04 Sep

[Echo de campagne] Il court, il court le sondage

Un écho fait du bruit. Dans le landerneau politique, tout le monde parle d’un sondage que personne n’a vu et que chacun commente abondamment. Le fameux sondage aurait du être publié. Mais il serait enfoui dans un tiroir. Ses résultats ne conviendraient pas à son commanditaire.

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Certains évoquent une étude commandée par le PS et qui donnerait des mauvais chiffres de 1er tour pour sa candidate. Elle ne décollerait pas. Ce résultat décevant aurait conduit le parti socialiste a « sacrifié » les quelques milliers d’euros versés à l’institut de sondage. Un « quanti », un sondage qualitatif coûte en moyenne 7 à 10 000 euros. Faute d’une publication, l’argent est jeté par les fenêtres. Mais cela évite de fragiliser son propre camp avec des chiffres traduisant une stagnation. Ou pire un recul.

Encore une fois, il faut (lourdement) insister sur le conditionnel.

Rien ne permet de vérifier la rumeur.

Et, naturellement, pour le staff de Carole Delga, c’est du vent.

On dément l’existence d’un sondage. La dernière étude sur les Régionales est un « qualitatif » de portée nationale. Il étudie notamment les attentes des citoyens. Il a été présenté lors de l’Université d’été de La Rochelle par Brice teinturier, le directeur d’IPSOS.

Malgré cela, selon deux sources fiables, un sondage existe bien. Le nom de l’Institut est identifié. Et l’information selon laquelle le client a décidé de ne pas le publier est recoupée. En revanche, on doit se contenter d’un indice : le commanditaire est un grand parti ?!

En toute hypothèse, il est impossible de récupérer des chiffres. On se heurte à un mur de silence. C’est inévitable.

Pour un sondeur, la confiance de son client est un capital plus que précieux. C’est vital. Un institut peut ruiner sa réputation et son fonds de commerce en brisant la confidentialité.

Impossible de vérifier le chiffre de 18% des intentions de vote pour Carole Delga au 1er tour ou les 3 points supplémentaires (par rapport aux précédents sondages) d’un Philippe Saurel. C’est d’autant plus impossible qu’une autre version circule : même tendance que dans les sondages publiés avant l’été (FN en tête au 1er tour et Carole Delga élu au 2nd) avec un 1er tour à 20 points pour le PS.

Cet imbroglio peut paraitre totalement stérile. A quoi bon « galoper » après un « vrai-faux » sondage ?!

Réponse : parce qu’il s’invite dans la campagne.

Sur son compte Twitter, Philippe Saurel se contente de demander au PS de publier le sondage. Ce simple fait permet d’entretenir l’impression que le parti socialiste est en difficulté puisqu’il cache quelque chose. Cela s’appelle la guerre psychologique.

On dit souvent que les politiques jouent sur les mots.

Ils peuvent aussi s’amuser avec les sondages non publiés.

Pour dénouer le vrai du faux, les infos de l’intox, il suffit d’un peu de patience.

Des sondages en bonne et due forme ne vont pas tarder à être publiés. Ce sera un moment de vérité. Une vérité relative. Les sondages se trompent souvent. Mais cela évitera que les candidats se fassent des noeuds au cerveau avec des études virtuelles.

Laurent Dubois