23 Juin

A Balma, la majorité de Vincent Terrail-Novès se fissure

Le maire LR de Balma, dans la banlieue de Toulouse, vient de retirer leurs délégations à deux adjoints et une conseillère déléguée. 5 élus de la majorité sortie des urnes en mars 2014 dénoncent les méthodes du nouveau maire.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Mais que se passe-t-il à Balma, paisible commune de la métropole toulousaine ? La majorité du maire Vincent Terrail-Novès, également vice-président de Toulouse Métropole et conseiller régional, s’est fissurée récemment après deux ans de mandat. Le 16 juin dernier, le conseil municipal, sur proposition du maire a retiré à l’adjoint Jean-Jacques Capelli sa délégation à la gestion et au budget, à Corinne Rigole celle de la vie associative et enfin celle de la conseillère déléguée à la cohésion sociale Florence Duterne.

Depuis, le site internet de la mairie de Balma a été rapidement mis à jour et les nouvelles délégations y sont inscrites.

Au total, 7 élus de la majorité de droite ont « proposé au maire une autre façon de travailler pour améliorer le fonctionnement général du groupe, la prise de décision et faire les meilleurs choix pour la commune« . Une proposition « violemment rejetée par le maire », qui dans la foulée a organisé ce « remaniement » parmi ses adjoints.

Alors l’ancien tête de liste aux régionales pour Dominique Reynié dans le département de la Haute-Garonne fait-il preuve d’un excès d’autorité ?

« On n’a pas de problèmes sur le programme pour lequel nous avons été élus, explique Jean-Jacques Capelli, l’un des adjoints « puni » par le maire de Balma. C’est davantage sur la méthode. On veut avoir le droit de débattre au sein de la majorité des dossiers importants, pas de tout évidemment, mais sur les choses importantes, il faut pouvoir discuter ! » 

Ces élus ont « tenté à plusieurs reprises de demander au maire que l’on puisse donner notre point de vue et débattre sur certains dossiers, continue-t-il. Nous n’avons pas été écoutés. Comme nous n’avions pas d’autres solutions, nous avons donc décidé de boycotté le conseil municipal du 16 juin au cours duquel nous avons été rétrogradés ». 

Du pain béni pour l’opposition, qui a perdu la ville de Balma aux dernières municipales. Le socialiste Laurent Méric, a dénoncé sur facebook « un maire incapable de fédérer son équipe, de permettre une cohésion et de donner le sens ».

Mais pour Vincent Terrail-Novès, « ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas dans la majorité  20 imbéciles qui subissent ce que je leur impose ! ». Pour lui, ces changements ont été imposés par « des mauvais retours du terrain » et le souhait du groupe majoritaire de mieux bordurer les délégations des élus pour améliorer le fonctionnement de l’administration municipale. « J’ai proposé à ces élus, par écrit, explique-t-il, de retravailler le champ de leurs délégations. Ils ont refusé. Nous étions donc dans une situation de blocage ». 

Quant aux reproches formulés par ces élus sur la méthode du nouveau maire, Vincent Terrail-Novès conteste tout refus de dialogue : « Dans une collectivité il n’y a pas 25 maires ou 25 adjoints. Il y a un certain nombre d’adjoints qui prennent chaque jour des dizaines de décisions et on ne peut pas tout faire valider par tout le monde ! Mais sur les gros dossiers, comme le budget ou l’armement de la police municipale, j’ai toujours consulté ma majorité ». 

Pour le maire, ces élus contestataires ont, « comme tout le monde, le droit à l’erreur. Il faut assumer« . Vincent Terrail-Novès qui indique que certains de ces membres de la majorité ne sont venus « qu’une ou deux fois aux 17 réunions de groupe que j’ai organisées. Quand on veut débattre, il faut venir aux réunions ! ».

Quant aux élus « réfractaires », ils ont décidé de ne pas démissionner du conseil municipal, « par respect pour les Balmanais qui nous ont élus » et se donnent quelques semaines pour décider de leur avenir. Vont-il créer un groupe au sein du conseil municipal ? « Aucune décision n’est prise, nous ferons cela dans la collégialité, explique Jean-Jacques Capelli. Nous n’avons pas de chef. Nous faisons tout pour éviter le dirigisme, ce n’est pas pour faire pareil à plus petite échelle ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)