Après une semaine à Bruxelles, comme tous les week-end, José Bové passe son dimanche à Montredon-du-Larzac. Avant de rejoindre ses terres aveyronaises, le député européen a accepté de répondre à une série de questions. Verts en fission et l’éclatement en « particules » d’Europe-Ecologie. Les Régionales et l’expérience « midi-pyrénéo-languedocienne » d’un arc-en-ciel allant des écolos au Front de Gauche. José Bové revient sur l’actualité de sa « famille » politique et livre son regard sur le prochain rendez-vous électoral. L’ancien porte-parole de la Confédération paysanne s’exprime également sur la création d’une Nouvelle Région allant du Gers jusqu’à la Lozère.
Régionale 2015 -Europe-Ecologie subit une série de démissions. Le président du groupe au Sénat, Jean-Vincent Placé et son homologue à l’Assemblée, François de Rugy ont démissionné. D’autres, moins connu, ont également déchiré leurs cartes. Simple péripétie ou vraie déchirure ?
José Bové. Je parle de l’extérieur. Je n’ai jamais été adhérent. J’ai fait le lien avec Danny (NDRL Daniel Cohen-Bendit) à Toulouse en 2008. Je suis à la fois dedans et dehors sans être dans le parti. Europe-Ecologie se termine dans une logique partisane. Deux tendances existent. Une plutôt opportuniste. Composée de gens qui ont soif d’exister. Et une autre tendance avec Cécile Dufflot. Ces deux écueils se heurtent l’un à l’autre. Le mouvement n’a plus de boussole. Et cela à deux à trois mois de la COP21 (NDRL conférence internationale sur le climat qui doit se réunir à Paris). Le discours n’est plus audible. C’est invraisemblable.
Régionales 2015- Comment abordez-vous l’échéance des régionales ? Pour vous, c’est un rendez-vous important ?
José Bové. Il y a 2 élections importantes par rapport aux idées que nous véhiculons. Les européennes et les régionales. Les européennes permettent de définir un projet et de se battre au niveau ou les décisions se prennent. Les régions ont également un poids important et un poids encore plus important avec leur refonte.
Régionales 2015-La fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : une bonne ou une mauvaise idée ?
José Bové. Il existe une cohérence territoriale. J’habite à la limite des deux. J’ai toujours vécu entre Toulouse et Montpellier. C’est cohérent et surtout on peut réaliser beaucoup de choses. Beaucoup de choses passent directement par la Région s’agissant de l’Europe. Notamment tout ce qui concerne le développement durable.
Régionales 2015-Votre prédécesseur au Parlement Européen, Gérard Onesta travaille à un « Projet en Commun » avec les communistes, le Parti de Gauche. Que pensez-vous de cette initiative ?
José Bové. Une dynamique peut se faire. Il se passe quelque chose. Je le ressens et c’est lié à la personnalité de Gérard Onesta. Le sondage publié cette semaine (IFOP pour la Gazette de Montpellier) montre clairement que le choix de se réunir peut mener à quelque chose. Le plus important c’est le projet et non pas un cartel d’organisation. Il faut dépasser le cadre d’un cartel. C’était un risque. J’ai le sentiment que c’est réussi.
Régionales 2015-Dans votre entourage, on vous a suggéré de vous lancer dans l’aventure des régionales. Pourquoi avez-vous rejeté cette suggestion ?
José Bové. Pour moi les choses sont simples et claires. Je suis pour le mandat unique et je me suis engagé au niveau européen. Mais je suis prêt à pousser la liste et évidemment à être derrière Gérard Onesta. Je serai en dernière place dans l’Aveyron.
Propos recueillis par Laurent Dubois