A Toulouse, les candidats multiplient les propositions écologiques. En revanche, c’est « service minimum » sur la fiscalité locale.
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Bouclier végétal, piste cyclable ou zone piéton. Les Municipales prennent, dans la ville Rose, un forte coloration verte. Les candidats se disputent le label du programme le plus écolo. En revanche, les 170 000 contribuables assujettis à la taxe foncière ou les plus de 30 000 TPE, PME et commerces redevables de la fiscalité des entreprises sont passées à la « trappe ». Les Toulousains doivent-ils s’attendre à la hausse de leurs impôts locaux ou, au contraire, à une stabilité ? Les candidats en campagne n’apportent pas clairement de réponses.
Toulouse n’est pas la seule ville où la campagne des municipales passe à côté de la fiscalité. C’est, en partie, compréhensible. Les communes se contentent de voter un taux et la disparition programmée de la taxe d’habitation relativise l’impact de la question fiscale. Mais les impôts locaux restent un vrai sujet. Surtout à Toulouse, ou l’augmentation de la fiscalité, en début de mandat de Jean-Luc Moudenc, a marqué les esprits.
Les impôts des Toulousains, un thème de campagne en 2014
En 2014, Jean-Luc Moudenc a pris des engagements en matière fiscale : révision du taux de la contribution foncière des entreprises (CFE) et aucune augmentation des impôts. Une fois l’élection acquise, ces promesses ont été revues à la baisse ou plutôt à la hausse : +9% pour la CFE en 2015 et, la même année, augmentation de 15% des taux pour les taxes foncières et d’habitation.
Dans ce contexte, on pouvait s’attendre, lors de la campagne de 2020, à un débat sur la fiscalité. Au moins pour mettre sur la table le bilan fiscal du maire sortant. En novembre dernier, la candidate socialiste, Nadia Pellefigue, a tiré à boulets rouges sur la politique fiscale de Jean-Luc Moudenc. Mais il s’agissait d’une simple « punchline ».
La fiscalité locale, passée à la trappe en 2020
Sur le terrain des propositions, c’est le « silence radio ». Jean-Luc Moudenc a mis en avant une « fiscalité zéro » pour les start-up. En revanche, dans le programme économique de ses concurrents, pas de référence fiscale. La candidate socialiste, Nadia Pellefigue, plaide pour une offre locale et le « Made in Toulouse ». Mais la vice-présidente du conseil régional, en charge de l’économie, n’évoque pas la question de la trajectoire fiscale de Toulouse et de sa métropole.
La liste Archipel Citoyen a un projet économique de transition écologique et défend la création d’une zone « zéro chômeur ». S’agissant de l’évolution de la taxe foncière, la feuille reste blanche. Même constat du côté de la dernière et 4e liste de gauche entrée en campagne. Toulouse anticapitaliste (soutenue par le NPA) veut ‘municipaliser » la gestion de l’eau. Mais aucune allusion à la fiscalité locale.
Un candidat évoque des propositions fiscales. Il s’agit du représentant du Modem, Franck Biasotto. Mais, contacté par France 3 Occitanie, il précise qu’elles seront dévoilées lors d’une rencontre avec une organisation patronale, la CPME de la Haute-Garonne.
France 3 Occitanie a contacté l’ensemble des candidats pour connaître leur position sur la fiscalité. La tête de liste du Rassemblement National a répondu. Quentin Lamotte propose « une pause fiscale durant le prochain mandat » et annonce, en cas de victoire, « un audit complet des finances de la ville pour voir s’il est possible de revenir sur les hausses d’impôts instaurées par le maire sortant ».
S’agissant de la fiscalité des entreprises, Quentin Lamotte, précise : « il faut bien évidemment appliquer le dispositif gouvernemental permettant une éxonération pour les jeunes entreprises innovantes, pendant 7 ans ».
Il reste encore 6 semaines avant le 1er tour. Les feuilles d’impôts des Toulousains peuvent encore s’inviter dans la campagne.
Mais, pour le moment, la fiscalité reste la grande absente des municipales de 2020.
Laurent Dubois (@laurentdub)