19 Fév

Municipales 2020 à Toulouse : « surtout pas un match retour ou une revanche » pour Pierre Cohen

L’affiche des municipales 2020 ressemble à celle de 2014. Pierre Cohen est de retour et il va affronter, une nouvelle fois, Jean-Luc Moudenc. Quelles sont les motivations de l’ancien maire de Toulouse ? A moins d’un mois du 1er tour, comment envisage-t-il sa campagne ? Se projette-t-il déjà dans le 2nd ? Interview.

Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Le Blog Politique.  Vous allez affronter une nouvelle fois Jean-Luc Moudenc. Comment qualifiez vous cette répétition de l’histoire ? Un match retour ? Une revanche ?

Pierre Cohen. Ce n’est surtout pas un match retour ou une revanche. J’ai décidé tardivement d’être candidat, après avoir essayé de faire l’union. En 6 ans, il s’est passé énormément de choses. Les enjeux et les paradigmes ont complètement évolué. Cela n’a rien à voir avec 2014. Jean-Luc Moudenc a également changé. Il n’est plus dans la tradition de ses pères, Baudis et compagnie. Il est devenu un doctrinaire du libéralisme débridé à l’image d’Emmanuel Macron. Il sacrifie les services publics par exemple dans la petite enfance. Mais, de mon côté, j’ai également évolué. J’ai quitté le PS pour aller vers une ligne politique qui conjugue écologie et solidarité.

En 6 ans, il s’est passé énormément de choses

Le Blog Politique. Il reste moins d’1 mois avant le 1er tour, comment va s’organiser votre campagne ?

Pierre Cohen. On a lancé une opération food truck dans des endroits, Quai des Savoirs ou encore la Machine, afin d’organiser à la rencontre des gens. A côté du classique porte à porte, nous organisons également des petits déjeuners pour débattre.

Une opération food truck au Quai des Savoirs ou à La Machine

Le Blog Politique.  L’écologie s’impose comme un thème central des municipales 2020. Tous les candidats formulent des propositions. Comment allez vous marquer votre différence ?

Pierre Cohen. Le plus important est de diminuer l’émission de gaz à effet de serre. C’est le vrai sujet et cela passe notamment par un débat autour du métro. L’offre ne correspond pas à la demande. Une solution passe le développement d’un RER en étoile. C’est le meilleur moyen pour lutter contre les bouchons sur le périphérique. Il ne s’agit d’être dans une logique coercitive ou punitive envers les automobilistes mais de développer des modes de déplacements qui limitent les gaz à effet de serre. De nouvelles technologies de déplacements doivent aussi être privilégiées, trottinettes ou vélos électriques. Mais il faut des voies de circulation adaptées. Après nous proposons également de végétaliser Toulouse. Mais tous les autres candidats sont sur la même ligne.

Le Blog Politique.  Qu’est ce qui explique selon vous la division de la gauche ?

Pierre Cohen. C’est une conséquence logique de la fin du quinquennat Hollande. J’espérais que cela pouvait s’estomper au moment des Municipales, cela allait s’estomper. Mais ce n’est pas le cas à Toulouse comme ailleurs. Le PS a considéré que la reconstitution de la gauche devait se faire autour de lui. Ce n’était pas possible.

Le Blog Politique. Selon vous la question des alliances de second tour doit elle être posée avant le 1er ?

Pierre Cohen. oui bien sur. C’est ce que je propose. A l’issue du premier tour, la tête d’une liste unique doit revenir au candidat qui arrive en tête et le reste de de la liste pourrait être constituée à la proportionnelle des résultats.

Une tête de liste attribuée au candidat arrivé en tête au 1er tour

Je propose également et je l’ai dit publiquement que l’on constitue dès maintenant un groupe de travail pour que l’on puisse se mettre d’accord sur un programme commun.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Fév

Municipales à Toulouse : Jean-Luc Moudenc veut contribuer au combat contre « l’islamo-fascisme » et met la pression sur Emmanuel Macron

Emmanuel Macron lance un plan pour lutter contre le communautarisme. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, soutient la démarche et annonce qu’il contribuera au combat contre l’islamo-fascisme.

Jean-Luc Moudenc; maire (LR) de Toulouse. Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron lance, ce 18 février, une stratégie de lutte contre le communautarisme et annonce des « mesures fortes ». Selon nos informations, le ministère de l’Intérieur est mobilisé pour préparer ce plan. Les services de renseignement mènent, depuis plusieurs jours, un travail d’identification et de recensement des candidats « communautaristes » sur les listes municipales. Des rapports de synthèse, département par département, doivent remonter à l’Elysée.

En Haute-Garonne, la mobilisation ne passe pas uniquement par les services de l’Etat. Jean-Luc Moudenc, annonce qu’il « prendra (ses) responsabilités de maire, dans la limite des pouvoirs (qui lui) sont conférés , pour agir et contribuer au combat ».

Jean-Luc Moudenc soutient l’initiative d’Emmanuel Macron. Pour le maire de Toulouse, « c’est bien au Président de la République, garant des institutions et de l’unité de la Nation, d’insuffler la volonté politique qui permettra de rétablir l’ordre et d’agir sans hésitation ».

Mais Jean-Luc Moudenc formule également des attentes. « Les annonces (ndlr : d’Emmanuel Macron) doivent être claires et d’application immédiate. Les déclarations, et surtout les actes, du Président de la République sur l’islamo-fascisme sont très attendus. Toulouse, ville de fraternité, ayant subi violemment l’intolérance religieuse dans son histoire, ne peut se résoudre à accepter avec fatalité la propagation de l’islamo-fascisme » estime le maire de Toulouse, candidat en mars prochain à sa propre succession.

Jean-Luc Moudenc dénonce « l’indifférence ou l’inefficacité de l’Etat depuis de trop nombreuses années » et cite, notamment, comme exemple d’inertie des pouvoirs publics  « la mosquée illégale rue de Nivernais ».

La prise de position du maire sortant a fait réagir ses adversaires aux municipales. La liste, Toulouse anticapitaliste, dénonce une « grosse ficelle » visant à « attiser l’islamophobie bien présente dans notre société ». Pour Pauline Salingue et Nicolas Mousset, « le maire de Toulouse  envoie un message en direction de son électorat le plus rétrograde qui est tenté par le vote Rassemblement National ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Municipales 2020 : un duel « 100% féminin » ça existe et c’est en Haute-Garonne

La parité est loin d’être acquise. Mais, en Haute-Garonne, la commune de Fontenille fait figure d’exception. Le maire sortant est une femme et l’élection se joue entre deux candidates.

Max PPP

De 15 à 20 % des maires sont des femmes. Dans les petites communes et les villes moyennes, la parité est particulièrement faible. Mais, en Haute-Garonne, une agglomération de 5935 habitants fait figure d’exception. La municipalité a été conquise, en 2017, par une socialiste, Fabienne Vitrice. Une élection remportée face à une autre femme, Thérèse Monfraix (UMP).

6 ans après, le duel se réforme. Les deux femmes se retrouvent face à face. Seul changement, Thérèse Monfraix a quitté l’héritier de l’UMP, le parti Les Républicains. Elle se présente sous l’étiquette, Divers Droite.

A 20 kilomètres, de Fontenille, sur la commune de Rieumes, l’affiche est également féminine. La sortante, Jennifer Courtois- Périssé, va affronter la socialiste, Sandrine Baylac. Une socialiste soutenue (et même envoyée au combat électoral) par…la présidente de Région, Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Fév

Municipales 2020 – Tarn-et-Garonne : l’ombre des éoliennes plane sur la campagne à Montech

Des éoliennes doivent sortir de terre à Montech. Un candidat aux municipales, Eric Lagrange, promet, en cas de victoire, de consulter les habitants.

MaxPPP/Belpress

Montech va accueillir les premières éoliennes du Tarn-et-Garonne. Le promoteur du parc, la société Valorem, évoquait un lancement du chantier pour le second semestre 2019.  Il y a un peu de retard sur le calendrier prévu. Mais cela n’empêche pas les futurs aérogénérateurs de souffler sur la campagne montéchoise.

La tête de liste En Avant Montech place le parc éolien au cœur des municipales. Avant de se lancer dans la bataille électorale, Eric Lagrange a milité, au sein d’un comité, contre l’implantation des 6 machines. Une opposition qui s’est traduite par un recours gracieux.

Un recours rejeté; En mars 2018, le préfet du Tarn-et-Garonne a autorisé le projet, chiffré à 29 millions d’euros. Mais Eric Lagrange ne désarme pas. « Si nous gagnons, la première mesure sera de consulter les habitants de Montech veulent oui ou non un parc éolien sur la commune ». Eric Lagrange reconnait que le promoteur bénéficie du feu vert des pouvoirs publics et qu’il peut donner le premier coup de pioche à n’importe quel moment. Mais la tête de liste aux municipales veut croire à un sursaut. « Si toute la population se mobilise, il est possible de faire reculer l’Etat. On l’a déjà vu ailleurs ».

A noter que la majorité sortante a voté, en conseil municipal, contre le projet des éoliennes le 16 février 2018. Elle également refusé de prendre part en conseil communautaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Fév

Municipales à Montauban : la maire (sortante) Brigitte Barèges, devant la justice, l’opposition « inquiète » d’un syndrome « Patrick Balkany »

La maire (sortante) de Montauban est renvoyée en justice pour « détournement de fonds publics ». L’opposition interpelle Brigitte Barèges sur le maintien de sa candidature et fait un parallèle avec l’ex maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany.

Brigitte Barèges (Photo : AFP)

 

La date n’est pas encore fixée. Mais Brigitte Barèges a annoncé, elle même, sa prochaine comparution devant le tribunal correctionnel de Toulouse. L’information n’a pas échappé à l’opposition municipale. Gaël Tabarly précise que « toute personne mise en examen bénéficie de la présomption d’innocence ». Mais il se projette déjà et se demande si « Brigitte Barèges finira comme Patrick Balkany ? ».

Autrement dit, le conseiller municipal se demande si la maire sortante (candidate à sa propre réélection) ne sera condamnée en justice et donc contrainte de quitter son fauteuil à l’Hôtel de ville.

Evidemment, ce parallèle est de la (pure) politique fiction. La justice ne s’est pas encore prononcée. Et, sur le terrain judiciaire, les deux affaires ne sont pas comparables. Patrick Balkany a été condamné (avec incarcération immédiate) pour fraude fiscale.  Brigitte Barèges est poursuivie pour « détournement de fonds publics » dans le cadre d’un emploi municipal qui pourrait se révéler fictif.

Gaël Tabarly se livre à un raccourci. En revanche, le conseiller municipal d’opposition pose une question (politique) d’actualité, au regard de la campagne électorale : « Madame Barèges peut-elle réellement prétendre à un nouveau mandat de maire alors qu’elle risque d’être condamnée pour détournement de fonds ?  »

L’opposant de Brigitte Barèges s’interroge également sur un point concernant le budget communal. »Madame Barèges va-t-elle payer elle même ses frais de justice ou sollicitera-t-elle une nouvelle fois une prise en charge intégrale par le conseil municipal ? » se demande Gaël Tabarly.

Sur sa première interrogation ( Brigitte Barèges va-t-elle se retirer de la campagne des municipales ?), la principale intéressé à déjà apporté une réponse. Elle continue.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Fév

Municipales dans le Tarn : un bataillon de généraux en campagne

Une véritable pluie d’étoiles sur la campagne tarnaise. Trois généraux se présentent aux élections municipales dans le Tarn.

Photo AFP : Daniel Meyer

Le Tarn décroche une nouvelle « spécialité locale » : le nombre de généraux en campagne. Un « 5 étoiles » et un « 2 étoiles » à Albi. Un général de division sur la commune de Rabastens. C’est un vrai déploiement de force. Evidemment, tous ces généraux ont raccroché le képi.

Les officiers d’active ne peuvent pas s’engager dans une bataille électorale.  A l’instar d’autres fonctionnaires, ils doivent attendre 6 mois (après leur radiation des cadres) avant de pouvoir être candidat. Les trois généraux tarnais respectent, bien évidemment, cette règle.

Un gendarme « 3 étoiles » à Rabastens

Ils sont tous à la retraite. Le plus jeune est Nicolas Guéraud. A 60 ans, il a décroché sa troisième étoile de général de division le 26 janvier 2013. Mais il a quitté l’inspection générale de la gendarmerie nationale en 2017. Le jeune retraité est passé par le commandement de la région de gendarmerie du Nord-Pas-de-Calais et la sous direction des systèmes informatiques et d’information.

Désormais son horizon est fait de réunions publiques et de tractage. Le général monte au front à la tête d’une liste qu’il qualifie de « sans étiquette ». Son programme intègre, bien évidemment, la tranquillité publique. Mais ce n’est pas la seule référence à un long parcours dans la gendarmerie. En novembre dernier, lors de la présentation de sa liste, Nicolas Guéraud a mis en avant son expérience professionnelle.

« Le métier de gendarme exige le dévouement et l’engagement, se mettre au service des autres et veiller à la paix sociale » a déclaré la tête de liste.

A Albi, la gendarmerie est également représentée et par son ancien grand patron.

Deux généraux face à face du côté d’Albi

Rolland Gilles a occupé la fonction de directeur général de la gendarmerie nationale. Depuis les années 50, la direction était entre les mains d’un préfet ou d’un magistrat de haut rang. Le général d’armée (5 étoiles) Roland Gilles a été le second militaire à occuper la fonction pendant plus de 2 ans (1er juillet 2008-7 avril 2010), avant d’être remercié par Nicolas Sarkozy.

Après la gendarmerie, Rolland Gilles a changé d’habit en devenant ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine, jusqu’en 2016. Il est toujours très actif. Le général conseille des entreprises au travers d’une société qu’il a monté après son départ à la retraite.Pour Rolland Gilles, une implication locale est naturelle. Le général d’armée  a fait sa scolarité au lycée Lapérouse  ou il a été pensionnaire. Sa famille vit à Albi et il est très attaché à la ville.

En revanche, un engagement électoral est moins évident. Il est le fruit d’une rencontre avec la maire sortante, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Une rencontre qui s’est déroulée à l’occasion d’une manifestation sportive (de niveau international) initiée par Rolland Gilles.

Un second général (deux étoiles) se positionne sur les municipales à Albi. Et, comme son collègue gendarme, sa participation au combat politique n’est pas liée à un plan de bataille. Le général Rémy Duval a croisé la route de Muriel Roques-Etienne.

L’officier du génie se retrouve sur la liste suite à un échange, lors d’une réunion publique. Deux généraux face à face,  sur deux listes concurrentes, le scénario n’est pas banal. Mais dans l’entourage de Muriel Roques-Etienne, on rappelle une chose : « nous n’avons pas été chercher un général ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Fév

Municipales 2020 : une opération immobilière pollue la campagne à Blagnac

Deux proches de l’ancien maire de Blagnac, Bernard Keller, s’affrontent. Ce scénario improbable agite la campagne. Un scénario sur fond d’opération immobilière.

Le maire (sortant) de Blagnac va affronter une autre liste en mars prochain. Rien de plus normal et banal dans le cadre d’une élection municipale. Sauf que la concurrence émane de la même « fratrie ». Joseph Carles a reçu les clés de l’hôtel de ville des mains de Bernard Keller et son adversaire, une architecte de 53 ans, préside le comité de soutien de…Bernard Keller.

Les divorces et les règlements de compte en famille n’ont pas attendu les municipales de 2020 et la ville de Blagnac pour exister. Mais un cran est franchi en Haute-Garonne.

En effet, c’est l’ancien maire qui est pointé du doigt s’agissant du duel « fratricide ». Bernard Keller téléguiderait la liste contre son successeur et aurait même démarché des candidats.  Un scénario accrédité par par plusieurs témoins qui affirment avoir été contactés par Bernard Keller.

Contacté par France 3 Occitanie, ce dernier précise :  » je ne suis plus candidat (ndlr : aux Municipales) et je n’ai pas d’autre déclaration à faire que celle parue » dans la presse régionale. Autrement dit, Bernard Keller renvoie à une interview publiée le 14 janvier dernier dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Une interview dans laquelle l’ex maire regrette la « division » qui oppose son successeur et la présidente de son comité de soutien (désormais tête de liste), Chantal Canut.

Même ligne s’agissant de l’éventuelle motivation de l’ancien maire. Pourquoi Bernard Keller pousse-t-il une liste contre son héritier politique ? L’ancien maire ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.

Selon nos informations, une affaire immobilière explique son entrée en campagne.

Le 21 juin 2019, la mairie de Blagnac a refusé de signer un permis de construire. Motif : le permis n’était pas conforme au plan local d’urbanisme (PLU).

L’arrêté de refus, affiché en mairie et que France 3 Occitanie a consulté, porte sur un projet immobilier mené par un promoteur. Un collectif d’une quarantaine d’appartements sur 3206 m2 devait être construit sur une propriété appartenant à…Bernard Keller.

Suite au refus de la mairie actuelle, le promoteur a renoncé au projet et Bernard Keller a perdu la vente. Le promoteur a tout simplement fait valoir une réserve habituelle dans les compromis de vente : l’obtention d’un permis de construire.

C’est donc une déconvenue immobilière qui expliquerait la tournure très particulière que prend la campagne des municipales à Blagnac.

Une campagne qui prend des airs de vendetta politique sur fond de plus-values immobilières.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

31 Jan

Municipales 2020 et étiquette des candidats : Christophe Castaner attribue sa circulaire (polémique) à…une députée socialiste

Le ministère de l’Intérieur a pris une circulaire afin de priver d’étiquette politique certains candidats aux municipales. La circulaire a bien été rédigée et signée par Christophe Castaner. Mais le ministre attribue la paternité de cette décision (polémique) à…la députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault.

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Christophe Castaner demande aux préfets de ne plus attribuer d’étiquette aux candidats dans les communes de moins de 9000 habitants. Cette décision, formalisée dans une circulaire, soulève une levée de boucliers

 

Le Conseil d’Etat vient de suspendre l’application du texte. Cette décision va obliger Christophe Castaner à revoir sa copie.  La disposition polémique (le seuil des 9000 habitants) n’est plus applicable. Mais l’affaire n’est pas encore classée. Il existe même une sorte de « polémique dans la polémique ». Le 21 janvier dernier, lors de la séance des questions au gouvernement, Christophe Castaner a attribué l’origine de sa circulaire à…la présidente du groupe socialiste.

Selon le ministre de l’Intérieur, le fameux critère démographique (en dessous duquel les étiquettes disparaissent) est lié à un amendement de Valérie Rabault. La députée du Tarn-et-Garonne n’a pas apprécié de se retrouver associée à la circulaire de Christophe Castaner.

Valérie Rabault a écrit au ministre de l’Intérieur afin « d’apporter les éclairages nécessaires visant à éviter toute confusion ». La parlementaire socialiste a adressé « les termes exacts de (son) amendement » à Christophe Castaner. La présidente de groupe termine son courrier par un « vous constaterez donc que mon amendement et votre circulaire sont loin de remplir le même objectif »

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Municipales 2020 à Toulouse : écologie partout, fiscalité locale nulle part (ou presque)

A Toulouse, les candidats multiplient les propositions écologiques. En revanche, c’est « service minimum » sur la fiscalité locale.

Photo : MaxPPP

Bouclier végétal, piste cyclable ou zone piéton. Les Municipales prennent, dans la ville Rose, un forte coloration verte. Les candidats se disputent le label du programme le plus écolo. En revanche, les 170 000 contribuables assujettis à la taxe foncière ou les plus de 30 000 TPE, PME et commerces redevables de la fiscalité des entreprises sont passées à la « trappe ». Les Toulousains doivent-ils s’attendre à la hausse de leurs impôts locaux ou, au contraire, à une stabilité ? Les candidats en campagne n’apportent pas clairement de réponses.

Toulouse n’est pas la seule ville où la campagne des municipales passe à côté de la fiscalité. C’est, en partie, compréhensible. Les communes se contentent de voter un taux et la disparition programmée de la taxe d’habitation relativise l’impact de la question fiscale. Mais les impôts locaux restent un vrai sujet. Surtout à Toulouse, ou l’augmentation de la fiscalité, en début de mandat de Jean-Luc Moudenc, a marqué les esprits.

Les impôts des Toulousains, un thème de campagne en 2014

En 2014, Jean-Luc Moudenc a pris des engagements en matière fiscale : révision du taux de la contribution foncière des entreprises (CFE) et aucune augmentation des impôts. Une  fois l’élection acquise, ces promesses ont été revues à la baisse ou plutôt à la hausse : +9% pour la CFE en 2015 et, la même année, augmentation de 15% des taux pour les taxes foncières et d’habitation.

Dans ce contexte, on pouvait s’attendre, lors de la campagne de 2020, à un débat sur la fiscalité. Au moins pour mettre sur la table le bilan fiscal du maire sortant. En novembre dernier, la candidate socialiste, Nadia Pellefigue, a tiré à boulets rouges sur la politique fiscale de Jean-Luc Moudenc. Mais il s’agissait d’une simple « punchline ».

La fiscalité locale, passée à la trappe en 2020

Sur le terrain des propositions, c’est le « silence radio ». Jean-Luc Moudenc a mis en avant une « fiscalité zéro » pour les start-up. En revanche, dans le programme économique de ses concurrents, pas de référence fiscale. La candidate socialiste, Nadia Pellefigue, plaide pour une offre locale et le « Made in Toulouse ». Mais la vice-présidente du conseil régional, en charge de l’économie, n’évoque pas la question de la trajectoire fiscale de Toulouse et de sa métropole.

La liste Archipel Citoyen a un projet économique de transition écologique et défend la création d’une zone « zéro chômeur ». S’agissant de l’évolution de la taxe foncière, la feuille reste blanche. Même constat du côté de la dernière et 4e liste de gauche entrée en campagne. Toulouse anticapitaliste (soutenue par le NPA) veut ‘municipaliser » la gestion de l’eau. Mais aucune allusion à la fiscalité locale.

Un candidat évoque des propositions fiscales. Il s’agit du représentant du Modem, Franck Biasotto. Mais, contacté par France 3 Occitanie, il précise qu’elles seront dévoilées lors d’une rencontre avec une organisation patronale, la CPME de la Haute-Garonne.

France 3 Occitanie a contacté l’ensemble des candidats pour connaître leur position sur la fiscalité. La tête de liste du Rassemblement National a répondu. Quentin Lamotte propose « une pause fiscale durant le prochain mandat » et annonce, en cas de victoire, « un audit complet des finances de la ville pour voir s’il est possible de revenir sur les hausses d’impôts instaurées par le maire sortant ».

S’agissant de la fiscalité des entreprises, Quentin Lamotte, précise : « il faut bien évidemment appliquer le dispositif gouvernemental permettant une éxonération pour les jeunes entreprises innovantes, pendant 7 ans ».

Il reste encore 6 semaines avant le 1er tour. Les feuilles d’impôts des Toulousains peuvent encore s’inviter dans la campagne.

Mais, pour le moment, la fiscalité reste la grande absente des municipales de 2020.

Laurent Dubois (@laurentdub)

30 Jan

Municipales Albi : l’ex patron du PS tarnais menacé d’exclusion après son ralliement à En Marche

L’ancien 1er socialiste du Tarn a rejoint la liste d’En Marche pour les municipales à Albi. Patrick Vieu est rappelé à l’ordre par le PS et menacé d’exclusion.

Patrick Vieu, 1er fédéral socialiste du Tarn et candidat aux législatives

Le bureau national (BN) du parti socialiste s’est prononcé, à l’unanimité, ce 28 janvier. L’ex 1er Fédéral du Tarn est menacé d’exclusion. Patrick Vieu s’engage dans les municipales albigeoises aux côtés de la tête de liste d’En Marche, Muriel Roques Etienne.

Si le ralliement se transforme en candidature ou (selon la formule du BN)  « en position de soutien », le socialiste sera exclu d’office. La sanction va, très probablement, se concrétiser. Elle aurait d’ailleurs pu déjà intervenir. Le soutien de Patrick Vieu à la représentante d’En Marche est public et parfaitement assumé.

Les statuts du PS (article 1.2.3) précisent que « les adhérents s’engagent à ne soutenir que les seuls candidats…qui sont effectivement investis ou soutenus par le parti socialiste ». Patrick Vieu est toujours membre du PS et, de manière évidente, il ne respecte pas cette règle de base.

Les instances nationales du PS font preuve d’une certaine retenue en se contentant, pour l’instant, d’un avertissement.

Mais il s’agit, en réalité, d’un simple sursis.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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