06 Avr

Grande Région : un « comité du nom » sous influence et anti-régionaliste ?

La fumée blanche est sortie des tuyaux le lundi 4 avril. Le comité du nom, animé par l’ancien président de Midi-Pyrénées Martin Malvy, a rendu sa copie. Une proposition de 8 appellations a été transmise au Conseil Régional. Le 15 avril prochain, les élus régionaux valideront ou retoucheront la liste proposée. La sélection du Comité Malvy a-t-elle été libre et indépendante ? Le choix d’un nom peut se révéler sensible. Susceptibilités régionalistes et poids des lobbies planent. Les 30 personnalités du Comité ont-elles subi une influence ou (pire) reçu des consignes ? Réponse.

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Selon nos informations, Paris a demandé au préfet de Région, Pascal Mailhos, de faire remonter ses propres suggestions. C’est la procédure. En cas de défaillance régionale, c’est le « national » qui prend la main. Au-delà des aspects pratiques (une nouvelle région ne peut rester sans un nom), des considérations beaucoup moins avouables expliqueraient cette « nationalisation » du choix du nom. Selon une source proche de Carole Delga, le gouvernement veut éviter des noms avec des relents identitaires et régionalistes. Basques et Catalans, Corses et Bretons sont priés de ne pas confondre nouveau découpage régional et marche vers l’indépendance.

Cette ligne « jacobine » a-t-elle débordée en dehors du cadre de la préfecture de Région et de la place Beauvau ? La crainte d’alimenter l’indépendantisme catalan ou occitan a-t-elle influencé les choix du comité du nom ? Un membre du Comité est catégorique : « Tout le monde a proposé ce qu’il voulait. Au départ nous pensions seulement faire 6 propositions. Nous en avons formulé finalement 8. Mais pour chaque nom chacun a voté de manière très libre. J’ai lu des articles dans lesquels on disait que Manuel Valls a fait passer des consignes, c’est totalement faux ».

Dans les Pyrénées-Orientales, l’absence de la moindre référence au pays catalan suscite la grogne. S’agit-il d’un oubli volontaire ou le résultat de votes sans a priori ? Une personnalité ayant siégé au Comité récuse le moindre soupçon : « C’est simplement le résultat du vote et c’est tout « . Pas évident que cette profession de bonne foi calme l’aigreur et la rancœur du côté de Perpignan. En définitive, la seule « anicroche » confessée est purement formelle. « Je ne sais pourquoi la presse régionale prétend que nos propositions ont été classées par ordre de préférence. Nous avons bien convenu, au contraire, que l’ordre de la liste est purement alphabétique« .

Laurent Dubois (@laurentdub)