Une circulaire du ministre de l’Intérieur efface les « nuances » politiques dans les villes de moins de 9000 habitants. En Occitanie, 98% des communes sont concernées et vont se retrouver sans « couleur » partisane pour les municipales de 2020.
Une nouvelle nuance politique va apparaître pour les municipales de 2020 : les « listes divers centre » (LDVC). Mais cette nouvelle étiquette, apposée par les préfets, va s’accompagner d’un grand coup de gomme. Dans les communes de moins de 9000 habitants, les listes électorales n’auront plus de couleur politique.
Lors du dépôt des candidatures, les candidats pourront toujours déclarer une étiquette. Mais, au moment des résultats, les préfets feront remonter les résultats sans attribuer une appartenance politique (Parti socialiste, Divers Droite…) à toutes les listes présentes dans les communes dont la population est inférieure à 9000 habitants. Ce nouveau dispositif suscite une polémique.
Circulaire Castaner : « Tout ça relève de la manipulation politique » estime Jean-Louis Debréhttps://t.co/lM7gMouLtQ
— Public Sénat (@publicsenat) January 27, 2020
La levée de boucliers dépasse les rangs de la classe politique. Dans une tribune publiée dans la presse, des chercheurs demandent à Christophe Castaner de revenir sur sa circulaire.
En Occitanie, 98% des communes se retrouvent concernées par l’application de la réforme Castaner. Depuis 2014, les communes de moins de 1000 habitants ne se voyaient pas attribuées d’appartenance politique. Mais la réforme de Christophe Castaner augmente considérablement le nombre de municipalités qui n’entreront plus dans le calcul des résultats nationaux.
Pour le président de l’association des maires du Tarn, Sylvain Fernandez, « les conséquences sont assez surprenantes car on va voir des maires élus avec le soutien d’un parti lors des précédentes municipales et qui se retrouvent sans étiquette ».
En ex-Midi-Pyrénées, uniquement 47 communes vont continuer à être « estampillées ». Dans plusieurs départements (Ariège, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées) seules 2 municipalités bénéficient encore d’une nuance politique. Sans surprise, c’est en Haute-Garonne (24 communes) que les étiquettes partisanes vont être les plus présentes.
Dans le Tarn, 8 communes ne sont pas « victimes » de la circulaire Castaner. Parmi elles, la première mairie conquise par La République En Marche lors d’une « municipale partielle » : Saint-Sulpice-la-Pointe. Ça s’est joué à peu : 117 habitants.
Laurent Dubois (@laurentdub)