Au menu cette semaine :
- des soldes sur le glyphosate ?
- le coût de la fusion des régions
- Edouard Philippe trois jours à Toulouse
01 Juin
Les 6, 7 et 8 juin prochain Edouard Philippe sera à Toulouse et sa région avec son cabinet. Pendant ce séjour plusieurs ministres viendront en Haute-Garonne.
Le déplacement d’Edouard Philippe à Toulouse se transforme en délocalisation. Le premier ministre devait venir à Toulouse la semaine prochaine pour une journée. Une journée consacrée à la signature d’un pacte budgétaire entre l’Etat et Toulouse Métropole. La visite se transforme en séjour.
Pendant 3 jours, Edouard Philippe va installer Matignon en Haute-Garonne. En décembre 2017, le premier ministre et son cabinet ont séjourné dans le Lot. C’est la seconde fois que Matignon s’installe dans notre région. Mais c’est le choix d’une grande ville est une première, y compris au niveau national. L’ensemble des collaborateurs vont déposer leur carton et installer leurs bureaux à Toulouse.
Plusieurs ministres font partie du voyage. Le programme n’est pas encore arrêté. Mais un chapitre « politique de la Ville » semble incontournable. Emmanuel Macron a retenu le « pacte de Dijon ». Un pacte défendu par le président de France Urbaine et maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Des dossiers locaux doivent également être mis sur la table. Notamment les effectifs policiers et le nombre de magistrats dans la ville Rose. Le bouclage du financement de la 3ème ligne de métro.
Laurent Dubois (@laurentdub)
31 Mai
Un maire adjoint de Toulouse, Jean-Jacques Bolzan, est candidat à la présidence du parti Radical de la Haute-Garonne. Son concurrent l’accuse d’avoir utilisé le fichier et l’argent d’une association pour faire campagne.
Ce vendredi 1er juin, les radicaux de la Haute-Garonne doivent élire leur président. L’ambiance n’est pas vraiment confraternelle. Deux candidats sont en compétition et la confrontation vire au pugilat. Un concurrent accuse sont adversaire de détournement de fichier.
Le mercredi 30 mai, un courrier a été adressé à la présidente de la Commission des conciliations des radicaux. Plusieurs élus ont reçu une copie de la lettre.Une lettre de deux pages et au ton accusatoire : « Je tiens à porter à votre connaissance les faits d’une particulière gravité qui sont susceptibles d’entacher la sincérité de l’élection à la présidence du Mouvement Radical, Social et Libéral de la Haute-Garonne ».
C’est un adjoint au maire de Toulouse qui est visé. Selon son accusateur (le co-délégué départemental du parti Radical) Jean-Jacques Bolzan a envoyé ses professions de foi sous l’enveloppe de l’association qu’il préside. Il a également utilisé le fichier des adhérents. Le concurrent de Jean-Jacques Bolzan demande donc que la CNIL soit saisie. Pierre Nicolas Bapt estime qu’il s’agit « d’une violation de données personnelles ». Il invoque également un problème de financement de la campagne. Selon lui, c’est l’association qui « a pris en charge a minima les frais de diffusion ».
Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Jacques Bolzan dément : « tout est clair ». L’élu toulousain reconnait avoir utiliser une carte d’abonnement de son association afin de profiter d’un tarif préférentiel s’agissant des envois postaux. Des envois que Jean-Jacques Bolzan évalue à 250. Mais Jean-Jacques Bolzan affirme avoir réglé la facture avec sa carte bleue et sans que cela coûte de l’argent à son association.
L’élu toulousain précise également ne pas avoir envoyé, sur la base du fichier « Agir pour l’avenir des Toulousains », des professions de foi aux membres de son association.
Laurent Dubois (@laurentdub)
30 Mai
Jean-Pierre Bel consulte et réfléchit aux municipales à Toulouse. Pour l’ancien président (PS) du Sénat, la gauche doit rapidement trouver un candidat naturel. Un candidat capable de parler aux Insoumis de Jean Luc Mélenchon et au centre gauche.
Jean-Pierre Bel n’est pas officiellement candidat. Il ne le sera peut-être jamais. Mais l’ancien président du Sénat est très intéressé par les municipales à Toulouse. Jean-Pierre Bel multiplie les rencontres. Des rencontres avec, au menu, un plat consistant : 2020 et le Capitole. Jean-Pierre Bel a évoqué le sujet avec une toulousaine devenue ministre, Nicole Belloubet. Dans les prochains jours, il doit rencontrer le patron de la fédération PS de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini.
L’ex sénateur a également abordé la question avec un candidat potentiel, Claude Raynal. Les deux hommes ont notamment discuté d’une formule : un ticket et deux candidats, un pour la mairie et un autre pour Toulouse Métropole. Jean-Pierre Bel n’est d’ailleurs pas favorable à cette solution. La semaine dernière, dans une brasserie toulousaine, Jean-Pierre Bel a également discuté « municipales » avec une figure du PS départemental.
Bref, Jean-Pierre Bel revendique un attachement quasiment viscéral à la ville Rose. Mais il n’est pas simplement fan des quais de la Daurabe ou du marché Victor Hugo. Il est véritablement impliqué dans la préparation des municipales. Jean-Pierre Bel suit de près l’actualité toulousaine. Il évoque une réunion dans le quartier de Matabiau et a une idée sur le bilan de Jean-Luc Moudenc : « Jean-Luc Moudenc n’a pas de bilan catastrophique. On cherche simplement un souffle, le souffle que mérite Toulouse et sa métropole. On ne voit pas bien ou veut en venir Jean-Luc Moudenc notamment sur les infrastructures de Transport. Il suffit de voir la 3ème ligne de Métro ».
Jean-Pierre Bel « pense que la gauche ça existe toujours ». Il ne souhaite pas simplement que la gauche reprenne Toulouse. Le socialiste, proche de François Hollande, a des idées sur la méthode. Jean-Pierre Bel est convaincu qu’il faut « aller très vite ». Il fixe même une échéance : « vers l’été ». Jean-Pierre Bel dresse un portrait-type du candidat : « un candidat naturel qui ne fait pas forcément consensus mais qui est capable de parler avec tout le monde ».
Jean-Pierre Bel « reconnaît que l’alchimie est compliquée ». Mais, pour le socialiste, une seule option est possible : « le candidat devra rassembler ».
Pas de commentaire sur la candidate PS quasi déclarée, Nadia Pellefigue. Une simple observation qui se veut générale et impersonnelle : « il ne faut pas s’enfermer dans la Fédération socialiste, la gauche a évolué ». Jean-Pierre Bel dessine-t-il son propre portrait en parlant d’un candidat rassembleur et « naturel » ? Le socialiste botte en touche et se contente d’une évidence : » je ne me désintéresse pas » des municipales.
C’est le moins que l’on puisse dire. Son entourage est plus direct : « bien sur il a envie d’y aller ».
Laurent Dubois (@laurentdub)
29 Mai
Du glyphosate moins cher. La députée En Marche ! du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas a déposé un amendement pour solder l’herbicide mais aussi tous les produits phythosantaires.
Deux mois de solde sur le glyphosate. C’est l’idée défendue par la députée En Marche ! du Tarn. Marie-Christine Verdier-Jouclas a déposé un amendement afin de permettre aux agriculteurs d’acheter des produits phytosanitaires moins cher. Un de ses collègues, s’est écrié : « c’est une blague ! ».
Mais la députée tarnaise est parfaitement sérieuse :
On veut redonner du pouvoir d’achat aux agriculteurs…permettons-leur d’acheter à un prix inférieur des produits phytosanitaires. Mon amendement vise à maintenir des rabais à la manière des soldes
Un des collègues de Marie-Christine Verdier-Jouclas n’a pas été convaincu. C’est le moins que l’on puisse dire : » ceux qui font des bénéfices avec le vente de tels produits, ce sont les firmes ! Pour les agriculteurs s’est toujours plus cher. Quand il y a des rabais, les firmes se rattrapent sur le reste ».
Le contradicteur de la députée n’est pas dans l’opposition. Matthieu Orphelin est membre, comme Marie-Christine Verdier-Jouclas, de la majorité parlementaire.
Favorable à l’interdiction du glyphosate, le député du Maine-et-Loire aurait pu rajouter un point. Un produit phytosanitaire phare (le Roundup, commercialisé par la compagnie américaine Monsanto) est classé « cancérigène probable » par l’Organisation Mondiale de la Santé.
NB : Marie-Christine Verdier-Jouclas est élue dans une terre viticole et la députée est membre du groupe « vin, viticulture et œnologie » à l’Assemblée.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Le gouvernement a rejeté un amendement visant à interdire le glyphosate. Deux députées de la Haute-Garonne étaient signataires du texte.
C’était une promesse d’Emmanuel Macron. La France devait interdire un herbicide controversé, le glyphosate. Malgré un engagement présidentiel, le gouvernement recule. Le ministre de l’Agriculture rejette deux amendement qui restreignaient l’emploi du principe actif. Un des amendements a été déposé par un membre de la majorité, Mathieu Orphelin.
La sortie du #glyphosate ne sera pas inscrite dans la loi. Cela ne minimise pas les autres avancées obtenues (pour prix justes et pour alimentation durable) mais c’est à mes yeux un RV manqué et une vraie déception car l’urgence écologique et de chgt modèle agricole est si forte. pic.twitter.com/aXuEzNCfKc
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 29 mai 2018
Le texte, défendu par plusieurs parlementaires En Marche !, prévoyait de mettre un point final en 2021, avec des dérogations jusqu’en 2023.
LE GLYPHOSATE AUTORISÉ.
Le dessin du Monde de ce mardi 29 mai. pic.twitter.com/yBXpMdTbH9— PLANTU (@plantu) 29 mai 2018
L’amendement a été rejeté par 63 voix mais 20 députés ont voté « pour ». Parmi les défenseurs de l’interdiction du glyphosate, on compte deux députées En Marche ! de la Haute-Garonne : Sandrine Mörch et Elisabeth Toutut-Picard.
Contactés par France 3 Occitanie, les deux parlementaires n’ont pas souhaité réagir.
A noter que 5 députés (En Marche ! et Les Républicains) de notre région ont voté « contre’ l’amendement défendu par leurs 2 collègues de la Haute-Garonne : Arnaud Viala (Aveyron), Marie-Christine Verdier-Jouclas (Tarn), Philippe Huppé (Hérault), Nicolas Dumoulin (Hérault), Olivier Gaillard (Gard).
Laurent Dubois (@laurentdub)
Le premier ministre, Edouard Philippe, devait se rendre à Toulouse ce vendredi 1er juin. Le déplacement est reporté.
Le premier ministre a répondu à l’invitation de Jean-Luc Moudenc. Un déplacement était prévu pour le vendredi 1er juin. Mais, pour des raisons d’agenda, la visite est reportée. Du côté de Matignon, une seule précision : « ce sera très vite ». Le déplacement pourrait se dérouler la semaine prochaine. Le programme ne change pas. Edouard Philippe va signer un pacte budgétaire entre Toulouse Métropole et l’Etat. La signature doit se dérouler dans le village de Mondouzil.
Laurent Dubois (@laurentdub)
28 Mai
Le nouveau parti Radical doit élire son nouveau président départemental en Haute-Garonne. Cette élection interne est un vrai test politique.
En décembre dernier, le radicaux se sont réunifiés. En Haute-Garonne, la création d’un nouveau parti a maintenu l’ancienne organisation. Deux présidents cohabitent, un ex-radical de gauche et un ex-Valoisien. Cette période de transition se termine. Les militants (320 à 330 votants) vont départager les deux sortants qui sont concurrents. Le scrutin est prévu pour le 1er juin.
Jean-Jacques Bolzan et Pierre-Nicolas Bapt viennent d’envoyer leurs professions de foi.
Sur le papier, le favori est Pierre-Nicolas Bapt. Les militants ex-PRG sont les plus nombreux. Un cadre du parti chiffre le rapport de force à 2/3 – 1/3. 2/3 pour Bapt et 1/3 pour Bolzan.
Néanmoins, Jean-Jacques Bolzan dispose d’un atout : ses mandats de conseiller régional et d’adjoint à la mairie de Toulouse. L’ex-Valoisien dispose d’un poids politique. ll transforme ce CV en argument de campagne.
Selon nos informations, un autre point peut peser sur les urnes. L’élu toulousain pourrait bénéficier du soutien de la présidente du parti, Sylvia Pinel. Jean-Jacques Bolzan siège actuellement au sein du groupe de la Droite et du Centre au conseil régional. L’élu pourrait rejoindre le groupe créé par Sylvia Pinel au sein de l’assemblée régionale. Deux autres élus sont susceptibles de suivre . Ce transfert peut rapporter à Jean-Jacques Bolzan un soutien de poids, celui de Sylvia Pinel.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Un syndicat dénonce une « injustice sociale » dans la communauté de communes Terres du Lauragais. Les agents subissent une baisse de revenus. Dans le même temps, les élus ont augmenté leurs indemnités.
La naissance est récente. La communauté de communes « Terres de Lauragais » a été portée sur les fonds baptismaux en 2017. Elle est née de la fusion de 3 intercommunalités (Cœur Lauragais, Cap Lauragais, CalaurSud) et regroupe 58 communes. Ses premiers pas ne se déroulent pas le calme et la sérénité.
Un syndicat, Sud-Solidaires, dénonce une véritable lutte des « classes ». Des agents subiraient une baisse de leur régime indemnitaire. En revanche, les élus ont augmenté leurs indemnités.
Le syndicat a sorti la calculatrice. La communauté de communes refuse d’attribuer une prime compensatoire. Sans cette prime, les revenus des agents vont baisser et le financement de la compensation correspond « pile-poil au montant de l’augmentation des indemnités des élus sur 8 mois ».
Le Syndicat reprend le chiffrage de la prime par Terre de Lauragais (40 000 euros par an) et fait un parallèle entre ce montant et les indemnités perçues par les élus (180 612 euros par an).
Sud-Solidaire enfonce le clou en soulignant que « les élus se sont octroyés le maximum, alors qu’ils pouvaient faire moins ». Le syndicat rend également public les indemnités brutes du président de la communauté de communes (2610 euros en plus d’une indemnité de maire, 1664 euros) et des vice-présidents (957 euros)
Laurent Dubois (@laurentdub)
Une buraliste albigeoise a refusé de délivrer un colis postal à une femme portant un voile. Une procédure judiciaire est ouverte. Pour le Front National, il s’agit d’un « procès politique ».
A Albi, une commerçante est poursuivie en justice pour « discrimination religieuse ». La buraliste s’est opposée à la remise d’un colis postal à une femme voilée. Motif : l’impossibilité de vérifier son identité. Une plainte a été déposée. Une audience s’est tenue, le 24 mai dernier, devant le tribunal correctionnel. Le parquet a requis 3 000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis.
Plusieurs associations soutiennent la plaignante. Le conseiller régional FN, Frédéric Cabrolier, estime que ce soutien dénature la procédure judiciaire :
L’objet de ces 2 associations qui luttent contre l’islamophobie ou le racisme alors que cette affaire relève de la liberté d’un commerçant de servir ou non une personne au visage non entièrement découvert dans son commerce lors d’un contrôle d’identité, montre que ce procès est utilisé pour faire avancer une cause étrangère à l’Etat de droit.
Pour l’élu Frontiste, un autre « indice » prouve la « politisation » de la procédure :
Le fait que les quatre femmes voilées qui se sont portées parties civiles et leur comité de soutien étaient en grande partie voilé pendant l’audience , montre que ce procès relevait plus du politique que du droit.
Depuis la loi du 11 octobre 2010, un texte interdit de dissimuler son visage dans l’espace à l’aide, d’un masque, d’une cagoule ou d’un voile islamiste intégral. En revanche, le port d’un voile n’entre pas dans la champs d’application de la législation. C’est ce qui explique que des femmes voilées peuvent assister à une audience dans un tribunal.
Laurent Dubois (@laurentdub)
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