11 Déc

Lettre ouverte d’un militant à la présidente de l’ex-PRG, Sylvia Pinel : « Là Sylvia, trop, c’est trop ! »

Un militant déchire sa carte du Parti Radical de Gauche  et écrit à la présidente de l’ex PRG, Sylvia Pinel. La réunification des radicaux n’est pas la seule raison de cette démission. L’action politique de Sylvia Pinel est également épinglée.

Sylvia Pinel, députée et ex-présidente du PRG; Photo : AFP/Pavani

Sylvia Pinel, députée et ex-présidente du PRG; Photo : AFP/Pavani

La lettre fait le tour des réseaux sociaux. Postée sur Facebook, elle circule de mains en mains ou plutôt de messagerie en messagerie. Elle est signée par un adhérent du Parti Radical de Gauche ou, plus précisément, par un ex-militant du PRG. En effet, l’objet du courrier adressé à Sylvia Pinel est de présenter une démission. Après 10 ans dans les rangs des radicaux de gauche, un militant quitte le PRG. Ce départ est justifié par l’actualité du moment, à savoir la réunification des radicaux :

Nous nous sommes retrouvés à entamer des discussions « très poussées » avec le Parti Radical, nos cousins de droite. Dans la foulée de cette nouvelle apprise par la presse, nous avons su qu’un calendrier de fusion des deux partis était envisagé et qu’une date pour un « congrès de la réunification » était plus ou moins arrêtée…tu ne t’es même pas souciée du point de vue des militants. Jamais on ne nous a demandé notre avis sur ce rapprochement et/ou ses modalités. Et ce n’est pas le simulacre de consultation qui me fera dire le contraire. Là Sylvia, trop c’est trop !

Les conditions de la Fusion entre radicaux et la création d’un nouveau Mouvement radical ne sont pas les seuls griefs. Au delà de la méthode, c’est l’idée même d’une « maison commune » qui est critiquée :

Quand on réunit deux partis avec pour seule stratégie politique la réunification à marché forcée pour permettre aux dirigeants de l’un et de l’autre de ne pas disparaître…on court à la ruine collective.

Le « démissionnaire » ne justifie pas simplement sa décision par le baptême, ce samedi 9 décembre, d’un nouveau parti radical. Un parti qui revendique d’aller « d’Alain Juppé à Manuel Valls ». L’action et le bilan de Sylvia Pinel sont visés. Dès la première phrase de son courrier, l’ex-militant confesse avoir « beaucoup d’amertume ». Cet aveu se confirme pleinement s’agissant du rôle joué par Sylvia Pinel dans la réunion de la famille radicale.

En un an, tu as détruit tout ce que tes prédécesseurs avaient patiemment construit. Tu as dilapidé ce que les militants comme moi avaient pu mettre de leur énergie et de leur temps personnel pour faire vivre nos valeurs sur le terrain, de campagne en campagne, et au quotidien. Et pour finir, tu as choisi d’enterrer un parti que des hommes et des femmes (j’ai une pensée pour Robert Fabre et Michel Crépeau) ont contribué à ancrer dans le paysage politique par le biais d’alliances naturelles pour constituer des majorités sur des idées et des valeurs communes et dans le rassemblement clairement à gauche

Evidemment, la position d’un seul militant ne constitue pas un mouvement de fond. Mais le mécontentement est réel dans les rangs du PRG. Dans le fief radical de gauche du Tarn-et-Garonne, des militants ont quitté le parti. En Haute-Garonne, la fédération a adopté à une large majorité le principe d’une Réunification des Radicaux. Mais, là aussi, des oppositions se sont exprimées. La députée européenne de l’Hérault, Virginie Rozière, a publiquement exprimé son refus d’une fusion entre radicaux de gauche et radicaux de droite.

Laurent Dubois (@laurentdub)