20 Sep

[Echo de campagne] Philippe Saurel résiste à la pression « amicale » de Manuel Valls

Le Sud est, décidément, le Centre des Régionales. Une nouvelle fois, Paris s’invite dans le scrutin. En juin dernier, le premier ministre avait personnellement « présidé », sous les Ors de Matignon, une réunion afin de dissuader le trublion Saurel, Aujourd’hui, dimanche 20 septembre, Manuel Valls intervient, de nouveau, dans l’élection et demande au maire de Montpellier de retirer sa candidature.

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

La réponse ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué de presse, Philippe Saurel déclare :

« Les élections régionales ne sont pas un énième congrès du PS, où aux cris d’unité, unité, unité, les militants se rangent derrière la patron. L’enjeu des Régionales est tout autre. Il s’agit de mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique »

Cette déclaration ressemble fortement à une fin de non recevoir.

D’après l’entourage du maire de Montpellier, le communique de presse est volontairement sybillin. Le ping-pong médiatique ne fait que commencer

Une interview dans Midi Libre (sorte de droit de réponse) devrait intervenir. En substance, Philippe Saurel devrait rappeler qu’on lui demande de rejoindre la famille socialiste uniquement quand cela arrange le gouvernement. Des décisions gouvernementales impactant Montpellier ont été prise sans que le maire de la ville ne soit consulter.

Dans son discours Manuel Valls met dans la balance son amitié avec Philippe Saurel.

Pour ce dernier, c’est très clair, l’amitié et la politique ne se confondent pas.

Philippe Saurel rappelle qu’il a été le mandataire de Manuel Valls lors des primaires (socialistes) de 2011. Il a été son répresentant dans l’Hérault et le score de l’actuel premier ministre dans ce département a, d’ailleurs, été – dixit Philippe Saurel « très bon ». C’est une façon détournée mais explicite de rappeler que Philippe Saurel a été un soutien précieux. Manuel Valls ne cache pas ses ambitions présidentielles pour l’après 2017. C’est également un moyen de souligner que, dans l’avenir, Manuel Valls pourrait avoir encore besoin du maire de la 8eme ville de France.

Néanmoins, malgré tout, le maire de Montpellier insiste sur un point. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, sa candidature aux régionales n’est pas du tout une affaire d’amitié.

En tout cas, la pression (plus vraiment amicale) du premier ministre ne va pas resserer les liens avec entre deux amis de (presque) 10 ans.

Laurent Dubois

 

[L’interview du Dimanche] José Bové : « je suis prêt à pousser la liste dans l’Aveyron »

Après une semaine à Bruxelles, comme tous les week-end, José Bové passe son dimanche à Montredon-du-Larzac. Avant de rejoindre ses terres aveyronaises, le député européen a accepté de répondre à une série de questions. Verts en fission et l’éclatement en « particules » d’Europe-Ecologie. Les Régionales et l’expérience « midi-pyrénéo-languedocienne » d’un arc-en-ciel allant des écolos au Front de Gauche. José Bové revient sur l’actualité de sa « famille » politique et  livre son regard sur le prochain rendez-vous électoral. L’ancien porte-parole de la Confédération paysanne s’exprime également sur la création d’une Nouvelle Région allant du Gers jusqu’à la Lozère. 

José Bové, député européen du Grand Sud Ouest

José Bové, député européen du Grand Sud Ouest

Régionale 2015 -Europe-Ecologie subit une série de démissions. Le président du groupe au Sénat, Jean-Vincent Placé et son homologue à l’Assemblée, François de Rugy ont démissionné. D’autres, moins connu, ont également déchiré leurs cartes. Simple péripétie ou vraie déchirure ?

José Bové. Je parle de l’extérieur. Je n’ai jamais été adhérent. J’ai fait le lien avec Danny (NDRL Daniel Cohen-Bendit) à Toulouse en 2008. Je suis à la fois dedans et dehors sans être dans le parti. Europe-Ecologie se termine dans une logique partisane. Deux tendances existent. Une plutôt opportuniste. Composée de gens qui ont soif d’exister. Et une autre tendance  avec Cécile Dufflot. Ces deux écueils se heurtent l’un à l’autre. Le mouvement n’a plus de boussole. Et cela à deux à trois mois de la COP21 (NDRL conférence internationale sur le climat qui doit se réunir à Paris). Le discours n’est plus audible. C’est invraisemblable.

Régionales 2015- Comment abordez-vous l’échéance des régionales ? Pour vous, c’est un rendez-vous important ?

José Bové. Il y a 2 élections importantes par rapport aux idées que nous véhiculons. Les européennes et les régionales. Les européennes permettent de définir un projet et de se battre au niveau ou les décisions se prennent. Les régions ont également un poids important et un poids encore plus important avec leur refonte.

Régionales 2015-La fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : une bonne ou une mauvaise idée ? 

José Bové. Il existe une cohérence territoriale. J’habite à la limite des deux. J’ai toujours vécu entre Toulouse et Montpellier. C’est cohérent et surtout on peut réaliser beaucoup de choses. Beaucoup de choses passent directement par la Région s’agissant de l’Europe. Notamment tout ce qui concerne le développement durable.

Régionales 2015-Votre prédécesseur au Parlement Européen, Gérard Onesta travaille à un « Projet en Commun » avec les communistes, le Parti de Gauche. Que pensez-vous de cette initiative ?

José Bové. Une dynamique peut se faire. Il se passe quelque chose. Je le ressens et c’est lié à la personnalité de Gérard Onesta. Le sondage publié cette semaine (IFOP pour la Gazette de Montpellier) montre clairement que le choix de se réunir peut mener à quelque chose. Le plus important c’est le projet et non pas un cartel d’organisation. Il faut dépasser le cadre d’un cartel. C’était un risque. J’ai le sentiment que c’est réussi.

Régionales 2015-Dans votre entourage, on vous a suggéré de vous lancer dans l’aventure des régionales. Pourquoi avez-vous rejeté cette suggestion ?

José Bové. Pour moi les choses sont simples et claires. Je suis pour le mandat unique et je me suis engagé au niveau européen. Mais je suis prêt à pousser la liste et évidemment à être derrière Gérard Onesta. Je serai en dernière place dans l’Aveyron.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

19 Sep

[Echo de campagne] Jean-Christophe Cambadélis offre un fou rire aux Verts

Jean-Christophe Cambadélis propose un « référendum » et des urnes sur les marchés pour consulter le peuple de gauche sur une union avant le 1er tour des Régionales. Sa proposition a débarqué, sous forme de tweet, en pleine Assemblée Générale d’Europe-Ecologie. Les Verts se réunissaient, dans l’Aude, à Villesèquelande, pour valider le « Projet En Commun » élaboré avec le PC, le Front de Gauche, Ensemble! et les Occitanistes. La réaction a été unanime et spontanée : un éclat de rire général.

Jean-Christophe Cambadélis, 1er secrétaire du PS

Jean-Christophe Cambadélis, 1er secrétaire du PS

Jean-Christophe Cambadélis a offert un moment de franche rigolade à ses « camarades » écolos. Gérard Onesta se tient encore les côtes. En plein vote sur le « Projet En Commun » (un vote qui valide à 89,55% la plateforme programmatique avec les autres composantes de la gauche), la proposition du 1er secrétaire du PS n’a absolument pas perturbé le deroulement de travaux. Aucune discussion et aucun début de commencement d’une réflexion sur le « référendum sauce Camba ».  Juste un éclat de rires. Une fois la « récréation » terminée et la parenthèse refermée, les Verts se sont remis au travail.

C’est seulement une fois l’Assemblée Générale levée que Gérard Onesta se pronnonce (sérieusement) sur la proposition de Jean-Christophe Cambadèlis :

« Cambadélis avec sa petite urne sur les marchés, c’est drôle. Mais on atteint le niveau le plus pathétique de la politique. Ces gens sont totalement déconnectés. Le PS est un canard sans tête. Proposer cela 15 jours avant le dépôt des listes et alors que les bulletins auront été imprimés. Nous n’avons pas à discuter de cette proposition. Si on avait besoin d’un marqueur sur le niveau de panique du PS, nous l’avons ».

Même ligne du coté du chef de file régional du Parti de Gauche, Gulihem Serieys :

 » Pas besoin de référendum, l’alliance qui va rassembler le peuple de gauche et écologistes dans cette Région, c’est le projet en commun, seule liste de rassemblement citoyen et politique en capacité d’entrainer une dynamique de victoire. Que le PS organise plutôt un référendum sur la question de la privatisation de l’aéroport de Blagnac »

L’autre pilier du « Projet en Commun, le PC rejette catégoriquement la proposition de Jean-Christophe Cambadélis. Marie-Pierre Vieu (conseillère régionale sortante et présidente du groupe Front de Gauche à la Région) conteste la légitimité politique du 1er secrétaire du PS :

« Camba n’est plus le garant de l’union de la gauche mais de son atomisation. Il n’est pas légitime pour parler au nom du peuple de gauche. Le référendum aura lieu au 1er tour des régionales ».

Laurent Dubois

18 Sep

[Echo de campagne] Jean-Michel Baylet impose un contretemps au PS

Ce soir, vendredi 18 septembre, à partir de 17 h 30, le Comité Directeur du PRG devait désigner ses candidats pour les Régionales. Les instances nationales du parti de Jean-Michel Baylet ont décidé de reporter, pour l’ensemble des régions, les investitures.

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D’après nos informations, aucune date n’a été fixée. Un nouveau comité directeur pourrait se réunir la semaine prochaine. Mais les délais peuvent être plus longs.

Ce report n’était pas prévu. Les socialistes (qui doivent accueillir les radicaux sur leurs listes) comptaient sur des désignations pour dimanche. Date de la réunion du Congrès PRG à Montpellier. Selon plusieurs sources, cette décision inattendue s’explique par des difficultés qui ne sont toujours pas aplanies.

Jean-Michel Baylet met la pression sur ses alliés socialistes.

Il suspend le processus le temps d’obtenir gain de cause.

D’après une source proche du PRG, le cas de Didier Cordoniou (maire PRG de Gruissan) est un des points de blocage. Jean-Michel Baylet (au moment de la signature de l’accord avec le PS) exigeait plusieurs têtes de listes dans différents départements. Dans le pays de Didier Cordoniou, l’Aude, la puissante fédération du PS s’est opposée à l’attribution de la tête de liste départementale à l’ancien rugbyman professionnel. Pendant un temps, une porte de sortie sous la forme d’une place de numéro 2 a semblé ouverte. Elle ne convient (peut-être) plus à Jean-Michel Baylet.

Autre point chaud, le comité directeur devait se pencher sur le sort du maire de Blagnac, Bernard Keller. Ce dernier a été « trappé » par un vote du PRG 31. Jean-Michel Baylet peut parfaitement « casser » la décision de ses instances départementales.Comme le précise un fin connaisseur du PRG,  » le comité directeur, c’est Baylet et Baylet c’est le comité directeur ».

Mais une vieille inimitié envers l’élu haut-garonnais le retient de lever le pouce. En même temps, Bernard Keller a un poids politique et une notoriété qui peuvent justifier une amnistie. D’après nos informations, des socialistes ont défendu cet argument auprès de Jean-Michel Baylet.

Le cas de Bernard Keller n’explique pas, à lui seul, un report des investitures. Le sort de Didier Cordoniou n’est (probablemen)t pas l’unique abcès de fixation qui motive un nouveau calendrier. Mais un point est avéré. Jean-Michel Baylet impose un contretemps à son allié socialiste. Et, à 3 mois du scrutin, le temps est un paramètre précieux.

Laurent Dubois

 

[Echo de campagne] Démissions sur la liste Haute-Garonnaise de Carole Delga

Les radicaux arrivent. Des socialistes partent. Dimanche, les candidats PRG vont intégrer la liste de Carole Delga. Mais, en attendant, deux femmes encartées au PS quittent le navire. Une conseillère régionale sortante, proche de Kader Arif et une ancienne adjointe de Pierre Cohen démissionnent.

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Sylvie Bories et Régine Lange (respectivement en 7eme et 25eme position sur la liste Haute-Garonnaise) viennent de démissionner.

Sylvie Bories est une conseillère régionale sortante. C’est également l’assistante parlementaire de la députée, Martine Martinel. Proche de Kader Arif, elle invoque des raisons familiales et l’envie de retrouver une vie « normale ».

De son côté, Régine Lange se contente d’évoquer des « raisons personnelles ». Ancienne adjointe de Pierre Cohen, l’élue toulousaine a été en charge du développement durable. Régine Lange s’est investie dans la campagne. Elle a rédigé des notes sur l’industrie et le développement durable. Elle a même formulé des propositions. Notamment en suggérant un déplacement à Lyon pour salon pouvant servir de vitrine à Carole Delga.

Régine Lange refuse de commenter sa décision et s’enferme dans une obligation de réserve. Mais, selon nos informations, le départ de Régine Lange ne traduit  pas un dépit. Lié à sa place inéligible. Sa démission exprimerait une déception. Celle de ne pas se sentir utile.

D’après une source socialiste, Régine Lange va continuer son travail de militante. Membre du « La Fabrique », elle n’envisage (absolument) pas de quitter le PS et encore moins de rejoindre Philippe Saurel.

Laurent Dubois

 

[Fact-checking] A qui profiterait un retrait de Philippe Saurel ?

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste des « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel est sur une pente descente. Dans le dernier sondage IFOP pour « La Gazette de Montpellier », la tête de liste des « Citoyens du Midi » tombe à 7% d’intentions de vote. Dans les états-majors politiques on s’interroge. Et si Philippe Saurel jetait l’éponge ? A qui profiterait ce retrait en rase campagne ? Sa disparition de la scène régionale rebattrait les cartes. Que deviendrait son capital électoral ? Réponses en chiffres. Des chiffres issus du sondage IFOP réalisé en ligne du 10 au 14 septembre 2015. 

Où iraient les voix de Saurel ?

La structure du vote Saurel est donc la suivante :

Un vote de Gauche

      Les 7  % de Philippe Saurel sont majoritairement composés par un électorat issu des rangs du Front de Gauche, du PS, du PRG et d’Europe Ecologie. Le discours anti-parti et establishment du leader des « Citoyens du Midi » ne mord pas sur le Front National (qui occupe ce créneau) ou sur un Dominique Reynié qui se présente comme une alternative à la « vieille » politique.

Un vote anti-socialiste

     Philippe Saurel offre une alternative aux déçus du socialisme. Son ADN électoral est celui de la gauche de la gauche. Son principal concurrent n’est pas Carole Delga. Mais le « Projet Commun » de Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès. Paradoxalement, la socialiste a un interêt au maintien de Philippe Saurel. Dans le sondage IFOP, Carole Delga est à portée d’arquebuse des « Rouges-Verts ». Un abandon de Philippe Saurel renforcerait un « Projet Commun » qui obtient déjà 16% d’intentions de vote au 1er tour

Un capital « récupérable » par le « Projet Commun »

Le coeur de l’électorat de Philippe Saurel est à gauche. Plus précisemment à gauche de la gauche. Le sondage de l’IFOP montre que le vote Saurel est un vote qui pourrait se reporter sur l’offre incarnée par la liste « Onesta-Vieu-Seyriès ». Ce report ne peut pas se jouer à la virgule près. L’IFOP ne mesure pas la part d’adhésion à la personnalité de Philippe Saurel, son équation personnelle. Mais il y aurait forcément des électeurs « orphelins » qui préféraient l’absentention à un report vers le « Projet Commun ». Néanmoins, un point ressort des chiffres de l’IFOP : le « malheur » de Philippe Saurel ferait le bonheur du « Projet Commun ».

Laurent Dubois

 

17 Sep

[Echo de campagne] Sondages : le PS se fâche et sort la « matraque »

En période électorale, la guerre des sondages est une figure classique. Et même un exercice obligé. Les adversaires se lancent des chiffres au visage. Des études circulent sous le manteau et alimentent des rumeurs plus ou moins fondées. Les Régionales 2015 n’échappent pas à la règle. Mais, depuis aujourd’hui, un cap est franchi. La question des sondages tourne au coup de matraque. Le Parti Socialiste a saisi le « gendarme » des études d’opinions. Un journal satirique montpelliérain se retrouve devant la Commission des sondages.

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L’Agglorieuse existe depuis 2002 en version papier sous forme d’un hebdomadaire. Mais aussi sur le web. Le 8 septembre, un article, mis en ligne sur le site, donne les chiffres d’un « sondage » qui aurait été acheté par le PS mais qui n’aurait pas été publié.

Cette publication rend publique une affaire qui n’a jamais été « souterraine ».

Pendant des jours, Twitter s’agite autour du « sondage caché du PS ». Le maire de Montpellier et tête de liste « Citoyens du Midi » demande même (sur son compte) au parti socialiste de sortir les chiffres. Sur de nombreux portables, des SMS font circuler des scores.

L’Agglorieuse met sous les yeux de ses lecteurs des chiffres que beaucoup de journalistes et de politiques ont dans leur poche. Ou plutôt sur leur Smartphone. Vrais ou faux. C’est une autre chose. Personne n’a produit un sondage en bonne et due forme avec fiche technique, nom du commanditaire et la date.

Le journaliste à l’origine de l’article n’imaginait pas que le parti socialiste puisse déposer une saisine devant la Commission des sondages. Benjamin Teoule se dit « très surpris de cette action ». Pour lui :

« le conditionnel a été utilisé tout au long de l’article et il a été écrit dans le cadre d’un journal satirique afin d’illustrer la folie des sondages qui saisit cette élection régionale ».

La Commission des sondages (art 9 et 12 de ses statuts) ne va pas mettre L’Agglorieuse sur la paille. En cas de sanction, elle ne va pas taper sur le portefeuille d’un média qui n’a pas la chance d’être adossé à la puissance financière d’un groupe de presse. Pas de risque mortel.

La Commission peut « simplement » saisir la Garde des Sceaux (rarissime) ou imposer des mises au point sous forme de publication.

Néanmoins, la matraque (symbolique) brandit par le PS révèle une évidence tous les jours plus évidente : la campagne va être âpre.

Cette attitude « musclée » (un appel téléphonique, une explication entre quatre yeux ou un droit de réponse aurait pu suffire) montre également que L’Agglorieuse sert d’exemple.

Tous les autres médias ont intérêt à retenir la leçon : les régionales, c’est du sérieux. On ne rigole pas avec les sondages.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16 Sep

Le gouvernement officialise l’abandon de la présidence déléguée

La députée de Haute-Garonne, Laurence Arribagé vient d’interroger, dans le cadre des questions au gouvernement, le premier ministre sur la création d’une présidence déléguée dans les exécutifs régionaux. Ce projet polémique a « pollué » l’été du parti socialiste. Plusieurs députés de la majorité ont ouvertement avoué leur refus de voter un éventuel texte.

Séance du 02/12/2009 : Hémicycle vide

Visiblement, la fronde parlementaire a été entendue par le gouvernement.

Manuel Valls a laissé répondre son secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. Ce dernier n’a absolument pas évoqué un moindre projet ou proposition de loi. Il s’est contenté d’une intervention qu’un député PS qualifie « de mal-à-l’aise et brouillonne ». Fait révélateur la réponse du secrétaire d’Etat a été salué par de timides applaudissements issus des rangs socialistes.

La réponse de Jean-Marie Le Guen n’est pas surprenante. Comme le soulignait « Régionales 2015 » dans un précédent article, il n’existe aucune trace d’un projet ou d’une proposition de loi sur les « tablettes » de l’Assemblée. Même chose du côté du Sénat. 

Cette « non-annonce » équivaut à un abandon en rase campagne. Mais, pour autant, le dossier n’est pas clos. L’épisode se termine avant même de commencer à Paris. Mais le feuilleton continue à Toulouse et Montpellier.

Damien Alary a toujours affirmé qu’il ne se contenterait pas d’un poste de vice-président. Son éventuelle résistance peut bousculer un accord PS-PRG dans lequel Sylvia Pinel, ministre radicale, obtient une 1er vice-présidence. Au delà de la question « Alary », c’est le problème de la « représentation » du Languedoc-Roussillon qui est en jeu. Les députés du Languedoc n’ont pas applaudi la réponse gouvernementale. Cette retenue traduit (peut être) une colère retenue.Une retenue et une colère qui ne durera pas forcément.

Laurent Dubois

 

Carole Delga : « moi je tape aux portes, le terrain c’est ma conception de la politique »

Carole Delga commence à décliner ses propositions. Mais, depuis des mois, la campagne de la tête de liste PS-PRG passe par le terrain et une multitude de déplacements. Visite d’entreprises, rencontre avec des commerçants et des habitants. Le style Delga c’est une proximité revendiquée. Ses adversaires et dans son propre camp, on s’interroge. Est-ce la bonne méthode ? Les Régionales se déroulent sur un territoire de 72 000 km2. Elles concernent 6 millions d’habitants et vont mobiliser 4 millions d’électeurs. Une telle élection peut-elle passer par les poignées de mains et les marchés ? Réponse (offensive) de Carole Delga.

Carole Delga, ancienne ministre et tête de liste PS-PRG pour les Régionales

Carole Delga, ancienne ministre et tête de liste PS-PRG pour les Régionales

Régionales 2015 – Vous multipliez les visites de terrain. Pourquoi ?

Carole Delga. Tout simplement parce que c’est sur le terrain que les gens expriment leurs attentes, donnent leurs idées et de façon très franche. Je fais campagne comme j’entrevois ma présidence : de la simplicité dans le contact, le travail en commun, le bon sens et l’intérêt général comme boussole. Le terrain, c’est le meilleur point de vue sur notre région. Bien meilleur qu’un plateau télé ou un studio de radio parisienne. Là, on ne peut pas se cacher derrière une petite phrase sur Twitter ou un pseudo sondage. Il faut convaincre, décider. Le terrain, c’est ma conception de la politique et je n’en changerai pas.

Régionales 2015 – Votre omniprésence sur le terrain ressemble à une super élection cantonale. Une campagne de proximité est-elle à la hauteur d’une super élection régionale sur une grande région ? Vous ne vous trompez pas de scrutin ?

Carole Delga. Que reproche-t-on aux politiques ? D’être loin des préoccupations des gens, de ne jamais se confronter à eux, à leurs problèmes. Je vois bien le style de campagne que certains adorent : pas de terrain mais des petites phrases. Pas de programme mais des polémiques à longueur de journée. Seulement de la dérision, aucune vision. Franchement, c’est ça le renouvellement de la politique ? J’ai 44 ans, et je ne manipule pas les citoyens avec une stratégie de communication populiste. Moi, je tape aux portes, je vais vers les gens, je discute avec eux. Ils attendent de la Région des projets concrets. On doit attendre la même chose de son premier responsable. Je n’entends pas être présidente avec une vision parisienne ou perchée dans les airs.

Régionales 2015 -Que retenez-vous de vos visites d’entreprises et de vos rencontres ?

Elles me confirment que nous avons d’extraordinaires atouts dans cette région. Et un potentiel de citoyens, chefs d’entreprises, leaders d’opinion qui veulent s’engager à son service. Ils sont fiers d’être du Sud. Ils ont envie que notre région rayonne. Je suis la seule dans cette campagne à affirmer que la création de cette grande région est une opportunité. Mais peut-être est-ce parce que je suis la seule à m’intéresser vraiment à ceux qui habitent et font vivre cette région ? Je le répète : ensemble dans cette grande Région, nous serons plus forts. Plus forts du point de vue économique avec les secteurs d’excellence que sont l’agroalimentaire, le tourisme, l’aérospatial et la santé. Plus forts pour protéger et faire vivre nos traditions, nos savoir-faire. Plus forts du point de vue culturel grâce à la diversité de nos héritages méridionaux. Plus forts pour inventer de nouvelles modalités de transport. Plus forts pour inscrire le sud de la France dans une dynamique méditerranéenne au sud de l’Europe.

Alors que les autres passent leur temps à dire non, toujours non. Non à la fusion, non à l’Europe, non à untel ou untel, non au rassemblement. Je me demande si « non », ce n’est pas leur programme entier ! Franchement, qui peut croire que nous allons nous développer en nous chamaillant entre territoires ? Qui peut croire que nous allons aller mieux en érigeant des murs barbelés à nos frontières ? En opposant Toulouse et Montpellier ou le rural et l’urbain ?

Régionales 2015- Vendredi dernier, Manuel Valls est venu dans votre commune à Martres. Vos adversaires prétendent qu’il vient vous soutenir parce que votre campagne s’enlise ?

Carole Delga. Mes adversaires… A part la polémique, que proposent-ils ? Rien, pas le moindre commencement d’idées ou de programme ! Juste taper sur Delga, matin, midi et soir. Visiblement, cela les inquiète d’avoir en face d’eux une femme de 44 ans à l’aise dans ses baskets.

Les gens que je rencontre ne me parlent pas des pirouettes des uns et des autres. Ils parlent de l’emploi, de la situation financière des exploitations agricoles à la fin du mois, ils évoquent l’avenir de leurs enfants, cherchent comment préserver notre mode de vie. A mes adversaires, je laisse les polémiques stériles, les coups bas. Notre région n’a pas de temps à perdre avec ces cancans politiciens. Et moi non plus !

Propos recueillis par Laurent Dubois

Jean-Michel Baylet « victime » de Daech

Le ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian vient d’annoncer que l’aviation française va bombarder, dans les prochaines semaines, les positions de Daech en Syrie. Cette déclaration confirme que l’un des piliers du gouvernement de Manuel Valls n’est pas prêt à quitter son poste. Un poste que Jean-Michel Baylet convoite.

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La campagne aérienne qui se prépare fait une « victime » collatérale : Jean-Michel Baylet.

En effet, selon une source autorisée , Jean-Yves Le Drian restera au gouvernement jusqu’en décembre. Une autre source, proche du gouvernement, rajoute « au moins jusqu’en décembre ». Cette précision laisse sous entendre que Jean-Yves Le Drian (tenté un temps par un retour sur ses terres bretonnes à l’occasion des Régionales) restera à La Défense jusqu’à la fin du mandat de François Hollande.

Jean-Michel Baylet  est prêt, selon Le Lab d’Europe 1, » à entrer en guerre s’il n’a pas le poste de le Défense ». En attendant, c’est Jean-Yves Le Drian qui fait la guerre et qui garde la Défense.

Laurent Dubois