Dans une lettre écrite avant l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, le maire (LR) de Lavaur demande au préfet du Tarn de fermer les salles de prières salafistes. Bernard Carayon souhaite également que les services de police et de gendarmerie du département du Tarn aient accès aux fiches « S ». Un accès actuellement limité et réservé à une catégorie de fonctionnaires dûment habilités. Selon le maire de Lavaur, une centaine de personnes sont fichées « S » dans le Tarn.
Ce n’est pas la première fois que Bernard Carayon s’exprime sur le sujet. Le maire de Lavaur plaide pour que les personnes concernées fassent l’objet d’un internement administratif.
Le courrier est daté du 25 juillet. Mais il intervient dans un contexte (très) particulier. Le lendemain de son envoi à la préfecture du Tarn, un nouvel attentat terroriste a frappé le territoire national. Pour la première fois, une église a été ciblée. Un prêtre est mort et des paroissiens sont grièvement blessés. Moins de quinze jours après le massacre de Nice, le compteur de l’horreur affiche de nouvelles victimes. L’enquête est en cours. Elle est confiée à la division anti-terroriste de la Police Judiciaire (SDAT) et à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Quelques heures après les faits, le profil des deux terroristes se précise. Un des assassins était classé « S ».
Or c’est ce fichier (désormais tristement fameux) qui est au coeur du courrier envoyé par Bernard Carayon au préfet du Tarn :
« D’après mes informations, recueillies aux meilleures sources, il y aurait dans notre département une centaine d’individus « fichés S » par la DGSI…Je peux comprendre que les maires ne puissent être destinataires de la liste de ceux d’entre eux qui résident dans leur commune. Encore qu’il me serait insupportable d’accorder, comme maire, une aide de quelque nature que ce soit, à un individu ressortant de ce fichier. Il n’est pas tolérable en revanche que la police nationale et la gendarmerie ne puissent avoir accès à ces informations ».
L’interpellation de Bernard Carayon a peu de chance d’aboutir. Le préfet du Tarn (comme tous les préfets dans tous les départements de l’Hexagone) est le représentant du gouvernement et le chef des services déconcentrés de l’Etat. Mais l’accès au fichier S est soumis au régime du « secret défense ». Un régime qui suppose une habilitation réservée à une catégorie restreinte de fonctionnaires. Même si le préfet du Tarn le voulait, il ne pourrait pas changer les règles en vigueur.
Fermer les salles de prière de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes ».
En revanche, s’agissant de la seconde demande de Bernard Carayon, c’est plus « simple ». Le maire de Lavaur demande au préfet de « fermer les salles de prières de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes« . La loi prolongeant l’état d’urgence prévoit un volet sur la fermeture des associations cultuelles qui présentent un risque pour la sécurité nationale.