Le suspens va s’achever dans quelques jours. Samedi prochain, le 26 novembre, le PRG va annoncer sa position sur la présidentielle. Primaire ou pas primaire. Hollande ou candidature autonome. Le parti de Sylvia Pinel va voter et se positionner. L’hypothèse la plus probable est un « Ni-Ni » : ni primaire, ni candidature. Mais, en attendant, une tonalité générale ressort du dernier bureau national. Sylvia Pinel et son bras droit, Guillaume Lacroix rappellent à l’ordre les « macroniens ». Verbatim.
Sylvia Pinel, présidente du PRG et Guillaume Lacroix, numéro 2 du parti. Photo Max PPP
« Le Front National progresse de manière dangereuse et n’a jamais été aussi proche du pouvoir…A droite, le candidat qui gagnera la primaire peut devenir le prochain président de la République« . Le dernier bureau national du PRG, mercredi 16 novembre, a été empreint de gravité. La présidente du parti, Sylvia Pinel a dessiné un tableau sombre. Mais les instances nationales des radicaux de gauche ne se sont pas contentés de faire des analyses et de dresser des constats.
« Emmanuel Macron ne veut pas rassembler la gauche »
Sylvia Pinel déplore « les prises de position en faveur d’Emmanuel Macron prises dans les médias par quelques parlementaires radicaux, au nom du PRG« .
Présent au bureau national, Jean-Michel Baylet n’a pas (vraiment) évoqué Emmanuel Macron. Le ministre de François Hollande s’est contenté de rappeler une évidence : « Emmanuel Macron n’est pas radical de gauche« . Jean-Michel Baylet a insisté sur un autre point : « la politique ce n’est pas l’opportunisme, c’est s’engager pour des valeurs« . On peut toujours voir dans cette ode au respect des valeurs un coup de griffe aux « macroniens » du PRG. Mais l’attaque n’est pas frontale.
En revanche, le numéro 2 du PRG , Guillaume Lacroix a été direct. Proche de Manuel Valls, le 1er président exécutif du PRG estime qu’ Emmanuel Macron utilise « le trouble d’une vague populiste » et se positionne comme un recours. Guillaume Lacroix pense que l’ancien ministre de l’Economie « ne veut pas rassembler la gauche. Il veut rassembler autour de lui. Il ne veut pas des partis. Il n’a d’ailleurs pas cherché à rencontrer des chefs de partis« .
Pour Guillaume Lacroix, la conclusion est évidente : « le PRG a un devoir de responsabilité vis à vis de la gauche de gouvernement…il se doit se recentrer sur sa bannière« .
Hollande ou Valls mais pas Montebourg
« Gauche de gouvernement« .La gauche qui gouverne actuellement a comme président : François Hollande.
Une autre personnalité peut correspondre à la définition : Manuel Valls gouverne et appartient au PS.
Le samedi 26 novembre, le PRG devra préciser ce que sa direction appelle « gauche de gouvernement ».
Ce week-end, les radicaux de gauche vont devoir se positionner sans connaître la position de François Hollande ni les limites de l’audace de Manuel Valls.
Mais, en réalité, c’est entre les deux membres de l’exécutif que cela se joue. Pour le PRG, c’est soit Hollande (si le président sortant repart) soit Valls (si François Hollande abandonne).
Pas question de soutenir une personnalité de gauche qui a quitté le gouvernement. Exit Arnaud Montebourg.
Lors du bureau national, Annick Girardin a déclaré : ‘ »il ne faut pas participer à la primaire car ensuite le PRG devra soutenir celui qui l’emportera« .
Cette ligne trahit un certain pessimisme quant aux chances de victoire de François Hollande. Mais, surtout, Annick Girardin formule (à demi-mot) une vérité : pas question de soutenir Arnaud Montebourg.
Laurent Dubois (@laurentdub)