Le procédé est désormais classique : interpeller tous les candidats ou du moins ceux estimés comme « les principaux » puis, en fonction de leur réponse, éclairer ses adhérents en vue du jour du vote. Organismes œuvrant pour les personnes handicapées, associations féministes, etc… La liste est longue. Cette semaine ce sont les collectifs et associations de défense de l’environnement qui ont rendu leur verdict.
L’écologie est sans doute l’un des marqueurs les plus fort de cette campagne des Municipales. Tous les maires sortants se targuent d’avoir été les édiles les plus écologistes de l’histoire de leur ville. Et pour cause… La prise de conscience environnementale des élus locaux a véritablement démarré ces dernières six années. Enfin les canicules à répétition de cet été ont fait leur œuvre. « Végétaliser », « créer des zones de fraîcheur », « limiter la pollution automobile », « développer le réseau cyclable » sont devenus autant de punchlines servant d’arguments électoraux.
Et le gagnant est… »
Cette semaine donc le collectif « Urgence Climatique Toulouse » et le « Réseau Action Climat » ont rendu leurs synthèses après avoir questionné certains candidats aux municipales toulousaines (« les principaux » selon eux). Première surprise : pour Réseau Action Climat, ce n’est pas la liste emmenée par Antoine Maurice d’Europe Ecologie Les Verts qui arrive en tête mais celle de la socialiste Nadia Pellefigue. « Le programme de Nadia Pellefigue (PS) se démarque car il reprend les mesures indispensables à mettre en place face à l’urgence climatique » précise le compte-rendu. »
Pierre Cohen (GénérationS) et Jean-Luc Moudenc (Les Républicains) restent derrière, assez vertement critiqués : « Ils dénotent en proposant tous les deux des programmes flous dans les objectifs et pas assez ambitieux notamment sur les questions de la production et de la maitrise de l’énergie ainsi que sur l’agriculture et sur l’alimentation durables. Alors que la mobilité reste l’enjeu climatique principal pour la ville de Toulouse, Jean-Luc Moudenc fait fausse route en proposant de développer le stationnement et donc de favoriser la voiture individuelle. »
Le citoyen aussi responsable »
Moins de surprise du côté d’Urgence Climatique. « Archipel Citoyen» sans être classé officiellement numéro 1 affiche le plus de voyants au vert, talonné par « Une Nouvelle Energie ». Pour sa défense, le maire sortant et sa liste « Aimer Toulouse » expliquaient en répondant au questionnaire qu’ils ne pouvaient alors pas faire état de leurs projets, « en réservant la primeur aux toulousains ». Jean-Luc Moudenc a également opposé une autre réserve quant au questionnaire : « Il s’agit de cibles statistiques, extrêmement ambitieuses, qui, pour la plupart ne sont pas réalisables par les efforts de la collectivité seule et impliquent un changement de mode de vie très important de l’ensemble de la population. »
Alors qui lavera plus vert que vert ? Une seule solution pour le savoir : rendez-vous dans six ans. Les promesses électorales sont une chose, les réaliser en est une autre. Nul doute que la règlementation nationale va évoluer durant le mandat municipal à venir et encouragera l’action pour l’environnement. Seulement le citoyen lui, s’impliquera-t-il ? Entre les bonnes intentions et l’action, là encore le passage au vert est paradoxalement quelque chose qui se mûrit.
Patrick Noviello (@patnoviello)