30 Juin

Conseil constitutionnel et université Champollion : l’impossible cumul de Nicole Belloubet ?

Une élection surprenante. Nicole Belloubet a été élue mercredi 29 juin à la présidence du conseil d’administration de l’Institut National Champollion, l’université autonome d’Albi, Castres et Rodez. La désignation d’une universitaire (ancienne rectrice) à la tête d’un organisme formant des étudiants n’a rien d’extraordinaire. Surtout quand la présidente en question est déjà à la tête du conseil d’administration de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Toulouse. Ce qui est beaucoup moins banal c’est lorsque l’heureuse élue est également juge constitutionnel.

La présidence d’un conseil d’administration est (selon plusieurs sources) incompatible avec le statut de membre du Conseil constitutionnel. Un président d’Université participe à des réunions avec le ministère de la Recherche, négocie des postes et des subventions, rencontre des représentants syndicaux. Toutes ces activités se heurtent au statut de juge constitutionnel. Nicole Belloubet est visiblement en dehors des clous.

belloubet

Trois campus : Albi, Castres et Rodez. Deux masters. 16 licences professionnelles. 1 école d’ingénieur. Des formations en lettre, droit, économie, gestion, santé et informatique. L’Institut National Champollion n’est pas un mastodonte universitaire. Mais on est très loin d’une simple antenne de l’université toulousaine. Au fil du temps, Champollion a grandi et acquis son autonomie. La présidence de son conseil d’administration n’a rien de symbolique.

Comme le précise une universitaire, « c’est un vrai boulot. On compte sur Nicole Belloubet pour ramener des postes et des subventions« . Dans le milieu des amphithéâtres et des labos de recherche, personne ne doute des capacités de Nicole Belloubet. L’ancienne rectrice est connue et reconnue pour sa rigueur, son professionnalisme et son carnet d’adresse. Avant sa nomination au Conseil constitutionnel (en février 2013), l’ancienne professeure de droit a été une importante vice-présidente du Conseil Régional. Son nom a même circulé pour succéder à Martin Malvy à la tête du Conseil régional. 

Mais, au delà du profil, c’est le statut de Nicole Belloubet qui interroge. Le conseil d’administration de Champollion se réunit (en moyenne) 2 à 3 fois par an. Entre chacune de ses réunions, Nicole Belloubet contrôle la constitutionnalité des lois votées par le Parlement et examine des Questions Prioritaires de Constitutionnalité (QPC).

Pour plusieurs juristes, la double casquette « juge de la constitution-présidente d’une Université » est totalement improbable.

Le travail de juge constitutionnel est soumis à une (stricte) obligation de réserve. Les gardiens de la Constitution (10 membres nommés pour 9 ans par le Président de la République et les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale) doivent également respecter un (sévère) régime d’incompatibilité. La loi organique du 11 octobre 1973 prohibe « l‘exercice de toute fonction publique et de toute autre activité professionnelle ou salariée« . 

Nicole Belloubet est une juriste chevronnée et elle bénéficie d’une excellente réputation. Comme le précise un de ses anciens collègues au conseil régional, « Nicole est d’un juridisme pointilleux. Il est impossible qu’elle ne respecte pas les règles d’incompatibilité« . Un professeur de droit est beaucoup plus dubitatif. Il déclare : « la situation est bizarre ou du moins incongrue. La fonction de juge constitutionnel est la fonction la plus verrouillée juridiquement de France. C’est quand même surprenant« .

Un autre juriste est également plus que sceptique. Il évoque une jurisprudence Simone Veil. Mais c’est pour l’exclure s’agissant de Nicole Belloubet. « Lors du débat sur le Traité Constitutionnel Européen, Simone Veil a demandé une dérogation à l’obligation de réserve pour défendre le ‘oui ». A l’époque cela a fait du bruit. Mais c’était limité dans le temps et cela n’a rien à voir avec l’exercice d’une fonction de présidente d’un conseil d’administration d’une université. Une présidence d’Université ce n’est pas un mandat politique mais c’est une fonction publique et j’ai enseigné pendant des années que le fait d’être membre du Conseil constitutionnel est incompatible avec toute fonction ».

Marie-France Barthet, vice-présidente de l’Université Champollion, balaye les doutes et les questions. « C’est purement honorifique. Il n’y a pas de problème de compatibilité de fonction. Champollion a un statut particulier comme l’Insa (ndlr école d’ingénieur toulousaine). Le président du CA n’a pas de fonction exécutive. C’est le directeur de l’établissement qui est l’exécutif« .

Cet argument ne manque pas de poids. Mais il ne répond pas à une interrogation. L’exercice d’une fonction publique est interdite aux membres du conseil constitutionnel. Le fait de présider le conseil d’administration d’un établissement public n’est-il pas assimilable à une fonction publique ?

De plus, il existe une jurisprudence Fabius.

 Lors de sa nomination à la présidence du conseil constitutionnel, Laurent Fabius voulait continuer à présider la COP21. Une présidence qui n’était pas (pour reprendre l’expression de Marie-France Barthet) exécutive. L’ancien ministre des affaires étrangères a du renoncer.

Nicole Belloubet peut-elle invoquer un précédent en dehors du cas Fabius ? D’autres membres du conseil constitutionnel cumulent-ils ? Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le Conseil constitutionnel déclare : « aucune idée« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Juin

Nouvelle taxe régionale : un PS entre colère et satisfaction de principe

Une nouvelle taxe régionale. L’Association des Régions de France (ARF) demandait une compensation financière suite au transfert de la compétence économique des départements vers les régions. Matignon a entendu l’appel. Manuel Valls vient d’annoncer la création d’une Taxe spéciale d’Equipement régional (TSER). Ce nouvel impôt, (collecté par l’Etat puis redistribué aux régions) touchera ménages et  entreprises. La mesure sera inscrite dans la loi de Finances 2017. Dans les rangs de la majorité parlementaire, les réactions oscillent entre satisfaction de principe et critique ouverte.

Carole Delga et Manuel Valls en octobre 2014 lors du congrès de l'ARF à Toulouse. Photo MaxPPP

Carole Delga et Manuel Valls en octobre 2014 lors du congrès de l’ARF à Toulouse. Photo MaxPPP

L’ARF se défend d’avoir solliciter un nouvel impôt.  » Nous avons sollicité une compensation financière en raison du transfert du développement économique aux régions et en échange Matignon nous a proposé une taxe » déclare un porte-parole de l’Association des Régions de France. Depuis août 2015 et le vote de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) la région est seule compétente pour les aides directes aux entreprises. Ce transfert s’est opéré sans une augmentation des recettes régionales. Pour faire face à cette compétence (qui désormais échappe aux départements), l’ARF demandait de nouvelles recettes. Ce sera fait à partir de la prochaine loi de Finances.

Matignon n’a pas encore donné de détails. Mais, du côté de l’ARF, on précise que le prélèvement ne dépassera pas les 600 millions d’euros par an. Cette somme sera redistribuée aux régions en fonction d’une clé de répartition. Pour le moment on ignore qu’elle va être cette clé. Selon une source, elle pourrait intégrer une dimension démographique. Plus une région est peuplée, plus elle percevra une enveloppe importante. L’ex Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (avec ses 5 791 865 habitants) est la 5eme région française en terme de population. Cette place sur le podium devrait lui assurer plusieurs dizaines de millions d’euros.

Autre point stratégique : l’assiette c’est-à-dire la base de calcul de la nouvelle taxe. Plus une assiette est large et plus un impôt rapporte. Mais, au delà de l’efficacité fiscale, l’assiette conditionne (surtout) la réaction des contribuables. Plus l’assiette est large et plus le nombre de contribuables est important et plus le mécontentement risque d’être fort.

S’agissant de la nouvelle taxe régionale, c’est le foncier qui est visé. Autrement dit, ce sont les propriétaires (qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises) qui vont trouver une ligne supplémentaire sur leur feuille d’impôt. Comme le précise un spécialiste des finances locales (élu municipal à Blagnac et à Toulouse Métropole) Joseph Carles : « il s’agit bien d’un nouvel impôt et pas simplement d’augmenter le taux de la taxe foncière payée par les entreprises et les ménages« .

Après une forte augmentation de la carte grise en ex Midi-Pyrénées, la création d’un nouvel impôt régional risque de faire grincer les dents des contribuables. Augmentation des dépenses de fonctionnement. Hausse de la fiscalité. L’inauguration des nouvelles régions (fusionnées) coûte cher.

Certains députés socialistes assument le coût et ne sont pas hostiles à la création d’un nouvel impôt. C’est le cas du député du Gard (et conseiller régional), Fabrice Verdier :  » Je ne connais pas le détail et je ne me suis pas encore penché sur la taxe proposée par Manuel Valls. Mais sur le principe je ne peux qu’être favorable à l’autonomie fiscale des régions. Avoir une fiscalité propre et dynamique, sur laquelle on peut jouer c’est essentiel ».

Tous les parlementaires PS ne sont pas sur cette ligne. Un député ne cache pas sa colère :  » la taxe est censée permettre l’aide aux entreprises. On va donc prendre de l’argent aux entreprises pour le rendre  aux entreprises. Tout cela n’a pas de sens. Les départements doivent simplement redonner les sommes qu’ils ont perçu au titre du développement économique ». 

Le vote de la dernière loi de finances du quinquennat de François Hollande s’annonce sportive.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

28 Juin

A Toulouse, un conseil municipal jusqu’au bout de la nuit

Débuté à 13 heures lundi, le conseil municipal de Toulouse s’est achevé juste avant minuit. Déjà en mars, le record de durée (12 heures) avait été battu. Mais pour quelles raisons ?

Jean-Luc Moudenc au conseil municipal de Toulouse (photo : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc au conseil municipal de Toulouse (photo : MaxPPP)

Un début de séance retardé par les obsèques de Jean-Jacques Rouch

Le Conseil municipal de Toulouse n’a débuté qu’à 13 heures ce lundi 28 juin en raison des obsèques de l’ancien journaliste et conseiller municipal PRG Jean-Jacques Rouch décédé la semaine dernière. Une grande partie des élus s’y sont rendus dont le maire LR Jean-Luc Moudenc et son prédécesseur Pierre Cohen.

Le refus du maire de le scinder en deux

Au programme plus de 180 délibérations dont certaines, comme l’examen du compte administratif sur l’état des finances de la ville, a donné lieu de belles (et longues) passes d’armes entre majorité et opposition. En revanche, la mairie, pour gagner du temps, avait supprimé les traditionnels propos liminaires de début de séance.

Les groupes d’opposition avaient demandé vendredi à Jean-Luc Moudenc, en raison des obsèques de Jean-Jacques Rouch de scinder le conseil municipal en deux.

Nous proposons de tenir le conseil municipal du lundi 27 juin à partir de 14h avec les propos liminaires, l’ensemble des délibérations concernant les finances, les délibérations urgentes et de convoquer au plus vite un conseil municipal extraordinaire d’ici le 14 juillet, où pourraient être présentées les délibérations les moins urgentes, les vœux et les questions diverses », ont-ils écrit à Jean-Luc Moudenc.

Mais Jean-Luc Moudenc leur a signifié son refus.

J’ai souhaité que le conseil municipal, lundi 27 juin, puisse se tenir à partir de 13 heures dans des conditions matérielles adaptées aux circonstances (…). A aucun moment, je n’ai envisagé de répartir ce conseil sur deux journées voire d’en organiser un supplémentaire courant juillet. De ce conseil dépendent un grand nombre de décisions intéressant également Toulouse Métropole, je maintiens donc l’organisation des débats en une seule séance (…) avec la faculté d’aller au delà de minuit si nécessaire ».

Seules 4 séances par an

Le Conseil municipal de Toulouse ne se réunit plus que 4 fois par an, le minimum légal. Ce que l’opposition dénonce, précisant que les débats sont trop longs, ne permettant pas l’expression démocratique. Des arguments réfutés par la majorité de droite, François Chollet, le président du groupe Toulouse Ensemble, précisant lundi que le temps de parole est désormais réparti à 50/50 entre la majorité et l’opposition.

Jean-Luc Moudenc, lui, précise que de plus en plus de compétences sont métropolitaines et selon la ville, si l’on additionne les conseils métropolitains, les conseils municipaux et les conseils syndicaux de Tisséo, on arrive à une quinzaine de réunions par an. Un calcul qui ne satisfait pas l’opposition de gauche, vent debout contre ces conseils municipaux marathons.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

24 Juin

Brexit, Gérard Onesta :  » l’Europe des Anglais c’était l’Europe de la City »

La Grande-Bretagne est redevenue une île. Les anglais quittent l’Union Européenne. On ne mesure pas encore toutes les conséquences du Brexit. Mais une chose est certaine, le vendredi 24 juin entre dans les livres d’Histoire. Depuis 1951 et le premier traité fondateur, l’Europe n’a cessé de grandir et de s’agrandir au point de compter 28 Etats membres et 508 millions d’habitants. Pendant des décennies, des candidats ont frappé à la porte de l’Union Européenne. L’Europe a été attractive et enviée. Attractivité d’un espace démocratique. Réussite économique d’un des plus grands marchés du monde.

Mais au fil du temps la répulsion et l’euroscepticisme ont gagné du terrain. Ce processus d’érosion connaît un point d’orgue avec le référendum (historique) organisé en Grande Bretagne.

Un ancien acteur de la scène européenne réagit sur cet événement inédit.

Ancien vice-président (EELV) du Parlement Européen, Gérard Onesta est un  européen convaincu. Mais il ne verse pas de larmes. Interview.

Gérard Onesta, ancien vice-président du Parlement Européen (1999-2009). Photo MaxPPP

Gérard Onesta, ancien vice-président du Parlement Européen (1999-2009). Photo MaxPPP

Le Blog Politique. La Grande-Bretagne quitte l’Union Européenne. Votre réaction. 

Gérard Onesta. J’appartiens à une espèce rare. Je suis un européaniste pas mécontent. J’ai vu comment le libéralisme anglais a toujours eu le pied sur le frein. Je l’ai vécu. Blocage des normes environnementales. Blocage des réformes institutionnelles et chantage permanent. Je peux comprendre que la City ait la gueule de bois. Les Anglais, c’était l’Europe de la City. Je ne suis pas dupe des racistes et des populistes contre qui ont voté en faveur du Brexit. J’ai regardé le détail des votes et j’ai bien vu que ceux qui ont voté pour la sortie de l’Europe ont plus de 50 ans. C’est dramatique de voir que ce sont les jeunes qui vont devoir vivre et grandir avec une décision qu’ils ne voulaient pas.

Le Blog Politique. C’est une journée sombre pour la construction européenne et le début de la fin pour l’Europe ?

Gérard Onesta. C’est un coup de pied dans la fourmilière qui peut secouer le cocotier européen. Ce n’est que le début et le plus important c’est la suite. La crise doit permettre de refonder l’Europe. Mais il y a urgence. Il faut refonder l’Europe aussi vite qu’elle risque de s’effondrer suite au départ de la Grande-Bretagne.

Le Blog Politique. Vous êtes optimiste sur la capacité des européens à se réformer ?

Gérard Onesta. Pendant des années, j’ai été le négociateur entre Europe-Ecologie et le PS sur les questions européennes. Sur 28 propositions pour débloquer le système, le PS en a gardé exactement zéro. Il faut que l’Europe se réforme très vite ou elle risque d’exploser très vite mais je crains que François Hollande et Angela Merkel restent dans leurs petits agendas.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

23 Juin

Toulouse : la gauche pointe la « cagnotte » de Jean-Luc Moudenc

Le lieu est symbolique et un brin décalé. Ce jeudi 23 juin, l’opposition socialiste toulousaine a tenu une conférence de presse dans ses locaux contigus du… Crédit Municipal. Généralement, l’endroit accueille les personnes en manque d’argent et qui recherchent un prêt ou un crédit. Mais, pour une fois, le Crédit Municipal a servi d’écrin à un problème de riches. Les élus socialistes du Capitole (Pierre Cohen, Joël Carreiras, Romain Cujives, Isabelle Hardy) pointent l’existence d’une « cagnotte » municipale. Epargne abondante, surplus d’impôt, augmentation des dotations de l’Etat. Les opposants de Jean-Luc Moudenc veulent faire passer le maire de Toulouse à la « caisse ». Ils demandent une redistribution des surplus budgétaires.

L'opposition PS durant sa conférence de presse (Photo : Laurent Dubois / France 3)

L’opposition PS durant sa conférence de presse (Photo : Laurent Dubois / France 3)

Lundi 27 juin, le compte administratif de la mairie de Toulouse va être présenté en conseil municipal. L’opposition a épluché les chiffres. Pour Pierre Cohen, ils dévoilent le « discours mensonger et alarmiste » de Jean-Luc Moudenc sur l’état des finances toulousaines. La municipalité est, selon l’ancien locataire du Capitole, enfermée dans le « dogme de la dette zéro « . Cette ligne conduit à des restrictions pour les services publics et une augmentation de la fiscalité. Mais, selon Pierre Cohen, ce sont des faux arguments. Les caisses ne sont pas vides. Au contraire.

L’opposition socialiste chiffre l’épargne brute à 74 millions d’euros et parle d’un surplus d’impôt pour un montant de 38 millions d’euros. A ces enveloppes, Joël Carreiras ajoute une somme qui n’est pas inscrite dans le compte administratif. François Hollande a annoncé un gel des baisses de dotation de l’Etat. Cette mesure doit (mécaniquement) offrir 6 millions d’euros au Capitole. Cela correspond, selon l’ancien adjoint aux finances, à 3 points de fiscalité. Il pose une (vraie-fausse) question. Une question qui contient la réponse : « pourquoi ne pas répercuter ? « .

L’opposition met en parallèle les coupes dans les budgets des associations (-1,5 million d’euros) ou dans la masse salariale du Capitole (-13 millions d’euros par rapport au budget primitif) et les marges de manœuvres dont dispose la mairie. Des marges de manœuvres qui existent mais que Jean-Luc Moudenc refuse d’utiliser, selon son opposition, pour des raisons dogmatiques.

« Il y a un trop perçu de recettes, un surplus d’épargne qui a augmenté bien plus que la baisse des dotations de l’Etat et Jean-Luc Moudenc préfère ponctionner dans le pouvoir d’achat des Toulousains en remettant en cause la gratuité de la cantine ou en réduisant les services publics. Il s’enferme dans le dogme de l’investissement exclusivement par l’épargne (ndlr sans recourir à l’emprunt). Nous sommes la seule ville de France à agir de la sorte. Il n’y a pas une seule autre ville qui fait cela » déclare Pierre Cohen.

Les socialistes ne sont pas les seuls à tenir ce discours. Les Écologistes et le Parti Communiste sont exactement sur la même ligne. C’est toute la gauche municipale qui entonne un air bien connu en Angleterre : I Want My Money Back. Rendez-moi mon argent.

Réponse du détenteur de la « cagnotte » demain. Après le point presse d’EELV (mardi 21 juin), du PCF (mercredi 22 juin) et du PS ce 23 juin, ce sera au tour de Jean-Luc Moudenc de s’exprimer sur ce sujet.

Laurent Dubois (@laurentdub)

A Balma, la majorité de Vincent Terrail-Novès se fissure

Le maire LR de Balma, dans la banlieue de Toulouse, vient de retirer leurs délégations à deux adjoints et une conseillère déléguée. 5 élus de la majorité sortie des urnes en mars 2014 dénoncent les méthodes du nouveau maire.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Mais que se passe-t-il à Balma, paisible commune de la métropole toulousaine ? La majorité du maire Vincent Terrail-Novès, également vice-président de Toulouse Métropole et conseiller régional, s’est fissurée récemment après deux ans de mandat. Le 16 juin dernier, le conseil municipal, sur proposition du maire a retiré à l’adjoint Jean-Jacques Capelli sa délégation à la gestion et au budget, à Corinne Rigole celle de la vie associative et enfin celle de la conseillère déléguée à la cohésion sociale Florence Duterne.

Depuis, le site internet de la mairie de Balma a été rapidement mis à jour et les nouvelles délégations y sont inscrites.

Au total, 7 élus de la majorité de droite ont « proposé au maire une autre façon de travailler pour améliorer le fonctionnement général du groupe, la prise de décision et faire les meilleurs choix pour la commune« . Une proposition « violemment rejetée par le maire », qui dans la foulée a organisé ce « remaniement » parmi ses adjoints.

Alors l’ancien tête de liste aux régionales pour Dominique Reynié dans le département de la Haute-Garonne fait-il preuve d’un excès d’autorité ?

« On n’a pas de problèmes sur le programme pour lequel nous avons été élus, explique Jean-Jacques Capelli, l’un des adjoints « puni » par le maire de Balma. C’est davantage sur la méthode. On veut avoir le droit de débattre au sein de la majorité des dossiers importants, pas de tout évidemment, mais sur les choses importantes, il faut pouvoir discuter ! » 

Ces élus ont « tenté à plusieurs reprises de demander au maire que l’on puisse donner notre point de vue et débattre sur certains dossiers, continue-t-il. Nous n’avons pas été écoutés. Comme nous n’avions pas d’autres solutions, nous avons donc décidé de boycotté le conseil municipal du 16 juin au cours duquel nous avons été rétrogradés ». 

Du pain béni pour l’opposition, qui a perdu la ville de Balma aux dernières municipales. Le socialiste Laurent Méric, a dénoncé sur facebook « un maire incapable de fédérer son équipe, de permettre une cohésion et de donner le sens ».

Mais pour Vincent Terrail-Novès, « ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas dans la majorité  20 imbéciles qui subissent ce que je leur impose ! ». Pour lui, ces changements ont été imposés par « des mauvais retours du terrain » et le souhait du groupe majoritaire de mieux bordurer les délégations des élus pour améliorer le fonctionnement de l’administration municipale. « J’ai proposé à ces élus, par écrit, explique-t-il, de retravailler le champ de leurs délégations. Ils ont refusé. Nous étions donc dans une situation de blocage ». 

Quant aux reproches formulés par ces élus sur la méthode du nouveau maire, Vincent Terrail-Novès conteste tout refus de dialogue : « Dans une collectivité il n’y a pas 25 maires ou 25 adjoints. Il y a un certain nombre d’adjoints qui prennent chaque jour des dizaines de décisions et on ne peut pas tout faire valider par tout le monde ! Mais sur les gros dossiers, comme le budget ou l’armement de la police municipale, j’ai toujours consulté ma majorité ». 

Pour le maire, ces élus contestataires ont, « comme tout le monde, le droit à l’erreur. Il faut assumer« . Vincent Terrail-Novès qui indique que certains de ces membres de la majorité ne sont venus « qu’une ou deux fois aux 17 réunions de groupe que j’ai organisées. Quand on veut débattre, il faut venir aux réunions ! ».

Quant aux élus « réfractaires », ils ont décidé de ne pas démissionner du conseil municipal, « par respect pour les Balmanais qui nous ont élus » et se donnent quelques semaines pour décider de leur avenir. Vont-il créer un groupe au sein du conseil municipal ? « Aucune décision n’est prise, nous ferons cela dans la collégialité, explique Jean-Jacques Capelli. Nous n’avons pas de chef. Nous faisons tout pour éviter le dirigisme, ce n’est pas pour faire pareil à plus petite échelle ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

22 Juin

Le nom Occitanie pour la région sera sous-titré « Pyrénées-Méditerranée »

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES –  Les conseillers régionaux ont reçu, mardi 21 juin, la résolution sur le nom de la Région. Une résolution qui sera soumise à leur vote vendredi lors de l’assemblée plénière à Montpellier. Sans surprise, c’est le nom Occitanie, qui sera proposé mais complété par un « sous-titre », Pyrénées-Méditerranée.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le texte comporte 6 articles. Il porte sur le nom de la Région (article 1) mais aussi sur la localisation de l’Hôtel de Région à Toulouse (article 3) et la localisation des assemblées plénières dans l’aire urbaine de Montpellier (article 4).

S’agissant précisément du nom de la Région, la résolution indique : « proposer au gouvernement que la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées soit dénommée définitivement « Occitanie ». Ce nom sera enrichi dans la communication institutionnelle de la Région par une référence permanente aux Pyrénées et à la Méditerranée. Ces termes pourront être, dans certaines occasions, traduits en langues catalane et occitane ». 

Pendant un temps, la possibilité d’une résolution soumettant au vote plusieurs noms a été évoquée. Mais le choix final est de mettre un vote le seul nom d’Occitanie. De même, la possibilité de mettre un « sous titre » (Languedoc ou Pyrénées) a été évoqué et elle se traduit dans les faits.. Le document envoyé aux conseillers régionaux évoque « une référence permanente » et cela « dans la communication institutionnelle« .

La Région LRMP met ses pas dans ceux de « Hauts-de-France ». Une région qui a également choisi d’associer à son nom un « sous-titre » : Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Néanmoins l’ex Languedoc-Roussillon-Mid-Pyrénées fait dans la référence géographique (Pyrénées et Méditerranée) alors que « Hauts-de-France » reprend le nom de territoires.

Autre différence, le fait d’encadrer Occitanie de Pyrénées et Méditerranée permet de délimiter un territoire Occitan qui s’étend normalement de Bordeaux en passant par Limoges et l’Italie.

Dans un courrier (qui, selon une source, n’est jamais arrivée sur le bureau de Carole Delga), le président de l’Aquitaine soulève le fait que LRMP ne pouvait pas annexer une Occitanie qui dépasse largement les limites de son territoire. L’ajout de Pyrénées (même si le pays basque et une partie de l’Aquitaine sont également pyrénéennes) et de Méditerranée (même si elle s’étend jusqu’aux plages niçoises) permet de mieux délimiter l’Occitanie version Toulouse et Montpellier.

Concrètement, Occitanie-Pyrénées-Méditerranée va fleurir le courrier administratif ou les supports promotionnels de la Région.

Petite surprise. Ces mentions pourront être traduites en langues catalanes et occitanes. La résolution se contente de parler de « certaines occasions« . Reste à savoir lesquelles. Il semble évident que les manifestations culturelles occitanes et catalanes (festivals, concerts, conférences) bénéficiant des subventions régionales vont également pouvoir bénéficier de matériels de communication (banderoles et logos) « occitanisés » et « catalanisés ».

La résolution qui est arrivée dans la boite aux lettres des conseillers régionaux a toutes les chances d’être votée.

Occitanie peut compter sur les voix de la majorité plurielle de Carole Delga ( PS, PRG, Nouveau Monde En Commun (en dehors peut être de 2 ou 3 absentions du coté du PG)) mais également sur des voix de droite. Bernard Carayon (nouvellement réintégré dans le groupe de Christophe Rivenq) a notamment précisé qu’il votera pour Occitanie. Ou plus précisément, vu le texte de la résolution, pour Occitanie-Pyrénées-Méditerranée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Juin

Nom de la Région : EELV dénonce un blocage des résultats

La tension montre d’un cran. Mardi 15 juin au matin, le Partit Occitan a demandé la communication des résultats de la consultation populaire sur le nom de la région. Quelques heures après, c’est au tour d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) de solliciter « la publication sans délai des résultats ». 

Le parti écologiste parle d’un silence « incompréhensible qui met en danger toute la méthode de travail de la majorité régionale envers les citoyen/nes ». 

MANIFESTATION DU 1ER MAI

Le calendrier officiel de l’Hôtel de Région prévoit que la phase de dépouillement sera (définitivement) close à partir du mercredi 15 juin. Le vote électronique est terminé depuis le vendredi 10 juin à minuit. Mais il reste à collecter les derniers bulletins papiers. Dans un communiqué de presse envoyé le 10 juin, l’Hôtel de Région a annoncé que les résultats seront communiqués uniquement le 24 juin.

Europe-Ecologie Les Verts conteste ce calendrier et s’étonne. Dans un texte signé par les deux secrétaires régionaux d’EELV à Toulouse et à Montpellier, le parti écologiste écrit : « Europe Ecologie les Verts s’étonne que la publication des résultats soit annoncée comme bloquée alors que des chiffres non vérifiables ont été diffusés dans les médias« .

Pour les écologistes, l’argument selon lequel il faut attendre la fin du dépouillement des bulletins papiers n’est pas recevable : « le décompte des voix est, à cette heure-ci, achevé à 99,99% puisqu’il ne reste qu’à enregistrer les quelques bulletins papiers postés tardivement. En démocratie quand on consulte le Peuple, le secret de son verdict est intenable car ce secret ne fait qu’alimenter dangereusement les thèses populistes ».

EELV pointe surtout un point juridique qui relève de la menace « nucléaire ».

Pour les non-initiés, une référence à l’article L 4132-17 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) est totalement obscure. C’est du pur jargon. Mais, en réalité, il s’agit d’une bombe à retardement directement posée sous le bureau de Carole Delga. Une bombe juridique qui pourrait « vitrifier » le vote du nom de la région.

En effet, les écologistes pourraient se contenter de mettre dans la balance leur poids politique. 13 élus dans l’hémicycle régional.

Mais EELV va plus loin.

Le parti écologiste met en garde contre une éventuelle annulation de la délibération sur le nom de la Région. Une délibération qui porte d’ailleurs également sur d’autres points comme la localisation de l’Hôtel de Région et la localisation des assemblées plénières.

L’allusion absolument pas subliminale au CGCT est transparente et elle est limpide. Elle ne renvoie pas à un raisonnement juridique pour juriste chevronné mais à un principe de base, applicable à toutes les collectivités locales.

Pour être (juridiquement) valable, une délibération doit respecter un certain formalisme. Notamment la communication d’éléments d’information aux élus. Si les conseillers régionaux ne disposent pas de ces éléments avant la tenue de l’assemblée plénière, le couperet de la justice administrative peut tomber.

Le message des écologistes est clair. Il est même clairement menaçant.

Si le résultat de la consultation populaire n’est pas rendue publique avant le 24 juin, la délibération peut être attaquée en justice.

En langage policé, cela s’appelle la « diplomatie » de la canonnière.

Du côté de l’Hôtel de Région, c’est surtout la canonnière qui risque de ressortir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Bernard Carayon propose d’enfermer les islamistes fichés

A 700 kilomètres du double assassinat de Magnanville, un maire du Tarn réagit. Lundi 13 juin, un couple de policiers a été tué, à leur domicile, par un islamiste. L’ancien député et maire LR de Lavaur, Bernard Carayon, demande le placement en rétention administrative des personnes fichées S et des personnes condamnées pour des actes terroristes mais ayant purgé leur peine.

Bernard Carayon

Bernard Carayon

« Je demande le placement en rétention administrative des islamistes en liberté après avoir été condamnés à ce titre et de tous ceux qui sont considérés comme dangereux au titre du fichier S« . Bernard Carayon veut frapper fort. Le maire de Lavaur propose de durcir le dispositif de la rétention administrative. Facile à dire. Inapplicable dans les faits.

A l’heure actuelle, la rétention administrative concerne essentiellement les étrangers en situation irrégulière. Elle consiste à maintenir dans un lieu un individu dans l’attente d’un éloignement du territoire national. Il ne s’agit pas (au sens juridique du terme) d’un emprisonnement. Mais cela y ressemble beaucoup. Les gardiens sont des policiers de la police de l’air et des frontières (PAF) et non des agents de l’administration pénitentiaire. Mais ils restent des gardiens. Les centres de rétention administratifs ne sont pas des maisons d’arrêt. Mais ils sont fermés et privent leurs « pensionnaires » de leur liberté de mouvement.

Bernard Carayon propose de soumettre à ce régime des islamistes ayant été condamnés à ce titre. Problème, une fois une peine purgée (qu’elle soit liée à un acte terrorisme, un délit routier ou un vol à mains armées), la peine est purgée. Notre législation pénale ne prévoit pas un passage d’une maison d’arrêt à un centre de rétention. Une seule exception : en matière de délinquance sexuelle. Et encore sous certaines conditions et évidemment sous le contrôle d’un juge.

Seule une réforme législative pourrait permettre d’étendre ce dispositif. En attendant, Bernard Carayon peut toujours le demander. Mais c’est sans aucune conséquence pratique.

Seconde proposition de Bernard Carayon : placer en rétention administrative les personnes fichées S. Au fil des attentats et de l’actualité, l’opinion publique a appris à connaître le (désormais) célèbre fichier S. Il recense les personnes qui peuvent porter atteinte à la Sureté de l’Etat. A ce titre, il concerne aussi bien des hooligans que des militants d’extrême gauche ou des djihadistes.

Ce fichier est composé de plusieurs niveaux de S1 à S16. Sans d’ailleurs que le chiffre corresponde à une élévation du niveau de dangerosité. Ainsi, par exemple, Mohamed Merah était classé S5 car ce classement correspond au passage d’une frontière. En France, en 2012, on comptait 5 000 fiches S. Ce chiffre a forcément évolué.

Bernard Carayon parle d’une centaine dans son département du Tarn. Un département qui a connu plusieurs arrestations dans le cadre de coups de filets anti-terroristes et dans lequel le sujet de l’islamisme est sensible. Impossible de vérifier la réalité des chiffres annoncés par le maire de Lavaur. Une source parle d’une trentaine de fiches S au maximum. Du côté de la Préfecture, on rappelle que les chiffres sont confidentiels et connus uniquement de quelques hauts fonctionnaires. En dehors de quelques hauts fonctionnaires, les policiers du commissariat d’Albi ignorent eux-mêmes le nombre exact de « fiches S ». La préfecture dément auprès de France 3 le nombre d’une centaine de personnes fichées dans le Tarn, cité par Bernard Carayon.

Peu importe le nombre, la proposition de mettre en centre de rétention les personnes fichées est irréalisable. Un fichage n’est pas une condamnation. C’est une simple mesure de surveillance et de suivie. En revanche, la liberté d’aller et de venir est une liberté constitutionnelle. Le fait d’être fiché par le ministère de l’intérieur ne peut pas justifier une atteinte à cette liberté fondamentale. Un juge ne pourrait que censurer une telle mesure.

De plus, les services de renseignement pourraient faire les frais d’un enfermement des fiches S. Une personne fichée peut constituer un filon à exploiter et permettre de remonter une filière. Certains opposent défense des libertés et efficacité des services de sécurité. Mais, s’agissant des fiches S, la liberté de mouvement est l’alliée de la DGSI.

Dans son communiqué de presse, Bernard Carayon parle d’horreur et de colère. Plus que l’émotion, le sang froid et le recul sont souvent utiles.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

09 Juin

Nom de la Région : la question (cruciale) du dépouillement toujours pas réglée

Vendredi 10 juin à minuit, c’est fini. La consultation sur le nom de la région va se terminer dans deux jours. Près de 180 000 personnes ont voté en cliquant sur le site ouvert par le conseil régional ou en renvoyant (par la Poste) un bulletin de vote.

Toute cette opération a un seul but : les habitants doivent choisir le nom de leur nouvelle région. Mais encore faut-il que les habitants de la région choisissent véritablement le nom de la région. Le dépouillement doit être irréprochable et déboucher sur un verdict incontestable. Problème. Quarante huit heures avant la fin du scrutin, cette question essentielle n’est pas réglée. Un membre du comité du nom, l’avocat Jean-François Laffont, soulève le problème et interpelle Carole Delga.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Consulter les citoyens d’une région, c’est bien. C’est franchement mieux qu’un cénacle de notables ou un bureau parisien. Mais, pour que la formule soit véritablement bonne, il faut une vraie consultation. Une vraie consultation c’est-à-dire (comme pour tous les scrutins) un dépouillement honnête et transparent.

Dans un courrier que s’est procuré France 3 Midi-Pyrénées, Jean-François Laffont salue le fait que « le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche« . Mais, une fois ce bon point attribué, le membre du comité du nom écrit : « le seul point qui n’a pas été évoqué est celui du dépouillement des résultats, rien ne nous a été précisé sur le sujet« .

Un sujet évidemment capital. 180 000 personnes ont pu participer à la votation. Mais l’essentiel est que chaque voix compte vraiment et pèse dans la décision finale. Autrement, il s’agit d’une mauvaise farce. Jean-François Laffont a conscience de cet enjeu de base. Mais l’avocat insiste surtout sur une autre évidence : le dépouillement conditionne la valeur de la consultation.

Est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures !

Jean-François Laffont est parfaitement dans son rôle. Le comité du nom (nommé par Carole Delga et présidé par Martin Malvy) n’est pas dissous et parmi ses attributions il est prévu que le comité soit une instance de contrôle et de conseil. L’avocat toulousain réagit en juriste en pointant des questions pratiques mais, surtout, il se préoccupe des éventuels « contentieux ».

« Savoir quelle personne sera détentrice des résultats, est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures et fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin » écrit Jean-François Laffont

Cette mise en garde (en forme de demande de précisions) est partagée dans les couloirs de l’Hotel de Région. Un collaborateur de Carole Delga déclare : « Ça ne m’étonne pas (ndlr le courrier de Jean-François Laffont), il y a de nombreuses demandes sur le sujet car c’est une question cruciale : comment garantir que les résultats sortis de l’urne à minuit sont certifiés pour ne pas être contestés par la suite. La moindre polémique de cet ordre serait désastreuse pour le scrutin mais aussi pour la gouvernance citoyenne dont Carole Delga veut faire sa marque de fabrique« .

Il existe (visiblement) un consensus autour de l’importance cruciale du dépouillement de la consultation. La question est posée ouvertement et par plusieurs canaux (Jean-François Laffont, élus d’opposition, collaborateurs de la présidente de Région).

Il reste moins de 48 heures pour y répondre. C’est  plus qu’urgent. C’est vital.

Laurent Dubois (@laurentdub)