Passe d’armes entre le maire LR (sortant) de Toulouse et la candidate du PS au sujet de la fiscalité locale.
Cinq mois avant le scrutin des Municipales, Jean-Luc Moudenc démine le terrain. Le maire sortant de Toulouse tente de désamorcer le principal passif de son bilan : une augmentation de la fiscalité locale. Une augmentation justifiée, selon Jean-Luc Moudenc, par un héritage de la précédente municipalité.
Pour effacer les ardoises, Jean-Luc Moudenc met avant la suppression (progressive), décidée par le gouvernement, de la taxe d’habitation. La hausse votée à Toulouse est compensée, selon lui, par la décision venue de Paris. L’argument est douteux. Sans une augmentation des impôts locaux, le gain pour les Toulousains aurait été plus net. Mais, surtout, une partie de la population (dont le revenu fiscal est supérieur à 27 432 euros pour une personne seule) n’est pas concernée par l’allègement de la taxe d’habitation.
Ce dernier point a été soulignée par l’opposition municipale socialiste. Mais c’est de l’extérieur du conseil municipal (mais toujours de l’intérieur du PS) qu’est venue la critique la plus cinglante.
La candidate socialiste aux prochaines municipales, Nadia Pellefigue, estime que Jean-Luc Moudenc « insulte l’intelligence et la mémoire des toulousains ». L’élue régionale insiste sur le fait que l’augmentation des impôts locaux, décidée en avril 2015, était contraire à une promesse de campagne de Jean-Luc Moudenc.
La socialiste ne met pas en avant des arguments chiffrés ou « fiscaux ». Nadia Pellefigue se place sur le terrain éthique : « Faire ce qui est dit et dire ce qui est fait est le premier respect dû aux habitants. Le reniement de la parole donnée abîme la démocratie et contribue à la défiance des citoyens envers les citoyens ».
Laurent Dubois (@laurentdub)