les abus cessent et j’interpelle les députés et tous les candidats aux législatives pour qu’ils proposent une loi. Cette loi porterait sur la gestion de l’argent public gérée par les députés. Mais le point central c’est d’interdire l’embauche des membres de la famille des députés ».

Le compteur des signatures est ouvert. Les prochains jours diront si le niveau est suffisant pour faire bouger les lignes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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