Ce lundi après-midi, à l’Espace Vanel, syndicats de cheminots, représentants de collectivités territoriales, et du monde économique (CCI notamment) se retrouvent pour un débat sur le service public ferroviaire. Mais les organisateurs regrettent l’absence de représentants du mouvement d’Emmanuel Macron.
Gare Matabiau, Toulouse. Photo Michel Viala Max PPP
« Notre but était d’avoir un débat constructif et contradictoire. C’est dommage » regrette Johann Bedel Navarro. « On va quand même exposer nos positions et puis avec la présence de la Métropole, du Département et de la Région, il y aura des prises de parole politiques. Mais c’est toute l’intersyndicale qui déplore l’absence d’un représentant de la majorité » le représentant de la CFDT Cheminots.
« J’avais joint le député Jean-François Portarrieu qui avait d’abord accepté puis a annulé sa venue arguant de raisons d’agenda et de consultation de cheminots » explique le secrétaire départemental du Parti Communiste. « J’ai l’impression que c’est une stratégie d’évitement » affirme Pierre Lacaze. Jean-François Portarrieu s’en défend.
Un débat sur l’avenir du ferroviaire ou sur la réforme de la SNCF ? »
« J’ai été invité par un parti politique, le PC, à un débat sur l’avenir de ferroviaire : la LGV, le TER et le Fret. A l’arrivée, je découvre qu’il y aura une intersyndicale et que le thème de la rencontre est la réforme de la SNCF. Si c’est pour refaire le débat qui a déjà eu lieu devant l’assemblée nationale, ça ne m’intéresse pas. En revanche si c’est pour parler de l’avenir du rail, je suis toujours preneur et j’ai des choses à dire et à entendre, ma circonscription étant concernée par la LGV » argumente le député LREM.
Un autre Député En Marche du département avait également été joint par le leader départemental du PC. Mickaël Nogal a lui aussi décliné. « C’est réellement une question d’agenda. Je coordonne le projet de loi ELAN sur le logement. Il y a 2000 amendements déposés et le débat débute demain » se justifie-t-il. « Je n’ai jamais refusé de débattre. On est là pour ça » assure-t-il.
Du débat oui mais pas dans n’importe quelles conditions pour d’autres. Monique Iborra, elle aussi, a été contactée. Son agenda ne lui permet pas plus d’être présente mais elle avance une autre raison à son absence. Elle qualifie le débat de « mélange des genres, la rencontre étant co-organisée entre le Parti Communiste et la CGT pour l’intersyndicale ».
Qui à part les députés ? »
« C’est l’intersyndicale qui organise, pas nous » rétorque Pierre Lacaze. « Nous, on a réservé l’Espace Vanel et on leur a mis à disposition » explique-t-il avant de poursuivre. « Je crois surtout que le gouvernement est en grande difficulté sur le fond de sa réforme. Et il y a aussi chez En Marche une crainte sur la maîtrise du sujet ».
Alors qui chez En Marche à part des députés apparemment très pris à l’assemblée pour participer à un tel débat public ? « C’est toute la question actuelle sur la structuration de notre mouvement. Nos seuls élus l’ont été aux Législatives » relève Mickaël Nogal. Quoi qu’il en soit, côté gouvernement et En Marche, rien de mieux que les Ministres eux-mêmes pour répondre directement aux interrogations des citoyens. Jeudi, ils seront trois dans la région à s’y atteler dont…la Ministre des Transports. Dommage qu’Elisabeth Borne ne soit pas venue trois jours plus tôt doivent se dire les organisateurs du débat sur le rail.
Patrick Noviello (@patnoviello)