C’est vieux comme Montesquieu. Le climat influence les lois. Le philosophe bordelais explicite cette évidence dans son célèbre essai « L’Esprit des Lois« . La météo annonce des températures sibériennes et une vague de neige sur l’ensemble du pays. L’Occitanie est concernée. Et si les trottoirs glissants et un thermomètre gelé grippait le 1er tour de la primaire de la gauche. Petit essai (pas complètement sérieux mais pas totalement farfelu) de météo politique.
Une élection, c’est une affaire de mode de scrutin. Majoritaire ou proportionnel. Un vote, c’est une question de dynamique politique. Mobilisation ou abstention. Mais un rendez-vous électoral c’est aussi une somme de détails pratiques. Nombre de bureaux de vote et facilité d’accès aux urnes. Sur ce dernier point, la primaire organisée par le PS souffre de quelques faiblesses. Des votants vont devoir faire des kilomètres ou, en zone urbaine, emprunter des transports en commun. Des transports en commun qui, le dimanche, sont moins fréquents.
Mais il existe également un paramètre totalement imprévisible : la météo. Le parti socialiste a choisi le mois de janvier pour organiser sa primaire. En soi, ce n’est pas important. L’hiver n’est pas nécessairement une saison défavorable. Sauf que la semaine précédent le 1er tour, celle du 16 au 22 janvier, va être marquée par un froid polaire. Bien-sûr, la météo n’est pas une science exacte. Les prévisions à 10 jours sont encore plus friables et peu fiables. Mais, si la neige et la « froititude » sont bien au rendez-vous cela peut influencer le résultat et la mobilisation.
Après cette première descente polaire, c’est un flux continental très #froid qui se mettra en place en début de semaine prochaine. pic.twitter.com/8KyAtwlTVp
— Meteociel (@meteociel) 13 janvier 2017
Si, de surcroît, les départements concernés par l’alerte neige et verglas sont des fiefs socialistes (Comminges en Haute-Garonne, Ariège) alors le coup de froid ne se limitera pas au ciel.
Les intempéries ont déjà « frappé » la primaire de la gauche. Jeudi 12 janvier, soir de la retransmission du 1er débat télévisé, 190 000 foyers ont été privés d’électricité en Normandie. Ce sont autant de téléspectateurs potentiels » perdus ». Après une tempête handicapante, c’est un froid paralysant qui risque de s’abattre sur l’élection du dimanche 22 janvier.
Face à ce sombre horizon, les organisateurs de la primaire peuvent (toutefois) trouver un peu de réconfort et de chaleur. L’enthousiasme de votants prêts à braver la bise et les congères ? C’est pas évident. L’électorat de gauche ne s’enflamme pas forcément pour la primaire. Mais bon, il est toujours possible d’y croire.
Il reste surtout une source d’espoir : que la météo se trompe.
Laurent Dubois (@laurentdub)