Le Sud est, décidément, le Centre des Régionales. Une nouvelle fois, Paris s’invite dans le scrutin. En juin dernier, le premier ministre avait personnellement « présidé », sous les Ors de Matignon, une réunion afin de dissuader le trublion Saurel, Aujourd’hui, dimanche 20 septembre, Manuel Valls intervient, de nouveau, dans l’élection et demande au maire de Montpellier de retirer sa candidature.
La réponse ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué de presse, Philippe Saurel déclare :
« Les élections régionales ne sont pas un énième congrès du PS, où aux cris d’unité, unité, unité, les militants se rangent derrière la patron. L’enjeu des Régionales est tout autre. Il s’agit de mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique »
Cette déclaration ressemble fortement à une fin de non recevoir.
D’après l’entourage du maire de Montpellier, le communique de presse est volontairement sybillin. Le ping-pong médiatique ne fait que commencer
Une interview dans Midi Libre (sorte de droit de réponse) devrait intervenir. En substance, Philippe Saurel devrait rappeler qu’on lui demande de rejoindre la famille socialiste uniquement quand cela arrange le gouvernement. Des décisions gouvernementales impactant Montpellier ont été prise sans que le maire de la ville ne soit consulter.
Dans son discours Manuel Valls met dans la balance son amitié avec Philippe Saurel.
Pour ce dernier, c’est très clair, l’amitié et la politique ne se confondent pas.
Philippe Saurel rappelle qu’il a été le mandataire de Manuel Valls lors des primaires (socialistes) de 2011. Il a été son répresentant dans l’Hérault et le score de l’actuel premier ministre dans ce département a, d’ailleurs, été – dixit Philippe Saurel « très bon ». C’est une façon détournée mais explicite de rappeler que Philippe Saurel a été un soutien précieux. Manuel Valls ne cache pas ses ambitions présidentielles pour l’après 2017. C’est également un moyen de souligner que, dans l’avenir, Manuel Valls pourrait avoir encore besoin du maire de la 8eme ville de France.
Néanmoins, malgré tout, le maire de Montpellier insiste sur un point. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, sa candidature aux régionales n’est pas du tout une affaire d’amitié.
En tout cas, la pression (plus vraiment amicale) du premier ministre ne va pas resserer les liens avec entre deux amis de (presque) 10 ans.
Laurent Dubois