13 Jan

Premier débat de la primaire : comment Sylvia Pinel s’en est-elle sortie ?

Première édition d’une série de trois débats. Jeudi 12 janvier, les 7 candidats à la primaire de la gauche se sont retrouvés sur le même plateau. Deux heures et demi d’émission mais au final 15 minutes pour chaque débatteur. Tous les projecteurs étaient braqués sur les têtes d’affiches : Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon. Mais parmi les petits candidats deux personnalités se détachent : Jean-Luc Bennahmias et Sylvia Pinel.

La régionale de l’épreuve s’est démarquée par sa défense du bilan de François Hollande et un positionnement « à droite ».

epa05713673 Candidate for the left-wing party primaries ahead of the 2017 presidential election, French former minister Sylvia Pinel, takes part in a televised debate at the studios of TF1 in Paris, France, 12 January 2017. France's seven left-wing presidential candidates hold their first televised debate before the first round of their primary on 22 January. EPA/PHILIPPE WOJAZER / POOL (MaxPPP TagID: epalivetwo495840.jpg) [Photo via MaxPPP]

Sylvia Pinel, candidate du PRG à la primaire de la Belle Alliance. Photo MaxPPP

Jean-Luc Bennahmias s’est distingué par son humour décalé et un rapport « décontracté » avec son programme. Interrogé sur la création d’une force de sécurité « privée », l’écologiste ne s’est pas souvenu pas d’une proposition formulée sur…son propre site internet. Mais, en dehors de la catégorie « ambianceur », c’est une femme (la seule de la primaire) qui décroche la palme du meilleur « figurant ». Sylvia Pinel est arrivée dans l’arène après avoir rejeté et critiqué la primaire à laquelle elle participe.

Candidate à la présidentielle avant de s’engager dans la primaire, Sylvia Pinel peut être satisfaire de son abandon en rase campagne. Le compteur des sondages « explose » depuis son virage à 180°. La présidente du PRG était créditée de 0% d’intention de vote face à Emmanuel Macron, François Fillon et Manuel Valls. Dans le cadre de la primaire, Sylvia Pinel est créditée de 6 points.

Mais, au delà d’une poussée sondagière, Sylvia Pinel a réussi son examen de passage. A défaut de marquer les esprits par des propositions fortes et un certain charisme, la représentante du PRG s’est démarquée. C’est la seule candidate à avoir défendu le bilan de François Hollande. Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon ont affiché leur scepticisme. Manuel Valls a contourné l’obstacle en parlant de la fierté d’avoir servi les français. La radicale de Gauche a mis en avant les réformes du quinquennat.

 

Sylvia Pinel s’est également signalée par un positionnement « à droite de la gauche ». La radicale de gauche a notamment dénoncé défendu le rôle des entreprises. Ce positionnement n’a pas échappé à Caroline de Haas. Une militante (ancienne proche de Benoit Hamon) qui a connu son heure de gloire médiatique en lançant une pétition contre la loi Travail.

 

Lors de la primaire de la droite, l’intérêt et l’intensité des débats est allé crescendo. La première confrontation a été jugée terne et molle. Et c’est finalement après une deuxième joute médiatique que le « spectacle » a vraiment débuté. La gauche va (peut-être) connaitre la même progression. C’est loin d’être gagné. Les téléspectateurs ne sont pas bousculés pour le premier débat. Mais, surtout,  à la différence de la droite, la gauche ne bénéficie d’un (véritable) booster : le sentiment que la victoire est possible et que le jeu comporte un enjeu.

Néanmoins, du côté de Sylvia Pinel, le bénéfice politico-mediatique est déjà positif. Comme Jean-Michel Baylet en 2011, la radicale de gauche n’est plus (tout à fait) une illustre inconnue.

Il s’agit d’un bénéfice relatif. Le vrai bilan sortira des urnes et du score obtenu par la candidate du PRG.

Laurent Dubois (@laurentdub)