29 Sep

Baylet battu : les causes de la défaite

Jean-Michel Baylet ©JACQUES DEMARTHON / AFP

Jean-Michel Baylet ©JACQUES DEMARTHON / AFP 

A quelques encablures à peine d’un ministère régalien voilà quelques semaines, le patron du PRG a perdu hier son mandat national. Certains y voient la victoire d’un « tous contre Baylet », d’autres la sanction d’un parti rallié à la politique gouvernementale. Les uns et les autres n’ont ni totalement tort, ni totalement raison.

« La coalition « anti-Baylet » (…) a eu raison au terme d’un dimanche tendu en Préfecture, des cohérences politiques départementales, débouchant sur l’élection des ennemis de toujours, unis pour la cause, Yvon Collin et François Bonhomme ». Voilà comment « La Dépêche du Midi » du Tarn et Garonne résume ce lundi matin en quelques lignes, à peine, la défaite de son patron, ce dimanche, aux élections Sénatoriales.

Voix de gauche à droite ?

François Bonhomme, UMP, a-t-il gagné avec des voix de gauche ? Evidemment, il le dit d’ailleurs lui-même. A-t-il fait alliance avec Yvon Collin ? Difficile à affirmer. La question est surtout : Yvon Collin avait-il besoin d’un tel rapprochement pour gagner ? Sûrement pas. Lui, l’ami de Baylet de toujours, écarté pour accointances hollandaises trop fortes selon lui, était bien installé. Et comme je l’ai suggéré en plateau hier soir, les grands électeurs ont préféré le « sénateur de base » au « sénateur d’exception » comme les nomment Yvon Collin, se plaçant du côté de la base, et ce dès le premier tour.

Ras-le-bol ?

Mais qu’est-ce qui a fait la différence au second tour ? Les votants ont-ils voulu sanctionner Jean-Michel Baylet ? Sans nul doute. Mais à quelle hauteur ? Peut-on attribuer ce revirement à une simple soif de changement ? Je ne le pense pas. Les grands électeurs ont-ils voulu mettre fin à « un système » comme l’ont clamé certains ? Difficile de répondre mais il est sûr que bon nombre d’élus trop contents, ou excédés, pendant des années de demander faveurs au président du Conseil Général lui ont cette fois-ci tourné le dos.

Mars prochain

A vouloir donner plus d’épaisseur au plan national à son parti, notamment lors du dernier remaniement, Jean-Michel Baylet s’est peut-être trop marqué du côté de Manuel Valls. Il est vrai que les grands électeurs comme les sénateurs goûtent peu à la réforme territoriale que porte le gouvernement. C’est pourtant le patron du PRG qui avait annoncé avant même la constitution du gouvernement Valls II le maintien des conseils généraux en territoires ruraux. Il va lui falloir maintenant tâcher de conserver la présidence du sien dès les élections de mars prochain.

Patrick Noviello