Alors qu’il est Président de la République depuis un an, la tension ne semble pas retomber entre Emmanuel Macron et les collectivités territoriales. Dernier épisode en date, le non de Carole Delga à un pacte budgétaire avec le gouvernement. Mais parallèlement d’autres collectivités, comme la Métropole toulousaine, ont contractualisé avec l’Etat.
L’intention avait déjà été relayée officieusement mais elle est désormais affirmée : « Je ne signerai pas de pacte budgétaire avec le gouvernement » annonce ce jeudi matin la Présidente socialiste de la Région Occitanie. Dans ce même tweet, Carole Delga s’explique : « je n’accepte pas que l’on demande aux collectivités de faire plus d’efforts que l’Etat lui-même ».
La baisse des dépenses publiques va en effet se poursuivre. Au programme d’action gouvernemental pour les mois à venir figure même « un encadrement des dépenses des grandes collectivités locales ». Pas question donc pour la Présidente d’Occitanie de s’y résoudre ou tout du moins de concéder encore des sacrifices budgétaires. « Le Président de la république n’est pas un décentralisateur, pourtant c’est le cours de l’histoire » a-t-elle également ce jeudi matin à Toulouse devant 250 chefs d’entreprises lors d’un petit-déjeuner organisé par nos confrères de la Lettre M.
Climat tendu entre l’exécutif et les régions
Il faut dire que le climat entre l’exécutif et les régions s’est déjà largement refroidi sous l’impulsion d’une autre réforme : celle de la formation professionnelle et de l’apprentissage, deux missions dévolues aux conseils régionaux. « Le projet gouvernemental va affaiblir l’apprentissage et la formation de nos jeunes » avait affirmé Carole Delga en février dernier.
Occitanie, région de fronde face à la politique de l’actuel gouvernement et du Président Macron mais parallèlement d’autres collectivités locales, elles, signent avec l’Etat. Avant même la première conférence nationale des territoires en juillet dernier, le maire LR de Toulouse plaidait pour la contractualisation. La métropole que Jean-Luc Moudenc préside également a donc logiquement fait partie des premières à voter cette contractualisation avec l’Etat en avril dernier. Elle s’est ainsi imposé une hausse limitée de ses dépenses de fonctionnement à 1,35% d’ici 2020.
Le « oui » de la métropole toulousaine
« Dans l’intérêt de tous, et en premier ses habitants, la collectivité a choisi la meilleure option pour préserver ses ressources financières et protéger les services publics qu’elle assure au quotidien » expliquait alors celui qui préside aussi France Urbaine, l’association des élus des grandes villes et communautés. Mais dans un entretien au quotidien L’Opinion, le 15 avril dernier, Jean-Luc Moudenc disait malgré tout « comprendre les réserves des régions et des départements qui sont confrontés à des problématiques spécifiques.
De son côté, l’opposition socialiste à Toulouse Métropole a dénoncé « une baisse de dotation déguisée qui va à l’encontre du maintien des services publiques et de l’autonomie des collectivités ». Il semble donc bien, qu’au-delà de la réflexion budgétaire, un clivage politique est en train de s’instaurer. Les deux autres métropoles en France à avoir contractualisé ainsi avec l’Etat, Bordeaux et Nice, ont également des majorités de droite.
Patrick Noviello (@patnoviello)