15 Sep

Aude : un vrai citoyen sur la liste « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel

La liste « Citoyens du Midi » a enfin un citoyen sur ses listes. Aujourd’hui, à Carcassonne, Philippe Saurel présente son leader départemental et ce n’est pas un élu. Serge Loubet a été le maire de sa commune, Aragon. Mais le viticulteur et ancienne figure de l’ASC XIII n’a pas de mandat.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

A la différence du Tarn, du Gard, des Pyrénées Orientales, de l’Aveyron et du Lot, l’Aude correspond aux « canons » du renouvellement citoyen vanté et voulu par Philippe Saurel. Les adversaires du maire de Montpellier critiquent des listes départementales composées de cumulards ou de « recyclés » du PS.

S’agissant de Serge Loubet, c’est un « saurélien » qui passe ses journées dans les vignes ou à s’occuper l’association (Association Tutélaire Départementale des Inadaptés) dont il est le directeur.

Pour Philippe Saurel, l’Aude n’était pas un terrain facile. Il avait en face de lui une véritable forteresse socialiste qui ne cachait pas ses intentions de « bloquer » les investitures du maire de Montpellier.

Le PS et le président du département, André Viola tiennent fermement le territoire. La fédération socialiste est très structurée et puissante. Le PS national en sait quelque chose. Suite à un accord avec le parti de Jean-Michel Baylet, la tête de liste PS-PRG devait être le maire radical de Gruissan, Didier Codorniou. Face à la résistance et au refus (lié à un vieux contentieux remontant aux régionales de 2010) des socialistes audois, l’ancien international de rugby s’est fait plaquer au sol. Il va devoir reculer en seconde position.

Dans cet environnement, la marge de manœuvre de Philippe Saurel était étroite.

Si, parmi tous les départements de la Grande Région, les « Citoyens du Midi » ne devaient pas avoir un élu comme leader départemental, c’est bien dans l’Aude. Seuls l’Ariège et le Gers peuvent « revendiquer » une telle maitrise des réseaux de maires et d’élus locaux par le PS.

Serge Loubet doit maintenant compléter la liste audoise. Il va devoir trouver 11 co-listiers.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

Edito : La bataille de la ruralité

François Hollande lors du "comité interministériel aux ruralités" à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

François Hollande lors du « comité interministériel aux ruralités » à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

 

« Nous sommes tous des ruraux » semblent lancer, à l’unisson, les candidats. Alors évidemment certains vous diront « Oui mais nous, nous l’étions avant eux ». Quoi qu’il en soit, en attendant la désertification médicale se poursuit, les Points Postes continuent de fleurir là où les agences ont disparu, les administrations, perceptions et autres gendarmeries battent en retraite. Sans compter sur la baisse des dotations d’état aux collectivités qui ne frappent pas exactement au même niveau le petit maire de village et le président de Métropole.

Mais  entendez-vous dans nos campagnes  scander nos candidats qui disent avoir LA solution. Même le Front National s’y met, lui dont les représentants n’avaient semblent-ils aucun élément de langage en la matière lors des dernières Départementales (je vous invite à revoir nos débats d’alors).  « Le développement des circuits courts. Il doit y avoir une vraie politique régionale en la matière. Il faut rapprocher la production des lieux de consommation. Il faut des aides massives pour favoriser le concept. C’est bon pour l’environnement, pour les revenus des agriculteurs et cela favorise le fameux « patriotisme économique » explique Louis Aliot à Laurent Dubois (voir interview ci-dessous).

La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques

Carole Delga et Martin Malvy, eux, se sont offert un dimanche en Lozère. Pas moins de 11 présidents de départements et des élus socialistes les ont rejoints pour s‘entendre dire par la tête de liste PS-PRG : « La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques. Nous devons convenir ensemble d’une gouvernance originale entre la Région et les départements. » Et l’actuel président socialiste de Midi-Pyrénées d’aller encore plus loin : « Les métropoles ont davantage besoin de la ruralité que la ruralité des métropoles pourvu que l’on en soit toujours solidaire, que l’on y maintienne ou que l’on y développe les activités et les Services auxquels elle a droit.  »

Et le gouvernement de battre la campagne à son tour ce lundi. Un comité interministériel s’est tenu à Vesoul en présence de François Hollande. Un gouvernement qui devrait monter en puissance en termes de représentations dans le cadre des régionales. En atteste Manuel Valls venu inaugurer…le Grand Presbytère restauré en salle d’exposition sur les terres de Carole Delga vendredi dernier dans le Comminges.

Nul doute que ceux dont les programmes sont encore en cour d’élaboration, notamment via des plateformes participatives, comme celui de l’Alternative d’EELV et du Front de Gauche, se positionneront aussi sur cette thématique de la ruralité. Ainsi ceux à qui la notoriété manque sur le territoire engrangent les kilomètres de routes Départementales à l’image de Philippe Saurel (DVG), Dominique Reynié (LR/UDI) ou encore Damien Lempereur (DLF).

Au delà du duel Toulouse/Montpellier

Montrer que les Régionales ce ne sont pas simplement l’affrontement de deux métropoles, Toulouse et Montpellier, pour savoir qui aura la plus grosse part du gâteau. Voilà l’objectif que se sont fixés la plupart des Etats-Majors. Sous peine que de nombreuses voix leur manquent.

La campagne se gagnerait-elle d’abord à la campagne ? La question mérite d’être posée tant l’électeur rural même si souvent isolé ne boude pas l’isoloir. Seulement cette fois-ci, il va falloir certainement redoubler d’attention à son égard. Des promesses, les villageois de notre région en ont entendues beaucoup ces derniers scrutins. Souvent beaucoup de crédits ont été dépensés pour à l’arrivée peu de service ou de dynamisme retrouvés. La ruralité en politique : une sempiternelle terre de labourage électoral.

Patrick Noviello

14 Sep

Guilhem Seyries (Parti de Gauche) :  » les reniements du gouvernement font monter le FN »

L’avenir du Front de Gauche après une « Fête de l’Huma » agitée. L’analyse du Parti de Gauche face au risque du Front National. Faut-il rejoindre le PS au 2nd tour ? L’avenir de du « Projet En Commun » entre le Front de Gauche et Europe-Ecologie. Le chef de file du Parti de Gauche en Midi-Pyrénées, Guilhem Seyriès, répond aux questions qui agitent le début de la semaine et qui conditionnent les  prochains mois.

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Régionales 2015 – Dimanche, lors de la « Fête de l’Huma », le patron du PC, Pierre Laurent, a contesté Jean-Luc Mélenchon. La presse parle d’un risque de dislocation du Front de Gauche. Vous craignez un schisme ?

Guilhem Seyriès. Le Front de Gauche est une construction qui a apporté un nouveau souffle. Avec 12% lors de la présidentielle de 2012 cette stratégie a été confortée. Mais c’est un outil nécessaire mais pas suffisant. Selon les régions toutes les forces ne sont pas homogènes et tout cela va entrer en cohérence.

Régionales 2015 – Les turbulences nationales peuvent-elles secouer l’expérience régionale du « Projet En Commun » ? 

Guilhem Seyriès. Une cohérence se met en place. Europe Ecologie a évolué. Au départ, ils étaient très solitaires et ils ont modifié leur ligne. Ils sont disponibles pour un large rassemblement. Tout le monde pense que l’union est nécessaire.

Régionales 2015 – Le PS appelle à une union de toute la gauche au 1er tour pour faire face au FN. Votre réaction.

Guilhem Seyriès. Les déclarations de Cambadélis (NDLR 1er secrétaire du PS) sont celles d’un capitaine qui sait que son bateau prend l’eau. C’est de la tactique. Cette tactique le déshonore. Le seul argument pour faire l’union de la gauche est de brandir l’épouvantail du FN. Le PS ferait mieux de se poser les vraies questions. Ce qui fait progresser le FN ce n’est pas l’union ou pas l’union. Ce sont les reniements du gouvernement.

Régionales 2015- Le PC et EELV sont prêts à rallier le PS au 2nd Tour. Ou du moins ils n’excluent pas un ralliement. Quelle est votre position ?

Guilhem Seyriès. Nous verrons le soir du 2nd tour et chacun devra prendre ses responsabilités. Si nous arrivons en tête Carole Delga devra prendre ses responsabilités. Une chose est certaine. Nous voulons une politique régionale indépendante de la politique gouvernementale. Le contre-exemple c’est le Conseil Régional qui soutient la privatisation de Blagnac.  

Régionales 2015-Vous avez présenté le projet. Il vous reste à adopter un programme et à monter des listes. Où en êtes-vous ?

Guilhem Seyriès. Notre responsabilité est de créer un rassemblement qui propose une alternative citoyenne et qui ne soit pas une union politicienne. Nous devons dégager un chemin pour régler l’urgence sociale, l’urgence écologique et rétablir la souveraineté populaire sur les décisions politiques. Tout cela demande du temps et il faut trouver un équilibre entre toutes les composantes du « Projet En Commun »

Régionales 2015-La question de la tête de liste régionale est tranchée ? Ce sera Gérard Onesta ? Marie-Pierre Vieu ? Vous ?  

Guilhem Seyriès. Non elle n’est pas tranchée. Personne ne veut faire s’effondrer l’édifice sur cette question. Mais, pour autant, plusieurs candidatures peuvent être légitimes et aucune ne relève de l’évidence. Nous ne sommes pas dans les guerres de personnes. Ce qui compte c’est le respect du collectif ;

Régionales 2015-Philippe Saurel revendique, comme vous, une démarche citoyenne. Qu’en pensez-vous ?

Guilhem Seyriès. Je ne le connais pas personnellement. Mais je regarde ce qu’il fait dans sa mairie et nous n’avons pas la même conception des relations sociales. En démocratie nous avons besoin d’oxygène et de rompre avec les vieilles pratiques. Je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout. Mais ce que je vois c’est que sa liste c’est la liste des cumulards du Midi (NDRL : la liste de Philippe Saurel s’appelle « Les Citoyens du Midi »). Il parle de renouvellement des pratiques et de citoyenneté et il présente uniquement des maires, des conseillers départementaux ou des candidats qui ont été battus aux investitures au PS. C’est pas mieux du côté de Carole Delga qui cumule aussi et qui ne voit pas de problème à être à la fois présidente de région et députée. Les gens n’en peuvent plus de ses pratiques. Les citoyens ne veulent plus de cela.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

13 Sep

[Echo de campagne] « Aligot-Méluche » pour Gérard Onesta

Dimanche, toute la gauche a pris le ciel sur la tête. Les socialistes se sont réunis dans une Lozère douchée par la pluie. Mais ils ne sont pas les seuls. les écologistes, le Parti de Gauche, la gauche socialiste et le communistes ont eu les pieds dans la boue. La « gauche de la gauche » régionale s’est rendue à la Fête de l’Humanité. Une fête qui s’est déroulée sous des trombes d’eau.

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Pour Gérard Onesta, c’était une première. Le leader écolo a participé à plusieurs fêtes de L’Huma en région. Mais il a découvert aujourd’hui les immenses stands de la Courneuve. Il n’est pas monté seul. Marie Pierre Vieu (Front de Gauche), Guilhem Serieys (Parti de Gauche) et Myriam Martin (Ensemble!) ont également pris le chemin de la banlieue parisienne.

La délégation est montée avec le coeur léger. Elle revient, pour la bonne cause, avec un estomac lourd.

Le sondage rendu public jeudi  montre que l’alliance « Rouge-Verte » prend son envol.

En revanche, le collectif du « Projet En Commun » a du plomber son régime alimentaire

Il s’est restaurée sur le stand de l’Aveyron. A la place de la rituelle merguez, Gérard Onesta et ses camarades ont partagé un aligot avec Jean-Luc Mélenchon. Ce genre de plat peut contrarier les amateurs de menus végétaliens. Des menus très prisés dans le milieu écolo.

Ce n’est pas grave.

Gérard Onesta a bousculé, avec plaisir, ses habitudes gastronomiques.

Un accord avec le Front de Gauche vaut bien 545 Kcal. Pour le « Projet En Commun »,  l’heure du verdict approche. Ses différentes composantes vont devoir passer dans le dur. La phase de la présentation de la plateforme collaborative (pour reprendre le « jargon officiel) est validée. Mais il faut maintenant passer au programme et, plus difficile encore, à la confection des listes. Une confection qui doit assurer la représentativité de toutes les composantes : EELV, PC, PG, Occitanistes, Gauche Socialiste, Ensemble!

L’alchimie peut être explosive. Gérard Onesta a un atout dans sa manche : la détermination et la bonne volonté de Marie Pierre Vieu. La responsable du Front de Gauche parle d’une nécessité politique. Pour elle, pas de doute Verts et Rouges doivent s’unir. Ils n’ont pas le choix.

Mais un dérapage incontrôlé est toujours possible.

Un « Aligot-Méluche » à la Fête de l’Huma peut toujours aider.

Même si, lors de cette même fête, le patron des communistes, Pierre Laurent a taclé le Front de Gauche qui, en retour, boycotté le discours du leader du PC.

Décidément, les relations au sein de la gauche de la gauche sont plus épicées qu’une recette d’aligot.

Laurent Dubois

 

 

 

[Echo de campagne] Philippe Martin passe entre les gouttes

Violents orages sur le Languedoc-Roussillon. L’autoroute entre Montpellier et Clermont est coupée. Une partie de l’A 75 s’est effondrée. Ce n’est pas un temps à mettre un bus dehors. Et pourtant un convoi exceptionnel de Gersois rentre de la Lozère et se dirige actuellement vers Auch.

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A son bord des élus socialistes qui reviennent d’un rassemblement politique. Les proches et la famille de Philippe Martin peuvent se rassurer. L’ancien ministre et président du département passe entre les gouttes. Il vient d’envoyer un SMS :

Bien qu’un peu perturbé par l’épisode cévenole d’hier, et l’impossibilité matérielle pour certains élus de nos rejoindre, notre rassemblement des territoires a été un grand moment de mobilisation, d’engagements et de solidarité (engagement des 11 départements de gauche de mettre leurs services d’entretien des routes à disposition des départements sinistrés).

Visiblement, les nuages noirs n’ont pas empêché les échanges. Philippe Martin peut retrouver les rives du Gers avec le sens du devoir accompli. L’ancien ministre a activement préparé ce rendez-vous consacré à la ruralité. Il bénéficiait d’un double entrainement. Face aux intempéries, l’ancien ministre de François Hollande a pu bénéficier des conseils d’un spécialiste des  averses, bourrasques, parapluies retournés et lunettes trempées : le président de la République. Sur la question de la ruralité, il a prononcé un discours (appuyé sur sa pratique) lors de la récente visite de Manuel Valls dans le Gers.

 

Laurent Dubois

 

[L’interview du Dimanche] Louis Aliot : « un plan Marshall pour la ruralité »

Après un dimanche au Grau-du-Roi, dans le Gard, Louis Aliot se prépare pour un lundi toulousain. Demain, à 11 H 30, le leader régional du Front National va faire une conférence de presse place du Capitole. Au menu des propositions agricoles. Détail dans un entretien qui revient également sur le dernier sondage publié et la déclaration de Robert Ménard concernant les réfugiés venus de Syrie.

Louis Aliot Député européen et leader du FN pour les régionales 2015

Louis Aliot Député européen et leader du FN pour les régionales 2015

Régionales 2015 – Quel va être le menu de votre conférence de presse ?Vous venez à Toulouse pour présenter vos candidats en Haute-Garonne ?

Louis Aliot. Pas encore. La commission d’investiture interviendra le 21 septembre. Mais je peux vous dire que des femmes seront là. Je viens pour présenter un plan Marshall pour la ruralité. Il faut une aide massive pour les agriculteurs et notamment des aides à l’installation.

Régionales 2015–Vous pouvez être plus précis ? Vous pouvez citer une de vos propositions ?

Louis Aliot. Le développement des circuits courts. Il doit y avoir une vraie politique régionale en la matière. Il faut rapprocher la production des lieux de consommation. Il faut des aides massives pour favoriser le concept. C’est bon pour l’environnement, pour les revenus des agriculteurs et cela favorise le fameux « patriotisme économique ».

Régionales 2015–Jeudi dernier, un sondage OpinionWay pour « Europe-Ecologie » a été rendu public. Il vous donne en tête au 1er tour avec 27 % mais vous êtes battu au second tour. Votre réaction ?

Louis Aliot. C’est un excellent point de départ. On doit pouvoir accrocher les 30 points. Mais le point le plus important c’est que les sondages ne mesurent jamais les 2nd tours. Bien sur, ils fournissent des chiffres. Mais ils ne veulent rien dire car c’est une question de dynamique au 1er tour et les cartes sont rebattues en fonction du résultat des urnes. A gauche, je me demande comment vont faire Europe-Ecologie et le Front de gauche pour rejoindre le PS au 2nd tour après s’être combattu au 1er. Il ne suffira pas de dire que le programme, c’est la lutte contre le FN.

Régionales 2015–Votre adversaire c’est qui ? La gauche ? Dominique Reynié ?

Louis Aliot. C’est la gauche qui détient les 2 régions (NDLR Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). Mais c’est une gauche minoritaire et divisée. Je suis la seule alternative parce que je suis d’ici. Je connais parfaitement la mécanique des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. J’ai siégé dans les deux conseils régionaux. Et quant à Dominique Reynié, on se demande pourquoi il a échoué dans notre région. En plus, c’est un européaniste convaincu. Il aurait pu être sur la liste d’un Martin Malvy ou d’une Carole Delga.

Régionales 2015-L’accueil des réfugiés venus de Syrie occupe la Une de l’actualité. Pensez vous que le dossier va s’inviter dans la campagne des régionales ?

Louis Aliot. Oui cela peut jouer. J’attends de savoir si Carole Delga va en accueillir à Martres-Tolosane (NDRL commune de Haute-Garonne dont elle est maire). On n’entend pas Dominique Reynié qui ne dit rien sur le sujet. Mais, quand on va voir arriver des réfugiés dans les campagnes pour occuper des logements que les français espéraient occuper cela va faire réagir les habitants de la région. Je suis partisan du principe « charité bien ordonnée commence par soi même ».

Régionales 2015- Vous êtes d’accord avec la position du maire de Béziers, Robert Ménard ?

Louis Aliot. J’ai vu une vidéo dans laquelle Robert Ménard vient expulser avec des policiers municipaux des réfugiés qui occupent illégalement un logement. On doit commencer par là et faire respecter les lois. Après je pense que les maires de gauche qui veulent accueillir des réfugiés doivent commencer à le faire chez eux, à leur domicile, au lieu de le faire financer par le contribuable.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

11 Sep

[Echo de campagne] C’est loin, mais c’est le début de la vraie campagne

72 724 km2. Le chiffre est totalement abstrait pour l’immense majorité des midi-pyrénéeens et languedociens. Sauf pour une catégorie de la population : les élus socialistes. Ils connaissent la superficie d’une Grande Région qui porte bien son nom. Et pour cause.  Au gré des réunions, ils parcourent les départementales. La dernière en date s’est déroulée à Baziège, en Haute-Garonne et la première se situait dans l’Aude. Dimanche, les élus socialistes vont exploser le compteur kilométrique. Direction : la Lozère. 

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Saint Germain du Teil. Cette commune de Lozère est aux antipodes des Hautes-Pyrénées et du pays Catalan. Pourtant, dimanche, malgré une alerte météo concernant des pluies diluviennes, des cortèges d’élus départementaux et régionaux vont pendre leur bâton de pèlerin.

Le choix du lieu ne doit rien au hasard. Comme le précise le responsable « presse » de Carole Delga, Yvon Le Gall, la Lozère est une terre de conquête. Il a basculé à gauche lors des précédentes départementales. Une victoire, même très disputée, est toujours un signal positif. Surtout s’il s’agit d’une femme (Sophie Pantel) qui bat un cacique de droite (Jean-Paul Pourquier).

En plus, au delà du symbole, le choix d’une commune de 840 habitants, plantée sur un plateau qui s’ouvre sur l’Aubrac est un endroit idéal pour parler ruralité. Tant pis pour les kilomètres et (si Météo France ne se trompe pas) le risque d’aquaplaning.

Martin Malvy et Sylvia Pinel viendront en voiture. Mais Philippe Martin est bien un ancien ministre de l’Ecologie. Son bilan carbone va être « nickel ». Pour rejoindre les 10 autres présidents de départements invités, Philippe Martin a choisi d’affréter un bus. Via Michelin affiche 301 km et 4 heures 13 de route entre Auch et la destination lozérienne. Les gersois ont le temps d’arriver et de profiter de l’humour de Philippe Martin.

Chaque délégation départementale doit apporter des spécialités gastronomiques pour un buffet. Dans le cas (improbable) d’un assoupissement de Philippe Martin, la délégation du pays d’Artagnan pourra toujours « piocher » dans les vivres.

En tout cas, les gersois ne sont pas ceux qui vont avaler le plus de bitume.

Les Hauts-Pyrénéens et la Catalans détiendront la palme des kilomètres parcourus.

Mais, une fois arrivés, les participants vont assister à une première.

Pour la première fois, Carole Delga va parler « programme ».

Depuis des semaines, la tête de liste PS-PRG parcourt le terrain. Au risque de mener une « super-cantonale » à la place d’une vraie régionale.

En basculant dans les idées et les propositions, Carole Delga change de braquet et entre vraiment dans la campagne. Evidemment, l’essentiel n’est pas de le faire. Tout dépendra de ce qui va être dit.

A défaut d’être sur place, on jugera sur pièces.

Laurent Dubois

 

Philippe Saurel : « je ne fais pas de la politique avec des sondages »

Troisième sondage en moins de trois mois. Les chiffres ne sont pas bons pour Philippe Saurel. Le maire de Montpellier (tête de liste régionale pour les « Citoyens du Midi ») tombe à 8 % d’intentions de vote dans une étude réalisée par OpinionWay début septembre. C’est 1 à 3 points de moins que dans les précédents sondages. Quelle est la réaction de Philippe Saurel à cette mauvaise nouvelle ? Ce n’est que le début du commencement de la campagne. Mais en cas de mauvais sondages à répétition, Philippe Saurel pourrait-il renoncer ? Réponses.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Régionales 2015 – Votre réaction au sondage rendu public hier ?

Philippe Saurel. C’est un sondage fourni par les Verts. C’est une opération commandée et réussie pour « Europe Ecologie ». De toute manière, Gérard Onesta se couchera au 2nd tour avec le PS cela fera certainement plaisir aux électeurs du Front de Gauche (NDLR : un des composantes d’un « Projet en Commun » composé d’écologistes, de communistes et d’occitans).

Régionales 2015 – Vous êtes en pleine campagne de recrutement de vos têtes de listes départementales. Vous en avez désigné 5 et vous devez en trouver 8 de plus, sans parler de la centaine de candidats pour boucler votre liste. Ce mauvais sondage peut-il handicaper ces recrutements ?

Philippe Saurel. Ceux qui s’engagent avec moi sont des hommes et des femmes libres. Plus on leur tape dessus plus ils luttent. C’est l’effet inverse. Le sondage ne nous démobilise pas. Il décuple nos forces. Après le sondage, j’ai reçu 10 nouvelles demandes.

Régionales 2015 – Une succession de mauvais sondage peut vous faire renoncer ?

Philippe Saurel. Non. Parce que nous portons un nouveau modèle politique. C’est une nouvelle manière de faire de la politique que j’ai confirmée sur deux grands rendez-vous électoraux : la 8eme ville de France aux municipales et dans 4 cantons sur 5 aux départementales. Je ne fais pas de la politique avec des sondages. Mais au contact des gens.

Propos recueillis par Laurent Dubois

10 Sep

Edito : Demandez le programme !

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Hormis une incursion sur le thème de la sécurité faite par Dominique Reynié (Liste L-R) la semaine dernière et encore hier soir sur notre plateau, peu de propositions liées aux programmes filtrent des états-majors. « Les listes fin septembre, les programmes pas avant fin octobre » est souvent la réponse qui nous est faite.

Il parait en tout cas que ça cogite pour certains comme « l’Alternative en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées » (Front de gauche, EELV). Mais là encore, on est loin d’un programme précis : « Une équipe représentative régionale, composée de représentants des mouvements citoyens et de membres des organisations politiques, va donc se mettre en place dans les prochains jours pour travailler à la mise en œuvre de la campagne, à la poursuite de l’élaboration du programme, à la construction de listes de candidats et au choix d’une tête de liste et d’un collectif pluraliste de porte-paroles. »

La démocratie participative, thème cher à l’Alternative et prétexte invoqué par d’autres comme Philippe Saurel (Divers Gauche) ou encore Carole Delga (PS-PRG) à cette élaboration tardive des programmes. Chacune des équipes a mis en place des portails dits d’appel aux citoyens pour que tout potentiel électeur puisse y déposer ses idées ou ses doléances. Rien de mieux pour choisir les thèmes concernant que d’aller à la source ? On verra bien une fois le dépouillement fait de ces contributions numériques.

Sans compter sur le thème de société du moment : celui de l’accueil des migrants. Il n’est évidemment pas dans les compétences directes des régions même si Martin Malvy a annoncé en début de semaine que Midi-Pyrénées prendrait sa part dans l’aide aux réfugiés. Un accueil  qui anime les discussions et les débats de société et là encore diversement perçu par l’opinion. Selon plusieurs sondages, les français seraient très partagés sur la question, particulièrement en zone rurale. Un paramètre que les candidats vont devoir prendre en compte. Le Front National, lui, n’a pas attendu pour s’en emparer.

Cette absence de fond directement en lien avec nos régions ne risque-t-elle pas de réduire encore un peu plus voire d’anéantir tout intérêt des électeurs pour le scrutin de décembre prochain ? D’autant plus que la confusion s’installe dans les calendriers médiatiques nationaux. Ce qui fait vivre les pages politiques actuellement relève surtout de la Présidentielle de 2017 : Hollande va-t-il repartir, comment va se terminer la primaire à droite … Sur ce dernier thème, « Le Monde » de ce jour publie même une carte nationale des futures implantations des bureaux de vote pour ce scrutin qui désignera le candidat de la droite et du centre à la future Présidentielle…

Lycées, enseignement supérieur, Trains Express Régionaux, agriculture, tourisme… Quand ces thèmes régionaux primordiaux commenceront-ils à être abordés par les candidats ? Rapidement espérons-le. Sachant qu’en plus d’enregistrer les projets de chacune des listes, les citoyens devront aussi assimiler les nouveaux contours de leur région et un mode de scrutin de liste qui n’est pas des plus simples. Le tout à quelques jours des fêtes de fin d’années. Bref « autant croire au père Noël » peuvent se dire les plus désabusés de la chose politique !

 

Patrick Noviello

09 Sep

[Echo de campagne] Stupeur et tremblements autour d’une annulation des Régionales

Ce n’est pas encore la panique. Mais l’angoisse monte. Le 4eme tour des régionales risque d’être explosif. Le 4eme tour ? Les recours contentieux et le risque d’annulation du scrutin. Dans l’entourage des candidats, on tremble et on est stupéfait par la légèreté (irresponsable) de certains compétiteurs.

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A droite comme à gauche, certains s’interrogent et commencent sérieusement à s’alarmer du manque de sérieux de certains candidats. Le Code électoral peut devenir une grenade dégoupillée. Il est déconseillé de jongler avec la tenue des comptes de campagne ou l’utilisation des moyens des collectivités.

Du côté de Dominique Reynié, un sympathisant trouve hallucinant que le mandataire financier soit un ami du fils. Le fils du candidat de la droite et du centre. La valeur des comptes bancaires n’est pas indexée sur le nombre des années. Un jeune mandataire peut être un Mozart des factures. Mais, du côté de la commission des comptes de campagnes, le moindre couac est prohibé.

La commission exige un justificatif pour des dépenses de quelques euros. La campagne des régionales va coûter des centaines de milliers d’euros (même si Dominique Reynié part sur un budget de 70 000 euros). Cette montagne d’argent va se traduire par un monticule de factures. Gare aux pertes ou aux oublis.

Des candidats recrutent des salariés qui sont uniquement payés pour collecter les factures. C’est dire l’ampleur et la sensibilité de la tâche. Ainsi Europe Ecologie a une préposée aux justificatifs. Sans parler d’une mandataire qui sera doublée par un comptable national.

On est loin d’un job d’étudiant.

En toute hypothèse un expert comptable doit valider les comptes de campagnes. Par définition, il a fini d’user ses pantalons sur les bancs de la faculté et c’est un professionnel. Les comptes de Dominique Reynié passeront obligatoirement par cette « case ». Mais le comptable peut refuser de valider et il est toujours mieux de ficeler les choses en amont.

Autre risque « insensé » dans l’univers (juridique) impitoyable des campagnes électorales : l’utilisation des moyens publics.

Une voiture ministérielle ou appartenant à une mairie. Un agent territorial qui bosse pour un candidat sur son temps de travail. Un collaborateur de cabinet qui sert de directeur de campagne Tout cela peut couter cher. Très cher.

Sur le moment, c’est facile.

Inutile de sortir le portefeuille, le contribuable paye à la place des candidats. Seul problème. Il faut être très discret.

«Pas vu, pas pris ». Mais si on est pris, la foudre tombe. La foudre des tribunaux. Mais la colère populaire est plus redoutable encore. L’époque d’une certaine tolérance est révolue. Les électeurs ne supportent pas que l’on roule carrosse à leurs frais.

Visiblement, le message est passé. Depuis quelques temps, le quotidien de Jean-Michel Baylet précise que la ministre-candidate Pinel est en « visite privée » lorsqu’elle serre des mains sur les marchés de la Grande Région.

Difficile de vérifier la carte grise de sa voiture et l’identité du chauffeur. Mais cela démontre une prise de conscience. Il était temps. Sylvia Pinel sillonne la Grande Région, quasiment toutes les semaines, depuis des mois.

Autre cas sensible, celui de Philippe Saurel.

Le maire de Montpellier doit (totalement) dissocier son action locale de sa campagne régionale. Tout l’été, Philippe Saurel a parcouru Midi-Pyrénées. Il la fait avec sa voiture familiale. Mais il va devoir être d’une vigilance totale. Y compris dans les manifestations locales. Le maire ne doit pas faire la promotion du candidat. C’est schizophrène. Mais imparable.

La campagne débute à peine. Mais le scrutin s’annonce serré. Cela rend le Code Electoral encore plus pesant. La jurisprudence est constante. Les malversations sont, en quelque sorte, « couvertes » si les écarts de voix sont importants. Aucune annulation à craindre.

Mais, vu les premiers sondages, la victoire va se jouer dans un mouchoir de poche.

Ce serait « ballot » de perdre la Région pour des factures égarées ou d’un chauffeur qui se « trompe » d’employeur.

A bon entendeur…

Laurent Dubois