Vendredi 17 juillet, Jean-Christophe Cambadélis était à Toulouse. Objet du déplacement : les négociations avec Jean-Michel Baylet et les régionales. Pendant environ 1 heure 30, dans les locaux de la fédération départementale du PS, le 1er secrétaire a réuni autour de lui socialistes midi-pyrénéens et languedociens. Cet aller-retour express (la réunion a débuté à 13 heures et l’avion de Jean-Christophe Cambadélis redécollait à 15 heures) était « pédagogique ». Aucune décision n’est sortie de la rencontre. Mais le patron national du PS a organisé un tour de table après avoir insisté sur la nécessité d’un accord et sur les difficultés rencontrées avec Jean-Michel Baylet. Une des exigences du PRG a suscité une levée de boucliers : une 1ere vice-présidence pour la ministre radicale, Sylvia Pinel. Ce poste est promis, depuis plus d’un an, à Damien Alary. Le président sortant du Languedoc-Roussillon refuse catégoriquement cette hypothèse.
Jean-Michel Baylet met la barre très haut. Il demande 4 têtes de listes départementales. 3 en Midi-Pyrénées et 1 en Languedoc-Roussillon. Ces exigences sont élevées. Mais Jean-Michel Baylet pousse encore plus loin en demandant une 1ere vice-présidence pour Sylvia Pinel. La ministre radicale, originaire du Tarn-et-Garonne, est destinée à une tête de liste départementale sur ses terres. Mais Jean-Michel Baylet veut beaucoup plus.
Le premier tour n’a pas encore eu lieu. Le second se déroulera dans 6 mois. Mais, pour les postes, c’est maintenant. Le patron des radicaux veut que Sylvia Pinel partage l’exécutif régional avec la socialiste, Carole Delga. Problème, un « ticket » est déjà formé avec le président socialiste de la Région Languedoc, Damien Alary.
Jean-Christophe Cambadèlis a répercuté cette demande auprès de ses camarades midi-pyrénéens et languedociens. D’après nos informations, des voix se sont élevées. Une socialiste a insisté sur le fait qu’il est impossible de former un binôme exclusivement féminin, totalement midi-pyrénéen et formé de deux anciennes ministres. Un élu languedocien a insisté sur la nécessité d’un équilibre des territoires. Le tandem « Delga-Alary » permet d’assurer une représentation au 1,9 million d’électeurs languedociens.
Damien Alary n’a pas participé à la réunion toulousaine. Il était retenu par des problèmes de santé. Interrogé par « Midi-Pyrénées Politiques », le président de la Région Languedoc-Roussillon refuse catégoriquement de laisser sa place à Sylvia Pinel :
« Il en est hors de question. J’irai au bout du binôme que je forme avec Carole Delga. Je reste dans ce tandem. Je suis favorable à un accord avec le PRG. Mais il ne faut pas un accord à n’importe quel prix. Ce serait une faute politique grave et inacceptable pour le Languedoc-Roussillon. J’ai le soutien de tous les grands élus du Languedoc. Une absence d’accord avec le PRG peut faire perdre 2 ou 3 points au PS. Mais le fait que le Languedoc ne soit pas représenté peut en coûter 10 ou 12. Si l’on commence à céder à toutes les revendications de nos partenaires, entre les deux tours lorsqu’il faudra négocier avec les écologistes ou le PC, il n’y aura plus de socialistes sur les listes ».
Laurent Dubois