26 Juil

Bernard Carayon (LR) demande au préfet du Tarn de fermer les salles de prière salafistes

Dans une lettre écrite avant l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, le maire (LR) de Lavaur demande au préfet du Tarn de fermer les salles de prières salafistes. Bernard Carayon souhaite également que les services de police et de gendarmerie du département du Tarn aient accès aux fiches « S ». Un accès actuellement limité et réservé à une catégorie de fonctionnaires dûment habilités. Selon le maire de Lavaur, une centaine de personnes sont fichées « S » dans le Tarn.

Ce n’est pas la première fois que Bernard Carayon s’exprime sur le sujet.  Le maire de Lavaur plaide pour que les personnes concernées fassent l’objet d’un internement administratif.

Bernard Carayon. maire (LR) de Lavaur (81). Photo MaxPPP

Bernard Carayon. maire (LR) de Lavaur (81). Photo MaxPPP

Le courrier est daté du 25 juillet. Mais il intervient dans un contexte (très) particulier. Le lendemain de son envoi à la préfecture du Tarn, un nouvel attentat terroriste a frappé le territoire national. Pour la première fois, une église a été ciblée. Un prêtre est mort et des paroissiens sont grièvement blessés. Moins de quinze jours après le massacre de Nice, le compteur de l’horreur affiche de nouvelles victimes. L’enquête est en cours. Elle est confiée à la division anti-terroriste de la Police Judiciaire (SDAT) et à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Quelques heures après les faits, le profil des deux terroristes se précise. Un des assassins était classé « S ».

Or c’est ce fichier (désormais tristement fameux) qui est au coeur du courrier envoyé par Bernard Carayon au préfet du Tarn :

« D’après mes informations, recueillies aux meilleures sources, il y aurait dans notre département une centaine d’individus « fichés S » par la DGSI…Je peux comprendre que les maires ne puissent être destinataires de la liste de ceux d’entre eux qui résident dans leur commune. Encore qu’il me serait insupportable d’accorder, comme maire, une aide de quelque nature que ce soit, à un individu ressortant de ce fichier. Il n’est pas tolérable en revanche que la police nationale et la gendarmerie ne puissent avoir accès à ces informations ».

L’interpellation de Bernard Carayon a peu de chance d’aboutir. Le préfet du Tarn (comme tous les préfets dans tous les départements de l’Hexagone) est le représentant du gouvernement et le chef des services déconcentrés de l’Etat. Mais l’accès au fichier S est soumis au régime du « secret défense ». Un régime qui suppose une habilitation réservée à une catégorie restreinte de fonctionnaires. Même si le préfet du Tarn le voulait, il ne pourrait pas changer les règles en vigueur.

Fermer les salles de prière de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes ».

En revanche, s’agissant de la seconde demande de Bernard Carayon, c’est plus « simple ». Le maire de Lavaur demande au préfet de « fermer les salles de prières de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes« . La loi prolongeant l’état d’urgence prévoit un volet sur la fermeture des associations cultuelles qui présentent un risque pour la sécurité nationale.

 

 

 

25 Juil

Les vacances de vos députés

Les transats et les matinées sans montre au poignet ne sont pas réservées aux citoyens « ordinaires ». Nos députés font également leur valise et décampent loin de Paris et des grandes villes en période estivale. Beaucoup n’attendent pas la fin de la session parlementaire pour profiter des charmes de Rome ou de la Costa Bavra. Mais, depuis le 21 juillet, c’est officiel. L’Assemblée a suspendu ses travaux. La session a été marquée par des débats intenses et même violents autour de la loi Travail ou la prolongation de l’état d’urgence.

Mais, depuis moins d’une semaine, la route des vacances est ouverte.

Mais ce sont des vacances qui ne ressemblent pas aux précédentes. Ce sont les dernières avant le retour devant les électeurs et les législatives de juin 2017.

Ça se sent et se ressent dans le programme des « festivités ». Les député(e)s n’oublient pas de faire des devoirs de vacances.

Quelle est la destination préférée des députés d’Occitanie ? Plage de sable blanc ou plage de lecture au milieu d’un écrin de verdure ? Mer ou Montagne ?

Photo MaxPPP

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Laurence Arribagé. Députée (LR) de la Haute Garonne.

Juillettiste, mon temps de vacances en famille à Hossegor. Entrecoupé de trajets vers Paris en raison d’une activité parlementaire particulièrement chargée. Le temps de profiter de mes proches, de faire beaucoup de sport et de lire le retour sur Toulouse se fera la semaine prochaine. Tout en reprenant mon activité d’élue, mon temps libre sera dédié au footing, à des soirées entre amis mais aussi à la préparation de ma campagne législative ».

Philippe Martin. Député (PS) du Gers. Ancien ministre.

Je reste en « Occitanie ». Festival Latino à Vic puis Jazz in Marciac. Pour le reste, je revendique le droit à la déconnexion ».

Christophe Borgel. Député (PS) de la Haute-Garonne. Numéro 3 du parti socialiste.

Espagne. Asturies et Galice. Portugal avec mes enfants. Visites, mer et lecture. Deux ou trois séries aussi ».

Gérard Bapt. Député (PS) de la Haute-Garonne.

Repos. Natation pour une remise en forme. Vadrouille sur la Costa Brava ».

Christian Assaf. Député (PS) de l’Hérault.

Sur Montpellier et une semaine dans l’Aveyron. Je vais en profiter pour aller à des fêtes sur ma circo. Un peu de plage aussi et la lecture de deux romans. Un sur François Mitterrand. « Un homme à histoires » de Patrick Rotman et un roman policier sur l’histoire du Chili et la dictature de Pinochet, « Condor » de Caryl Férey ».

Jean Claude Perez. Député (PS) de l’Aude.

J’espère au calme. Entre la Montagne Noire et les plages de l’Aude, Gruissan et Port Leucate où se trouve ma famille ».

Philippe Folliot. Député (UDI) du Tarn.

1 semaine à Rio pour les JO avec le XV parlementaire pour soutenir les équipes féminines et masculines de rugby à 7 et voir quelques épreuves. Tout le reste des vacances chez moi, dans le Tarn, à Saint Pierre-de-Trivisy ».

Martine Martinel. Députée (PS) de la Haute-Garonne.

L’Italie et le pays Basque. Mer et randonnée avec beaucoup de lectures ».

Monique Iborra. Députée (DVG) de la Haute-Garonne.

La Catalogne, lecture et des aller-retours avec ma circonscription ».

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

22 Juil

Christophe Borgel dénonce une campagne antiparlementaire et antimusulmane du FN

Christophe Borgel réagit à la divulgation des noms et coordonnées de députés socialistes par le Front National. Une publication qui accompagne un appel à demander des comptes au sujet d’un amendement concernant les mosquées salafistes. Pour le numéro 3 du PS, aucun doute possible :  « C’est un appel à s’en prendre aux parlementaires. Il suffit de lire les tweets de ceux qui relayent cet appel pour voir à quel point ils suintent la haine. La haine de l’autre, de celui qui est différent, qu’il soit musulman ou socialiste« .

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Le numéro 3 du PS estime qu’il a « vu d’autres à titre personnel« . Mais il met en garde l’auteur de la campagne, le secrétaire départemental du FN31 : « Si cette haine devait se traduire d’une manière ou d’une autre pour mes collaboratrices, je vous tiendrai M. Leonardelli pour personnellement responsable« . Le député de la Haute-Garonne n’est le seul visé par le Front National. Le nom, le numéro de téléphone, les adresses mails et postales d’autres parlementaires ont été rendus publics sur Twitter. Le secrétaire national du PS n’est pas (non plus) le seul à réagir. Sa collègue Monique Iborra a « bloqué » Julien Léonardelli sur Twitter.

Si cette haine devait se traduire d’une manière ou d’une autre pour mes collaboratrices, je vous tiendrai M Leonardelli pour personnellement responsable »

Mais Christophe Borgel est le seul parlementaire à prendre publiquement (et longuement) position. Une position qui ne limite pas à une condamnation de principe. Le député de la Haute-Garonne répond, sur le fond, aux accusations du FN et dénonce une « désinformation » : « oui je n’ai pas voté les amendements des députés Les Républicains qui proposaient de fermer durant l’état d’urgence « tout lieu de culte lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu de culte constitue une menace d’ordre public »..Oui je ne les aies pas votés pour la simple et bonne raison que ces dispositions existent déjà dans la loi ! Ces propositions faisaient doublons ».

L’explication de texte de Christophe Borgel est incontestablement salutaire. Elle permet de rétablir certains faits. Mais cela ne suffira probablement pas à faire baisser la tension.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Montauban : les collégiens au centre d’un match (sportif) entre Brigitte Barèges et Christian Astruc

Des collégiens pris en otage. C’est le cri de colère de l’opposition municipale montalbanaise. La maire de la ville vient de dénoncer une convention signée avec le conseil départemental et mettant à  la disposition de plusieurs collèges des gymnases municipaux. Les opposants de Brigitte Barèges parlent d’un règlement de compte politique entre l’hôtel de ville et le président du département, Christian Astruc.

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. Photo MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. Photo MaxPPP

Depuis des années les collèges Ingres, Jean Jaurès et Paul Sabatié bénéficient, à titre gracieux, d’une mise à disposition d’installations sportives. Des conventions en date des 27 mai 1991 et 19 septembre 2000 organisent cet échange de bons procédés. Les collèges sont gérés par le département. Le conseil départemental participe au financement des équipements. En échange, les collégiens ont accès gratuitement aux gymnases Paul Sabatié, Olympe de Gouges, Ingres.

C’est cette gratuité que la mairie souhaite remettre en cause. Elle est parfaitement dans son droit. Elle est même tenue de le faire. La loi (article L 1311-15 du Code Général des Collectivités Territoriales) impose une redevance pour la mise à disposition d’équipements entre deux collectivités locales. La convention dénoncée  par Brigitte Barèges ne respecte pas cette obligation légale. Cette dénonciation est parfaitement normale.

L’opposition municipale reconnaît parfaitement cette évidence. En revanche, c’est la méthode qui est pointée du doigt. Comme le précise Gaël Tabarly,  » C’est légitime de remplacer la convention. Mais ce n’est pas normal en catimini, en plein été et à un mois et demi de la rentrée scolaire« . Pour l’élu du Parti Occitan, le choix du moment (le 21 juillet) est calculé : « Brigitte Barèges met le couteau sous la gorge à Christian Astruc (NDRL président du département) et veut lui imposer ses conditions. Le département n’a pas le choix. Les élèves ne pourront pas être privés de sport. Christian Astruc va devoir négocier en urgence ».

Selon nos informations, Christian Astruc a été mis devant le fait accompli. Il n’a pas été alerté d’une dénonciation de la convention. C’est un élu municipal qui a transmis au président du Tarn-et-Garonne, jeudi 21 juillet, la délibération adoptée par la majorité de Brigitte Barèges. Cette méthode peut surprendre. Mais elle n’est pas vraiment étonnante. Brigitte Barèges siège au conseil départemental. Elle est censée avoir une ligne directe avec un président Astruc dont elle a soutenu l’élection. Mais, depuis l’éviction de Jean-Michel Baylet et l’installation de Christian Astruc, les relations entre la mairie et la présidence du département se sont tendues. Brigitte Barèges souhaitait notamment obtenir la présidence de la commission finance au sein du conseil départemental. Christian Astruc lui a refusé ce levier stratégique. Ce camouflet a laissé des traces.

Du côté de Brigitte Barèges, c’est un démenti catégorique. « Le dossier est ouvert depuis des mois et il est dans les services du conseil départemental » déclare Brigitte Barèges. En toute hypothèse, un fait est avéré.  Le conseil départemental va devoir mettre la main au portefeuille. Aucun chiffrage pour le moment. Mais la location de gymnase municipaux par la Région (au profit des lycées) est facturée habituellement 10 euros par an et par élève. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Brigitte Barèges précise les tarifs : 13,93 euros par élève et par heure d’utilisation pour les gymnases et 9,91 euros par élève et par heure d’utilisation des équipements extérieurs. 

Si Brigitte Barèges applique ce barème, la facture va être énorme. Un collège est composé (en moyenne) de 100 élèves. Une heure de sport pourrait donc coûter…1 393 euros (par collège) au département.  Et la douloureuse risque de s’alourdir encore. Il faut ajouter un probable effet domino pour les finances départementales. D’autres municipalités du Tarn-et-Garonne pourraient appliquer la « jurisprudence' » Barèges.

L’argent et le sport, c’est vraiment un couple « infernal ». Même quand il s’agit (simplement) de monter à la corde dans un gymnase.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

21 Juil

Amendement fermeture de mosquées salafistes : le FN publie les noms des députés PS qui ont voté contre

Julien Léonardelli facebook

Julien Léonardelli facebook

Le Front National de la Haute-Garonne invite les électeurs du département à demander des comptes aux députés PS. La démarche peut sembler banale. Les frictions et altercations entre la gauche gouvernementale et le PS sont fréquentes. En revanche, la méthode employée est musclée. Les propos du représentant départemental du FN sont très clairs : « vos députés vous ont trahi. Demandez leur des comptes« .  Mais, surtout, Julien Leonardelli passe des paroles aux actes. Il publie la liste des noms mais aussi les coordonnées téléphoniques et les mails des députés. L’élu frontiste justifie sa démarche en pointant leur refus de voter un amendement concernant la fermeture des mosquées salafistes.

Mesdames Martinel et Iborra, ainsi que messieurs Lemasle, Borgel et Arif, ont tous contre votre sécurité. Quant à Catherine Lemorton, Gérard Bapt, Françoise Imbert et Carole Delga, ces derniers n’étaient même pas présents au sein de l’hémicycle »

Les élus socialistes de la Haute-Garonne ont été visés par les anti-loi Travail. Les permanences parlementaires de la députée Martine Martinel et de la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, ont (notamment)  été envahies. Sur un tout autre sujet et dans un style différent les députés de la majorité se retrouvent donc une nouvelle fois sur la sellette. Après une agitation sociale et syndicale, les parlementaires haut-garonnais sont confrontés à un tourbillon venu du FN.

Entre la CGT et le Front National, la vie n’est pas rose pour les députés socialistes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Valérie Rabault réplique à l’appel « à prendre les armes » de Brigitte Barèges

« Il est temps que l’on prenne les armes, au sens propre comme figuré« . La phrase choc de la maire (LR) de Montauban, Brigitte Barèges, fait bondir la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault. La parlementaire socialiste (rapporteure générale du budget) a hésité avant de prendre sa plume : « Je ne souhaitais initialement pas réagir, car la polémique constitue une insulte aux victimes« . Mais, dans un courrier envoyé à France 3 Midi-Pyrénées, Valérie Rabault a finalement décidé de prendre la parole.

La députée PS Valérie Rabault (Photo : MaxPPP)

La députée PS Valérie Rabault (Photo : MaxPPP)

La députée du Tarn-et-Garonne rappelle qu’elle a voté la prolongation de l’état d’urgence, les textes renforçant les moyens juridiques des services de renseignement et la création de 9000 postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie.Valérie Rabault déclare également : « si « prendre les armes » signifie soutenir les forces armées de notre pays, alors oui« .

Mais, une fois ces précisions faites, la parlementaire dénonce les propos de Brigitte Barèges : « Si « prendre les armes » signifie monter les citoyens les uns contre les autres, alors non« . Valérie Rabault insiste sur un risque : « créer une ligne de fracture dans la société en se référant sans cesse à la religion« . D’ailleurs, la députée socialiste est troublée par un oubli s’agissant des victimes de Nice : « la maire LR de Montauban ne cite dans sa communication comme victimes que les Chrétiens et les Musulmans, oubliant les Juifs et tous ceux qui ne revendiquent aucune religion« .

Valérie Rabault lance « un appel non à « prendre les armes » mais à se montrer ferme dans l’exigence de tous les principes de notre République, à commencer par la laïcité, à commencer par le respect absolu de notre droit, à commencer par le soutien à nos forces de l’ordre« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Juil

Terrorisme : Brigitte Barèges appelle à « prendre les armes au sens propre comme au figuré »

Brigitte Barèges, maire LR de Montauban. Photo MaxPPP

Brigitte Barèges, maire LR de Montauban.
Photo MaxPPP

A l’heure où l’Assemblée Nationale s’apprête à voter la prolongation de l’Etat d’urgence, pour la maire LR de Montauban Brigitte Barèges  « nous ne sommes pas en état d’urgence ». Sous-entendu le gouvernement n’en fait pas assez en matière de sécurité. Dans un communiqué aux mots lourds de sens mais pas choisis au hasard, elle emboîte le pas à la droite qui attaque de front Hollande et Valls.

A peine la minute de silence terminée lundi à Montauban que la première magistrate de la Ville décide d’écrire sa colère. « Il est temps de dire stop et d’agir. La France est en danger. Lorsque l’Etat n’est plus en mesure de protéger sa population, nous courons un très grave danger ». Elle emboîte ainsi le pas aux Estrosi, Juppé et Sarkozy et à l’offensive de l’opposition. Brigitte Barèges a toute légitimité pour s’insérer dans le débat, de sa ville de Montauban où des soldats sont tombés sous les balles de Mohamed Merah en mars 2012.

2012 c’est l’arrivée au pouvoir de François Hollande et une majorité qui aura « créé plus de postes (NDLR : dans la police) que Nicolas Sarkozy n’en a supprimé et il le sait » riposte Christophe Borgel, député socialiste de Haute-Garonne. Mais pour Brigitte Barèges, « aujourd’hui, il faut taper fort. Il faut aller beaucoup plus loin« . Et l’ancienne députée de reprendre du Charles Pasqua dans le texte : « il faut terroriser les terroristes ».

« Je n’avais rien dit jusque là, par respect pour l’union nationale, mais aujourd’hui j’ose dire qu’il est temps que l’on prenne les armes, au sens propre comme au sens figuré » poursuit la maire de Montauban. L’union nationale qu’elle évoque a en effet éclaté ces derniers jours. Christophe Borgel le déplore : « Le moment que traverse notre pays suppose de la dignité, de la détermination, de la responsabilité. La droite montre depuis deux jours qu’elle en manque ».

Interviewée par France 3 Midi-Pyrénées ce mardi, Brigitte Barèges a précisé sa pensée :

Et le secrétaire national du PS Christophe Borgel d’enfoncer le clou : « quand on est responsable, on ne cède pas à la facilité sur des sujets aussi graves (…) L’amalgame permanent des propos entre les terroristes, les mosquées, les musulmans est un flirt indigne avec le Front National ». La fracture que redoute gauche comme droite, c’est évidemment celle de notre société. « Le pacte social ne résistera pas longtemps à de nouveaux attentats » prédit Brigitte Barèges. Mais ce pacte, face à l’épreuve que traverse notre pays, c’est aussi aux « politiques » de le sauvegarder, pas seulement dans les mesures prises mais aussi dans les propos prononcés et dans la tenue d’un nécessaire débat démocratique.

Patrick Noviello

Mise à jour du 21 juillet : dans l’interview vidéo ci-dessus, Brigitte Barèges affirme que « ce sont des policiers municipaux » qui ont tiré sur le chauffeur du camion sur la promenade des Anglais à Nice. Il s’agissait en fait de fonctionnaires de la police nationale. 

Voici l’intégralité du texte de Brigitte Barèges, publié sur sa page Facebook :

15 Juil

Attentat de Nice : les réactions politiques en Occitanie

84 morts et un bilan qui peut s’alourdir dans les prochaines heures. Des dizaines de blessés en situation d’urgence absolue et des images de carnage. La France se réveille en état de choc. Un attentat a frappé Nice en plein feu d’artifice du 14 juillet. Dans notre région, l’émotion prend une dimension particulière. Toulouse et Montauban ont vécu, dans leur chair, le terrorisme.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

Sur la promenade des Anglais, le mode opératoire est inédit : un camion transformé en arme pour une tuerie de masse. En mars 2012, Mohamed Merah a utilisé un scooter pour se déplacer, des armes de poing et un pistolet mitrailleur. Le nombre de victimes sur Toulouse et Montauban est moins élevé qu’à Nice. Mais, sur le côte d’Azur, comme en 2015 dans la ville Rose et le Tarn-et-Garonne, c’est le même climat de sidération et de tension.

Réaction des élus d’une Région qui a connu les heures noires d’une attaque terroriste.

Carole Delga, présidente de Région :

 Depuis hier soir, toutes nos pensées vont vers Nice, qui a subi une attaque ignoble et effroyable.
Je veux rendre hommage aux victimes, ces femmes, ces hommes, ces enfants qui s’étaient rassemblés, comme des millions d’autres Français, pour un moment de convivialité et de partage.
Je veux assurer les forces de sécurité et de secours de tout le pays de notre solidarité à l’heure où leur mobilisation est essentielle.
Au nom des habitants de notre Région, je veux adresser à nos voisins du Sud de la Région Provence Alpes Côte d’Azur notre amitié et notre compassion.
La France a été touchée en son cœur le 14 juillet, jour de sa fête nationale, date symbole de la liberté dans le monde entier. Après les attentats de Paris de janvier et de novembre 2015, cette attaque inhumaine vise notre société et nos valeurs.
Face à cette menace, comme rarement notre pays en a connu, l’unité nationale est primordiale. C’est cette unité, associée à la vigilance de toutes et de tous et l’esprit de responsabilité, que nous parviendrons  ensemble à surmonter cette épreuve. Plus que jamais, Notre République doit être forte et implacable »

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse :

 

Brigitte, Barèges, maire de Montauban :

 Le jour du 14 juillet, c’est symbolique. C’est un attentat contre la République et un pied de nez à l’annonce faite par le gouvernement sur la fin de l’Etat de l’urgence. C’est terrible, terrible. Evidemment j’ai une pensée pour les familles. On doit malheureusement vivre avec une crainte permanente et on ne peut pas empêcher un illuminé de frapper. On ne peut pas renoncer à la fête. Et, à partir du moment ou il y a de la foule, quand quelqu’un veut tuer par n’importe quel moyen, c’est impossible de l’empêcher. A Nice, c’est avec un camion. Mais cela aurait pu être un couteau. Il faut toujours s’attendre à ce que ce soit possible. A Montauban, ville d’arrivée du tour de France, l’arrivée était à côté de la caserne ou Merah a frappé. Il y avait le GIGN et des moyens de secours prépositionnés »

Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse :

Grande tristesse pour toutes les personnes décédées et blessées par cet acte horrible et tragique. Nous pensons à leurs familles et à leurs proches. Nous devons rester forts face à toutes ces violences qu’elles soient acte de barbarie ou de démence ».

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, rapporteure générale du budget

Après Charlie Hebdo et le Bataclan à Paris, Nice vient d’être la cible d’une attaque terroriste épouvantable. C’est une horreur absolue et cette fois elle a aussi enlevé la vie à des enfants.
Je présente toutes mes condoléances aux familles et aux proches des victimes, tout mon soutien aux blessés.
Mes pensées vont aussi vers les policiers, gendarmes, militaires, forces de secours qui sont intervenus dans des conditions extrêmement difficiles.
Nous sommes en guerre contre la barbarie. Cette barbarie frappe la France, elle a aussi frappé dans de nombreux pays. C’est un combat sans relâche »

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne, numéro 3 du PS

L’heure est au rassemblement derrière nos forces de l’ordre, nos services de secours, nos services de santé. L’heure est au rassemblement derrière le gouvernement et le président de la République. Refusons les polémiques qui ne sont pas dignes du drame qui a frappé Nice. Refusons les déclarations intempestives qui voudraient faire croire à nos concitoyens qu’il y a des moyens qui peuvent empêcher tous les actes. Ce n’est pas vrai. Nous devons sans cesse renforcer nos moyens et le gouvernement l’a fait dans la police, la gendarmerie, le renseignement, la justice. Nous devons sans cesse adapter notre arsenal juridique face à une menace aux formes nouvelles et nous avons voté plusieurs lois à l’Assemblée. Nous devons agir contre Daesh en Syrie, en Irak et nos forces armées sont engagées sur ces théâtres extérieurs. Nous avons démantelé des réseaux, évité des attentats mais le risque zéro n’existe pas. 0% de précaution équivaut à 100% de risques mais 100% de protection ne conduit pas à 0% de risques, il faut le répéter et que nos concitoyens en soit conscient »

Gérard Onesta, président du bureau de l’assemblée régionale :

Philippe Saurel, maire de Montpellier :

Chaque 6 mois, la France devient une scène d’horreur avec des actes terroristes répétés. Cette fois-ci Nice a été frappé. Je ne peux qu’exprimer ma solidarité envers toutes les familles touchées et envers les forces de l’ordre et ceux qui assument les soins de première urgence, sur le terrain et dans des hôpitaux improvisés qui font malheureusement penser à des hopitaux de campagne dans une zone de guerre. Personne n’est à l’abri du terrorisme. Il peut frapper partout et tout le monde »

Sébastien Nadot, candidat à la présidentielle (mouvement des progressistes)

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Juil

Le dernier 14 juillet avec l’arme nucléaire et « Sentinelle » ?

La tradition est respectée mais elle prend une tournure exotique. Pour la première fois depuis 1880, des troupes australiennes et néo-zélandaises vont défiler sur les Champs-Elysées. Des guerriers maoris seront parmi les troupes à pied. Cette présence haute en couleur et originale est liée à la commémoration de la bataille de la Somme. Le temps d’une cérémonie, les képis blancs de la Légion vont côtoyer les frères d’armes des poilus de 1916.

Le défilé du 14 juillet, c’est un feu d’artifice d’uniformes, de véhicules blindés et d’avion de combat. Mais, en 2016, le rendez-vous prend une tournure particulière.

Les attentats ont mis du kaki dans les rues, devant les écoles, dans les hall de gare ou les guichets de l’aéroport de Blagnac. Les habitants d’Occitanie croisent, tous les jours, des bérets rouges, noirs ou bleus marines. Famas sur l’épaule.

Est-ce le rôle de l’armée de jouer les sentinelles dans nos villes ? L’armée a-t-elle les moyens d’assurer ses missions ?

Le député du Tarn Philippe Folliot répond à ses questions. Le parlementaire membre de la commission de la Défense Nationale. Mais c’est également un élu qui a, sur sa circonscription, le fameux « 8 ». Un 8eme  RPIMA (Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine) qui s’est illustré notamment Afghanistan. Interview.

Philippe Folliot, député du Tarn et membre de la commission de la Défense.

Philippe Folliot, député du Tarn et membre de la commission de la Défense.

Le Blog Politique. Des troupes qui vont défiler le 14 juillet, sont présentes tous les jours dans les rues dans le cadre de l’opération « Sentinelle ». Une opération qui se traduit par des patrouilles ou des gardes statiques devant des bâtiments. Les effectifs vont être réduits. Etes-vous d’accord avec cette décision ?

Philippe Folliot. C’est une nécessité par rapport aux forces. C’est un dispositif qui utilise beaucoup de moyens. Ce n’est pas le travail des forces armées. En plus, cela nuit à la préparation opérationnelle des armées. Nos forces ont besoin d’entrainement et de repos pour effectuer leur mission : le déploiement à l’extérieur. Des policiers ou même des entreprises privées peuvent largement suffire pour effectuer des gardes statiques.

Le Blog Politique. Nicolas Sarkozy estime que le budget de l’armée est sacrifié. Vous partagez cette critique ? Pensez-vous qu’il faille renforcer le budget militaire ?

Philippe Folliot. C’est une question de priorité et de choix. Si on veut faire de la France une super Belgique, on peut continuer dans la même direction. Mais on est arrivé au bout du bout du système s’agissant de la baisse des effectifs et du renouvellement du matériel. Le renouvellement du matériel est forcement onéreux. Et il ne s’agit pas simplement d’acheter du matériel. Le matériel moderne impose des coûts supplémentaires. L’heure de vol d’une Gazelle est d’environ 1 500 euros. Pour un Tigre (ndlr hélicoptère de combat de dernière génération), on passe à 15 000 euros.

Le Blog Politique. Pour trouver de l’argent, la solution n’est-elle pas, comme le préconise l’ancien ministre de la Défense Paul Quilès, d’abandonner l’arme nucléaire ? Une arme extrêmement onéreuse et dont l’utilité est devenue douteuse depuis la fin de la guerre Froide. 

Philippe Folliot. L’abandon de l’arme nucléaire ne permettra pas d’économies immédiates. C’est la première remarque. Ensuite il faut savoir. Tous les Etats membres du conseil de sécurité des Nations Unies disposent de l’arme nucléaire. Si on veut être déclassé, on peut renoncer. Mais ce n’est pas la position que je défend. Ce n’est pas raisonnable de revenir sur la dissuasion nucléaire. En revanche, c’est une autre question s’agissant de la composante tactique et aéroportée.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Juil

25 députés signent la pétition contre l’exclusion de Monique Iborra du PS

Exclusion rime avec pétition. La députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra a été exclue du PS. Mais une partie de ses collègues conteste la décision. Le député de Paris, Christophe Caresche a écrit au premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, pour obtenir une révision de la sanction. Le courrier a été co-signé par 25 députés. Des députés qui appartiennent à tous les courants du PS et parmi lesquels on trouve une ancienne ministre, Michèle Delaunay, et le rapporteur de la loi El-Khomri, Christophe Sirugue.

Monique Iborra, députée sortante de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

Monique Iborra, députée de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

La lettre a été postée le 13 juillet. Elle est signée par Christophe Caresche. Cette signature a du poids. Le député de Paris est (avec le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen) un proche du premier ministre. Mais le soutien ne s’arrête pas là. Plus d’une vingtaine de députés exprime également leur incompréhension suite à l’exclusion de Monique Iborra du parti socialiste. Deux signataires appartiennent à la région Occitanie : le Tarnais Jacques Valax et dans l’Hérault, Anne-Yvonne Le Dain.

Mais les soutiens proviennent également de la Vendée (Hugues Fourage), de l’Eure (François Loncle) ou encore de la Réunion (Monique Orphé).

Politiquement, plusieurs courant du PS qui sont représentés : hollandais, vallsistes, fabiusiens.

En revanche, frondeurs et les aubrystes n’ont pas dégainé leur plume.

Le soutien affiché de Monique Iborra à la réforme El-Khomri et son rôle de coordinatrice de la loi Travail explique cette absence de mobilisation de la gauche du PS.

Laurent Dubois (@laurent)